Coup de tonnerre en Thaïlande : la sœur du roi Rama X, fille du défunt roi Bhumibol, la princesse Ubol Ratana se présente aux élections du 24 mars prochain sur la liste du Thai Raksa Chart Party pour le poste de Premier Ministre. La princesse née en 1951, a été mariée à Peter Ladd Jensen avec qui elle a eu trois enfants dont un fils Bhumi qui est décédé en 2004 lors du tsunami.
La princesse a vécu 26 ans aux Etats-Unis avant de revenir en Thaïlande après son divorce. Elle a eu une carrière d’actrice et se consacre activement aux associations caritatives depuis plusieurs années.
Elle se présente contre le chef de la junte militaire sous l’étiquette d’un parti pro-Shinawatra, ancien Premier ministre réformateur vivant en exil pour échapper à des poursuites dans son pays, ce qui rebat les cartes d’une scène politique verrouillée par les militaires depuis les coups d’état de 2006 et 2014. Coups d’état fomentés par la vieille garde du palais et les militaires qui considèrent Shinawatra comme une menace pour la royauté.
On imagine bien quela candidature de la sœur du roi ne peut avoir été décidée sans l’aval du palais. C’est donc un signe de rupture sans précédent d’avec la vieille garde de l’époque du roi Bhumibol, d’autant qu’aucun membre de la famille royale n’avait jamais brigué le poste de chef du gouvernement depuis l’établissement de la monarchie constitutionnelle en 1932. (merci à Corsica)
Lily
8 février 2019 @ 09:50
J’ai trouvé ça intéressant cette démarche ambitieuse de cette femme sauf que je m’interroge aux véritables motifs de cette princesse, chanteuse et « actrice » à ses heures perdues, qui jusqu’ici ne s’était jamais intéressé à la politique.
Cette démarche a forcément l’aval du palais mais pourquoi elle ? Jamais un membre n’avait brigué un poste politique depuis l’établissement de la monarchie thaïlandaise. Mais si c’est une manière d’exercer un contre pourvoir contre le pouvoir ambiant du chef des militaires, je n’arrive pas à donner à Mme Ubol mon soutien moral car une première ministre royale dans un État où le crime de lèse majesté est excessivement sanctionné déteindra sur une démocratie en construction.
ambre
8 février 2019 @ 14:55
Pourquoi elle ? Parce que le Roi pourra la manipuler.
Francess
9 février 2019 @ 08:09
Good Lily.
Face à cette situation, je pense qu’il ne reste plus au peuple thaïlandais à déterminer entre les 2 parties qui est le diable et qui est le vampire our faire un choix en attendant la venue de l’ange salvateur.
Pierre-Yves
8 février 2019 @ 10:03
Merci à Corsica pour cet article.
Voilà bien un pays dont les ressorts et le fonctionnement politique me sont à peu près incompréhensibles,ne serait-ce que par la contradiction de base (en tout cas à mes yeux) qu’il y a entre monarchie constitutionnelle et junte militaire.
Cette princesse semble agir avec l’aval du nouveau souverain, son frère. Faut-il comprendre qu’ils sont tous deux vraiment prêts à renverser la table ?
ambre
8 février 2019 @ 14:47
C’est ce que je comprends aussi.
Question : est-ce que Prayuth (chef de la junte) peut vraiment s’opposer à une candidate issue de la famille royale ?
La partie risque d’être compliquée pour lui, finalement. Il y a peu, tout le monde ou presque le donnait gagnant d’avance, tant la junte a tout fait pour que ces élections soient retardées et très compliquées pour l’opposition.
Le Roi V., qui ne s’est jamais entendu avec son père et sa clique, a tout fait pour l’enquiquiner en entretenant des rapports avec Thaksin. Tout corrompu qu’il est, Thaksin a réellement aidé les populations modestes à progresser socialement et économiquement. Son soutien populaire n’a jamais été apprécié par les soutiens des élites économiques, militaires et de la monarchie sous Bhumibol, qui ont réussi à le virer. Il a pourtant remporté deux fois les élections, puis sa soeur une fois, mais cela ne s’est pas mieux fini pour elle. Seul moyen d’avoir le contrôle pour ces élites : un régime militaire depuis 2014, avec un énième coup d’état.
Quand B. est mort, on a dit que V. avait rompu avec Thaksin auparavant, pour préparer son arrivée sur le trône en se conciliant les militaires. On voit que ce n’est pas tout à fait le cas.
Depuis qu’il est Roi, V. a cherché noise à Prayuth, notamment en demandant que soit réécrit un morceau de la Constitution qui lui accorde plus de pouvoir. Prayuth n’a pas pu s’opposer.
V. va donc rentrer frontalement en conflit avec Prayuth au cours des élections, parce que si le parti de sa soeur, allié à celui qu’avait créé Thaksin, les remportait, alors elle serait l’instrument du Roi à la tête de l’Etat.
Donc pas de leurre, elle serait un Premier Ministre contrôlé par le Palais… Et ça représenterait un sacré coup de force de la part du Roi.
Personnellement, j’ai hâte de voir ce que ça va donner…
Gatienne
9 février 2019 @ 10:41
C’est tout vu: candidature annulée (source Le Monde, à l’instant)
teddy
9 février 2019 @ 11:19
Une monarchie absolue
ambre
8 février 2019 @ 10:27
Donc le roi n’a pas totalement rompu avec Thaksin…
Guy Coquille
8 février 2019 @ 10:35
Rappelons que dans d’autres Etats asiatiques, la monarchie a été renversée par des membres de la famille royale. Citons l’Afghanistan et le Laos.
ambre
8 février 2019 @ 14:48
Et au Cambodge, la monarchie est un écran de fumée qui ne cache plus la toute-puissance de Hun Sen, le 1er ministre.
kalistéa
8 février 2019 @ 10:44
Aussi jolie que l’était sa mère!
Baboula
8 février 2019 @ 12:48
Avec quelques retouches paternelles.
Boscher Dominique
8 février 2019 @ 16:00
Et beaucoup, beaucoup de retouches d’un chirurgien dit esthétique. Si vous regardez des photos d’elle jeune, elle est absolument méconnaissable !
beji
8 février 2019 @ 12:53
Que ces femmes sont belles!
Laurent F
8 février 2019 @ 14:01
Elles sont surtout refaites, La princesse Ubol Ratana est née en 1951, elle aura 68 ans en avril prochain, il me semble que la tête pensante de la famille c’est sa soeur Sirindhorn qui elle pour le coup n’est pas refaite du tout !! On pensait d’ailleurs qu’à la mort de Bhumibol, ce serait elle qui prendrait la suite.
Jean Pierre
8 février 2019 @ 13:29
Quel montant a t-elle reçu pour faire ça ?
Maman est derrière ?
Karabakh
8 février 2019 @ 13:42
En effet, cette candidature a un sens mais lequel, exactement ? Je crois qu’il faudra scruter en direction de la Thaïlande dans les mois et années qui viennent. Pour voir et comprendre.
Philibert
13 février 2019 @ 12:35
Effectivement, cela sort complètement de nos schémas européens…
val
8 février 2019 @ 14:04
beji,
On lui demande surtout d’être compétente pour son pays !
Teddy
8 février 2019 @ 16:37
Souhaitons que ka princesse soit élue
Laurent F
8 février 2019 @ 16:46
Les royaux ne devraient pas se mêler de politique, ça risque de se retourner contre eux en cas d’insuccès !
Gérard
8 février 2019 @ 19:57
La princesse Ubol Ratana Rajakanya de Thaïlande va donc concourir le 24 mars 2019 pour les élections législatives sous l’étiquette du parti de l’ancien premier ministre en exil Thaksin Shinawatra. Ce réformateur a été considéré comme une menace par les militaires et la vieille garde du palais du temps du défunt roi ce qui a été à l’origine des coups d’État militaires contre ses gouvernements en 2006 et 2014. Dans un post sur Instagram la princesse tient des fleurs rouges à la main et elle pose en robe traditionnelle du nord de la Thaïlande depuis Chiang Mai, le fief des Shinawatra dont la couleur politique est le rouge. Certains analystes considèrent qu’elle ne peut pas se présenter sans avoir eu l’aval du roi son frère ce qui est donc un signe de rupture par rapport au règne de Bhumibol. C’est la première fois qu’un membre de la famille royale brigue la tête du gouvernement depuis l’institution de la monarchie constitutionnelle en 1932 et dans la foulée le chef de la junte a fait savoir qu’il était candidat au poste de premier ministre en cas de victoire de son parti aux législatives. La famille royale de Thaïlande est protégée par une loi de lèse-majesté qui en principe ne s’applique pas aux sœurs du roi mais on imagine qu’il serait difficile de contester le nouveau premier ministre s’il était la sœur du roi … Le roi comme le rappelle la presse a surpris les observateurs qui considérait qu’il ne s’intéresserait guère aux affaires de Thaïlande, notamment en décidant de nommer seul l’ensemble des membres du comité qui supervise les biens de la Couronne.
La princesse avait renoncé à son titre royal pour se marier avec un américain. Elle avait en effet épousé en 1972 Peter Ladd Jensen né en 1951 fils de George David Jensen et de Margaret Ann Ladd, qui était étudiant à l’époque au célèbre MIT de Cambridge, Massachusetts. Ils ont divorcé après une période de séparation en 1998 et immédiatement après Peter Jensen s’est remarié tout en restant proche de ses enfants.
On se souvient effectivement du décès de son fils Bhumi ou Poom Jensen lors du tsunami du 26 décembre 2004. Bhumi était autiste.
Il est donc mort noyé, son corps a été découvert sur la plage le lendemain du drame et identifié par le prince héritier aujourd’hui roi son oncle et par son père, les obsèques se sont déroulées en présence du roi Bhumibol et de la plupart des membres de la famille royale, il avait 21 ans. Le jeune homme avait passé son enfance dans le comté de San Diego avant de rejoindre sa mère à Bangkok après la fin de ses études secondaires en Californie pour rejoindre une université thaïlandaise. Il était également sous-lieutenant. Depuis sa mère a créé une fondation qui porte son nom pour aider les enfants atteints de troubles divers ainsi qu’une autre fondation pour lutter contre la consommation de drogue chez les adolescents.
Sa fille aînée Khun Ploypailin Jensen est née en 1981 à San Diego, elle a fait ses études en Angleterre puis à l’Université de Californie. Elle est une pianiste de renommée qui a notamment joué à l’Opéra de Sydney mais aussi en Europe et au Japon, elle a également tenu des rôles dans le music-hall et a été modèle. Elle s’est mariée avec son boy-friend de toujours David Wheeler à Hawaii en 2009 et a trois fils Maximus, Leonardo et Airy Wheeler.
La cadette Sirikitya (Mai) Jensen née en 1985 à San Diego a fait ses études dans la même école que son frère puis en 2001 a suivi sa mère, après le divorce, en Thaïlande avant de retourner en 2003 à San Diego pour vivre avec son père et elle a intégré l’Université de Californie à Riverside puis l’Université de New York notamment en histoire du Japon et de la Chine.
Dans les premiers temps du mariage de leur fille le roi Bhumibol et la reine Sirikit se sont souvent rendus en Californie pour des visites privées.
Ubol Ratana dite Julie est née altesse royale et princesse Chao Fa, et elle a perdu en se mariant avec un roturier le titre de Chao Fa. Elle a eu alors le titre de Tunkramom Ying, c’est-à-dire fille de la reine régente. Elle a retrouvé sa position officielle dans l’ordre protocolaire, la sixième, mais elle passe après ses sœurs et n’est pas altesse royale.
Olivier d'Abington
9 février 2019 @ 10:52
Gérard, vous m’épaterez toujours!! :-))
Merci pour ces informations!
Gérard
10 février 2019 @ 12:43
😉
Gérard
8 février 2019 @ 23:38
Le Palais royal n’a pas tardé à réagir par un communiqué qui rappelle que le roi, la reine, l’héritier du trône et les membres de la famille royale n’ont pas à prendre part à la vie politique ce qui serait contraire à la Constitution et que la princesse Ubol Ratana malgré son mariage est toujours un membre de la famille royale.
La princesse est née le 5 avril 1951, elle a été titrée par le roi princesse et altesse royale le 5 mai de la même année et a perdu ses titres le 25 juillet 1972 demeurant cependant Than Pu Ying en tant que dame grand-croix du Most Illustrious Order of Chula Chom Klao dont elle avait reçu les insignes le 5 mai 1968.
Olivier d'Abington
9 février 2019 @ 01:49
Contrairement à ce que laissent entendre les journalistes du Monde dans leur article sur le sujet, en réalité le roi a formellement condamné cette candidature de la part de sa soeur!
Evidemment, connaissant le côté retors du roi, il pourrait parfaitement condamner officiellement une chose qu’il aurait commanditée (conditionnel!!) de façon officieuse.
Cependant, cette condamnation signifie, du même geste, que la candidature de la princesse pourrait alors être censurée par la justice thaïlandaise, pour rupture de neutralité d’une personne de la famille royale (même si, officiellement, la princesse n’est plus princesse, et n’a plus aucun titre).
Actarus
9 février 2019 @ 03:51
La Thaïlande a d’Ubol. ^^
Mélusine
9 février 2019 @ 15:07
:) Peut-être, Actarus, cependant, elle Rama…
Martine
9 février 2019 @ 08:54
C est déjà termine sa candidature, le palais l interdit
Ontheroadagain
9 février 2019 @ 10:08
J’ai entendu à la radio ce matin qu’elle avait retiré sa candidature
Gérard
9 février 2019 @ 11:22
Oui pour nous en tenir à la chronologie c’est après la condamnation de la candidature par le Palais royal que le parti Thai Raksa Chart a annoncé immédiatement sa soumission à l’ordre royal. La princesse écrivait vendredi 9 sur Instagram qu’elle était autorisée à se présenter aux termes de la Constitution en tant que roturière et qu’elle avait autorisé le Thai Raksa Chart Party à utiliser son nom.
Gérard
9 février 2019 @ 11:30
Il faut également noter que le roi a nommé Apirat Kongsompong est commandant en chef de l’ Armée royale thaïlandaise à compter du 1er octobre 2018 et que celui -ci appartient à une branche rivale de l’armée par rapport à la faction du premier ministre. .