C’est en 1933 que Paul-Louis Weiller fait construire à Cabasson (Bormes-les-Mimosas) dans le Var la ville « La Reine Jeanne ». C’est en 1347 que Jeanne, comtesse de Provence a débarqué sur cette plage. C’est l’architecte américain Barry Dierks qui réalise les plans de cette vaste demeure au centre d’un domaine de 70 hectares.
Paul-Louis Weiller (1893-1993) descend d’une famille d’industriels. Héros dans l’aviation française lors de la Première Guerre Mondiale, il s’investit ensuite dans l’industrie aéronautique. Déchu de sa nationalité en 1940 par le régime de Vichy, il parvient à s’échapper vers le Maroc. Il sera très actif dans la résistance.
Il développe après guerre ses activités dans le domaine de l’aéronautique mais aussi du pétrole. Généreux mécène, il finance entre autres d’importantes restaurations au château de Versailles. Marié en premières noces avec la princesse Alexandra Ghica, il a une fille Marie Elisabeth. En 1932, il se remarie avec Miss Europe 1930 Aliki Diplarakou avec qui il aura un fils Paul-Annik.
Paul-Annik a épousé la princesse Olympia Torlonia, petite-fille du roi Alphonse XIII et cousine du roi Juan Carlos d’Espagne.
L’été dans sa résidence « La Reine Jeanne », Paul-Louis Weiller reçoit des personnalités du monde de l’industrie, de la politique, des arts mais aussi du Gotha. La reine Juliana des Pays-Bas, Juan Carlos d’Espagne, la reine Margrethe de Danemark, le roi Baudouin sont quelques uns de ses hôtes. Les présidents Pompidou et Giscard d’Estaing qui séjournent au fort de Brégançon voisin, sont aussi ses invités.
« La Reine Jeanne » jouxte un autre domaine celui de la Tour Sarrazine, propriété de la famille grand-ducale de Luxembourg. C’est là que le prince Guillaume de Luxembourg, fils du grand-duc Jean et de la grande-duchesse Joséphine Charlotte fera la rencontre de Sibilla Weiller, l’une des petites-filles de Paul-Louis Weiller.
Paul-Louis Weiller est décédé centenaire. L’année suivante, sa petite-fille Sibilla épousait à Versailles le prince Guillaume. Leur premier fils fut prénommé…Paul-Louis.
Antinéa
17 septembre 2017 @ 04:40
Beau reportage. Merci Regine .Ma grand mere maternelle s’ appelait Jeanne aussi et c’ était une reine a sa manière.
septentrion
17 septembre 2017 @ 06:27
Liz Taylor, Jean-Paul Sartre, Charlie Chaplin ou encore Richard Nixon ont séjourné dans ce havre de paix caché dans la pinède, à proximité de la plage de Cabasson.
En 2016, la villa Noailles (Hyères) a consacré une exposition à la villa Reine Jeanne, afin de rendre justice à son architecte, finalement très peu médiatisé, Barry Dierks et à son art qu’il exerça dans plus de cent demeures sur la Côte d’Azur.
Chaque endroit de la demeure correspond à un moment de la journée. Neuf éléments, comme son cloître dédié aux réceptions avaient été reproduits grandeur nature, lors de l’exposition. Les descendants de Paul-Louis Weiller avaient accepté de partager leurs albums de vacances.
framboiz 07
17 septembre 2017 @ 06:38
Paul Annik ? Qui sait pourquoi ?
Robe de mariée à 4 étages , haut, espace boutons (nécessaires ?), la jupe gonflée et la bande gonflée aussi …le bouquet cache les boutons ,Est-ce utile? Un des 2 est de trop…
La belle-mère a un style mi Jackie K – mi Nancy Reagan !
Elégance de la Grande Duchesse, qui me fait penser à sa grand-mère Elizabeth …
Rosellilas
17 septembre 2017 @ 07:21
Très belle situation, mais chaque soir je ferais des cauchemars de dormir au centre d’une telle végétation inflammable. Pour moi directement une affiche : TE KOOP (= à vendre)
Jul
17 septembre 2017 @ 08:17
Très intéressant article. Merci Régine !
Cosmo
17 septembre 2017 @ 08:51
Ayant eu le plaisir et l’honneur d’y être reçu, je peux dire que l’endroit est magnifique, plage comprise.
Jean Pierre
17 septembre 2017 @ 17:50
Il était comment Paul Louis ?
Paul Morand disait qu’il ne se sentait plus quand passait une tête couronnée. Louise Weiss sa cousine l’aimait beaucoup.
Cosmo
18 septembre 2017 @ 16:06
Paul Louis n’était pas là et pour cause…
berton
18 septembre 2017 @ 12:42
Cosmo, vous connaissez tout le monde chez les royaux ?
Cosmo
29 septembre 2017 @ 14:19
berton,
Pardon de répondre si tard !
Je suis loin de connaître tout le monde mais j’en connais certains.
Cordialement
Cosmo
Corsica
18 septembre 2017 @ 15:47
La plage de la reine Jeanne a l’immense avantage d’être protégée du mistral, ce qui est loin d’être négligeable !
clement
17 septembre 2017 @ 08:59
On dit que la Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte était très satisfaite de ce mariage ;
la mère de la mariée ( née princesse Torlonia ) portait ce jour-là un merveilleux tailleur bleu !.
Aper
18 septembre 2017 @ 07:04
Sans bien davantage que du mariage de son fils Henri avec Maria Theresa… Sibilla semble encore le « payer » encore de nos jours au plan familial…
Robespierre
18 septembre 2017 @ 12:47
Pas compris.
ML
20 septembre 2017 @ 18:18
Que voulez-vous dire ?
Un petit Belge
18 septembre 2017 @ 15:32
La grande-duchesse Joséphine-Charlotte était conservatrice en matière de mariage, et préférait ses beaux-enfants issus de la noblesse (l’archiduc Carl-Christian d’Autriche, le prince Nicolas de Liechtenstein et Sybilla Weiller, petite-fille d’une infante d’Espagne) que ses deux belles-filles roturières (Maria-Teresa Mestre et Hélène Vestur).
Annmaule
17 septembre 2017 @ 09:29
On ne voit quand meme pas grand chose…
Toutes ces evocations paraissent loin loin loin loin de nous…
adriana
17 septembre 2017 @ 09:46
comme le temps passe..
Marcel
17 septembre 2017 @ 12:10
Si vous êtes intéressé par la famille Weiller, je vous conseille de lire le livre de Jacques Mousseau : Le siècle de Paul Louis Weiller aux éditions Stock. 25 euros.
Gérard
17 septembre 2017 @ 14:34
Tout commence avec l’assassinat à proximité de la chambre de la reine, dans la nuit du 18 au 19 septembre 1345 à Aversa, près de Naples, de son mari André de Hongrie.
Les deux époux étaient dans leur chambre au château, la chambre ouvrait sur le jardin par une galerie couverte, un conjuré appela André qui sortit de la chambre et fut assailli de partout et traîné, à moitié étouffé, à la balustrade où on le pendit, tandis que d’en bas on le tirait par les pieds. Les conjurés voulaient ensuite faire disparaître le cadavre mais une lumière apparut et les meurtriers s’enfuirent. C’était la nourrice hongroise du malheureux qui alertée par le bruit, s’était mise, une chandelle à la main, à la recherche de son enfant et le trouva mort, avec la marque du gantelet de fer qui l’avait étouffé et le corps horriblement mutilé.
André avait 17 ans, et Jeanne avait consenti à l’épouser pour complaire à son puissant cousin hongrois mais elle ne voulait pas le voir couronner avec elle deux jours plus tard.
Les deux époux était très dissemblables, la reine était frivole, aimait les fêtes. Le jeune roi qui n’était pas très gaillard, était sous la coupe d’un moine cordelier très austère.
Le frère aîné d’André, Louis Ier d’Anjou-Sicile, roi de Hongrie, Louis le Grand, voulut le venger et envahit le royaume de Naples. Il avait fait peindre sur une bannière le visage de son frère entouré de ses assassins.
La reine de Naples, comtesse de Provence, Jeanne Ière, avait peut-être été l’instigatrice de ce meurtre mais la chose n’a jamais été totalement démontrée. Émile G. Léonard le grand spécialiste des Angevins de Naples n’est pas certain de sa culpabilité. La reine se remaria à Louis d’Anjou-Tarente, un mauvais sujet soupçonné d’avoir participé au meurtre et devenu roi consort de Naples.
Sûre de la fidélité de Marseille elle décida de quitter Naples avant l’invasion et embarqua vers Marseille après une escale à Brégançon, qui était un fort royal des comtes de Provence, rois de Naples. C’était en janvier 1348. Elle arriva à Marseille le 20 janvier 1348.
Elle fut bien reçue à Marseille, dont elle jura de respecter les franchises, mais mal à Aix par les barons provençaux qui trouvaient les impôts abusifs et reprochaient à la cour de Naples le refus de reconnaître le principe de l’indigénat suivant lequel les officiers royaux employés dans le pays devaient en être originaires.
La reine gagna Avignon véritable but de son voyage puisqu’elle souhaitait la bénédiction du pape. Pour cela elle dut consentir à vendre Avignon à Clément VI 80 000 florins. Le pape l’exonéra de toute responsabilité dans le meurtre mais Jeanne ne retourna à Naples qu’après le départ de Louis le Grand.
Le long règne tumultueux de Jeanne ne fut pas une réussite mais elle maintint un luxe royal et fut un grand mécène.
À Marseille elle avait lors de son passage réuni la ville haute épiscopale et la ville basse vicomtale en sorte qu’elles soient soumises au même règlement municipal
Les Marseillais qui n’avaient pas toujours apprécié la dynastie angevine furent les plus ardents partisans de Jeanne, la reine aux quatre maris, peut-être comme l’écrivait l’historien André Bouyala d’Arnaud à cause des tribulations de son règne rocambolesque.
La reine Jeanne séjourna à nouveau à Brégançon en rentrant chez elle.
Le 31 juillet 1348 elle fit don du fort à l’armateur marseillais Jacques de Galbert en le nommant vice-amiral de Provence pour le remercier d’avoir mis à sa disposition un navire pour quitter Naples. Elle revint sur sa donation en 1366.
Gérard
18 septembre 2017 @ 01:56
Quand le mari de la reine Jeanne fut tué celle-ci était dans un état de grossesse avancée. Elle accoucha le 25 décembre 1345 à Naples d’un fils, Charles Martel, duc de Calabre, prince de Salerne, qui fut le filleul du pape Clément VI. Sa famille hongroise le récupéra et il
mourut à deux ans et quatre mois le 10 mai 1348 à Visegrád en Hongrie et fut enterré en la basilique de Székesfehérvár.
André son père avait été enterré dans la chapelle Saint-Louis de la cathédrale de Naples. Un consistoire le 19 janvier 1344 réuni par le pape Clément VI lui avait accordé le titre royal.
C’est le 15 janvier 1348 que la reine Jeanne quitta Naples pour la Provence.
Son voyage durera jusqu’au 24 juillet en passant par Brégançon, Marseille, Aix, Château-Arnoux et Avignon.
Jeanne portait les titres, par la grâce de Dieu, de reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse de Pouille, princesse de Capoue, comtesse de Provence, de Forcalquier et de Piémont.
Gérard
18 septembre 2017 @ 01:57
Déjà le pape Clément, dès le 24 octobre 1346 avait d’Avignon promulgué une bulle autorisant les Marseillais envoyés auprès de lui à rechercher et punir les meurtriers d’André de Hongrie, époux de la reine Jeanne.
Dans la pièce La Reine Jeanne Frédéric Mistral écrivait :
Rèino, un camin d’azur e lis coume lou vèire
De Naple, quand voudres, vous menara léu-léu
À Marsiho : la mar es vostro ; lou souleu
E la par soun partido atenènto à l’empèri
Di Provençau…
Prouvenço, Madamo, aquelo perlo vostro,
Dou mounde es l’abréujat, lou mirau e la mostro.
Reine, un chemin d’azur, uni comme le cristal, vous mènera de Naples, vite, vite, quand vous voudrez à Marseille : la mer est à vous, le soleil et la mer sont les appartenances de l’empire provençal…
La Provence, Madame, cette perle royale est l’abrégé, le miroir et l’image du monde.
septentrion
18 septembre 2017 @ 11:41
Merci Gérard pour vos précisions toujours si fouillées et intéressantes.
La Reine Jeanne était contemporaine d’Elzéar de Sabran.
Pourquoi revint-elle sur sa donation?
Corsica
18 septembre 2017 @ 15:50
Je « plussoie » pour les commentaires presque toujours instructifs de Gérard.
Gérard
19 septembre 2017 @ 10:34
Il faudrait voir Cher Ami ce qu’on dit peut-être Émile G. Léonard dans les trois tomes de sa biographie de la reine. Je n’ai pas cet ouvrage chez moi mais seulement son brillant ouvrage sur les Angevins de Naples.
La reine Jeanne avait donc voulu récompenser Jacques de Galbert qui était venu à son secours, avait mis à sa disposition deux galères et l’avait conduite depuis la baie de Bagnoli près Naples jusqu’en Provence et avait tenu bon dans la tempête. Elle lui fit donation le 31 juillet 1348 de la seigneurie du fort de Bréganson (Brégançon) avec toutes ses dépendances et notamment l’île du Cabo Russi (l’île du Levant ou Cap Roux), ainsi que l’île de Melianae (ce qui pouvait être l’îlot de Léoube ou plus vraisemblablement l’île de Port-Cros beaucoup plus grande et qui est ainsi désignée comme étant l’île du Milieu puisqu’elle est située entre Porquerolles et le Levant dans les îles d’Hyères ou îles d’Or). Il est dit que ces îles sont « séparées du château de Bréganson par un petit bras de mer » ce qui laisse penser que le château-fort était alors relié au continent ou plus vraisemblablement souligne qu’il y a véritablement un bras de mer d’ailleurs relativement large de plus de cinq milles nautiques entre la plage de la Reine Jeanne ou la plage du Luxembourg et Port-Cros.
Jacques de Galbert avait succédé à Pierre Médicis ou Miège (Petro Medici), un grand armateur de Toulon, bienfaiteur de la ville, qui mourut probablement de la peste en 1348 date à laquelle la reine nomma amiral de Provence et des mers du Levant Jacques de Galbert.
En 1366 effectivement la reine Jeanne Ière révoqua sa donation en faveur de Jacques de Galbert comme toutes les aliénations qu’elle avait consenties.
Ce n’était apparemment pas la première fois puisqu’il existe une révocation faite par la Reine Jeanne de toutes les donations, concessions, & aliénations par elle faites, du quinzième Septembre mil trois cent cinquante.
On trouve le 2 août 1366 une lettre de la reine Jeanne révoquant toutes les donations, ventes et provisions faites à divers de Marseille, attendu qu’elles sont obligées envers la ville pour les ambassades, le curage du port et autre causes.
Le règne fut sujet à bien des revirements et des promesses non tenues.
Elle eut une vie et un règne chaotique qui explique peut-être ces revirements ainsi que le fait que son règne personnel ne commença véritablement qu’après la mort de son deuxième mari le terrible Louis de Tarente le 25 mai 1362. Les débuts de ce règne personnel furent d’ailleurs à la satisfaction des Provençaux qui se réjouirent des mesures d’apaisement et de maintien de l’ordre.
Il y eut ensuite une période difficile du fait des prétentions de Louis d’Anjou frère de Charles V, prétentions qui furent soutenues par les compagnies de Du Guesclin ce qui nécessitera une riposte militaire et l’intervention du pape Urbain V auprès du roi de France ainsi que l’excommunication de Du Guesclin.
La mort tragique de la reine assassinée a contribué aussi à la rendre populaire dans la mémoire des Provençaux, moins que le roi René, mais comme une sorte de personnage de légende.
Gérard
19 septembre 2017 @ 11:14
De même le 10 octobre 1352 : révocation par le roi Louis et la reine Jeanne de toutes les donations qu’ils peuvent avoir faites touchant l’aliénation du domaine royal de la ville de Sisteron. Ou encore le 26 mai 1365 : de Naples, édit de la reine Jeanne pourtant révocation des donations et autres aliénations du domaine faites tant par la reine Jeanne que par le roi Robert.
Gérard
19 septembre 2017 @ 17:09
Les différents châtelains de Brégançon s’étaient parfois livrés à des actes de piraterie sur les commerçants et navigateurs qui relâchaient en rade d’Hyères.
Est-ce la raison pour laquelle lorsque la reine céda la forteresse à Jacques de Galbert les Hyérois furent furieux et entreprirent de démanteler la place forte ?
L’armateur la reconstruisit mais il la reperdit lors de la révocation des donations royales. La forteresse revenue à la couronne puis passa à la couronne de France lors de la réunion de la Provence à la France par héritage, et fut érigée par lettres patentes en marquisat en 1574 par Henri III parmi la terre et la seigneurie de Brégançon pour Antoine Escalin des Aymars, baron de La Garde, capitaine général des galères. C’était alors en superficie le deuxième marquisat de Provence.
septentrion
20 septembre 2017 @ 09:45
Gérard, merci beaucoup
Je lirai tous vos commentaires ce week-end.
Cela m’intéresse beaucoup, je vis non loin de Bormes.
Il me semble que vous êtes vous même provençal, vous l’aviez, je crois, précisé lors de voeux de nouvel an, je suis varoise d’adoption depuis treize ans.
Gérard
22 septembre 2017 @ 01:51
Oui Septentrion je suis provençal et fier de l’être et Bormes et (était) l’un des plus beaux pays de notre Privence.
Danielle
17 septembre 2017 @ 15:57
Un beau reportage, merci Régine.
Corsica
17 septembre 2017 @ 18:23
Sur la dernière photo, beaucoup d’amour se dégage du regard échangé par les nouveaux mariés. Dans mon enfance, pendant une dizaine d’années, j’ai passé des vacances à Bormes-les-Mimosas. Et comme notre maison se trouvait sur la route de Brégançon, je garde un souvenir extraordinaire des plages bordées d’eau turquoise de Cabasson et du ramassage des pignons sous ses magnifiques pins parasol. On croisait régulièrement la famille grand-ducale dont les enfants étaient très beaux avec leurs têtes blondes, tout particulièrement Henri et Marie-Astrid.
ciboulette
17 septembre 2017 @ 18:25
Apparemment , une merveille cachée dans les arbres .
La princesse Olympia Torlonia était très élégante , j’aime beaucoup la mode de ces années -là ( ou de ce style ) , illustrée par Jackie Kennedy et Grace de Monaco , entre autres .
jo st vic
17 septembre 2017 @ 20:11
La grande duchesse était ravie de ce mariage avec la petite fille de son grand ami Paul Louis Weiller, petite fille de l’infante Beatrix et du prince Torlonia….en effet trés imbue de son rang elle n’avait pas du tout apprecié le mariage de Jean avec Heléne Vesture et d’Henri avec Maria Theresa Mestre…heureusement ses filles se sont mariées selon ses voeux
berton
18 septembre 2017 @ 12:45
Je n’ai jamais trouvé la GD joséphine-Charlotte aimable et sympathique.
CAROLINE VM
17 septembre 2017 @ 22:26
Site défiguré par l’incendie de Bormes-les mimosas cet été hélas…
Sylvia2
17 septembre 2017 @ 22:31
Ce mariage ne pouvait que satisfaire les grands ducs. La mariée était la petite fille par son père de P.L Weiller un ami proche riche ,honoré et prestigieux, et par sa mère fille de l’infante Béatrice d’ Espagne ( elle même fille du roi Afonso XIII et de Victoria Eugenia, derniers roi d’Espagne avant la restauration).
La robe de la mariée n’était elle pas l’oeuvre de Valentino ? Le temps a passé mais ce beau mariage à Versailles avait belle allure !
framboiz 07
18 septembre 2017 @ 21:45
Possible, le bas fait penser à celle de Madde de Suède …
JAY
18 septembre 2017 @ 08:05
A qui appartient la villa maintenant ?
Cosmo
18 septembre 2017 @ 16:08
A la princesse Sibilla de Luxembourg.
Gérard
19 septembre 2017 @ 10:48
Je suppose que la villa appartient toujours aux enfants de Paul-Annick Weiller ou à certains d’entre eux dont la princesse Sibilla dans le cadre d’une SCI.
Quelques photographies : http://www.theprovenceherald.fr/barry-dierks-reine-jeanne-villa-noailles/
Pierre-Victor
20 septembre 2017 @ 09:26
Plus compliqué que cela Cosmo…..
Marie de Bourgogne
21 septembre 2017 @ 11:42
Il existe sur la commune d’Eyguières (Provence) un château en ruine appelé « château de la reine Jeanne ».
Très beau site à découvrir.
http://provence.aparcourir.com/c_geo/geo_fiche.php?id=ReineJeanne
Tourmaline
21 septembre 2017 @ 21:04
Il y a longtemps j’avais fait cette randonnée par une journée orageuse, nous ne savions pas si nous devions continuer ou abandonner. Grâce aux photos en noir et blanc pleines d’atmosphère que nous en avions rapportées et ce nom si poétique et médieval ce château a marque ma memoire . Merci Marie!
Marie de Bourgogne
23 septembre 2017 @ 05:14
Pendant 8 ans j’ai habité à quelques kms d’Eyguières et j’aimais me rendre fréquemment sur ce très joli site.
Amicalement Tourmaline.
Tourmaline
23 septembre 2017 @ 22:40
Chère Marie, quelle chance vous aviez, vous me rendez nostalgique! Amicalement, Tourmaline
Gérard
22 septembre 2017 @ 15:45
Le château de Roquemartine à Eyguières constitue aujourd’hui une ruine imposante en effet mais je ne suis pas certain qu’il ait appartenu à la reine Jeanne. Il reste qu’on l’appelle souvent ainsi même sur place chère Marie.
Il y eut d’abord un fortin à la fin du XIe siècle, appartenant aux seigneurs Raimond, Gérald et Pons, trois frères,
Au milieu du XIIe siècle Raimond Catel cède Roquemartine à Hugues Sacristain dont la petite-fille, Porceleta, l’apporta en dot à Peire de Lambesc. Leurs enfants et petits-enfants en héritèrent. Mais en 1222 les armées de Raimond Bérenger V, comte de Provence, en pleine reconquête du comté, détruisirent le castrum. Le comte donna la seigneurie à Albeta ou Albe ou Aube, de Tarascon, l’un de ses lieutenants, seigneur de Lagoy, avec un droit de péage qui lui assurait des revenus substantiels et qui permirent la reconstruction du fort. Ces droits lui furent confirmés le 28 décembre 1237. Albe mourut en 1258 ou 1259 laissant une veuve et trois enfants.
Le fort fut cependant attaqué à plusieurs reprises en 1384, en 1393/1394, en 1398 et en 1586.
La terre a été érigée en marquisat par lettres patentes de Louis XIV de février 1671 en faveur d’André d’Albe qui l’avait demandé « pour la consolation de sa vieillesse, pour l’honneur de sa postérité, pour la mémoire de ses prédécesseurs ».
André eut deux fils, Louis d’Aube de Roquemartine, évêque de Grasse de 1675 à 1680 puis comte-évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux de 1680 à 1713, et Claude, marquis de Roquemartine, qui mourut avant lui sans postérité. Leur cousin et héritier Dominique de Benault de Lubières, fut confirmé marquis de Roquemartine en 1702. Henri de Benault de Lubières d’Albe, troisième marquis, seigneur du Breuil, Sénas, Aureille, était très riche et l’on disait de lui en Provence « Moussu de Lubière a tres testes (les trois têtes de maure des armoiries), sept nas (sept nez, pour la terre de Senas) et uno aurilho (une oreille, pour la terre d’Aureille) ».
Au début du XVIIe siècle le castellas fut abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine bâti dans la plaine au nord-ouest du premier. Pierre, conseiller au Parlement d’Aix, fils du troisième marquis, était marié à Marie-Thérèse de Brancas, il fit édifier ce château moderne à la fois très provençal avec deux tours rondes vers l’extérieur et parisien par son portail monumental à l’entrée de la cour d’honneur.
Le nouveau château subit un incendie en 1834 et son propriétaire Frédéric de Benault de Lubières le fit reconstruire à l’emplacement de l’ancien dont il ne subsiste plus que les deux tours de la façade extérieure et le porche d’entrée. Une longue allée d’arbres de Judée, séparée en son milieu par un bassin aux lions de pierre, mène au portail. La façade du château au fond de la cour d’honneur comprend onze fenêtres sur deux étages, avec un avant-corps central de trois fenêtres soulignées par un balcon au premier étage.
À l’intérieur, le plan du XVIIIe siècle a été conservé avec l’immense cage d’escalier en prolongement du vestibule et le grand salon du premier étage. Mais tous les meubles, les portraits et les souvenirs des familles de Benault et d’Albe ont disparu dans l’incendie.
Le dernier marquis de Roquemartine mourut en 1876 sans enfant de son mariage avec Mlle d’Arlatan-Lauris, héritière des châteaux de La Gaude et Peyrolles. Il laissait pour héritier le fils de sa sœur Mme de Bonnecorse.
Ce château de la plaine appartint ensuite à son descendant, Alban de Bonnecorse de Benault de Lubières, marquis de Bonnecorse-Lubières et à sa famille.
Le vieux château est je crois aussi en même main privée.
Notons au passage que l’ascendance de Chiara della Pura Onorati, marquise de Bonnecorse-Lubières, la relie à bien des familles royales et aux Bonaparte, elle est fille de Renzo della Pura Onorati et d’Isabella Letizia Rappini, elle-même fille de Vittorio Rappini, qui était le fils de Mario Rappini, marquis de Casteldelfino et de Letizia Ruspoli, fille d’Ippolito Ruspoli et d’Elisabetta Pepoli, elle-même fille de Guido Taddeo marquis Pepoli, comte de Castiglione, et de la princesse Letizia Murat (1802-1859), fille de Joachim Murat et de Caroline Bonaparte.
L’église voisine du vieux château, Saint-Sauveur, autrefois Sainte-Marie, a été construite en l’an 1000, agrandie au XIIe siècle, détruite en 1222 avec le château et reconstruite, puis après les troubles de la fin du XIVe siècle elle fut rebâtie en partie au XVIe siècle avec la construction de deux chapelles nouvelles, l’une de Saint-Symphorien et l’autre pour la famille Albe. En 1628 après les Guerres de religion elle fut à nouveau en ruine, mais restaurée elle devint l’église paroissiale. Elle sera à nouveau restaurée, après avoir été dégradée, en 1828 par le marquis de Roquemartine (de la famille Benault de Lubières, héritière de la famille d’Aube de Roquemartine), pillée en 1857 par des brigands, elle servit de cantonnement à des zouaves pendant la Première Guerre mondiale, et sa voûte principale s’est effondrée en 1956. Depuis 1984 la restauration du site castral, du pigeonnier et de la chapelle est en cours et l’on a notamment redécouvert sous la peinture de la chapelle une fresque représentant une belle crucifixion avec la Vierge, saint Jean et un petit personnage tonsuré qui doit être le donateur. Au-dessus de la Croix, la lune et le soleil se font face. Le sang coule abondamment des plaies du Christ et l’on voit l’affliction des personnages. Cette fresque entourée d’étoiles daterait du début du XVe siècle.
Dans la monographie que Jean-Paul Nibodeau, archéologue de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), a consacrée au Castellas de Roquemartine à Eyguières (Provence Historique – Fascicule 169 – 1992) il écrit : « Le Castellas de Roquemartine s’inscrit dans un territoire riche d’histoire et de vestiges archéologiques. Son évolution fait partie de l’histoire de la Provence où il joue un rôle assez important, comme son plus illustre seigneur Albeta de Tarascon. Celui-ci, avec Romée de Villeneuve, fut le principal instigateur de la politique comtale pendant tout le second quart du XIIIe siècle. Raimond Bérenger V comme ses prédécesseurs, avait dû s’appuyer sur les chevaliers urbains provençaux. Nombre d’entre eux furent récompensés pour les services, certains purent édifier des châteaux qu’il serait intéressant d’étudier, comme les édifices militaires que les comtes ont pu réaliser.
Roquemartine est un jalon important dans la compréhension de la construction militaire au XIIIe siècle en Provence. Sous la forme archaïque du donjon massif et aveugle il présente des traits originaux : cour intérieure, utilisation systématique du bossage. Nous n’avons pu trouver de modèle semblable, il doit en exister, il serait étonnant que ce soit un cas unique. Des parallèles sont à faire avec des édifices de Terre-Sainte ou d’Italie mais aussi avec des constructions religieuses comme les abbayes cisterciennes et plus particulièrement celle de Silvacane. Ces ressemblances nous invitent à poser le problème des relations qui ont pu exister entre l’architecture cistercienne et l’architecture civile ou militaire. »
Tourmaline
23 septembre 2017 @ 22:42
Cher Gérard, c’est toujours un plaisir de lire vos précisions, qui donnent envie de s’évader, de se rendre sur les lieux, ou d’approfondir des recherches comme celle des structures témoignant des relations entre l’architecture cistercienne et l’architecture civile ou militaire.
J’en profite pour vous dire que sans vous et sans Charles ce site perdrait en noblesse et royauté, et en charme pour moi. J’aime tout ce qui est localisé, ce qui nous ancre dans une région ou dans notre passé.
J’ajoute que je ne sais pas si on se rend compte de ce qu’on en train de perdre, par exemple avec le démantèlement des statues qui offensent, etc. Avec la menace que la communication de certaines informations sera un jour jugée offensante, je savoure d’autant plus les détails que vous prenez le temps de nous offrir.
Marie de Bourgogne
4 octobre 2017 @ 11:53
Merci beaucoup Gérard. Ce fut fort intéressant à lire.
Cordialement
Gérard
24 septembre 2017 @ 23:16
Je vous remercie infiniment Tourmaline pour vos aimables propos dont je suis très flatté mais surtout je vous remercie pour vos pertinentes observations sur les dangers du temps présent. J’ai toujours été attentif à l’humanité tout entière mais notre soucis de l’autre ne doit pas nous faire oublier qui nous sommes ou qui nous espérons être et d’où nous venons. Et ce d’autant plus que nous ne voyons pas poindre à l’horizon le meilleur des mondes.