Parution de ce livre « La noblesse et ses domestiques au XVIIIème siècle« . En voici le résumé : « Les premières études sur les domestiques ont été publiées à la fin du XIXe siècle, à l’apogée de l’emploi domestique.
Il faut attendre un siècle et les années 1980 pour que la domesticité intéresse de nouveau les historiens. Le XIXe siècle, durant lequel la domesticité connut son plus fort développement, intéressa tout d’abord les historiens.
Ensuite, d’autres études ont exploré le monde de la domesticité au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle. Ces recherches privilégient une approche générale et sociale avec la place des domestiques dans la société, les préjugés à leur égard, leur rôle dans la diffusion des manières de vivre aristocratiques, leur fortune matérielle et l’évolution de la condition domestique.
Peut-être en raison du développement, depuis le milieu des années 2000, des « auxiliaires de vie », « aides ménagères » et autres nouvelles formes de domesti- cité, ce sujet a retrouvé la faveur des sociologues. Les approches sont plus particulières chez les historiens et les historiens de l’art, avec un intérêt porté aux lieux d’exercice ou au marché du travail.
Cet ouvrage s’attache à l’étude des relations humaines au quotidien entre l’aristocratie et sa domesticité dans la France du XVIIIe siècle, depuis le recrutement jusqu’au départ du domestique ou au décès du maître.
Documents d’archives, presse, littérature, mémoires et correspondances ont été consultés pour tenter d’appréhender leur nature, leur variété, leur richesse et leur complexité.
Ces relations particulières, résultat des interactions des personnalités de chacun, se développaient dans un cadre défini par les conventions sociales qui imposaient des droits et des devoirs, tant aux maîtres qu’aux domestiques, aux- quelles se mêlaient représentations idéales, attentes et préjugés.
La Révolution est ponctuellement évoquée, car les circonstances, exceptionnelles et souvent tragiques, entraînèrent d’importantes modifications dans les relations entre maîtres et domestiques et dans l’appréhension du monde domestique par le nouveau pouvoir, lesquelles constituent un sujet d’étude en eux-mêmes. » (merci à Quentin)
« La noblesse et ses domestiques au XVIIIème siècle », Stéphane Castelluccio, Monelle Hayod, 2021, 216 p.
Guizmo
6 octobre 2021 @ 06:53
Je vais le commander car sûrement très intéressant et traitant d’un sujet peu abordé par ailleurs. Merci pour l’information.
lila🌹
8 octobre 2021 @ 14:51
Guizmo…vous pouvez commander également » La place des bonnes » La domesticité féminine à Paris en 1900 de Anne Martin – Fugier .
Un livre très instructif sur le sort et la vie dure , très dure de toutes ces jeunes femmes .
Bonne lecture .
Bambina
6 octobre 2021 @ 07:47
Les premiers domestiques faisaient partie de la noblesse ( valet de pieds, femme de chambre … )
Antoine
6 octobre 2021 @ 12:05
Pour les charges honorifiques à la cour, oui, mais dans nos provinces reculées ils étaient plus souvent en sabots et bavolet qu’en tablier blanc empesé et pas nobles du tout.
JAusten
6 octobre 2021 @ 07:53
Vaste sujet ! Et très intéressant car tant à dire.
Si sur le plan matériel, les époques ne sont absolument pas comparables, je ne suis pas sûre qu’on ait mentalement beaucoup avancé depuis le XVIII ème siècle.
Aujourd’hui avoir du personnel aujourd’hui est encore donné à beaucoup, le respecter, respecter son travail, lui assurer un minimum décent de reconnaissance, n’est donné qu’à très très peu.
Si le résumé du livre ne m’invite pas à la lecture de ce livre, le titre oui :)
Pascal
6 octobre 2021 @ 16:34
Chère JUSTINE,
Je n’ai jamais eu de personnel de maison mais les témoignages que j’ai pu recueillir me donnent à penser que ,en effet ,ça ne s’improvise pas.Cela demande de maîtriser certains codes et soit on y est initié dès la naissance ou cela demande beaucoup d’efforts.
Bref ce n’est pas ce qu’un vain peuple pense ,et parmi le vain peuple peut se trouver des gens qui ont beaucoup d’argent .
Deux citations me viennent à ce sujet , celle du maréchal Lyautey : ” la France perdra l’empire par la faute des femmes de sous-officiers ” et celle de Goethe : ” il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre ” (bien que la dernière semble selon certains vouloir dire autre chose .
Pascal
6 octobre 2021 @ 16:35
JAusten !
lila🌹
8 octobre 2021 @ 14:53
JAustin….bien vaste sujet…il y aurait tant à dire …
Caroline
6 octobre 2021 @ 10:38
Très intéressant avec ce livre nouveau en son genre !!! A lire !
Y compris les histoires scandaleuses sur les domestiques engrossées par leur maître ou son proche ?
Lunaforever
6 octobre 2021 @ 10:47
Intéressant…ou embêtant?
Marine2
6 octobre 2021 @ 13:09
Un des premiers ouvrages sur le sujet est “Jean et Yvonne, domestiques en 1900”de Paul Chabot( Ed. Tema, Nancy, 1977) . L’auteur retrace la vie de son grand père ne en 1889. Recit vivant, lucide et précis de la cruauté des rapports entre les domestiques et leurs maîtres. Voir le synopsis de la revue-quartmonde.org : “Il est rare qu’on mette l’accent sur cet aspect des mœurs. Et pourtant, que d’humiliation, d’injures, d’injustice, de tyrannie. Un travail ingrat et parfois inhumain, sans considération ni pitié pour la moindre faiblesse.
Et puis, lorsque les forces déclinent, il faut quitter le logement misérable sans eau ni chauffage, et partir sans retraite, sans recours, pour l’asile si l’on n’a pas d’enfant susceptible de vous prendre en charge.
A moins que la mort ne survienne, avec le « cercueil porté à bras et enfoui à même la terre sous une croix de bois ». Toute leur vie privée est altérée. Ils doivent se marier à la sauvette, car on craint leur moins grande disponibilité. Logés dans des semi-placards, on exige qu’ils s’adressent aux maîtres à la troisième personne et on appelle les femmes « ma fille ». Une grossesse est une cause légitime de renvoi. L’avortement est alors courant.
Une postface de Roger H. Guerrand, chargé de cours à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, retrace de façon très intéressante l’évolution historique des relations entre valets et maîtres.
L’ouvrage contient également les manuels des valets et domestiques diffusés à l’époque qui codifient travaux et « tenue ».
Enfin, idée originale, la mise en parallèle des étapes de la vie de deux frères et des événements politiques, culturels et sociaux montre un étonnant décalage.
Antoine
7 octobre 2021 @ 09:37
Vous faites bien, Marine2, de rappeler cet excellent ouvrage. Avant la guerre de 14, les domestiques représentaient 11 % de la population en âge de travailler, ce qui est énorme. Certains servaient en maison bourgeoise, d’autres dans l’agriculture et, sauf exception, leur sort n’était pas très enviable.
Bambou
6 octobre 2021 @ 15:36
Pauvres domestiques !!!
Carolibri
6 octobre 2021 @ 16:01
Un livre forcément passionnant comme tous ceux écrits par cet auteur à la fois sérieux et facile à lire .
l'Alsacienne
6 octobre 2021 @ 18:27
Le livre paraît intéressant. Beaucoup de provinciales, à la sortie de l’école primaire, étaient placées comme domestiques dans des maisons bourgeoises.
Pour le meilleur et le pire.
Naucratis
7 octobre 2021 @ 10:08
Voilà un livre prometteur dont le titre évoque la noblesse mais dont le résumé cite l’aristocratie.
C’est évidemment le titre qui est dans le vrai car il n’y a jamais eu de véritable aristocratie en France.
Je ne sais si cette confusion vient de l’auteur (j’en doute) ou de l’éditeur. Mais c’est vraiment agaçant.
Beque
7 octobre 2021 @ 11:00
Combien de domestiques furent guillottinés pour avoir fait un signe de croix au passage de la charrette qui emmenait leurs maîtres à la guillotine. Ils n’éprouvaient pas, nécessairement, de haine envers ces familles de la noblesse avec qui ils pouvaient avoir des relations de confiance et d’affection.
Marine2
8 octobre 2021 @ 08:36
Tres intéressant. Je ne le savais pas. Merci