Le musée Rodin installé en l’Hôtel Biron à Paris invite pour la première fois l’art contemporain de manière pérenne. Représentant l’Afrique, l’Europe et l’Asie, les trois artistes choisis créeront des oeuvres sur les thèmes de la Terre, du Feu et de l’Eau, en harmonie avec l’oeuvre de Rodin et ce lieu patrimonial.
Ce programme a vu le jour grâce au mécénat de madame Zhang Chengcheng. Ont été sélectionnés :
- La Terre – Barthélémy Toguo – Afrique : Barthélémy Toguo est né en 1967 à Mbalmayo (Cameroun). Il vit et travaille à Bandjoun (Cameroun) et à Paris. Artiste pluridisciplinaire, ses travaux sont exposés dans le monde entier. En 2008, il crée Bandjoun Station, lieu de résidence et d’échanges artistiques, situé sur les hauts plateaux à l’ouest du Cameroun.Quatre oeuvres sur le thème de la Terre seront installées dans la salle 4 où figurent le travail de Rodin sur la céramique.
- Le Feu – Jean-Paul Marcheschi – Europe : Né en 1951 en Corse, Jean-Paul Marcheschi vit et travaille à Paris. Depuis 1984, le « pinceau de feu » est l’unique instrument utilisé dans l’exécution de sa peinture, Jean-Paul Marcheschi brûle des cierges spécialement fabriqués pour lui en Vendée, dont le dépôt de cire et de suie sont la matière des oeuvres. Son intervention prendra place dans la salle 5 où est présenté Le Baiser ainsi que les oeuvres conçues pour La Porte de l’Enfer.
- L’Eau – Li Xin – Asie : Li Xin naît en 1973 en Chine. Ce « peintre de l’eau » vit en France et en Chine depuis 2002. Calligraphe d’un dialogue, « entre ciel et terre », il manie l’eau et l’encre, médium phare de la civilisation chinoise et crée un langage pictural singulier pour des réalisations résolument modernes.Dans une des rotondes iconiques du musée, où se trouve La Danaïde, les oeuvres de Li Xin s’inscriront dans les boiseries.
Ce projet ambitieux participe à l’histoire de l’hôtel Biron qui est, depuis sa création, un cadre architectural idéal pour les décors peints et sculptés.
Hôtel particulier du XVIIIe siècle, l’hôtel Biron a perdu au gré du temps une partie de ses éléments de décor d’origine. Des dessus de portes et oculi inscrits dans les boiseries sont aujourd’hui vides. Le décor d’art contemporain comblera ce manque tout en cherchant l’harmonie avec le décor d’origine et faisant écho à l’oeuvre de Rodin.
Cet acte fort témoigne de l’engagement du musée Rodin pour la création contemporaine. Les thèmes représentés seront la Terre, le Feu et l’Eau, trois éléments essentiels à la sculpture dans l’oeuvre de Rodin.
Le musée Rodin a, de nombreuses fois, invité des artistes à créer le temps d’une exposition (Wim Delvoye, Anselm Kiefer), mais c’est la première fois que des oeuvres contemporaines d’une telle ampleur vont entrer dans les collections de manière pérenne et ainsi compter dans l’expérience de visite.
En invitant trois artistes représentant trois continents différents, l’Afrique, l’Europe et l’Asie, le musée Rodin rend hommage au caractère universel de l’oeuvre de Rodin : son art est diffusé à travers le monde entier et plus que jamais, il continue d’inspirer. (Source : Musée Rodin – merci à Bertrand Meyer)
Celia72
7 décembre 2020 @ 09:01
Merci pour cet article tres interessant.
Pierre-Yves
7 décembre 2020 @ 10:21
Il y a des gens qui supportent mal le mélange des genres, ou plutôt des styles, et qui assurent que le classique doit rester avec le classique et le contemporain avec le contemporain, chacun chez soi.
Pour ma part, j’aime l’inverse, la rencontre des styles qui ne sont pas faits a priori pour aller ensemble. Donc l’initiative du musée Rodin (magnifiquement restauré il y a quatre ou cinq ans) m’intéresse et je suis curieux d’en découvrir le résultat.
Teresa2424
8 décembre 2020 @ 00:27
Muy interesante gracias B Meyer
miloumilou
7 décembre 2020 @ 13:03
Intéressant!
Leonor
7 décembre 2020 @ 16:07
La » rencontre des styles », comme le formule Pierre-Yves, ne me pose aucun problème, bien au contraire. Quand ce qui se rencontre est de qualité .
Par contre, là, j’ai un problème sémantique :*
» inviter l’art contemporain de manière pérenne » : qu’est-ce à dire ?
Rien que le terme » art contemporain », utilisé en Histoire de l’Art comme une catégorie , c »est une aberration, ou alors une orgueilleuse prétention. Si telle oeuvre est aujourd’hui contemporaine, par définition, cette même oeuvre demain ne le sera plus – ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle sera nulle.
Alors, du contemporain pérenne ? Euh ……
Si par contre, le Musée Rodin voulait par ces termes signifier qu’il allait DORENAVANT toujours présenter à la fois des oeuvres anciennes et d’autres de leur temps, c’est tout de même un terme autre que » pérenne » qu’il aurait mieux valu choisir.
Bon, moi, ce que j’en dis …
Clara
8 décembre 2020 @ 09:14
Attendons-nous au pire…
Iankal21
8 décembre 2020 @ 09:49
Rencontre artistique prometteuse, mécénat qui semble eclairé, voyons le résultat.