A Haalstavik, la reine Silvia de Suède a visité le centre qui accueille et encadre des personnes âgées souffrant de démence. C’est l’un des combats qui tient fortement à coeur de la reine de Suède, s’étant retrouvée confrontée au problème avec sa propre mère et n’ayant à l’époque pas pu trouver un centre adapté à cette situation. Madame Sommerlath avait fini ses jours au château de Drottningholm. (Copyright photo : scanpix)
Jean Pierre
2 février 2015 @ 08:02
Voir le film canadien « Loin d’elle » avec Julie Christie et Olympia Dukakis tiré d’une nouvelle d’Alice Munro, prix Nobel de littérature. Tout (ou presque) y est dit sur ce sujet terrible qui nous guette, peut-être même avant le grand âge.
Camille Gilbert
3 février 2015 @ 19:57
Jean Pierre, si je peux me permettre et pour qui cela pourrait intéresser, voici d’autres films (je ne sais pas s’ils ont été traduits en francais) que je recommande: « Do you remember love », 1985, avec Joanne Woodward; « Mamma Gogo », islandais, 2010, « Complaints of a dutiful daughter », documentaire, 1997, « Still Alice » avec Julianne Moore, 2015, et « The memory of a killer », néerlandais, 2003, sur un tueur à gages qui en perdant la mémoire acquiert une conscience. Parmi d’autres livres , j’ai trouvé une courte autobiographie d’un professeur d’histoire relatant sa descente dans l’absence dans « Partial View:An Alzheimer’s Journal », 1998, fort intéressante. Ses notations sur le processus du déclin de sa mémoire me paraissent très importantes tant qu’il est en mesure de les analyser cliniquement. A la fin, il choisit le silence, autant que celui-ci lui est imposé par la perte du langage.
Gibbs
2 février 2015 @ 10:21
La démence … une des pires choses à mon sens.
Corsica
2 février 2015 @ 15:09
Gibbs, effectivement, les démences dégénératives sont des maladies épouvantables mais principalement pour l’entourage . À la différence des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, les personnes » démentes » ne sont pas conscientes de la situation, ce qui leur évite beaucoup d’angoisse et de souffrance . Pour le reste, c’est un long chemin de croix de dépendance jusqu’à la énième pneumopathie de fausse route que le corps médical ne jugulera pas . Pour la famille et les proches, c’est le douloureux deuil progressif du parent ou du conjoint alors qu’ils sont pourtant encore vivants . Pour moi, ces maladies font le même travail de sape que les marées . Chaque jour les acquis et la personnalité sont un peu plus attaqués, érodés, effacés, jusqu’à ce qu’une marée plus forte détache un îlot qui nous devient inaccessible . Heureusement, il reste le souvenir de ce que ces hommes et femmes furent et l’amour que leur entourage continue à leur porter .
MEYER
3 février 2015 @ 09:03
Corsica, vous avez trouvé les mots justes pour appréhender cette inexorable perte de tout ce qui fait l’existence d’un être humain.
Ce qui est le plus douloureux pour ceux qui accompagnent la personne atteinte, c’est ce sentiment d’impuissance à être spectateur de cette déchéance.
Votre évocation de la marée traduit bien le lent processus de destruction.
Bonne journée.
Gibbs
3 février 2015 @ 10:28
Corsica,
Combien vous avez très bien résumé la situation si humainement.
C’est aussi à l’entourage que je pensais en écrivant mon petit mot.
Vous rendez un bel hommage si vrai à toutes ces personnes car je vous rejoins totalement.
MERCI
Bien cordialement,
Gibbs
Corsica
3 février 2015 @ 20:19
Merci Gibbs et Meyer, bonne soirée .
Francine du Canada
5 février 2015 @ 00:00
Corsica, votre commentaire est superbe. Merci! FdC
Danielle
2 février 2015 @ 20:22
Tout à fait Gibbs.
Gibbs
3 février 2015 @ 10:36
Merci Danielle.
Vous savez ce que je viens de vivre.
Amitiés
adriana
2 février 2015 @ 10:40
une reine dévouée et souriante.
Ma reine préférée de cette génération; bonne journée
bianca
2 février 2015 @ 18:50
C’est ma préférée aussi car elle a de grandes qualités humaines et plus encore !
bien à vous adriana !
Claudia
2 février 2015 @ 11:30
J’ai tout de même des doutes au sujet de la mère de la reine Silvia, qui n’aurait pas trouvé de place pour elle…..que ce soit le cas de nombreuses personnes c’est vrai partout, mais je suppose que la reine a préféré garder sa mère près d’elle, et non la placer.
Camille Gilbert
2 février 2015 @ 14:24
Chaleureuse Silvia, qui comprend que le toucher est l’un des sens qui précisément touche encore les malades. Peigner les cheveux, faire des manucures, frictionner de crème leur peau sèche, prendre leurs mains entre nos mains, tous ces gestes qui faisaient partie de l’enfance et dont nous étions bénéficiaires, sont un rappel presque primitif que nous sommes à notre tour là pour eux, et qu’ils sont protégés.
Gibbs
3 février 2015 @ 10:38
Camille Gilbert,
Tellement vrai ce que vous écrivez.
Nous ne pouvons plus rien faire d’autre.
Bien à vous,
Camille Gilbert
3 février 2015 @ 17:42
Merci Gibbs, j’ai effectivement été très sensible à la présentation de la reine Silvia sur cette photo. Pour rendre hommage à ma mère et autres personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de démence, et avec l’aide d’une photographe professionnelle, nous avions filmé et photographié ces malades au cours des jours et des activités, pour leur famille uniquement, attentifs aux empreintes d’émotion sur leur visage indiquant le plaisir, des lueurs d’humour, et nous étions concentrés sur des études de mains, extremement émouvantes. Ici, la reine Silvia est venue tout en rouge, arborant un magnifique sourire, portant haut vers le visage un beau foulard deux tons très gai, quelques bagues, une belle montre, un bracelet coloré, toutes choses qui font plaisir aux yeux (très diminués), et qui permettent un semblant de conversation. Cette dame aux ongles roses et soignés lui font écho avec fraicheur et coquetterie. Sans vouloir être obsédée par le détail, les mains de la reine forment une coquille, mais sans pression qui pourrait être douloureuse pour les articulations de la malade. Je vois là une grande sensibilité chez la reine de Suède, soit naturelle, soit d’expérience. Les malades ont des émotions fugitives, fulgurantes je dirais même, mais c’est cela qu’il faut nourrir et le retour est tout aussi fulgurant. Maman et moi continuions à partager des rires, des taquineries, même en l’absence presque totale de langage et peut-être même de compréhension intellectuelle. L’humanité en nous a la vie dure, et c’est tant mieux!
Gibbs
4 février 2015 @ 11:51
Merci à vous Camille Gilbert.
Francine du Canada
5 février 2015 @ 00:07
Camille Gilbert, merci de votre bonté et de votre humanité. J’apprécie. FdC
Nania
2 février 2015 @ 18:13
Pour moi aussi, elle la meilleure reine de sa génération !!! Toujours digne, toujours souritante….
jocelynede
2 février 2015 @ 20:37
D’accord avec vous Claudia, ils avaient les moyens pour payer du personnel à domicile et la place pour la loger, çà n’aurait d’ailleurs pas été très normal qu’une personne aisée comme çà prenne la place de quelqu’un d’autre dans un établissement spécialisé
domilys
2 février 2015 @ 21:49
Une belle initiative pour la reine Sylvia de s’impliqué dans cette terrible maladie .
Caroline
2 février 2015 @ 23:24
Je crois avoir lu que la mère de Silvia souffrait de la maladie d’Alzheimer!