Reine polyglotte et cultivée, Marie Leszczyńska, épouse du roi Louis XV s’adonne aussi à la peinture. L’une des pièces de son appartement intérieur a d’ailleurs été aménagée en atelier. Son pinceau est alors guidé pendant une quinzaine d’années par son “teinturier”, Etienne Jeaurat, tandis qu’elle est conseillée par Jean-Baptiste Oudry. Entre autres œuvres, est attribuée à la souveraine, la copie fidèle d’un tableau de ce maître, intitulé Une Ferme.
Pascal
29 avril 2019 @ 10:31
Je crois qu’on a très mal compris Louis XV et Marie Leszczynska soit qu’on ait voulu les dénigrer ( y compris dans des shères monarchistes ) soit qu ‘on ait été coupable de cette détestable tendance à juger le passé sans chercher à connaître les façons de penser de l’époque ( à moins qu’il ne s’agisse d’incapacité ) .
Fort heureusement des historiens commencent à donner une vision moins péremptoire de cette période .
Pauline de Roby
29 avril 2019 @ 11:01
On méconnaît certaines des souveraines de France.. Marie Leszczynska est de celle là. En tout cas, cette peinture est réussie et a finalement rétabli ce talent caché.
particule
29 avril 2019 @ 11:37
Cette Reine, telle que vous la décrivez, est totalement passée à coté de l’Histoire …. bien dommage. Seules les maîtresses du Roi Louis XV sont archi connues. Comme quoi les siècles passent et les people demeurent …au détriment de personnages cultivés et dignes du plus grand intérêt.
Robespierre
29 avril 2019 @ 12:52
d’après ce que j’ai lu dans le temps, c’était l’artiste qui faisait presque tout et Marie L. colorait sur un dessin préétabli. Un peu comme un enfant. Et la teinturière c’était elle, finalement.
Francois
29 avril 2019 @ 13:43
Cela s’appelle du coloriage je crois
Olivier d'Abington
30 avril 2019 @ 02:39
@ROBESPIERRE ET FRANÇOIS
Heu, du « coloriage »???
Vous êtes sérieux?
Vous savez donc faire mieux?!!
Cette façon systématique (ou presque) de dénigrer les oeuvres de certaines femmes (notamment quand elles ont la particularité d’être issues de la noblesse) est particulièrement fatigante.
Les vieilles habitudes misogynes ont malheureusement encore de beaux jours devant elles.
François
30 avril 2019 @ 10:44
Pas du tout
J’aime beaucoup la Reine Marie Leszinska
J’ai lu il y a un moment déjà sa biographie
Mais j’ai l’humilité de ne pas penser que parce que j’aime un personnage
celui ci est doué de toutes les qualités
Et il est certain que la Reine de France si elle avait un certain talent
n’avait certes pas celui de peindre seule ce tableau
Elle se laissait guider
De même la Princesse Mathilde cousine de Napoleon3 dont j’ai vu en vente
à Drouot des esquisses et des aquarelles
Elle etait elle aussi tres aidée
Nul mysogynie
J’ai beacoup d’admiration pour Elisabeth Vigée Lebrun
Mais elle peignait de À à Z
La vérité est une chose
De nos jours on juge tout à l’aulne de notre nouvelle version des valeurs
Il ne suffit donc pas d’avoir été Femme Reine Etc pour avoir un talent immense
L’impératrice Joséphine brodait …
Quand on voit ses broderies on pense qu’elle apprenait à broder
En revanche les filles de Louis XV qui jouaient de beacoup d’instruments
en jouaient fort bien
Et Madame Adélaïde ou Madame Victoire je ne sais plus jouait supérieurement
du violon
Marie Antoinette pour qui j’ai un Tres tres Grand intérêt depuis mon
enfance jouait tres bien de la harpe
Mais ma passion pour elle ne le la fait pas voir ni comme une sainte ni comme une musicienne hors pair
Menthe
2 mai 2019 @ 13:22
Bonjour François, j’aime beaucoup vos explications concernant les personnes que vous appréciez, sans les idolâtrer.
Si seulement votre intelligence pouvait atteindre certaines groupies, qui par moment, envahissent le site.
Bien à vous.
Francois
5 mai 2019 @ 10:54
Chère Menthe
Votre commentaire me va droit au cœur
Bien à vous
FP
Olivier d'Abington
3 mai 2019 @ 03:30
Cher François,
Merci pour ces éclaircissements!
Cependant, je n’admire pas la reine Leszinska particulièrement, je trouve le tableau très beau! Et on est au-delà d’un simple « coloriage »!!
Par ailleurs, si vous avez plus de détails sur l’aide qu’elle a reçu, je suis preneur!
Pour l’instant, a priori, recevoir de l’aide ne signifie pas qu’elle ne faisait rien, ni qu’elle n’avait pas le sens artistique requis afin de mener à bien une oeuvre!
Enfin, mon commentaire tenait surtout à souligner que depuis la nuit des temps (en fait surtout depuis le XIXe siècle et le renforcement misogyne de la loi par Napoléon I), il y a une fâcheuse tendance à minorer le travail artistique des femmes.
Beaucoup d’hommes peintres étaient aidés dans leurs ateliers, je vous rappelle, cela n’empêche pas qu’on a toujours considéré que les oeuvres alors produites étaient les leurs (à partir du moment où elles étaient signées!).
Les femmes avaient en revanche tendance à éviter de signer (notamment quand elles étaient issues de la noblesse), car il n’était pas digne de leur rang/statut de femme de se « commettre » dans de telles activités.
Pour prendre un exemple littéraire plus connu, beaucoup de tentatives ont été menées, par des chercheurs masculins, afin de « prouver » que Mme de Lafayette n’avait en fait pas écrit ses romans (notamment La Princesse de Clèves) au prétexte, justement, qu’elle aurait été « aidée » par une bande d’hommes (à qui, donc, il aurait fallu rendre la paternité de l’oeuvre!).
Mais, une fois encore, cette vision des choses omettait (volontairement??) le fait qu’au XVIIe siècle beaucoup d’oeuvres étaient en partie collectives, ou présentées en public (même en comité restreint) avant d’être publiées (et donc que, forcément, les amis faisaient des commentaires et des suggestions).
Votre commentaire me donnait donc l’impression de rejoindre ce genre de « biais » très répandu.
Francois
3 mai 2019 @ 17:47
Cher Olivier
Soyez en sur je ne participe nullement à ce déni de certains
envers les femmes artistes
J’ai donc je ne sais où mais je l’ai la biographie de la Reine
Assez courte mais tres bien faite et ne me rappelle pas
quels artistes guidaient Marie Leszinsca
Ce qui est certain demeure qu’elle prenait un Tres vif plaisir
à ces travaux
Notre tableau bien léché doit certainement sa construction
à un peintre de talent
Apres quelle fut la véritable participation à cette œuvre de sa
Majesté !!?
Les grands peintres dans leurs ateliers faisaient peindre les ciels les
fonds les verdures et autres par leur atelier
À eux revenaient le plan , le sujet les couleurs
Les mains le visage
Mais bon certains devaient surtout pour des commandes pressées
s’arranger avec la vérité
Il ne faut oublier que les hommes des siècles passés n’étaient pas
obsédés par ce que nous nommons les Marques
Un tableau venait de chez tel peintre et de son atelier
Autre sujet je suis bien en accord avec vous quant
au Prince Adolf de Shaunburg- Lippe
J’ai eu immédiatement la même sensation mais n’aurais osé
l’écrire
L’avantage du plaisir de la conversation art éminemment français
réside un peu en ceci de pouvoir participer à un sujet sans
le lancer
Bien à vous
FP
Francois
30 avril 2019 @ 10:47
Je ne sais pas faire mieux
Je précise
Je ne sais pas dessiner
Et ne saurai pas faire ce que notre Reine faisait
Robespierre
30 avril 2019 @ 11:41
j’ai lu une biographie de Marie L. que je trouve très sympathique, et j’ai lu ce que j’ai lu. Désolé. On dit que le « canevas » etait fait par un peintre de métier et qu’elle, elle coloriait .
Gérard
29 avril 2019 @ 15:13
Le tableau La ferme est signé en bas à droite Marie Reine De France fecit 1753.
Il s’agit d’une huile sur toile de 65,4 x 105,8, encadrée, que la reine offrit au roi pour les étrennes de 1754.
La reine peignit aussi des aquarelles. Ce fut peut-être la première reine à avoir une vie privée.
Cette toile se retrouvera donc dans la collection du roi et en 1784 elle était dans la neuvième pièce de l’hôtel de la Surintendance. Elle fit l’objet d’une saisie révolutionnaire. Sous le règne de Louis-Philippe elle est à Trianon puis c’est l’un des 71 tableaux ramenés de Versailles au Louvre sans doute le 1er avril 1842. Elle revint à Versailles à une date inconnue. Elle a pu néanmoins être également un temps à Compiègne. Elle est à Trianon en 1852 et on la placera en 1903 dans le salon jaune des petits appartements de la reine c’est-à-dire la chambre des bains. En 1965 elle se retrouve dans la chambre du dauphin, en 1971 dans la chambre de Louis XV et à nouveau dans la chambre du dauphin en 1988. En dernier lieu elle était dans l’appartement de la dauphine.
Une des pièces de l’appartement de la reine lui servait d’atelier ou comme elle le disait de laboratoire. Elle reçut les conseils pendant 15 ans d’Étienne Jeaurat (1699-1789) son professeur de peinture, professeur à l’Académie royale, futur recteur, son teinturier ou coloriste.
Cette toile était donc une copie d’une œuvre de Jean-Baptiste Oudry qui a époque était appelée la France ou l’Agriculture ou À la ferme et qui est aujourd’hui appelée La ferme, et dont le sujet avait été inspiré par le dauphin.
Le dauphin souhaitait un tableau de la vie rurale en Île-de-France afin de favoriser la politique agricole progressiste de l’État.
Et c’était l’époque où la reine Marie avait confié à Oudry l’exécution de tableaux pour ses cabinets situés à l’arrière de son grand appartement à Versailles. L’original qui était un dessus-de-porte de 130 cm sur 212 et qui date de 1750 est aujourd’hui au Louvre et il appartenait à la collection royale de Louis XV. Il est aujourd’hui au deuxième étage de l’aile Sully dans la salle François Boucher.
En 1761 la reine décida de remplacer son premier cabinet chinois installé en 1747 par un nouvel ensemble appelé cabinet des Chinois. Huit tableaux furent exécutés pour ce cabinet par la reine et cinq peintres du Cabinet du roi, Henri-Philippe-Bon Coqueret, Jean-Martial Frédou, Jean-Philippe de La Roche, Jean-Louis Prévost, Étienne Jeaurat.
Les toiles étaient encastrées dans des lambris.
Elles avaient environ 279 × 168 cm. pour les deux plus grandes environ et pour trois autres environ 279 x 98 centimètres.
On y voit la préparation du thé, la rencontre d’un jésuite et d’un mandarin, la foire de la ville de Nankin, avec des architectures, des costumes, des paysages très précisément représentés.
La reine qui fut très pleurée par les Français mourut le 24 juin 1768, elle avait eu un très long règne, elle léguait ce cabinet des Chinois à sa dame d’honneur la comtesse de Noailles qui le fit remonter dans l’hôtel de Noailles-Mouchy rue Saint-Dominique et au milieu du XIXe siècle il fut installé au château de Mouchy, dans l’Oise. Sans doute à cette époque trois des tableaux connus par le Mémoire des peintres et qui étaient certainement trop endommagés pour être déplacés furent-ils remplacés par trois autres : le Passage de la rivière, la Marchande de fruits et la Pêche.
Après la guerre et l’occupation par les Allemands du château de Mouchy le duc de Mouchy décida de détruire en 1961 le bâtiment très endommagé, à l’exception du donjon. Le cabinet fut démonté mais replacé dans la nouvelle demeure qui remplaçait l’ancienne.
Thibaut le Chartrain
30 avril 2019 @ 07:52
Merci beaucoup Gérard de nous faire très régulièrement partager votre vaste érudition, que ce soit sur la peinture ou le hand-ball allemand.
Gérard
1 mai 2019 @ 22:03
Merci Thibaut. Je devrais m’initier au paint-ball…
marianne
29 avril 2019 @ 18:06
Merci Gérard !
Je trouve cette toile superbe ! Et ma foi, au vu des premiers commentaires sur ce « coloriage » j’ avoue que j’ aimerais « colorier » aussi bien !
Avis d’ une connaisseuse .
Gérard
29 avril 2019 @ 18:39
En 2011 a été publié à l’occasion de l’exposition Parler à l’âme et au cœur. La peinture selon Marie Leszczynska au château de Fontainebleau, un ouvrage éponyme dû à Xavier Salmon, conservateur général. Trois mois durant, certaines des œuvres peintes pour et par la reine Marie Leszczynska avaient été exceptionnellement réunies au château de Fontainebleau.
Marie Leszczynska aimait lire, prier et dans ses appartements à Versailles, à Fontainebleau, ou à Compiègne, recevoir quelques amis et pratiquer de multiples petits travaux manuels. Comme toutes les jeunes filles de son rang, elle avait été éduquée aux arts d’agrément. Comme son père elle aimait peindre. Et c’était sans doute une passion.
Elle acheta des portraits, des paysages, des sujets religieux qu’elle commandait aux peintres de son temps et elle s’entourait aussi des œuvres de son père et des siennes.
Mais après sa mort de sa collection fut dispersée. L’exposition et le livre publié à cette occasion ont donc permis déjà une première découverte.
Caroline
29 avril 2019 @ 22:57
J’ ignorais la passion de la reine envers la peinture. S’ adonnait-elle aussi aux activités artistiques ?
Gérard
30 avril 2019 @ 11:29
La reine parlait six langues dont le latin, elle aimait la musique, décida de donner des concerts réguliers à Versailles, elle aimait l’architecture notamment elle suivit la construction d’une somptueuse bâtisse à Versailles pour l’éducation des jeunes filles et l’accueil des anciennes servantes âgées, elle suivait discrètement la politique et sentait venir la révolution, elle était discrète, généreuse et fut très aimée du peuple. Elle avait appris le clavecin avec Couperin le Grand et le chant et elle fut très attentive à l’éducation musicale de ses enfants.
Elle était d’une élégance également discrète mais savait tenir son rang.
Caroline
1 mai 2019 @ 13:48
Gérard,
Merci pour votre réponse explicative !
Gérard
1 mai 2019 @ 22:05
Merci Caroline. C’était une reine étonnante, le roi fut très ému à sa mort et notamment par la peine que le royaume ressentit.