Situé dans le VIIème arrondissement de Paris, sur le flanc droit de l’église St Thomas d’Aquin, l’Hôtel de l’Artillerie, bâti entre 1735 et 1739, fut, dans sa destination première, un édifice religieux abritant le noviciat du monastère des Dominicains fondé en ce lieu par Françoise de Saliné au XVIIème siècle et venant s’adjoindre à l’église construite par l’architecte Pierre Bullet en 1682.
En 1791, les bâtiments conventuels ont été vendus et St Thomas d’Aquin fut érigée en paroisse. Pas pour longtemps car dès 1793, répondant à l’exigence de sécularisation imposée par la Convention, les religieux en furent expulsés. St Thomas d’Aquin fut rendue au culte catholique en 1802.
Après la vente à l’Etat, l’ensemble abrita d’abord une manufacture d’armes, puis, dans le courant du XIXème siècle, fut transformé en musée de l’Artillerie, d’où son nom. Il demeura propriété du ministère de la Défense, auquel il servait d’annexe, jusqu’à ces dernières années.
Le récent regroupement de tous les services et directions de ce ministère dans le Pentagone de la place Balard a vidé l’Hôtel de l’Artillerie de ses occupants et de sa destination et rendu vacant ce vaste ensemble immobilier.
Vaste en effet, puisque l’ancien noviciat occupe une superficie totale de 14 000 m2 et comprend plusieurs bâtiments organisés autour de trois cours: La cour Sébastopol, qui abritait le cloître lequel a été parfaitement conservé, la cour Gribeauval, qui fut le potager du noviciat, et la cour Treuil de Beaulieu, qui servait de verger.
L’école voisine de Sciences Po Paris a donc souhaité s’en porter acquéreur, dans le but d’y implanter un campus à la fois ultra-moderne dans son esprit, performant dans ses moyens, et respectueux de l’architecture des lieux, un campus lui permettant de rivaliser avec les grandes institutions mondiales telles que l’Université de Colombia aux Etats-Unis ou la London School of Economics.
Sciences Po est propriétaire de plusieurs sites dans ce quartier de Paris, dont le bâtiment historique de la rue St Guillaume (l’ancien hôtel de Mortemart), mais ceux-ci n’étant plus suffisants pour accueillir l’ensemble des étudiants et des services de l’école, l’institution était contrainte de louer des locaux pour faire face à la croissance accélérée qui est la sienne depuis une quinzaine d’années.
L’acquisition, pour un montant de 96 millions d’€, permet donc d’en finir avec ces frais de location et de regrouper en un seul lieu des centres de recherches de pointe et les centres d’accueil pour les étudiants. L’ouverture du nouveau campus est prévue pour 2021. (Merci à Pierre Yves)
marielouise
24 avril 2017 @ 05:08
Ah voilà l’explication de cet édifice sans vie devant lequel je passe si souvent!
Merci!
ml
Gérard
24 avril 2017 @ 19:35
Merci de tous ces renseignements.
Danielle
24 avril 2017 @ 11:54
Merci Pierre Yves pour ces informations, une très bonne nouvelle pour cette école en espérant que l’architecture sera préservée !
JAusten
24 avril 2017 @ 20:23
Merci Pierre-Yves pour cette visite d’un coin de Paris. Science-Po a de belles ambitions et en a visiblement les moyens. Rivaliser avec
l’Université de Colombia aux Etats-Unis ou la London School of Economics dans le domaine intellectuel et Cambridge dans le domaine architectural historique (l’architecture n’est pas la même je sais) : je leur souhaite de réussir.
n
30 août 2020 @ 19:17
La force des deux premieres universités que vous citez, c’est la finance.
La force de Cambridge, ce sont les sciences, physique, chimie, biologie, génétique, informatique, …… et les nombreuses entreprises qui y naissent, comme Regdate, ARM, qui équipera bientôt tous les ordinateurs Apple.
Ce ne sont pas que des oisifs. Dans quels enjeux pensez vous que ces gens là pèseront ? Aucun
framboiz07
24 avril 2017 @ 22:07
A Reims , Sciences – Po a acheté l’ancien Collège des Jésuites ,où ont été tournées (dans la superbe bibliothèque ) des scènes de la Reine Margot avec Isabelle Adjani et Daniel Auteuil .Des étudiants du monde entier y vivent et apprécient le lieu central -près du Musée et de la Basilique S t Rémi- et doté d’un parc .
Mary
25 avril 2017 @ 00:18
Croissance accélérée d’étudiants pour Sciences-po ? Vous m’en direz tant ! Pourquoi n’en sort-il que des bête br
Mary
25 avril 2017 @ 00:19
…que des br
Mary
25 avril 2017 @ 00:22
…que des bréles ( pas moyen de mettre l’accent circonflexe ! ), si on en juge par ceux qui nous gouvernent !
Mary
25 avril 2017 @ 02:05
Je pressens qu’on va m’objecter » qu’ils » n’en sortent pas ! Mais d’où sortent- ils ,grand Dieu !
Et puis non,ne me le dites pas,ça va me casser le moral…
amaia
25 avril 2017 @ 20:18
Très drôle, j’ai eu des réunions, enfant, dans ce bâtiment !
petillante
26 avril 2017 @ 17:28
c’est ma paroisse mais je ne vais jamais a la messe a saint thomas d aquin;je prefere saint sulpice ou st ignace.l’eglise est triste a l’interieur
amaia
26 avril 2017 @ 21:51
Oui l’intérieur est triste. Enfant ma paroises c’était Ste Clotilde !!!
A St Sulpice, avez-vous la méridienne aux équinoxes ?
marielouise
27 avril 2017 @ 13:40
amaia, petillante…on doit se croiser lors de mes fréquents séjours parisiens…j’habite le quartier et même si non croyante…je visite souvent les églises par intérêt culturel !
ml
amaia
28 avril 2017 @ 13:10
Oui, peu-être lorsque je vais à paris voir ma chère Mère !