La prestigieuse collection Gillon-Crowet est le fruit d’une rencontre et d’une grande passion pour l’Art. Roland Gillon est la troisième génération d’une famille d’entrepreneurs dans la construction puis aujourd’hui de gestion de biens immobiliers. Il fait la rencontre d’Anne-Marie Crowet, championne de tennis belge en 1960.
Elle est la fille de l’avocat Pierre Crowé qui se passionne pour l’Art nouveau et qui est devenu un ami du peintre Magritte. Ce dernier réalise d’ailleurs un portrait d’Anne-Marie intitulé « La fée ignorante ».
Anne-Marie Crowet a grandi dans une ambiance baignée par des échanges culturels et artistiques. C’est elle qui initie son époux à l’Art. Ensemble, ils courent les brocantes surtout en région parisienne. A cette époque, l’Art nouveau n’est pas du tout en vogue chez les collectionneurs. Ils achètent des bustes, du mobilier, des vases de Mucha, Gallé, Majorelle ou encore Horta.
Anne-Marie Crowet a le goût du beau et surtout l’œil pour dénicher les plus belles pièces. Elle possèdera à un moment pas moins de 250 vases de Gallé. Elle n’en gardera que la quintessence à savoir 25 dont le vase aux hippocampes.
Au fil du temps, le couple qui vit dans un appartement dans l’élégant quartier des jardins de l’abbaye de la Cambre à Bruxelles, vend certaines pièces pour en acquérir d’autres. Leur résidence est devenue un véritable musée. Aussi, le couple décide en 2006 de faire une dation à la Région de Bruxelles-Capitale afin de ne pas avoir à supporter des droits de succession ainsi qu’une donation (le tout englobant leur collection d’Art nouveau).
Le tout se trouve aujourd’hui réuni sur un étage du Musée Fin de Siècle à Bruxelles situé à côté de la place Royale et à proximité immédiate du Musée Magritte. On y retrouve aussi des toiles de peintres symbolistes comme Khnopff et Delville. Le jour de l’inauguration voici un an, le baron et la baronne avaient convié plusieurs de leurs proches amis comme l’impératrice Farah d’Iran (ci-dessous sur une photo prise à Monaco), le prince Nicolas de Liechtenstein et la princesse Margaretha de Luxembourg, l’archiduchesse Rodolphe d’Autriche ou encore le prince Guillaume de Luxembourg.
En 2007, le roi Albert II anoblit au titre de baron Roland Gillon au regard de son mécénat depuis de si nombreuses années.
Après s’être défait de leur collection Art Nouveau, le baron et la baronne se sont mis en quête d’autre chose. Ils participent à un voyage en Chine dans la suite du roi Albert et de la reine Paola. C’est le coup de foudre et la découverte de l’art contemporain chinois.
Ils ont depuis acheté plusieurs œuvres. Celles-ci sont entreposées dans un ancien bâtiment industriel « La Moutarderie » au bord du Canal de Bruxelles. Cet endroit n’est toutefois pas accessible au public. (Copyright photos : getty images et DR)
JAY
11 septembre 2014 @ 07:50
la baronne porte t elle un collier de diamant ?
Francine du Canada
11 septembre 2014 @ 13:21
Merci pour les photos Régine; ils ont vraiment une très belle façon tous les deux et semblent des personnes agréables à fréquenter. Ils ont une passion commune et je trouve cela admirable et les pièces, ici présentées sont splendides. FdC
Caroline
11 septembre 2014 @ 14:13
Je laisse le soin à notre Gibbs de nous expliquer la personnalité de ce couple de mécénats culturels!
Merci d’avance!
Gibbs
11 septembre 2014 @ 19:37
Caroline,
Je vous promets de chercher.
Avec vous le « courant » passe bien; ce n’est pas le cas avec tout le monde.
Bonne soirée
Gibbs
11 septembre 2014 @ 19:38
Caroline,
Je vous promets de chercher.
Avec vous le « courant » passe bien; ce n’est pas le cas avec tout le monde.
Bonne soirée
pas de doublon
Gibbs
11 septembre 2014 @ 15:39
Jay,
A en juger par la qualité, la quantité et le prix de leur collection, il est vraisemblable que le collier soit en diamant.
qiou
11 septembre 2014 @ 15:44
Et les moyens chère Francine.
Francine du Canada
13 septembre 2014 @ 03:43
Et oui, pourquoi pas qiou? Le couple a décidé de faire une dation à Bruxelles-capitale… donc les belges en profiteront n’est-ce pas? Amitiés, FdC
Gibbs
11 septembre 2014 @ 15:45
Voir http://www.DROUOT.com les pièces Gallé.
merlines
11 septembre 2014 @ 15:45
Ciel, on a enfin retrouvé le comte Dracula!.. lol !!
Gibbs
11 septembre 2014 @ 15:47
Plus simple en tapant « vases Gallé » !
Cosmo
12 septembre 2014 @ 12:07
Le baron et la baronne Gillon-Crowet sont des membres éminents de la société belge et internationale. Ils partagent leur temps entre la Belgique et Marrakech, où leurs fêtes, souvent honorées de la présence de l’Impératrice Farah, sont des plus courues. Ils sont en outre très sympathiques.
qiou
12 septembre 2014 @ 17:30
Absolument Gibbs, sachant que Gallé n’ a JAMAIS fait de pates de verre.
Gibbs
13 septembre 2014 @ 10:04
En effet Qiou
C’est fort improprement qu’on parle de l’œuvre verrier d’Émile Gallé sous le nom de pâte de verre .
La pâte de verre désigne une technique consistant à garnir un moule de verres colorés pilés et à amener le tout à une température voisine de la température de fusion pour souder les grains. On démoule ensuite. La pâte de verre est une matière bulleuse, selon la granulométrie du verre utilisé, qui prend à la lumière un aspect cireux, mat, transluscide ou ponceux, comme le montrent les œuvres délicates de Henry Cros ou d’Argy-Rousseau.
Si Gallé connaissait cette technique, l’essentiel de sa production était soufflée, non pas en verre mais en Cristal, c’est-à-dire avec adjonction de sels de plomb. À la paraison initiale de cristal, Gallé ajoutait des couches nouvelles colorées d’oxydes métalliques, des inclusions, avant de souffler la pièce de cristal, de la retravailler d’inclusions nouvelles, d’appliques, de feuille d’or ou d’argent.
Au refroidissement, les différences de dilatation de ces couches étaient la cause d’accidents très fréquents, l’ouverture des fours révélant une casse impressionnante, qui faisait la rareté des pièces réussies.
Issues de la halle de cristallerie, les pièces étaient alors retravaillées par gravure, à la roue pour les plus précieuses, à l’acide fluorhydrique pour les plus courantes. On dégageait ainsi un décor en camée, le plus souvent floral, rencontre heureuse des hasards du soufflage et du savoir-faire des graveurs-décorateurs.
Gallé est également l’inventeur de plusieurs techniques, dont celle de la marqueterie de verre (brevet qu’il dépose en 1898), par dépôt de petites inclusions de verre dans la pâte en fusion.
Après la mort de Gallé, en 1904, sa verrerie continua à produire jusqu’en 1936.
Chaque pièce portait la signature de Gallé, avec des centaines de variantes qui donnent lieu à catalogue, mais elles ne sont pas toutes référencées. Sauf rares exceptions, les verreries sont toutes signées, soit en creux sous la pièce, soit sur le corps même de la pièce en camée ou en creux. Du vivant de Gallé, les signatures étaient particulièrement recherchées et supervisées par l’artiste lui-même. Par la suite, après 1904, les marques gallέ, sur le corps des pièces des Établissements Gallé, deviendront relativement standardisées mais, là encore, de nombreuses variantes demeureront. Les signatures et marques permettent, en principe, de dater les pièces.
Sur la production de 1904 à 1906, puis très sporadiquement ensuite (mais pas après 1914), la signature est précédée d’une petite étoile, que des antiquaires peu scrupuleux n’hésitent pas à faire meuler pour faire penser que l’œuvre a été produite du vivant de Gallé. Après 1906, pour avoir été considérée morbide par les appréciateurs de cet art, elle a été abolie. De 1904 à 1914, la production est très proche des pièces industrielles qui sortaient de l’usine Gallé avant sa mort. Il s’agit presque exclusivement de pièces en verre multicouche gravée à l’acide, parfois retouchées à la meule pour éliminer les défauts, les motifs sont presque toujours des reprises créées de son vivant.
De 1918 à 1936, une production à grande échelle et standardisée se met en place. La plupart des pièces aujourd’hui sur le marché datent de cette époque, elle correspondent des pièces en verre doublé ou multicouche gravées à l’acide. La production est de bonne qualité technique, du moins pour les grandes pièces, dans la mesure où la maîtrise de l’attaque acide est parfaite, alors que les pièces produites antérieurement, du vivant de gallé ou de 1904 à 1914 présentaient parfois des défauts. De nouveaux motifs sont créés, s’éloignant parfois du style Art nouveau avec des décors stylisés, une nouvelle technique dite soufflée-moulée, tel est le cas du vase aux éléphants produit pour l’exposition universelle de 1925. Mais la banalisation de cette production à grande échelle et le manque de renouvellement artistique ont fini par lasser les clients ; la crise économique a mis fin à la production de l’usine Gallé en 1936.
La cote atteinte par les verreries Gallé à la fin des années 1980 a attiré les faussaires. Il convient d’être vigilant car de nombreuses contrefaçons circulent sur le marché, reprenant plus ou moins les véritables signatures, parfois accompagnées de la mention Tip. Ces faux, le plus souvent de pâles copies ou interprétations des lampes et vases à l’acide, peuvent être reconnus à certains détails techniques dont une moindre qualité d’exécution.
qiou
14 septembre 2014 @ 08:26
Vous avez tout dit Chère Gibbs néanmoins on parle encore trop souvent des pates de verre de Gallé, ce qui est une hérésie. Les Égyptiens sont les inventeurs cette technique. Oubliée, puis redécouverte dans la deuxième moitié du XIXe par Gros, Décorchemont et Desprets,ce dernier issu d’une famille de grands créateurs qui comptera aussi Jean, orfèvre. N’oublions pas Scheider et Amalric WALTER le moins connu et pourtant si talentueux.
Une chose encore , un acte signé de Charles VII. Ce document, daté du 24 janvier 1399.
On peut y lire que
« Droicts et privilèges sont donnés à tous gens travaillant aux fours à verre. Permission est donnée aux nobles de naissance d’exercer le mestier de verrier sans déroger à leur « noble estat ». Les Maitres Verriers portaient l’épée.
Bon Dimanche Gibbs.