Cette table et ce fauteuil de toilette créés par Marie Jeanne Rosalie Desarnaud en 1819 pour la duchesse de Berry, font partie de l’exposition consacrée aux 250 ans de la maison Baccarat qui se teint actuellement au Petit Palais à Paris.
En temps normal, cette table de toilette est exposée au Louvre dans le département des objets d’art accompagné d’un portrait de la duchesse d’Angoulême portant une parure de diamants
Devant ces deux pièces intéressantes, j’ai eu envie d’en savoir plus . Je suis donc allée voir la notice du Louvre et ai appris que cet ensemble est attribuée à un « metteur en œuvre », madame Désarnaud, qui fut la première à avoir l’audace d’exécuter des meubles en cristal .
Pour ceux que cela intéresse : « La duchesse de Berry, belle-fille de Charles X, fut très vraisemblablement le premier acquéreur de cette table de toilette et de son fauteuil, en 1822. Elle est la seule de toute la famille royale à exercer un véritable mécénat artistique. Ils furent vendus par la duchesse de Berry en 1836 après la chute de la Restauration. Ce mobilier est une production d’avant-garde. Hormis le châssis du siège qui est en hêtre, ce mobilier ne comprend pas de bois puisqu’il est entièrement constitué de plaquettes et de manchons de cristal taillé. Le dossier du fauteuil affecte la forme d’une lyre fichée de pavots. La table de toilette, en cristal taillé en pointes de diamant, cannelures, godrons, sur armature de fer, est surmontée d’une glace pivotante ornée de deux coquilles. Elle bascule entre deux candélabres à trois branches qu’enlacent les figures de Flore et Zéphyr. Le plateau de la table est constitué d’une grande plaque de verre églomisé (décoré d’une dorure) à fond bleu. Chacun des deux pieds est formé par trois éléments reposant sur un socle rectangulaire : deux rhytons à tête de dauphin et un balustre central, flanqué à la partie supérieure de deux rosaces. Deux arcs attachés ensemble par un ruban dessinent une grande entretoise. Cette table de toilette a été dessinée par Nicolas-Henry Jacob (1782 ?-1871), un élève de David.
Le travail du cristal au XIXe siècle
La taille du cristal fait de grands progrès sous la Restauration, diverses manufactures y contribuent : celle de Saint-Louis, celle de Baccarat, ou celle du Creusot. Les objets en cristal sont souvent confiés à des « metteurs en œuvre » comme madame Désarnaud. Elle est la première qui ait eu l’audace d’exécuter des meubles en cristal. Les cristaux lui étaient fournis par Aimé-Gabriel d’Artigues, directeur de la manufacture de Vonèche en Belgique, et aussi à partir de 1816, de la manufacture de Baccarat. Madame Désarnaux-Charpentier les faisaient ensuite tailler et monter dans ses ateliers du Palais royal. La table de toilette et son fauteuil proviennent sans doute du célèbre magasin A l’escalier de cristal. Fondé en 1802 et tenu par madame Désarnaud-Charpentier jusqu’en 1828, il était situé au Palais royal. En 1819, madame Désarnaux portait le titre de fournisseur breveté du Roi du duc de Berry et du Garde-Meuble de la Couronne. Lors de l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1819 au Louvre, elle aurait présenté cette coiffeuse et obtenu la médaille d’or. »
Bianca, Robespierre et Flabemont, tout le plaisir fut pour moi . Ce site est fait pour échanger et, bien souvent, grâce aux commentaires des uns ou des autres, on apprend quelque chose . Cordialement .
jul
18 décembre 2014 @ 05:55
Magnifique !
Philippe gain d'enquin
18 décembre 2014 @ 07:03
D’ordinaire il me semble que ce meuble est visible au Musée d’Orsay.
Caroline
18 décembre 2014 @ 08:19
Quel magie et luxe d’antan!
Il fallait prendre mille précautions pour ouvrir et fermer le tiroir de la table en cristal!!!
Caroline
18 décembre 2014 @ 08:21
Oups!
Quel luxe d’antan!
DEB
18 décembre 2014 @ 08:53
Gracieux, lumineux et majestueux.
Laurent F
18 décembre 2014 @ 09:29
En temps normal, cette table de toilette est exposée au Louvre dans le département des objets d’art accompagné d’un portrait de la duchesse d’Angoulême portant une parure de diamants
http://www.louvre.fr/sites/default/files/imagecache/940×768/medias/medias_images/images/louvre-table-fauteuil-toilette.jpg
Pierre-Yves
18 décembre 2014 @ 09:37
C’est donc cela qu’on appelle un trône ?
Antinéa
18 décembre 2014 @ 10:21
C’est vraiment très beau. On dirait un mobilier tout droit sorti s’un conte de fées.
Corsica
18 décembre 2014 @ 10:45
Devant ces deux pièces intéressantes, j’ai eu envie d’en savoir plus . Je suis donc allée voir la notice du Louvre et ai appris que cet ensemble est attribuée à un « metteur en œuvre », madame Désarnaud, qui fut la première à avoir l’audace d’exécuter des meubles en cristal .
Pour ceux que cela intéresse : « La duchesse de Berry, belle-fille de Charles X, fut très vraisemblablement le premier acquéreur de cette table de toilette et de son fauteuil, en 1822. Elle est la seule de toute la famille royale à exercer un véritable mécénat artistique. Ils furent vendus par la duchesse de Berry en 1836 après la chute de la Restauration. Ce mobilier est une production d’avant-garde. Hormis le châssis du siège qui est en hêtre, ce mobilier ne comprend pas de bois puisqu’il est entièrement constitué de plaquettes et de manchons de cristal taillé. Le dossier du fauteuil affecte la forme d’une lyre fichée de pavots. La table de toilette, en cristal taillé en pointes de diamant, cannelures, godrons, sur armature de fer, est surmontée d’une glace pivotante ornée de deux coquilles. Elle bascule entre deux candélabres à trois branches qu’enlacent les figures de Flore et Zéphyr. Le plateau de la table est constitué d’une grande plaque de verre églomisé (décoré d’une dorure) à fond bleu. Chacun des deux pieds est formé par trois éléments reposant sur un socle rectangulaire : deux rhytons à tête de dauphin et un balustre central, flanqué à la partie supérieure de deux rosaces. Deux arcs attachés ensemble par un ruban dessinent une grande entretoise. Cette table de toilette a été dessinée par Nicolas-Henry Jacob (1782 ?-1871), un élève de David.
Le travail du cristal au XIXe siècle
La taille du cristal fait de grands progrès sous la Restauration, diverses manufactures y contribuent : celle de Saint-Louis, celle de Baccarat, ou celle du Creusot. Les objets en cristal sont souvent confiés à des « metteurs en œuvre » comme madame Désarnaud. Elle est la première qui ait eu l’audace d’exécuter des meubles en cristal. Les cristaux lui étaient fournis par Aimé-Gabriel d’Artigues, directeur de la manufacture de Vonèche en Belgique, et aussi à partir de 1816, de la manufacture de Baccarat. Madame Désarnaux-Charpentier les faisaient ensuite tailler et monter dans ses ateliers du Palais royal. La table de toilette et son fauteuil proviennent sans doute du célèbre magasin A l’escalier de cristal. Fondé en 1802 et tenu par madame Désarnaud-Charpentier jusqu’en 1828, il était situé au Palais royal. En 1819, madame Désarnaux portait le titre de fournisseur breveté du Roi du duc de Berry et du Garde-Meuble de la Couronne. Lors de l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1819 au Louvre, elle aurait présenté cette coiffeuse et obtenu la médaille d’or. »
Corsica
18 décembre 2014 @ 10:47
Désolée, il fallait lire » attribué »
Robespierre
18 décembre 2014 @ 13:23
Merci Corsica, Je mourrai un peu moins idiot.
bianca
18 décembre 2014 @ 14:22
Grand merci Corsica pour ces précieux renseignements, quel bonheur de lire vos commentaires ! bianca
flabemont8
18 décembre 2014 @ 18:49
Merci de tout cœur , Corsica , pour l’histoire et la description de cet ensemble magnifique .
Tout cela fait rêver…c’est d’une grande élégance .
Corsica
19 décembre 2014 @ 13:47
Bianca, Robespierre et Flabemont, tout le plaisir fut pour moi . Ce site est fait pour échanger et, bien souvent, grâce aux commentaires des uns ou des autres, on apprend quelque chose . Cordialement .
COLETTE C.
18 décembre 2014 @ 14:05
Etonnant et bea
COLETTE C.
18 décembre 2014 @ 14:06
beau !
Yannick
18 décembre 2014 @ 18:32
Epoustouflant !!!