Le cavalier de bronze se dresse au centre de la place Senatskaïa, autrefois place des Décembristes à Saint-Petersbourg. La statue est également entourée par l’Amirauté, la Cathédrale Saint-Isaac et les bâtiments de l’ancien Sénat et du Synode.
Au milieu du 18è siècle, Elisabeth puis Catherine II encouragent la venue d’artistes européens à Saint-Pétersbourg. Le sculpteur français Etienne-Maurice Falconet arrive en 1766, avec sa jeune élève de 18 ans, Marie-Anne Collot.
Catherine II exprime le souhait d’ériger un monument dédié à Pierre le Grand. Parmi les différents projets, elle choisit celui de Falconet, conseillée par Diderot et Voltaire.
Elle accepte le concept de représenter le « tsar sur son cheval gravissant un rocher dans un élan irrésistible, le bras droit tendu en avant ». Il est sur son étalon Lisette et pointe le bras vers la Suède, principal adversaire de l’époque. Il terrasse le serpent, qui symbolise « l’envie, la routine, la méchanceté, tout ce qui gêne Pierre dans ses réformes »
Marie-Anne Collot sculpte la tête en une nuit, réussissant son fameux regard volontaire, courageux et éclairé par une pensée profonde.
Catherine ordonne alors l’élection de Marie-Anne Collot comme membre de l’Académie des Beaux-Arts et lui attribue une pension à vie de 10000 livres françaises. Elle devient ainsi, à 19 ans, la première femme académicienne de l’Académie des Beaux-Arts de Russie.
La statue est fondue en 1775 chez le fondeur Yemelyan Khaïlov, en deux fois, à cause d’un accident de coulée. Elle est achevée en 1777.
Quel socle pour cette statue ? Selon la légende, le saint fou a dirigé Falconet vers la bonne pierre, près de Lakhta. C’est une « pierre de tonnerre », un fragment de roche formé par un coup de foudre. Piédestal sculpté de 1650 tonnes, venant du golfe de Finlande, il est d’abord tiré par des hommes sur le sol gelé à l’aide de rails et de roulements, puis hissé sur un chaland soutenu par deux navires de guerre.
L’ensemble nécessite deux ans de travail et la planification et la réalisation du projet sont l’oeuvre de l’ingénieur grec Marinos Carburis. « Plus gros monolithe jamais déplacé », il mesure 7 x 14 x 9 m.
Catherine y fait graver « Pierre Premier, Catherine Seconde An 1782″, soulignant ainsi qu’elle reste la gardienne de l’héritage du grand tsar.
En 1778 les relations deviennent tendues entre Catherine et Falconet, qui doit quitter Saint-Pétersbourg.
Le monument est enfin inauguré le 7 août 1782, à l’occasion du centenaire de l’accession au trône de Pierre le Grand.
Le transport de la pierre Tonnerre en présence de la Grande Catherine. Gravure de I.F. Schley, d’après un dessin de Y.M. Felten. 1770.
Selon une légende du 19è siècle, les forces ennemies ne se sont jamais emparées de la ville de Saint-Pétersbourg depuis que le Cavalier de Bronze se dresse au milieu de la ville. Durant la guerre 1939-1945, la statue, protégée par des sacs de sable et un abri en bois, est restée intacte au même endroit malgré les 900 jours du siège de Léningrad.
Le Cavalier de Bronze a également inspiré un très beau poème du même nom de Pouchkine en hommage à Pierre le Grand. (Merci à Pistounette)
Mer Limpide 🌊
24 février 2021 @ 02:59
Superbe, excellente représentation.
Aussi bien, le cavalier que le cheval.🌟
Pascal
24 février 2021 @ 06:35
Saint fou = fol en Christ ?
Baboula
24 février 2021 @ 08:02
Merci Pistounette pour cette carte postale de voyage .
agnes
24 février 2021 @ 09:13
Merci pour toutes ces photos de St petersbourg, vous avez eu de la chance d’avoir un ciel bleu azur lors de votre séjour dans une ville superbe mais le soleil y est rare.
Pistounette
24 février 2021 @ 13:37
@ Agnès
Je vais régulièrement à Saint-Pétersbourg, dont je suis tombée amoureuse la 1ère fois que j’y ai mis les pieds. Quel que soit le temps, je m’y sens bien. Quand je repars à l’aéroport, je dis à la ville « Au revoir, à bientôt ! » 😍😍😍😊
ciboulette
24 février 2021 @ 20:14
Vous avez bien de la chance , Pistounette ! Comme vous , je suis tombée amoureuse de cette ville au premier regard . Mais c’était il y a longtemps . . .j’y suis retournée trois fois .
BEQUE
24 février 2021 @ 09:17
J’ai lu que Falconnet était réputé pour ses biscuits de Sèvres et que Madame de Pompadour lui commanda plusieurs sculptures.
Pistounette
24 février 2021 @ 13:31
@ Beque
Il a en effet occupé la fonction de chef des ateliers de sculpture à la manufacture royale de porcelaine de Sèvres entre juillet 1757 et septembre 1766, et il a participé au succès du « biscuit de Sèvres »…
Caroline
24 février 2021 @ 10:18
Fort intéressant ! Merci à Pistounette!
Cette statue était- elle encore à sa place durant la période communiste à Saint- Petersbourg, jadis appelée Leningrad à cause des communistes ?
D MATSEDONSKIY
24 février 2021 @ 19:38
Durant la guerre 1941-1945, la statue, protégée par des sacs de sable et un abri en bois, est restée intacte au même endroit malgré les 900 jours du siège de Léningrad.
Teresa2424
24 février 2021 @ 22:27
Gracias por la bella postal
Menthe
24 février 2021 @ 10:33
Grand merci à Pistounette, notre envoyée spéciale en Russie et particulièrement à Saint-Petersbourg.
Leonor
24 février 2021 @ 11:30
J’espère que Pierre-le-Très-Grand-et-Costaud avait trouvé un destrier très-grand-et-costaud capable de porter sans trop-de-peine S.M. le Tsar Géant de Toutes-les-Russies !
Leonor
24 février 2021 @ 11:35
Ah tiens, pour rire, j’ajoute :
J’aimais bien » mon » Glorieux, un beau grand-costaud cheval qui m’était attribué quand je montais – en raison de mon gabarit à moi. Calme et cool, mon Glorieux, puissant voire impressionnant.
Son seul problème, c’est que … il avait peur des oies du voisin !
Un machin pareil, avoir peur des oies !
Il aurait dû s’appeler Bucéphale .
Esquiline
24 février 2021 @ 13:07
Si Bucéphale avait eu peur d’innocentes oies il n’aurait pas pu accompagner son maître dans son parcours de conquérant et on n’en parlerait plus!
Pascal
24 février 2021 @ 17:45
Si je me souviens bien Bucéphale avait peur de son ombre et Alexandre put le monter en lui cachant les yeux avec son manteau ou quelque chose d’approchant ?
Mais les chevaux ont parfois des préventions inattendues , j’ai connu une brave jument qui se changeait en statue quand elle voyait un parapluie , et pourtant elle venait de Normandie …
Leonor
26 février 2021 @ 01:14
J’adore l’histoire de cette jument , Pascal.
Pour Bucéphale, l’histoire est la suivante : Bucéphale était indomptable. Alexandre, jeune adolescent, réclama pourtant le cheval, qu’on ne lui confia qu’avec réticence. Or, Alexandre avait compris ce qui se passait Bucéphale avait, en effet, simplement peur de son ombre . L’adolescent tourna donc le cheval VERS le soleil, afin qu’il ne voie pas son ombre, et, ainsi, put l’enfourcher sans problème. Ce qui passa pour un prodige. Malin , l’Alex ! ;-)
ciboulette
26 février 2021 @ 14:00
Tous les Alexandre sont des gens brillants !
Charlotte (de Brie)
27 février 2021 @ 10:01
@ciboulette : A qui le dites-vous !
Arielle
24 février 2021 @ 12:05
Statue très dynamique. Beau travail.
ciboulette
24 février 2021 @ 15:19
Ah ! La statue de Pierre le Grand par Falconet ! Une des merveilles que l’on découvre à Saint -Pétersbourg ! La traduction exacte est » à Pierre Premier , Catherine Deux » . C’est une dédicace .
Danielle
24 février 2021 @ 12:23
Merci Pistounette, je revois très bien cette statue.
Laurent F
24 février 2021 @ 13:11
Fabergé en a fait un œuf offert par Nicolas à son épouse en 1903. Vendu par les soviétiques en 1930, il se trouve au musée des beaux arts de Virginie, collection Lilian T Pratt
https://www.wintraecken.nl/mieks/faberge/img/1903eiPeter1jpg.jpg
Pascal
25 février 2021 @ 05:57
Merci pour ce complément Laurent.
Peeters
24 février 2021 @ 20:01
Merci , pour cette photo, cela me rappelle mon passage l’année dernière pendant un mois d’hiver , j’y vais régulièrement depuis 5 ans , je craque pour cette ville je compte m’y installer bientôt.
Maria
25 février 2021 @ 00:57
In questo periodo tanti bei articoli su San Pietroburgo e la famiglia Romanov!Ve ne sono grata.Traduco con google:En cette période, beaucoup de beaux articles sur Saint-Pétersbourg et la famille Romanov! Je vous en suis reconnaissant.Je traduis avec Google
Clara
25 février 2021 @ 01:13
La présence du serpent aide aussi à assurer la stabilité de la sculpture sur un polygone de sustentation suffisant
Clara
25 février 2021 @ 01:46
Qui diable est ce « saint fou ??
J’ajoute un texte telechargeable pour qui voudrait en savoir plus sur le rocher :
https://www.persee.fr/doc/russe_1161-0557_2003_num_22_1_2159
Mary
27 février 2021 @ 22:03
On appelait » starets » en Russie, un illuminé ,pas forcément un religieux ,qui se disait proche de Dieu. Ils avaient fort bonne presse. L’épouse de Nicolas II, qui voulait un fils, avait reçu ,avant Raspoutine, une » folle sacrée » ( ou une sacrée folle ?) pour prier avec elle et demander un fils. Raspoutine était un starets,c’est ainsi qu’on s’adressait à lui.
Maria
25 février 2021 @ 15:19
Grazie Clara
Mary
27 février 2021 @ 22:10
Il y a une règle, pas toujours respectée , dans les statues équestre : si le cheval a les deux antérieurs levés : cavalier mort au combat, un seul antérieur : cavalier mort de ses blessures, les quatre pattes au sol, cavalier mort de maladie, ou de vieillesse.
Maria
28 février 2021 @ 20:57
Comunque sempre morto! Qui ha le due zampe anteriori alzate.Traduco con Google:Toujours toujours mort! Ici, les deux pattes avant sont relevées. Je traduis avec Google
Mary
1 mars 2021 @ 13:40
Certo !
:-))