Sous la plume de Patrick Germain, le récit du 28 juin 1914 à Sarajevo. Le 28 juin 1914.Le 23 juin, à la demande du général Potiorek (1853-1933), gouverneur de la Bosnie-Herzégovine, obéissant aux désirs de l’archiduc François-Ferdinand, le maire de Sarajevo publia une proclamation demandant à la population de se masser dans les rues pour exprimer ses sentiments envers l’héritier présomptif. Il indiqua exactement le chemin que prendrait le cortège.
Le général Piotorek
François-Ferdinand voulait offrir à Sophie une véritable entrée souveraine. C’était leur première visite officielle ensemble. Il désirait tant lui faire plaisir !
François-Ferdinand et Sophie quittèrent ce même jour leur propriété de Chlumetz, en Bohême orientale, en laissant leurs enfants aux soins de leurs gouvernantes et de leurs professeurs.
L’archiduc François-Ferdinand, avec son épouse Sophie, duchesse de Hohenberg et leurs trois enfants, Sophie, Maximilien et Ernest.
Château de Chlumetz
Les enfants se réjouissaient du plaisir que ce voyage devait apporter à leur mère. Même s’ils avaient entendu à la table de leurs parents l’existence de dangers, pouvaient-ils seulement les imaginer ?
A la gare, le couple eut à subir un premier incident. Leur wagon spécial avait chauffé, ils durent se contenter d’une voiture de première classe dans le train pour Vienne.
– Ici notre voiture brûle, là-bas on nous jettera des bombes, ironisa François-Ferdinand.
Dans son train spécial Vienne-Trieste qu’il prit seul, Sophie devant arriver en Bosnie en passant directement par Budapest, les lumières s’éteignirent.
– Charmant, ricana-t-il en regardant son bureau éclairé à la bougie. Que dites-vous de ces illuminations ? On se croirait dans un tombeau.
Le 24 juin il embarqua à Trieste, sur le «Viribus Unitis», pour débarquer le 25 au matin en Bosnie-Herzégovine, dans le port de Metkovic. Potiorek l’accueillit.
«Viribus Unitis»
Puis un train spécial l’emmena à Mostar et dans l’après-midi à Ilidze, où il retrouva Sophie.
Les manœuvres commençaient le 26 au matin. Elles se déroulèrent ce jour-là de manière plus que satisfaisante. En fin de journée, il regagna l’hôtel où Sophie l’attendait.
– Que dirais-tu d’une petite promenade à Sarajevo ? lui demanda-t-il.
- Mais non Franz, tu es fatigué. Repose-toi !
- Pas du tout, Sophie. Je ne suis pas fatigué. Bien au contraire, ces manœuvres m’ont mis d’excellente humeur.
Et ils partirent visiter le bazar de Sarajevo. La population les reconnut et sans leur faire une chaude ovation, se montra sympathique envers eux. Ils ne pouvaient pas susciter le même engouement que Charles et Zita, trois ans et demi auparavant.
Princip, qui était là par hasard, regarda avec un détachement feint le couple princier quand il entra dans le magasin de tapis Kabiljo. De toutes façons, il ne pouvait rien faire. Il ne portait pas d’armes sur lui. Et un policier se tenait à proximité.
Hôtel Bosna
La soirée à l’hôtel Bosna, à Illidze, se déroula fort gaiement. Toutes les appréhensions des jours précédents avaient disparu. Un seul incident assombrit la soirée.
François-Ferdinand se laissa emporter à critiquer violemment la gouvernement de Budapest et sa politique. L’assistance fit semblant de ne rien avoir entendu.
De toute façon, les Bosniaques admis en présence de l’archiduc étaient tous dévoués à la famille impériale; ils n’eurent pas besoin des recommandations de Potiorek pour savoir tenir leur langue sur cet incident. Beaucoup même, sans oser le dire, avaient approuvé la diatribe archiducale. Le 27, les manœuvres se poursuivirent jusqu’au soir où elles prirent fin.
Conrad von Hötzendorf en 1915, Heeresgeschichtliches Museum (Vienne).
Le général Karl Conrad von Hôtzendorf (1852-1925), chef de l’état-major général de l’armée, qui y avait présidé, vint présenter ses respects à l’archiduc.
– Tous mes compliments, mon cher Conrad, dit François-Ferdinand, réellement satisfait de la manière dont tout s’était déroulé.
– Votre Altesse Impériale me permet-elle de me retirer ? demanda le général Conrad.
Bien sûr, disposez ! Vous regagnez Vienne ce soir, je crois.
Oui, Votre Altesse Impériale.
Je vous envie. Je serais bien rentré avec vous, regretta l’archiduc.
La nuit du 27 juin 1914, le cimetière de Sarajevo reçut plus de visites que d’habitude à cette heure tardive. Ilic s’y rendit à pied. Il y avait été précédé quelques heures auparavant par Čabrinović, membre de la “Main Noire”, quatre cent mètres plus loin sur le même quai.
L’objectif de cette organisation nationaliste serbe fondée en 1911, était de réunir au sein d’un unique état serbe l’ensemble des territoires faisant partie de l’empire d’Autriche-Hongrie, (Croatie, Bosnie, sud de la Hongrie), ou de l’Empire ottoman comme la Macédoine, habités par des Serbes, ainsi que le Montenegro.
Nedeljko Čabrinović (1895 – 23 Janvier1916)
Enfin, à onze heures, Princip (1894-1918) vint à son tour déposer quelques fleurs sur une tombe. Ils étaient venus, à la veille d’accomplir leur crime, rendre hommage à Bogdan Zerajic, étudiant serbe membre de la société secrète “Liberté” qui tenta, d’assassiner le général Varešanin, gouverneur de Bosnie-Herzégovine en 1910. Son acte manqué, il se suicida.
Gavrilo Princip
Malgré ses doutes sur l’opportunité de l’attentat, Ilic n’en continua pas moins ses préparatifs. Le 26, il avait télégraphié à Mehmedbasic (1886-1943), révolutionnaire membre de “Jeune Bosnie”, en résidence à Stolac, de venir à Sarajevo.
Muhamed Mehmedbasic
Ayant appris par le journal le Bosnische Post l’itinéraire de François-Ferdinand et de Sophie, il lui suffisait de placer les hommes aux bons endroits. Il les divisa en trois groupes : Le premier composé de Mehmedbasic et de Vaso Cubrilovic (1897-1990), membre de
Vaso Cubrilovic
“Jeune Bosnie”, en faction devant le Café Mostar, le second composé de Cabrinovic et de Popovic (1896-1980), sur le quai Appel, face au pont Cumurjia, lui-même se tenant à proximité d’eux,
Popovic
Le troisième composé de Princip et de Grabez (1895-1916), membre de la “Main Noire”, quatre cent mètres plus loin sur le même quai.C’était une véritable « avenue d’assassins » que le convoi impérial allait emprunter par deux fois.
Gravez
Dans l’après-midi du 27, il avait remis à chacun une bombe et un revolver, sauf à Mehmedbasic qu’il rencontra le soir au Café Mostar. Il lui remit la bombe à l’hôtel Sarajevo, où il était descendu. Il ne remit sa bombe à Cabrinovic que le lendemain matin, car celui-ci craignait trop que son père ne la découvrit.
– Comment peux-tu hisser en même temps le drapeau serbe et le drapeau impérial ? reprochait violemment Cabrinovic à son père, en ce matin du 28 juin 1914.
- Je vis sous le règne de l’Empereur qui est un homme estimable, lui répondit-il aussi violemment. Je mène grâce à l’Autriche une vie confortable et je l’en remercie. Quant à toi, si tu n’es pas content, tu peux quitter cette maison.
– Eh bien moi, je te dis une chose, reprit Cabrinovic, dans un an François-Ferdinand ne sera pas le souverain. Ce sera le roi Pierre de Serbie qui régnera ici.
Et il s’enfuit pour échapper à la correction que son père s’apprêtait à lui administrer.
Appel Quai – une croix noire sur la photo marque l’emplacement de l’assassinat.
C’est à la pâtisserie Vlajnic, à 8 h 15, que les trois premiers conjurés se retrouvèrent : Cabrinovic, Grabez et Ilic. Les autres, Mehmedbasic, Cubrilovic, Popovic et Princip, se mirent en place vers 9 heures.
A Ilidze, à l’Hôtel Bosna, le grand salon avait été transformé en chapelle pour que François-Ferdinand et Sophie pussent assister à la messe. Il venait d’appeler les enfants par téléphone à Chlumetz.
– Tout va bien, leur avait dit leur père. Ne vous inquiétez pas. Demain nous rentrons à la maison !
Comme elle était belle sa Sopherl, pensait François-Ferdinand en contemplant sa femme. Vêtue d’une robe de mousseline blanche, parfaite pour cette chaude journée, ceinturée à la taille, coiffée d’un chapeau plat orné d’une plume d’autruche, blanche également, un bouquet de fleurs blanches à la main, Sophie lui souriait.
François-Ferdinand, malgré l’embonpoint que soulignait son baudrier, avait aussi belle allure avec son shako surmonté de plumes vertes.
Il était temps d’affronter une matinée bien chargée : visite de l’Hôtel de Ville et du nouveau musée, puis déjeuner au Konak, avec musique légère.
Le Konak était la résidence du gouverneur de la Bosnie-Herzégovine, construit en 1869 par Topal Šerif Osman Pacha,
Le Konak
Jusqu’en 1914, Konak était la résidence officielle du gouverneur austro-hongrois de Bosnie-Herzégovine, Oskar Potiorek. Aujourd’hui, le Konak est utilisé par la présidence de l’État bosniaque à des fins représentatives, principalement des réceptions d’État.
Et puis ce serait le départ pour Vienne, puis Chlumetz où François-Ferdinand et Sophie goûteraient un repos bien mérité.
Peu après 10 h, le cortège composé de deux voitures entra dans la ville. Dans la première automobile avaient pris place François-Ferdinand, le comte Harrach, à qui appartenait la voiture, Sophie et Potiorek. Dans la seconde voiture se trouvait la suite de l’archiduc, entre autres le lieutenant-colonel de Merizzi, son aide de camp.
Dans la voiture du comte Harrach
Lorsqu’il aperçut les voitures au loin, Cabrinovic cessa de déambuler entre la Banque d’Autriche-Hongrie et le pont. Pour détourner l’attention de la police, il avait adopté une attitude de badaud.
C’est le moment, se dit-il.
A 10 h 25, alors que les voitures s’approchaient, il décapsula la bombe, l’amorça en la frappant violemment contre un réverbère, et la lança contre la première voiture. Elle rebondit sur la capote ouverte, derrière François-Ferdinand et Sophie, roula à terre et explosa devant la deuxième voiture.
Avant même d’attendre l’explosion, Cabrinovic sauta dans la Miljacka, rivière qui traverse Sarajevo, espérant échapper à la police. Repêché, il manqua être lynché par la foule. Les policiers l’emmenèrent immédiatement en prison.
– Je suis un héros serbe, clamait-il.
Sophie fut légèrement égratignée à la gorge. Par contre Merizzi fut blessé plus grièvement. La voiture dans laquelle il se trouvait l’emmena à l’hôpital.
La première voiture continua jusqu’à l’Hôtel de Ville, fort peu éloigné de là.
A peine entré dans le bâtiment, François-Ferdinand laissa éclater sa colère. Sophie, suivant son habitude lorsqu’elle voulait le calmer, posa la main sur son bras, mais en vain. Elle dut le quitter pour aller faire salon avec les épouses des autorités musulmanes.
Le premier qui eut à subir la vindicte de François-Ferdinand fut le bourgmestre de Sarajevo.
– C’est inouï, Monsieur le Bourgmestre ! fulminait l’archiduc. Nous venons à Sarajevo comme vos hôtes et l’on nous accueille avec des bombes. C’est un scandale ! Bon, maintenant allez-y de votre discours.
Le bourgmestre, pâle sous son fez rouge, balbutia des excuses. Il ne savait plus que dire ou que faire. François-Ferdinand ne prit même pas la peine de le remercier. Il pensait à Sophie, au danger auquel ils venaient d’échapper. Puis il chercha à savoir qui était l’assassin.
Film YouTube des derniers moment du couple. Cliquez ici.
Après la tentative
– Voulez-vous parier que ce gaillard recevra une décoration, en guise de châtiment ? dit-il sarcastique. Je connais les mœurs autrichiennes.
Sophie revenait vers lui sans rien laisser paraître de son émotion. François-Ferdinand, toujours en colère, invectivait cette fois Potiorek.
– Eh bien, qu’allons nous faire à présent ? Pouvons-nous poursuivre notre route ? Ou allons-nous encore essuyer d’autres bombes ?
– Altesse Impériale, répondit le gouverneur, je crois qu’à présent tout danger est écarté. Nous avons le choix : soit retourner au palais du gouverneur, soit faire un détour pour nous rendre au musée en évitant de traverser la ville, afin de priver la population du plaisir de voir Votre
Altesse Impériale. Puis, s’adressant au docteur Gerde, le chef de la police :
– Pouvons-nous continuer notre route sans danger ?
– Bien évidemment, répondit-il. On ne jette pas deux bombes de suite. Tout danger est donc écarté.
– Bon, dans ce cas, reprit François-Ferdinand, je tiens absolument à rendre visite au lieutenant colonel de Merizzi. Allons à l’hôpital militaire,
puis nous nous rendrons directement au musée.
– Monsieur le Gouverneur, dit alors Rumerskirche, peut-on aller à l’hôpital sans traverser la ville ?
– Sans problème, il suffit de suivre à nouveau Pappelkai, lui répondit-on.
– Il serait bon, dit alors le major Hoeger, membre de la chancellerie de François-Ferdinand, de faire nettoyer les rues par la troupe et de ranger
une haie de soldats pour le passage de Son Altesse Impériale.
– Mais, Major, vous n’y pensez pas, répondit Potiorek, l’air pincé. C’est impossible. La troupe est en tenue de manœuvre. Elle ne peut pas rendre les honneurs, ainsi vêtue.
– Enfin, Monsieur le Gouverneur, insista le major.
Le règlement est le règlement, trancha Potiorek.
Franz, je viens avec toi, dit Sophie en s’approchant de François-Ferdinand..
Non Sophie, répondit-il. Va m’attendre au Palais du Gouverneur comme prévu.
Je t’en supplie Franz, permets-moi de venir avec toi à l’hôpital. S’il y a encore quelque danger, je préfère être à tes côtés.
Si tu veux ! dit son mari avec le premier sourire depuis l’attentat.
Sur le perron de l’hôtel de ville, le changement d’itinéraire devait être transmis aux chauffeurs. Mais un seul ordre arriva au chauffeur de la deuxième voiture : “Suivez la première voiture”. Franz et Sophie montèrent dans la deuxième voiture.
Potiorek sollicita l’honneur d’être avec eux. Le comte Harrach monta sur le marchepied à gauche de François-Ferdinand, pour lui faire un rempart de son corps en cas de nouvel attentat.
La voiture exposée au Musée de l’armée à Vienne
Intérieur de la voiture
Dans la première voiture prirent place le bourgmestre de Sarajevo et le docteur Gerde. Arrivé sur le quai à la hauteur de la rue François-Joseph, le chauffeur de la première voiture tourna à droite et entra dans la foule. Ainsi qu’on le lui avait été indiqué, le chauffeur de la deuxième voiture suivit.
S’en apercevant, Potiorek hurla: “Non, pas par là ! Faites demi-tour. Ce n’est pas la bonne direction. Suivez l’Appelkai !” Le chauffeur arrêta la voiture et engagea le demi-tour. A quelques mètres de là, Princip, sur le quai près du pont Leitner, voyant la manœuvre, hésita. Il venait d’apercevoir Sophie.
La voiture était presque immobile. Son regard croisa celui de François-Ferdinand. L’archiduc comprit qu’il allait mourir. Princip sut alors qu’il allait le tuer.
II se reprit. Il chercha à prendre la bombe qu’il portait à la ceinture gauche, mais impossible de la sortir et de l’amorcer avec tout ce monde et ces policiers autour. Il prit alors son pistolet dans sa poche et visa l’archiduc. Apercevant son geste, un policier essaya de l’intercepter.
Mihajlo Pusara, un serbe, qui n’était pas du complot, lui envoya un coup de pied dans le genou. Le temps que le policier, tétanisé par la douleur, réagisse, Princip avait tiré.
Le coup fatal
Deux coups de feu. La première balle atteignit Sophie qui s’affaissa sur les genoux de Franz. La deuxième balle l’atteignit lui. Portant sa main à la gorge, il eut le temps de lui dire:
– Sopherl, ne meurs pas ! Il faut vivre pour nos enfants ! Les mains de François-Ferdinand battirent l’air. Il étouffait.
– Votre Altesse a-t-elle mal ? demanda le comte Harrach
- Oh non ! répondit-il.
Puis un flot de sang jaillit de sa bouche.
Pendant ce temps, Princip était lynché par la foule en colère.
L’automobile repartit en trombe vers le palais du gouverneur, mais trop tard.
Sophie mourut durant le trajet, le bas de la colonne vertébrale brisé.
Franz expira dans un des salons, après avoir répété plusieurs fois : « Ce n’est rien ». La balle s’était logée derrière le larynx après avoir sectionné la carotide.
Un mois plus tard éclatait la guerre, dont les millions de morts, les déplacements de frontières, la chute des empires allaient changer irrémédiablement le visage et le destin de l’Europe. ( Texte tiré de “Charles et Zita”, derniers souverains d’Autriche-Hongrie par Patrick Germain – France-Europe-Editions 2004 )
La chambre mortuaire au Konak
Baboula
5 juillet 2022 @ 02:36
Remontons le temps d’avant le couronnement .
plume
5 juillet 2022 @ 02:53
Très beau récit poignant et triste.
Bételgeuse70
5 juillet 2022 @ 05:28
« Les Balkans sont une poudrière… »
Pascal Hervé 🍄
5 juillet 2022 @ 05:44
Tout cela me laisse bien songeur , l’Archiduc à la personnalité tranchée, les nationalistes illuminés, les militaires retranchés derrière le règlement…
Tout ce qu’on peut dire c’est qu’aujourd’hui les choses n’ont pas tellement changé ?
Les nationalismes seraient une sorte de perversion de l’idée de souveraineté émanant du ”peuple ” elle même issue des ” Lumières ” ?
Tous ces témoignages de fidélité à l’ empereur François-Joseph sont intéressants comme une preuve d’attachement au bon sens contre les idéologies.
Je crois que je n’avais jamais lu ou entendu ces journées racontées de façon aussi détaillée et vivante à la fois ; c’est tragique mais prenant .
Charlotte (de Brie)
5 juillet 2022 @ 07:17
Evidemment, l’histoire est connue, ses conséquences également, mais ici, la foule de détails, la précision du texte et les illustrations nous font vivre cette journée quasiment minute par minute.
C’est toujours un plaisir de lire Patrick Germain tout comme retrouver Cosmo au fil des commentaires.
Ghislaine
5 juillet 2022 @ 07:30
Impressionnant ce récit si détaillé illustré , bien mené .
Un grand merci et bravo Cosmo .
Pistounette
5 juillet 2022 @ 07:56
Texte remarquablement écrit et illustré… on « vit » l’histoire en la lisant !
Merci Cosmo
Beque
5 juillet 2022 @ 08:46
En plus de ce texte remarquable de Patrick Germain, je signale le livre de Jean-Louis Thiérot « François-Ferdinand d’Autriche, de Mayerling à Sarajevo » (de Fallois). C’est avec ce livre à la main que j’avais suivi l’itinéraire de l’archiduc à Sarajevo. Une plaque se trouve sur le mur du musée construit pour commémorer l’assassinat, à l’angle du quai et de l’actuelle rue Zelenih Beretki, sur laquelle est écrit : » De cet endroit, le 28 juin 1914, Gavrilo Princip assassina l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie François-Ferdinand et sa femme Sophie ». Le musée s’appelle « Musée Sarajevo 1878-1018 » mais, à l’époque de la Yougoslavie, il était à la gloire de Gavrilo Princip, héros nationaliste.
Au musée de l’armée à Vienne, je crois me souvenir qu’on voit aussi le vêtement troué et taché de sang de François-Ferdinand, c’est impressionnant.
Baboula
5 juillet 2022 @ 09:13
On peut le voir dans la vidéo qui accompagne le texte de Patrick Germain ci-dessus .
Laurent F
5 juillet 2022 @ 08:51
Il suffirait d’un rien pour que le scénario recommence 100 ans plus tard.
Ciboulette
5 juillet 2022 @ 10:46
Un récit palpitant , haletant , d’autant plus émouvant qu’il est vrai . . .et quand on pense aux conséquences . . .
Merci , Cosmo , pour ce récit vivant .Les superstitieux diront qu’il y avait eu des avertissements.. .
Universelle relokée
5 juillet 2022 @ 18:48
Quand quelqu’un va mourir , d’une manière ou d’une autre, il en a toujours le pressentiment . Ça peut être des mois avant la mort, des semaines, des jours ou des secondes . C’est toujours après la mort d’un être cher , que ses proches prennent conscience des gestes, des paroles , du comportement de sa part , qui lui faisaient présentir sa mort . Parmi les choses que je déteste le plus au monde , c’est la mort , surtout la perte d’un être cher . La vue d’un corps sans vie, inerte m’a toujours traumatisée . Je sens un sentiment d’impuissance , de rage , de vide , de tristesse et de frayeur . Si au moins, la nature avait déterminé chez les humains , un âge avancé ( 90- 100 ans ) pour mourir naturellement, ça aurait plus intéressant . 😞☹️
Ghislaine
6 juillet 2022 @ 17:34
Je n’ai pas votre ressenti . Surement ceci est du à mon éducation sur le sujet . La mort en Bretagne est apprise aux enfants très tôt , on parle de l’Ankou dès le plus jeune âge (Ankou que l’on peut traduire par faucheuse) les cimetières autrefois étaient au centre du village , autour de l’église. Le décès d’un membre de la famille donnait lieu à des réunions , des veillées près du défunt où l’on se racontait des histoires parfois drôles le concernant et après l’inhumation tout le monde se défoulait dans un endroit Prévu pour l’occasion, soit une propriété , soit un restaurant , où une salle municipale décorée !! pour l’occasion.
De plus , souvent pour les bretons la mort n’est qu’un passage (d’où Halloween oh la la que fais-je je vais être vilipendée à l’envi , je me reprends je vais donc parler celte ce sera mieux sinon on va voir Baïa arriver toutes voiles dehors .: donc Samaïn ) A mon arrivée à Paris j’ai pu constater que je choquais quelques personnes de mon entourage en parlant librement de la mort . Encore un sujet tabou qu’il ne fallait pas aborder . De toutes les façons nous y sommes tous confrontés dès notre naissance . C’est l’absence qui est le plus dur à accepter , là encore , dans mon entourage ceux qui nous ont quittés ne sont pas oubliés , nous en parlons souvent et c’est ainsi qu’ayant perdu des oncles, tantes, cousins,neveux dans leurs vingtaines , que je n’ai pas eu le bonheur de voir surtout à cause des guerres , j’ai l’impression de les avoir toujours connus .
Je ne sais pas si c’est la bonne méthode mais je crois que c’est une force .
Guizmo
5 juillet 2022 @ 10:27
Même si on connaît l’histoire, le récit est poignant. Merci beaucoup Patrick germain c’est toujours un plaisir de vous lire.
Anne-Cécile
5 juillet 2022 @ 10:50
Il vaut mieux savoir renoncer à temps à ses colonies que de les maintenir contre de vaines promesses et courir à la catastrophe.
Pascal Hervé 🍄
6 juillet 2022 @ 07:57
Quand il s’agit de colonies au sens où on l’entend habituellement sans doute mais ici c’est un peu différent je pense .
Je crois qu’on en a beaucoup trop fait sur l’idée de ”Nation” ,d’ ”auto détermination ” des peuples, chaque situation est différente et résulte avant tout de la géographie et des contingences de l’histoire (mais vous le savez sans doute mieux que moi) plus que du ”sentiment national ” souvent artificiel.
” ubi bene ibi patria ”
Ici ne s’agissait-il pas d’organiser la fin (de mon point de vue heureuse et souhaitable) du joug ottoman (Ottomans qui étaient les vrais colonisateurs) ,je crois que la Bosnie fut en quelque sorte offerte à François-Joseph à la suite d’un accord diplomatique il n’y a pas eu de conquête à proprement parlé.
Baboula
6 juillet 2022 @ 12:47
J’ai aussi accroché sur le mot « colonie « merci d’avoir pris le soin de cette mise au point .
Cosmo
7 juillet 2022 @ 06:13
Le problème fut l’annexion de la Bosnie- Herzégovine à l’empire d’Autriche en 1908, alors que Vienne n’avait qu’un mandat d’administration depuis le Congrès de Berlin en 1878. Et ni les Serbes ni les Russes n’étaient prêts à accepter cela. Cela dit, pour les Bosniaques la domination autrichienne était plus douce que la domination ottomane.
La Bosnie ne fut pas offerte à François-Joseph, mais l’objet d’un marchandage, comme toutes le autres composantes des Balkans, entre les différents participants au dit Congrès, digne du Grand Bazar d’Istanbul, qui pensant régler les problèmes de cette partie de l’ Europe, a conduit à la Première Guerre Mondiale. Un premier pas vers le suicide !
Et ce n’est pas un hasard si la guerre a commencé après cet attentat commis à Sarajevo.
Mayg
5 juillet 2022 @ 14:30
Quelle idée d’avoir publier leur itinéraire, et encore pire d’avoir maintenu la visite au mussée malgré la première bombe.
Universelle relokée
5 juillet 2022 @ 18:52
C’est ça . Je me demande aussi pourquoi ils sont immédiatement repris la route après avoir échappé au 1er attentat . C’était trop téméraire de leur part . Il fallait qu’il reste à l’intérieur et observer et surtout réfléchir sur l’attentat auquel ils venaieng d’échapper . Je pense que parmi les officiels qui accompagnaient l’empereur héritier et sa femme , il y avait bien un complice. .
Cosmo
7 juillet 2022 @ 06:16
On a parlé à l’époque d’une complicité hongroise, avec l’accord tacite de Budapest. Mais cela n’a jamais été prouvé. La seule chose que l’on puisse dire est que beaucoup de Hongrois, dont le premier ministre, se sont réjouis de la mort de l’archiduc. Le 29 juin 1914, le parlement de Budapest était à la fête et on y buvait le champagne.
Mayg
7 juillet 2022 @ 14:34
Se réjouir de la mort de quelqu’un, et bien…
Universelle relokée
5 juillet 2022 @ 18:32
C’est tragique . Ça me donne envie de pleurer . Toutes ces violences dans le monde , qui ne font se peréniser .Certaines personnes , leur destin , c’est apparemment créer la mort, la désolation, les pleurs et abus dans le monde . Ça fait si mal au coeur de voir les humains souffrir par le fait de la violence voulue, créée et entretenir par d’autres humains . Que Dieu ait pitié de nous .
Ghislaine
8 juillet 2022 @ 08:20
Universelle retokée – Nous allons explorer l’univers à la recherche de la moindre vie aussi fragile soit-elle , on dépense des milliards juste pour savoir si nous ne sommes pas seuls et pendant ce temps on dépense des milliards pour tuer, exterminer des milliers d’humains sur notre planète !La vie d’un humain est une merveille de création et qu’en faisons-nous ?
Kardaillac
6 juillet 2022 @ 10:10
Avant de rejoindre son créateur, Otto von Bismark avait conseillé aux junkers de se tenir éloignés des querelles de nationalités de l’empire austro-hongrois.
Que ne fut-il écouté !
Cosmo
6 juillet 2022 @ 12:23
C’est tout de même lui qui a envoyé la dépêche d’Ems…aux conséquences funestes pour l’Europe.
K.
8 juillet 2022 @ 08:42
Ems c’est 1870 ; Sarajevo, 1914.
Cosmo
8 juillet 2022 @ 09:25
Certes mais les conséquences mettent du temps à apparaître. Et la naissance de l’empire allemand généra un appétit de puissance qui aboutit à la guerre en 1914.
Philibert
11 juillet 2022 @ 07:56
La démographie de l’Empire allemand a été pour beaucoup dans l’esprit de conquête !