C’est au n°69 de la Langestraat à Ostende que la première reine des Belges, Louise-Marie rendit son dernier souffle le 11 octobre 1850 à l’âge de 38 ans. Née princesse d’Orléans, Louise-Marie était la fille du roi Louis-Philippe et de la reine Marie Amélie. Elle avait vu le jour à Palerme le 3 avril 1812. Mariée en 1832 à Compiègnes au roi Léopold I de 22 ans son aîné et veuf en premières noces de la princesse Charlotte de Galles, la reine Louise-Marie eut quatre enfants : Louis-Philippe (1833-1834), Léopold (1835-1909), Philippe (1837-1905) et Charlotte (1840-1927).
Le roi Léopold louait la maison depuis 1935 à Eduard Jean Serruys comme résidence d’été.Ci-dessus, le futur roi Léopold II sur la digue à Ostende lors d’un des séjours de ses parents.
Vous pourrez y découvrir la chambre de la reine Louise Marie ainsi qu’un documentaire d’une actrice jouant le rôle de la reine Louise-Marie évoquant sa vie à la Cour royale de Belgique et ses souvenirs familiaux.
La reine Marie Amélie resta au chevet de sa fille jusqu’à son dernier souffle. Elle occupait une petite chambre à côté de celle de la reine Louise Marie. Le reste de la famille d’Orléans séjournait au Grand Hôtel Fontaine. La princesse Hélène logeait quant à elle chez le docteur Janssens.
Tableau immortalisant le décès de la reine Louise Marie entourée par sa famille
Le cortège funèbre traversant les rues d’Ostende
En 1867, le roi Léopold II acheta la demeure pour y passer des périodes l’hiver.
A la mort du roi, elle devint propriété de l’Etat avant d’intégrer en 1922 la donation royale. Aujourd’hui, elle abrite le musée de la ville d’Ostende. Ci-dessous la façade arrière de la demeure.
A voir également des maquettes des différentes malles qui relaient Ostende à l’Angleterre et qui portent le nom de membres de la famille royale belge et des maquettes des principaux bâtiments de la ville (thermes, hôtels, hippodrome, casino, gare,…)
D E B
10 décembre 2013 @ 07:50
J’ai visité ce musée, en septembre. Il est fou de se dire qu’à l’époque, on voyait la mer de la maison, alors qu’elle est maintenant en pleine ville.
La vidéo, que vous évoquez est particulière . La voix française est spectrale et laisse une impression de grande tristesse. j’ai trouvé qu’elle degageait une atmosphère glauque. Il faut dire qu’elle est visible au début du musée et vous plombe d’entrée. Par contre, dans les versions en anglais et en néerlandais, la voix est presque enjouée et laisse une impression totalement différente.
La taille de la maison m’a surprise…à peine celle d’une maison bourgeoise.
agnes
10 décembre 2013 @ 08:23
De quoi est elle morte, si jeune ?
Damien B.
10 décembre 2013 @ 13:32
Agnes la reine est décédée d’une infection respiratoire sévère. Elle était depuis longtemps sujette à des bronchites et elle toussait en permanence.
Palatine
11 décembre 2013 @ 09:40
Bronchites ? Ca c’est la version soft. La réalité est plus crue.
Gustave de Montréal
11 décembre 2013 @ 17:40
comme on écrit pieusement « de santé delicate »
Marquise
11 décembre 2013 @ 10:50
Tuberculose ou phtisie dont vous décrivez ici les symptômes.
Marquise
11 décembre 2013 @ 11:04
Désolée, je n’avais pas vu les commentaires qui suivent…
Merci à DEB et à Palatine pour leurs explications.
J’ajouterai que la tuberculose était une maladie malheureusement très répandue jusqu’à la mise sur le marché des antibiotiques vers la fin des années 40.
Actuellement, on assiste malheureusement à une recrudescence de la maladie, devenue résistante aux antibiotiques.
val
11 décembre 2013 @ 10:59
ce n’était pas la Belgique qui lui fallait mais la Côte d’Azur et elle ne serait pas morte si jeune. ah ces mariages arrangés pour le plaisir des parents .
Damien B.
11 décembre 2013 @ 13:49
Val ce mariage n’a pas été conclu pour faire plaisir aux parents, mais bien pour des raisons géopolitiques.
Caroline
10 décembre 2013 @ 13:38
Agnès,je me suis posée la meme question que vous!
Elle aurait du se rétablir dans un pays chaud comme Sissi d’Autriche!
D E B
10 décembre 2013 @ 14:02
Phtisie.
Philibert
10 décembre 2013 @ 15:25
Agnès, je me pose la même question.
L’une des sommités visitant régulièrement ce site pourrait-elle nous instruire à ce sujet ?
Palatine
10 décembre 2013 @ 22:59
Phtisie, tuberculose. A l’époque, le mot était tabou.
A Ostende dans les derniers temps, elle avait froid, elle toussait . La résidence était mal chauffée et humide. Toux, diarrhée, fièvre, jambe qui avait doublé de volume, phlébite. Leopold était dans le déni et ne faisait que de brèves apparitions à Ostende. Il n’avait jamais voulu voir dans les mois précédents que sa femme s’affaiblissait. Et elle etait malade depuis longtemps.
Voici une lettre qu’elle écrivit le 20 février 1849, alors que son mari était absent :
« Etre ton amie, ta seule amie, que puis-je désirer d’autre en ce monde ? Tout ce que j’ai eu de bonheur je te le dois,; tout ce qui a manqué à mon bonheur vient de moi, de moi seule, et je ne m’en prends amais qu’à moi de ce qui me fait de la peine. Si je ne sis pas comme j’aurais voulu être, si je ne suis plus jeune, si je n’ai aucun des talents ou des agréments qui auraient pu rendre ton intérieur agréable, si je n’ai pu apporter aucun charme à ta vie, c’est à ma mauvaise fortune qu’il faut l’attribuer. Aussi, si je ne puis me défendre de regrets , ces regrets ne portent jamais que sur ce que je ne puis pas :faire pour toi. Cette impossibilité de faire quelque chose pour toi a été l’épine de mon bonheur mais le sentiment de tout ce qui me manque , de tout ce qui me manquerai toujours, hélas, ne fait qu’ajouter à mon adoration et à ma reconnaissance pour toi. »
Elle mourut le 11 octobre 1850.
On ne sait pas assez que c’était une femme très intelligente et cultivée, et elle avait beaucoup de sens politique. Sa correspondance impressionne.
Arcadie Meyer, devant le mécontentement du peuple qui aimait la reine Louise avait dû s’éloigner de Bruxelles mais à la fin de 1851 elle revint pres duroi qui acheta pour le chateau de Stuyvenberg à Laeken. Et il reprit ses visites régulières.
Leopold ne sut pas consoler les enfants et resta distant et froid. Leopold II qui adorait sa mère garda contre son père bcp de rancune.
Léopold Ier parlait de sa femme comme d’un ange, d’une sainte, et louait sa bonté et son intelligence. Réelles.
Mais il préfér
Palatine
10 décembre 2013 @ 23:02
le post m’a échappé avant que je puisse corriger.
… mais il préférait Arcadie Meyer qu’il savait moins bonne et moins intelligente.
Palatine
10 décembre 2013 @ 23:04
… il acheta POUR elle le chateau de..
Wendy
11 décembre 2013 @ 13:04
Tout en reconnaissant les qualités de Louise-Marie, Léopold demeurait inconsolable de la perte de sa première épouse Charlotte de Galles…On ne lutte pas contre une défunte, Louise Marie n’avait que peu de chances de prendre durablement le coeur de son mari. Léopold a d’ailleurs imposé Charlotte comme prénom à leur fille, et il est décédé en murmurant le nom de la princesse britannique.
Damien B.
11 décembre 2013 @ 10:48
Palatine, lorsque hier vous avez évoqué une lettre de la reine Louise c’est bien évidemment à celle-là que je songeais aussi !
Vous avez entièrement raison au sujet du grand sens politique de la Reine.
Cet aspect de sa vie est en effet relativement méconnu.
La teneur de la correspondance presque quotidienne qu’elle adresse à sa mère la reine Marie-Amélie démontre combien elle maîtrise les finesses de la politique européenne de l’époque.
Bien à vous
Damien
Cosmo
11 décembre 2013 @ 17:08
Damien B,
La reine Louise, ses frères et soeurs étaient des être exceptionnellement doués. Le roi Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie pouvaient être fiers d’eux à juste titre. Ces princes et ces princesses firent tous honneur à leur nom et à la France tant par leur culture, leur sens politique que leur intelligence. Il y eut toutefois une exception, le duc de Montpensier qui s’agita bien vainement en Espagne.
Cordialement
Cosmo
Damien B.
12 décembre 2013 @ 08:57
C’est exact Cosmo ils étaient brillants tout comme les trois enfants de la reine Louise.
Bien à vous
Damien
Francine du Canada
11 décembre 2013 @ 17:42
Merci Damien B. et Palatine pour cette page d’histoire que j’ai trouvée très intéressante. Bonne journée à vous, FdC
ghighi
10 décembre 2013 @ 08:36
C’ est en 1835. Hélène n’ était pas la soeur de Louise-Marie mais la belle-soeur ( veuve de Ferdinand- Philippe, duc d ‘ Orléans . De son vivant, la reine marie-Amélie a perdu 5 enfants .
A lire, Les princes du Romantisme par Gonzague St Bris .
Vincent
10 décembre 2013 @ 16:03
Je vous conseille aussi « Les enfants de Louis-Philippe et la France » d’Arnaud Teyssier.
Damien B.
10 décembre 2013 @ 08:48
Merci Régine pour ce sujet très intéressant !
La seconde photographie représente le futur roi Léopold III vers 1904.
Palatine
10 décembre 2013 @ 09:44
Pauvre Marie-Amélie,qui vit mourir 3 de ses enfants…
Leopold II en voulut à mort à son père d’avoir délaissé sa mère malade. Leopold Ier était très occupé avec sa maitresse Arcadie Je ne sais pas si à la mort de Louise-Marie, Arcadie lui avait déjà donné des enfants, mais la reine connaissait son existence.. De « bonnes âmes » l’avait avertie que Madame Arcadie était très bien installée dans un beau quartier de Bruxelles et menait grand train.
A la fin de sa vie Louise écrit des lettres poignantes à son mari en s’excusant d’avoir été « insuffisante », enfin c’est ce qu’elle dit entre les lignes. Est-ce la maladie ou un manque d’attrait physique ou sexuel qui a éloigné le mari de sa femme ? Elle l’avait épousé en pleurant mais quelques semaine après elle en était très amoureuse et l’écrivit à sa mère. Le mariage de raison qui tourne en mariage d’amour. Pour elle. Lui, il la respectait énormément . C’était peut-être ça le problème.
Damien B.
10 décembre 2013 @ 13:42
Votre analyse est très juste Palatine.
Les fils de Léopold et d’Arcadie sont respectivement nés en 1849 et en 1852. L’aîné du vivant de la Reine et l’autre après son décès.
La santé chancelante de la reine Louise ne permettait pas au Roi de satisfaire son appétit sexuel …
Palatine
11 décembre 2013 @ 09:44
Ben oui, c’est aussi simple que ça.
Et on comprend cela en filigrane dans la lettre de fevrier 1949 que je cite plus haut.
Mayg
10 décembre 2013 @ 14:33
Je ne savais pas que Léopold 1 er avait une maitresse et des enfants illégitimes.
Gustave de Montréal
11 décembre 2013 @ 17:59
Mayg vous oubliez que les Saxe-Coburg étaient les étalons de l’Europe. Nous connaissons tous la fille d’Albert II.
Son grand-grand-oncle, le roi Léopold II avait aussi 2 fils illégitimes de sa maitresse Blanche Delacroix, baronne Vaughn: Lucien Durrieux, duc de Tervuren 1906-1984 marié sans descendance, et Philippe né en 1907 et mort à 7 ans en 1914.
Philibert
10 décembre 2013 @ 15:40
Arcadie Claret eut deux fils naturels de Léopold Ier, l’un juste avant la mort de la reine, l’autre peu après.
Après la mort de la reine, Léopold Ier garda sa maîtresse Arcadie jusqu’à sa mort, laquelle Arcadie ne mourrant qu’à la fin du XIXème siècle.
Gustave de Montréal
10 décembre 2013 @ 17:55
2 fils avec Arcadie, Georges-Frédéric né 1849, et Arthur né en 1852, titrés barons Eppinghoven par le duc Ernest de Saxe-Coboourg-Gotha.
Palatine
11 décembre 2013 @ 09:51
Les deux enfants de Leopold Ier, les barons von Eppinghoven, ne mirent qu’une generation, la leur, pour dilapider en faisant la fête, le bel héritage laissé par leur père.
Mayg
11 décembre 2013 @ 14:47
Ont ils une descendance les barons von Eppinghoven ?
Gustave de Montréal
11 décembre 2013 @ 17:51
En ligne féminine la dernière baronne, Louise von Eppinghoven est morte à Etterbek(Bruxelles) en 1966. Célibataire.
Par contre la descendance masculine subsiste toujours à Toronto, Canada et figure dans l’indicateur des téléphones.
Palatine
12 décembre 2013 @ 05:30
Cette Eppinghoven, morte à Etterbeek, a été aidée financièrement par la cour de Belgique parce qu’elle était très pauvre.
agnes
10 décembre 2013 @ 21:57
Triste vie.
Palatine
11 décembre 2013 @ 09:53
Je dirais plutôt « triste fin de vie » car elle eut une jeunesse heureuse dans sa famille, et elle fit un mariage d’amour. De son côté du moins. Et intellectuellement, elle eut une vie intéressante.
Francine du Canada
11 décembre 2013 @ 17:50
Palatine, quels sont les écrits qui témoignent de la vie intellectuelle de Louise-Marie? Je suis vraiment intéressée de les connaitre et de les lire. Merci à l’avance, FdC
Palatine
12 décembre 2013 @ 05:31
ses biographies, sa correspondance .
Damien B.
12 décembre 2013 @ 08:43
Francine, on peut consulter la correspondance complète de la reine Louise à sa mère au palais royal de Bruxelles.
C’est le roi Léopold III qui a fait relier les lettres de son aïeule.
Francine du Canada
12 décembre 2013 @ 22:16
Merci Palatine et Damien B.; je retournerai à Bruxelles l’an prochain et j’irai lire cette correspondance au Palais royal. Mes amitiés à vous deux, FdC
Charles
10 décembre 2013 @ 10:22
Merci infiniment Régine pour ce sujet intéressant.
Mais qui est la princesse Hélène?
Régine
10 décembre 2013 @ 13:21
L’épouse du duc d’Orléans
Charles
10 décembre 2013 @ 13:38
Merci Régine
Gustave de Montréal
10 décembre 2013 @ 14:41
née Hélène de Mecklemburg-Schwerin
Vincent
10 décembre 2013 @ 10:24
Mourir à 38 ans. Si jeune, elle avait encore toute la vie devant elle mais la Révolution de février 1848 et la mort de son père le roi Louis-Philippe 1er deux ans plus tard ont grandement fragilisé sa santé.
COLETTE C.
10 décembre 2013 @ 11:55
Emouvants souvenirs !
Mayg
10 décembre 2013 @ 14:35
Elle est morte jeune. A 38 ans elle avait encore de belles années devant elle.
Gustave de Montréal
10 décembre 2013 @ 18:13
Merveilleux de pouvoir visiter ces endroits sur « showmystreets » sans sortir de la maison, je vois la demeure de la reine. Comme voisins, à dextre un marchand de musique avec un gigantesque saxophone, à sénestre, un pub irlandais, le Irish Celtic Pub.
Philippe gain d'enquin
10 décembre 2013 @ 21:12
Ne dit-on pas, s’agissant d’une « dernière demeure « , que c’est le cimetiere ?
Valérie
10 décembre 2013 @ 21:41
Merci Régine pour cet article… bien qu’ayant séjourné à Ostende à de nombreuses reprises, je ne connaissais pas l’existence de ce musée… une bonne raison de retourner à la mer du Nord :-)
Charles
10 décembre 2013 @ 23:28
La reine Louise des Belges portait les prénoms de Louise Marie Thérèse en l’honneur de son parrain le roi Louis XVIII et de sa marraine la Duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI.
La blonde reine Louise était une princesse gaie, enjouée, elle resta très proche de ses parents, de ses frères et de ses soeurs tout au long de sa vie.
Palatine
11 décembre 2013 @ 09:59
Les enfants de Louis-Philippe avaient reçu une excellente éducation. Et Louise-Marie ne fais pas exception. Quelle difference avec la duchesse de Berry ! Je me suis esclaffée dernièrement quand un ami prétendait qu’elle était cultivée, elle !
La reine Louise laissa une impressionnante bibliothèque qui montrait ses goûts éclectiques.
Palatine
11 décembre 2013 @ 13:17
pardon « ne faiT pas exception »
Damien B.
11 décembre 2013 @ 10:56
Bonjour Charles,
Je suis ravi que vous appeliez « Louise » la première reine des Belges.
Ses prénoms étaient : Louise Marie Thérèse Charlotte Isabelle.
Bien à vous
Damien Damien
Edmée De Xhavée
11 décembre 2013 @ 00:01
Avoir des maîtresses était courant alors. Je ne pense pas que l’impact sur une épouse était celui qu’il est actuellement. L’amour était conçu autrement. Ceci dit, ça ne devait pas être anodin mais certainement pas aussi « grave » qu’aujourd’hui. L’épouse avait un statut auquel elle tenait, et jamais une épouse ne s’attendait à passer beaucoup de temps en tête à tête avec son époux, la vie était toute autre.
Intéressant lieu à visiter!
Anais
11 décembre 2013 @ 14:16
Merci beaucoup pour ce reportage. Je suis allée à plusieurs reprises à Ostende et je n’avais pas idée que la reine Louise Marie y était décédée.