Le 20 mars 1815, en route vers Paris, l’empereur Napoléon Ier fit un arrêt au Château de Fontainebleau. Il s’y arrêta de 10h à 14h et emporta un souvenir jusqu’à Sainte-Hélène, sous la forme d’une tabatière ornée d’une vue de « la vraie demeure des rois ». (© RMN – Grand Palais, A. Didierjean)
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Antoine
25 mars 2020 @ 10:40
Nous avons tous des objets cultes auxquels nous tenons profondément. En ce qui me concerne, c’est un calendrier de bureau perpétuel en métal doré sur un petit socle en marbre noir que mon père m’avait offert le Noël qui a suivi la mort accidentelle de mon jeune frère. Mon père n’était ni expansif ni du genre à nous couvrir de cadeaux. Le geste et le message m’avaient bouleversé. Je l’ai là devant mes yeux.
NicoleC34
25 mars 2020 @ 15:04
Un souvenir émouvant , merci de ce partage intime de votre vie , j’ai eu le cœur serré en lisant votre message .
septentrion
25 mars 2020 @ 11:06
Un bel objet
COLETTE C.
25 mars 2020 @ 12:56
Qu’est-elle devenue ?
Juanaise
26 mars 2020 @ 00:41
Le château de Fontainebleau l’a achetée lors d’une vente aux enchères en 2015, par préemption d’Etat, pour 62 000 €.
Napoléon l’a léguée à son fils et, après la mort de l’Aiglon, en 1832, elle est restée dans la famille Murat.
Robespierre
25 mars 2020 @ 15:18
je me demandais hier ce qu’étaient devenus tous les petits objets personnels, souvent précieux, qu’avaient Marie Antoinette quand elle a quitté Versailles, et Charles X et Louis-Philippe quand ils ont quitté dare dare les Tuileries. Que sont devenus ces objets, bibelots, petits meubles, vêtements, lampes, objets pour ecrire ? Il a dû y avoir des larcins. On a vendu les meubles de Versailles à l’encan à la Révolution, mais je suis sûre que bcp de serviteurs se sont remplis les poches. Pour cette tabatière emmenée par Napoléon, combien d’autres ont été chapardées ?
Gilan
27 mars 2020 @ 18:53
C’est assez simple, on laissait tout traîner, la maison Bonaparte à Ajaccio a été vidée par les premiers touristes anglais, qui y séjournait, ce qui paraîtrait maintenant incroyable.
ciboulette
25 mars 2020 @ 15:28
Très beau et très émouvant .
Gérard
25 mars 2020 @ 16:47
Cette tabatière a été préemptée par l’État avec le concours du Fonds du patrimoine pour la somme de 62 000 € chez Maîtres Delorme et Collin du Bocage à Drouot le 19 juin 2015. Nous en avions déjà parlé ici même.
L’objet appartint donc à Napoléon de 1815 à sa mort en 1821.
Napoléon aimait beaucoup les tabatières, il s’en servait et parfois en offrait.
Les deux miniatures ont été peintes par Marie-Thérèse de France, la duchesse d’Angoulême, qui les a offertes à son oncle le roi Louis XVIII sans doute pour les étrennes de 1815.
Il s’agit d’aquarelles sur papier avec des rehauts de gouache et qui ont été insérées dans une boîte en écaille de tortue cerclée de bronze doré.
Nous avons donc d’un côté un Départ de chasse avec en arrière-plan la Porte Dorée et la Cour des offices du château de Fontainebleau. Un départ de chasse avec cependant beaucoup d’uniformes militaires.
De l’autre côté nous avons un plan de Fontainebleau en 1807 à savoir le château et les abords de la forêt et qui est peut-être donc d’une autre main ou qui a été copié par Madame Royale. 1807 c’était le premier grand séjour de la cour impériale à Fontainebleau.
Les deux aquarelles ont été donc montées sur cette boîte de 9,2 cm de diamètre et de 2,3 cm de hauteur.
Napoléon rentre à Paris le 29 mars 1815 après l’île d’Elbe, et aux Tuileries il va directement dans son ancien bureau qui avait été celui de Louis XVIII et c’est là qu’il prendra cette tabatière et quelques autres objets qu’il emportera jusqu’à Sainte-Hélène.
Louis Joseph Marchand, le valet de chambre de l’empereur, sera son exécuteur testamentaire et à Sainte-Hélène dans son état du mobilier du 16 avril 1821 il note la présence de cinq boîtes qui « se trouvaient dans le tiroir de la table de Louis XVIII. L’une, en malachite doublée en or, avec à l’intérieur le portrait de Madame de Savoie, femme de ce prince, l’autre en écaille offrant la vue d’une chasse à Fontainebleau […]. L’empereur me remit ces tabatières en me disant d’en prendre soin. »
Marchand précisera dans ses Mémoires :
« Elles sont allées à Sainte-Hélène, et depuis remises à la Famille impériale après la mort du Roi de Rome. »
Dans son testament du 15 avril 1821 l’empereur mentionnait : « quatre boîtes trouvées sur la table de Louis XVIII aux Tuileries le 20 mars 1815 ».
La tabatière de Louis XVIII était laissée par Napoléon à son fils. Elle lui fut remise ainsi que divers autres objets légués par son père quand il eut 16 ans. À la mort de Franz en 1832 les objets que son père lui avait laissés furent transmis à l’ancienne famille impériale. La boîte et la plupart des autres objets qui lui avait été légués furent confiés au général Arrighi de Casanova, duc de Padoue, mandataire de Madame Mère et des frères et sœurs de l’empereur. Cette tabatière fut ensuite remise à la reine Caroline.
Après Caroline la tabatière alla à son deuxième fils le prince Lucien (1803-1878) qui fut le troisième prince Murat, et après la mort de celui-ci à son propre fils Joachim, quatrième prince Murat (1834-1901), puis à son fils le cinquième prince, Joachim (1856-1932) qui épousa Cécile Ney d’Elchingen.
On trouve cette boîte mentionnée dans l’inventaire après décès de la reine Caroline et dans le testament de Cécile (1867-1960) du 21 juin 1933.
Les Murat avaient fait apposer leur timbre armorié dans la tabatière qui l’a conservé. Ils avaient prêté cette tabatière au Musée de l’Armée aux Invalides ou elle resta de 1955 à 1975.
Auparavant elle était chez la veuve du prince Joachim, Cécile princesse Murat douairière, au château de Chambly dans l’Oise et c’est sa descendance qui l’a vendue. Le prince et la princesse eurent huit enfants et une nombreuse postérité au sein de laquelle on trouve l’actuel prince Murat et beaucoup de membres de la meilleure noblesse.
Gilan
25 mars 2020 @ 16:49
Qui a pu concevoir un objet aussi lugubre ? au recto l’hiver, au verso on dirait des fosses.
Teresa2424
25 mars 2020 @ 17:41
Coincido con Antonio todos tenemos algún objeto especial
aubepine
25 mars 2020 @ 19:15
Souvenir émouvant , mais à qui appartient-elle aujourd’hui , à un collectionneur ou à la famille Bonaparte ?