Ce dimanche 15 novembre 2015, à l’initiative de Patrick Weber (émission Place Royale sur RTL-TVI et auteur de plusieurs ouvrages sur la dynastie belge) avait lieu à l’ancien Palais du Coudenberg place Royale à Bruxelles le salon « Ecrire l’Histoire » avec la présence de très nombreux auteurs et historiens (Philippe Delorme, Jean des Cars, Eve de Castro, Gonzague Saint Bris, Yann Kerlau,…) disponibles pour le public tout au long de cette journée. La marraine de l’événement n’était autre que la princesse Esmeralda de Belgique venue spécialement de Londres pour l’occasion. Interrogée par Patrick Weber, la princesse évoqua sa passion pour la lecture, transmise par ses parents le roi Léopold III et la princesse Lilian. En voici un résumé.
La princesse Esmeralda, dernier enfant du roi Léopold III, explique que sa passion pour la lecture a été transmise par ses parents. Les livres historiques par sa mère et les livres plus scientifiques par son père. Enfant, elle aimait aussi beaucoup les bandes dessinées comme son frère le prince Alexandre mais surtout les romans et les biographies.
Dans sa résidence de Londres, la bibliothèque occupe beaucoup de place et les ouvrages que l’on y trouve, sont assez éclectiques. Parlant le français, l’anglais et l’espagnol (son époux Sir Salvador Moncada est né au San Salvador), la princesse Esmeralda confie qu’elle apprécie de pouvoir lire un livre dans la langue de l’auteur quand cela lui est possible, comme elle le fait avec Vargas Llosa ou Garcia Marquez.
La princesse rappelle que dans la famille royale belge, un grand collectionneur notamment de livres, était le prince Philippe, comte de Flandre, père du roi Albert I.
Comment est-ce que l’écriture d’ouvrages est devenu progressivement son métier ? La princesse explique qu’elle a fait des études de journalisme et a travaillé dans ce milieu plusieurs années à Paris.
La princesse qui s’exprime avec beaucoup de naturel et d’aisance, déclare que l’on dit toujours que pour bien écrire, il faut beaucoup lire…et c’est ce qu’elle fait.
En 2001, la princesse Esmeralda publie un livre sur son père le roi Léopold III. Un ouvrage qui sortit en cette année du centenaire de la naissance du quatrième roi des Belges. Léopold III est probablement le roi des Belges sur qui on a le plus écrit, rapporte sa fille. D’où son envie de lui consacrer un livre mais sous l’angle du portrait d’un père par sa fille. La reine Marie José d’Italie, née princesse de Belgique, soeur du roi Léopold III et tante de la princesse, avait en son temps aussi écrit un livre sur ses parents le roi Albert et la reine Elisabeth. Ce n’était donc pas vraiment une première pour la famille royale même si la démarche était originale.
On se souviendra aussi des livres des princesses Stéphanie et Louise racontant leurs vies et leurs relations des plus tendues avec leur père le roi Léopold II.
Cet ouvrage, espère la princesse, a permis de faire découvrir d’autres facettes du roi Léopold III. N’étant pas historienne, Esmeralda de Belgique n’avait pas de prétention d’un ouvrage historique mais d’un ouvrage humain avec un autre éclairage et le public a été au rendez-vous.
Ensuite, la princesse a souhaité mettre en lumière le travail de photographe de son père qui était doté d’une dimension très professionnelle dans ce domaine. Un nouvel ouvrage qui fit (re)découvrir les voyages du roi et ses expéditions scientifiques.
Troisième ouvrage consacré à sa mère la princesse Lilian en collaboration avec Patrick Weber. La princesse remet les choses dans leur contexte : elle a beaucoup parlé de sa mère à Patrick Weber mais c’est lui qui a écrit le livre. Elle a en revanche ouvert ses albums de photos. Elle tenait à partager ses souvenirs mais n’avait pas le recul nécessaire que pour le faire elle-même, ayant toujours entretenu une relation très fusionnelle avec sa mère.
Enfin, dernier ouvrage sur la famille royale belge à ce jour de la princesse est le fruit d’une collaboration avec Christophe Vachaudez et était consacré au roi Albert et à la reine Elisabeth, ses grands-parents paternels. Esmeralda de Belgique explique qu’elle n’a pas connu son grand-père décédé en 1934 et très peu sa grand-mère la reine Elisabeth.
La princesse concède qu’il n’est pas toujours évident de parler de personnes qui sont pour ainsi dire entrées de leur vivant dans la légende. Une étiquette bien déterminée leur colle parfois à l’image et il est difficile pour le public de les envisager sous un autre aspect, c’est ce qui l’a passionnée dans l’élaboration de ce livre.
La princesse est l’auteur d’un livre sur dix femmes Prix Nobel de la paix. Elle en a rencontrée huit et en garde un souvenir intact et émerveillé. Le fait d’être princesse lui ouvre-t-il dans ce types d’entretiens davantage de portes ? C’est à double tranchant, explique le princesse. Cela peut ouvrir en effet des portes mais cela peut aussi en fermer. On se méfie parfois : est-elle pour autant un auteur sérieux ?
Esmeralda de Belgique évoque avec émotion la leader birmane Aung San Suu Kyi. Une toute petite femme qui l’a totalement impressionnée par sa force de caractère, sa détermination et son enthousiasme. Toutes ces femmes dont elle a brossé le portait, ont en commun un destin extraordinaire parsemé de tragédies, de moments douloureux, d’une vie souvent passée dans un régime dictatorial et qui ont au final réussi. Un vrai message d’espoir.
Quelles périodes de l’Histoire passionnent la princesse ? L’Antiquité romaine et la Seconde Guerre Mondiale dont il y a toujours tellement à apprendre, lâche la princesse à la question de Patrick Weber.
Quels sont ses projets littéraires ? Un livre consacré aux femmes qui ont contribué au développement de l’humanité mais qui sont restées dans l’ombre. Nous n’en saurons pas davantage pour le moment.
Patrick Weber qui interroge à bâtons rompus la princesse devant une salle très attentive, souligne que les reines et princesses n’ont pas de statuts au sein de la monarchie, elles sont filles ou épouses de roi. La princesse estime qu’elles ont revanche un important rôle de soutien. Il suffit de regarder vers les reines Elisabeth ou Fabiola au caractère bien trempé.
La princesse avait en son temps consacré un livre à Christian Dior et avait retrouvé des gens qui avait travaillé avec ce génie de la mode, autre centre d’intérêt qu’elle a partagé avec sa mère la princesse Lilian, considérée comme l’une des femmes les plus élégantes de son époque.
La princesse est-elle féministe ? Oui, répond-t-elle d’emblée, mais ce n’est absolument pas péjoratif comme on le présente bien souvent. Les femmes, explique le princesse, sont souvent les premières victimes du système mais sont aussi les premières à trouver des solutions aux problèmes.
Les femmes et l’environnement, voilà deux thèmes qui passionnent la princesse et sont au centre de ses livres. Son père le roi Léopold III émettait déjà en 1930 des considérations en la matière, ce qui était peu courant : respect de la biodiversité et une attention particulière à l’exploitation des ressources naturelles.
Quelle lectrice est la princesse ? Esmeralda de Belgique confie lire plusieurs livres de front, surtout en ce moment où elle se documente énormément pour son prochain ouvrage. Et ses enfants Alexandra (une charmante jeune fille qui participa l’an dernier au Bal des Débutantes à Paris) et Leopoldo ? Silence malicieux de la princesse : non, pas de grands lecteurs mais cela viendra peut-être un jour…
Avant de conclure, Patrick Weber déclare avec beaucoup de franchise que la princesse bénéficie au sein de l’opinion publique belge d’une image très positive, résultat probablement du fait que l’on a redécouvert la princesse à la faveur de la parution de ses ouvrages. Une princesse très abordable, qui répond présente pour des événements caritatifs et qui ne recherche pas la lumière pour elle-même.
Rappelant que la princesse vit à Londres, Patrick Weber explique qu’Esmeralda de Belgique est toujours entre deux avions ou trains. La princesse confirme qu’elle aime voyager et que prendre un train pour faire un aller-retour Londres/Bruxelles ne la dérange absolument pas. Début du mois, la princesse et son époux étaient d’ailleurs en Thailande dans le cadre de l’anniversaire des relations entre ce pays et la Belgique.
Quand on vit à l’étranger, comment perçoit-on la Belgique ? Avec encore plus d’amour, conclut la princesse.
DEB
16 novembre 2015 @ 06:20
Vous deviez Régine être dans les 2 ou 3 premiers rangs pour entendre l’oratrice car le son était déplorable et la salle des conférences trop petite n’était éclairée que par cette lampe de bureau et un autre petit point lumineux.
Aucune sono, un couloir central ouvert sur ces différentes pièces et où les gens bavardaient troublaient encore un peu plus l’audition.
Dommage car il y avait beaucoup de potentiel mais une mauvaise organisation.
Le côté positif est que je suis passée par hasard devant le palais royal et ai pu entendre la musique des Guides qui jouait pour la fête du roi.
Marquise
16 novembre 2015 @ 14:28
Chère Deb,
Vos critiques sont totalement fondées et seront répercutées à qui de droit.
Je tiens cependant à souligner que, malgré ses « péchés » de jeunesse – il s’agissait d’une première édition – le Salon « Ecrire l’Histoire » fut un beau succès.
Certes il y eut des « ratés », absence de plusieurs auteurs pour cause des horribles attentats commis à Paris, lacunes dans l’organisation et, comme vous le soulignez, les conférences un peu ternies par le bruit des passants, l’exiguïté et la pénombre de la Rue Isabelle, par ailleurs magnifique vestige des abords de l’ancien Palais du Coudenberg sous la Place Royale de Bruxelles.
Bénévole pour cette manifestation, j’ai dû, à plusieurs reprises « faire taire » des visiteurs qui parlaient trop fort lors des exposés des auteurs dont je me suis occupée.
Adorant les « Foires du Livre », j’ai trouvé ce salon, ciblé sur l’Histoire et ceux qui l’écrivent, non seulement très intéressant mais aussi très convivial dans la proximité avec les auteurs et le climat chaleureux qui a régné tout au long de la journée.
Très cordialement.
DEB
16 novembre 2015 @ 22:23
Chère Marquise,
Si c’était une première édition, je comprends mieux les failles et comme tout est perfectible la seconde organisation y remédiera certainement.
C’était un vrai succès de foule donc il y avait bien une demande des lecteurs et ça c’est déjà une réussite.
Francine du Canada
18 novembre 2015 @ 00:22
Marquise… Merci! Je suis toujours mortifiée lorsque les premières sont « ratées »;-((( les organisateurs (débutants), il faut aider comme s’ils étaient nos enfants, n’est-ce pas? FdC
JAY
16 novembre 2015 @ 09:24
Cette princesse a vraiment beaucoup d allure, tout comme sa mère.
C est certainement l ‘altesse Royale (sar) belge la plus distinguée
Charles
16 novembre 2015 @ 12:10
Merci Régine pour ce sympathique reportage consacré au salon Écrire l’Histoire en présence de la princesse Esmeralda de Belgique
Charles
16 novembre 2015 @ 14:37
Régine,
Avez-vous rencontré Philippe Delorme à ce salon?
Bien à vous,
Charles
Régine
16 novembre 2015 @ 21:13
oui
racyma
16 novembre 2015 @ 15:20
grande dame dommage qu elle ne soit pas mise plus en avant
Un petit Belge
16 novembre 2015 @ 17:36
Bravo à Patrick Weber pour l’organisation de ce premier Salon du Livre d’Histoire à Bruxelles. Tout n’était pas parfait, mais cette première édition est largement réussie et mérite d’être poursuivie l’an prochain. Il y avait surtout une autre ambiance que dans les classiques foires du livre, et cela permettait aussi de découvrir les vestiges de l’ancien palais du Coudenberg qui méritent une visite. Croiser en une après-midi à Bruxelles la princesse Marie-Esméralda, Philippe Delorme, Jean des Cars, Gonzague de Saint-Bris, Patrick Weber, Diane Ducruet entre autres : impossible à la Foire du Livre de Bruxelles où les séances de dédicaces sont réparties en cinq jours! Donc, ce salon est vraiment une aubaine pour les passionnés d’histoire. Je n’ai pas eu le temps d’assister entièrement à une conférence, donc je n’ai pas vraiment d’avis à ce sujet. Aux séances de dédicaces, j’ai eu l’occasion de parler avec la princesse Marie-Esméralda, Patrick Weber et Philippe Delorme : tous les trois sont sympathiques et accessibles.
Francine du Canada
16 novembre 2015 @ 19:14
Merci Régine pour ce reportage; la princesse Esmeralda est une de mes préférées dans cette famille. J’ai adoré cette rétrospective de tout ce qu’elle a publié jusqu’à présent. J’aimerais beaucoup la rencontrer un jour (à Londres, en Belgique ou ailleurs); je trouve qu’elle a une belle personnalité et ne s’impose jamais quelque soit l’événement auquel elle assiste ou participe. De plus, elle vieilli très bien; elle est de plus en plus belle et vraiment sympathique. FdC
chicarde
16 novembre 2015 @ 22:42
Tout à fait d’accord, Francine dC !
agnes
17 novembre 2015 @ 07:02
Mes petites notions sur l’histoire, c’est grâce à la lecture, qui a en petite partie comblé les lacunes de l’enseignement. Comme je suis dans ma période russe, j’aurais bien rencontré Jean des Cars.
Sophie
17 novembre 2015 @ 10:05
J’étais présente dimanche. J’ai suivi en partie l’entretien avec la princesse Esmeralda de Belgique mais l’endroit ne s’y prêtait pas : trop petit et difficulté de bien entendre.
J’ai beaucoup aimé cette entrevue à bâtons rompus. La princesse a vraiment du bagout et est très accessible, sans chichi. C’est de plus une très belle femme encore plus en « vrai ».
De manière générale, j’ai bein aimé le Salon même si les lieux sont un peu difficile d’accès : pavés anciens et escaliers, pas aisé pour tout le monde.
Mais les auteurs que j’ai rencontrés étaient très accessibles, mieux qu’au Salon du Livre comme l’écrivait Petit Belge.
Jean I
17 novembre 2015 @ 12:37
Je n’y suis pas allé mais mon épouse et une amie étaient présentes. Elles ont aussi regretté que la salle pour les entretiens d’auteurs ait été si mal située pour le bruit et sa petite superficie d’accueil.
Sinon, elles ont beaucoup aimé le contact plus aisé avec les auteurs présents dont Diane Ducruet qui a écrit un livre sur les femmes de dictateurs.
L’amie de moin épouse a trouvé la princesse Esmerlada très à l’aise dans cet exercice.
Personnellement je l’ai toujours beaucoup appréciée à l’entendre lors d’entretiens. Pour moi c’est le membre de la famille royale qui s’exprime le mieux en public, il n’y a pas photo comme on dit.
Est-ce que la princesse Léa annoncée est venue ? Car mon épouse et son amie ne l’ont pas vue.
Un petit Belge
17 novembre 2015 @ 16:06
J’étais de 12h à 14h au Salon du Livre d’Histoire de Bruxelles, mais je n’ai pas vu la princesse Léa de Belgique. Ses livres n’étaient, me semble-t-il, pas non plus en vente à un stand.
Marquise
17 novembre 2015 @ 17:27
Oui, la Princesse Léa est venue aux alentours de 15h. Elle dédicaçait ses ouvrages près de sa belle-soeur, de l’autre coté de la statue de Charles Quint, dans la salle gothique.
JAusten
17 novembre 2015 @ 19:06
Régine vous portez un magnifique collier !
Fabien
17 juin 2016 @ 07:35
Salvador Moncada n’est pas né à San Salvador. Il est né à Tegucigalpa, Honduras.