L’apothicaire tenait boutique et ce qui le distingue des charlatans ambulants. Précurseur des pharmaciens modernes, il préparait et vendait des breuvages et médicaments pour les malades.
On a retrouvé la trace de textes médicaux, mêlés à des incantations religieuses, attestant que cette nouvelle fonction serait née aux alentours de – 2 600 avant Jésus-Christ à Sumer, une région de l’Irak.
C’est en 1258 en France que Saint-Louis donna un véritable statut aux apothicaires. Durant les siècles suivants, ceux-ci se sont vus attribuer de nouvelles prérogatives comme le droit de détenir des drogues rares et prestigieuses ou de vendre du tabac en poudre.
En 1777, Louis XVI créa le Collège royal de pharmacie et les apothicaires changèrent de noms. Ils obtinrent le droit exclusif de concocter des remèdes mais le métier changea au XIXe siècle, les évolutions de la chimie entraînant la fabrication industrielle des médicaments.
L‘histoire de la médecine à St-Germain est particulièrement riche. Entre l’inventeur des dentiers en porcelaine, l’asepsie imaginée par le Dr Clerc ou Gaston Contremoulins, pionnier de la radiologie, l’hôpital est un creuset de novateurs.
L’ancienne apothicairerie de l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye est aujourd’hui conservée dans le bâtiment Henri IV, au sein du Jardin des Arts.
Une collection extraordinaire, inscrite aux Monuments historiques, provenant des deux hôpitaux royaux fondés à Saint-Germain-en-Laye l’hôpital général (hospice) que Madame de Montespan, ex-favorite du roi, avait installé à l’actuel Prieuré et l’hôpital de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, construit près de la place de la Victoire et aujourd’hui entièrement démoli.
Mise en scène dans un décor en bois de style Louis XVI, il y a les boîtes en bois qui servaient pour les préparations végétales. Dans les pots, on effectuait surtout les préparations minérales et animales, notamment de l’huile de petit chien ou encore du vin de cloporte !
La première était censée résoudre les problèmes de paralysie, le second les soucis de voies urinaires obstruées. Des pots en faïence de St-Cloud ou de Nevers (XVIIe ), des faïences de Sceaux (aujourd’hui disparues), un mortier en bronze de Louis XIV, des statues de Ste Anne, la vierge et l’enfant…
La collection de pots en faïence ornés a bénéficié d’une restauration complète et exceptionnelle, démarrée en 2014.
Cette restauration concerne notamment les boiseries anciennes du XVIIe siècle à décors polychromes, ainsi que l’ensemble pharmaceutique de 600 pots de faïence et de bocaux de verre.
Pots en faïence, bocaux en verre et boîtes à plantes médicinales décorées à la main, autant d’objets d’exception à découvrir, dont certaines commandes royales que l’on distingue grâce à la fleur de lys dessinée sur certains objets.
Cette collection donne un bel aperçu de l’évolution de la médecine ainsi que des remèdes médicinaux sous le règne de Louis XIV.
On découvre aussi des objets fabriqués dans trois ateliers anciens de Paris, Saint-Cloud et Nevers à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, à savoir les cruches, les chevrettes ou encore les pots-canons.
Enfin, la reconstitution choisie s’appuie sur la description du XIXe siècle, lorsque les deux hôpitaux de la ville ont fusionné. (Merci à Guizmo)
Jardin des Arts -78100 Saint-Germain-en-Laye – Visite guidée avec réservation
Pascal Hervé
12 janvier 2024 @ 07:41
Je dois avoir quelque part la recette de l’huile de petits chiens ,un vieux Dorvault je pense , si quelqu’un est intéressé…😉
Très intéressant reportage, comme celui sur la cathédrale Saint Sava ou le château d’hier. Merci Guizmo 🙏
Mais vous n’avez pas parlé du vase à Theriaque, photo 4 principalement, ah le vase à Theriaque…
😀Pistounette
12 janvier 2024 @ 07:56
Très belle visite de cette apothicairerie, merci Guizmo.
Elle me rappelle la pharmacie franciscaine de Dubrovnik, visitée il y a quelques années. Il semble me souvenir qu’elle est à peu près de la même époque et qu’elle est donnée comme la plus ancienne d’Europe…
JAusten
12 janvier 2024 @ 07:58
Oh ces magnifiques pots de porcelaine !
Passiflore
12 janvier 2024 @ 09:27
Très intéressant, Guizmo. Cette apothicairerie se visite ?
Guizmo
12 janvier 2024 @ 20:09
Visite guidée avec réservation
Gab-Pnth
13 janvier 2024 @ 18:05
Oui, sur réservation.
https://www.seine-saintgermain.fr/fr/fiche/5101652/lapothicairerie-royale/
Menthe
12 janvier 2024 @ 11:35
Merci Guizmo. Très intéressant.
Apotheke ,pharmacie en allemand. Racine reprise également dans les pays nordiques, apotek en Suède , Danemark, Norvège.
Philippe H.
12 janvier 2024 @ 12:40
Merci, Guizmo, pour ce fort intéressant reportage . J’inscris à mon prochain séjour parisien la visite de ce lieu historique…
Danielle
12 janvier 2024 @ 15:26
Magnifique apothicairerie que j’aimerais visiter.
Merci Guizmo, quelle chance pour vous de pouvoir découvrir tous les trésors que vous nous montrez !
beji
12 janvier 2024 @ 19:45
Francky, beaucoup de similitudes avec la pharmacie de la Miséricorde à Montpellier.
Bonsoir.
Benoite
13 janvier 2024 @ 06:59
11 millions de visiteurs dans nos monuments : record battu !
Nos monuments enregistrent en 2023 une belle hausse de fréquentation : ils ont accueilli plus de 11 millions de visiteurs, soit une progression globale de 15 % !
11 décembre 2023 extrait d’un bilan du « Centre des Monuments Nationaux »
Kardaillac
13 janvier 2024 @ 11:53
Vraiment intéressant.
Les visites sont organisés par l’Office de tourisme local (pas d’entrée libre) et le bâtiment de trouve au Jardin des Arts, 3 rue Henri IV.
Merci Régine.
Passiflore
13 janvier 2024 @ 14:25
Il y avait un musée passionnant à visiter : celui de l’Assistance publique, dans l’hôtel de Miramion, quai de la Tournelle, à Paris. Il exposait une riche collection (souvent issue de dons) de meubles, de tableaux, d’objets médicaux et pharmaceutiques et de nombreux documents et recevait chaque année des milliers de visiteurs. Il a été fermé en 2012 et il me semble qu’il a été racheté par un particulier.
Gab-Pnth
14 janvier 2024 @ 22:42
C’était un beau musée dans un bel écrin mais l’Hôtel de Miramion prenait de l’âge, et ne répondait plus ni aux normes d’accueil du public pour ce type d’endroit, ni à la politique immobilière de l’AP-HP.
Le musée a été fermé en 2012 et l’hôtel particulier revendu quelques mois plus tard. Le protocole de vente était déjà engagé au moment de la fermeture. L’endroit fut alors rebaptisé Enclos des Bernardins, en référence à sa construction sur une parcelle ayant jadis appartenu à cet ordre, fondateur du célèbre Collège voisin. Il fut voué durant trois ans aux expositions sur les thèmes de la décoration et de la mode domestique. En 2016, il est remis en vente ; il a été acquis par Arnaud Strasser sous couvert d’une SCI en février 2019. Il est d’usage entièrement privé.
Passiflore
15 janvier 2024 @ 21:28
Merci de votre réponse, Gab-Pnth
Capucine
13 janvier 2024 @ 16:45
Magnifique !
Hervé J. VOLTO
13 janvier 2024 @ 19:49
Trsè intéressant, très beaux à voir et très instructif !
Katellen
14 janvier 2024 @ 13:39
Voici un lieu qu’il me plairait beaucoup de visiter. Je trouve ces boiseries et faïences vraiment magnifiques. Merci pour cet article.