Recensé parmi les Arbres remarquables de France depuis 2015, le célèbre architecte Jean Nouvel, qui a construit l’édifice abritant le fameux musée d’art contemporain, a réussi à mettre en valeur le vieil arbre qui semblait pousser au milieu de l’édifice de verre.
Par le jeu des transparences, la nature paraissait envahir le bâtiment tout entier. Il était l’élément de décor central de la construction de la Fondation. Autrement dit, l’édifice entier, mais aussi son superbe jardin, ont été construits autour de lui !
Pour l’association de préservation du patrimoine parisien Monts 14, cela ne fait pas de doute : c’est la construction de la Fondation qui est responsable de la mort de l’arbre. Son système racinaire avait, certes, souffert des constructions successives, mais à chaque fois, le cèdre avait retrouvé un rythme de croissance normal, quelques années après la fin des chantiers.
Toutefois, ses branches montraient, depuis 2018, une croissance très limitée. Si son espèce d’ordinaire ne craint pas les climats froids et rugueux et est virtuellement millénaire, l’arbre, selon le rapport des experts, n’a vraisemblablement pas supporté les fortes chaleurs de ces deux dernières années ni le récent printemps très sec : en somme, il aura pâti des dérèglements climatiques.
Commençant à perdre ses aiguilles de façon massive et inquiétante à la fin du mois d’avril, il aurait souffert d’un problème d’alimentation en eau, le faisant ainsi entrer dans une phase de dépérissement irréversible.
Traversant les écritures des trois grandes religions monothéistes, les cèdres du Liban sont les « monuments naturels les plus célèbres de l’univers », notait Lamartine en effectuant son voyage en Orient. Avant de poursuivre : « Ils savent l’histoire de la terre, mieux que l’histoire elle-même »
La Fondation Cartier a donc demandé à la Mairie de Paris une autorisation d’abattage d’urgence. Un autre arbre devrait bientôt prendre la place de ce vieil arbre presque bicentenaire dans le jardin de la Fondation, mais son espèce est encore à l’étude. (Merci à Guizmo)
Philibert
29 septembre 2020 @ 05:55
Sic transit gloria mundi !
Bref, la fondation Cartier n’aura joui que pendant cinq ans de ce cèdre à cause duquel l’immeuble aura été construit comme il l’était. Vanitas vanitatum…
DIBS
29 septembre 2020 @ 20:13
Pourquoi 5 ans ? La fondation Cartier est installée depuis 1994 boulevard Raspail dans le bâtiment construit par Jean Nouvel que l’on voit sur la première photo
Mary
29 septembre 2020 @ 06:21
Pauvre arbre !!! N’ont-ils pas été capables de lui donner à boire pour qu’il résiste ?
Muscate-Valeska de Lisabé
29 septembre 2020 @ 16:34
Exactement.
Je pense que c’est un faux prétexte et ça me fâche beaucoup.
Pallas
30 septembre 2020 @ 09:27
Notre relation à l’Arbre est quasi fraternelle. Abattre un arbre, c’est une âme qui s’envole. Infiniment désolant.
Muscate-Valeska de Lisabé
1 octobre 2020 @ 17:38
Oh oui!…combien ça fait peine😔🌳🌲🌿
glafouti
29 septembre 2020 @ 17:36
malheureusement les arbres proche de bâtiments ultra vitrè en milieu urbain soufre déshydratation total nos bon vieux arbres ne supporte pas cette modernité c’est un crève cœur pour les arboriculteurs de devoir les supprimer même si l’on sait que l’ont replante un jeune arbre pour les jeunes générations .
Karabakh
29 septembre 2020 @ 18:14
Ils ne se sont sûrement pas fatigués à l’entretenir mais, à leur décharge, les arbres peuvent cesser assez naturellement de s’alimenter en eau, malgré un apport régulier et suffisant. Le phénomène est d’abord racinaire puis il évolue ensuite sur le reste de l’arbre.
Pascal🍄
29 septembre 2020 @ 06:44
Je connais un cèdre lui aussi planté en pleine ville et entouré de béton qui a perdu toutes ses aiguilles et semble seulement et très timidement repartir ,je je suis pas certain qu’il survive d’autant plus que les nouvelles règles de responsabilité des maires ne sont pas tendres avec les arbres et que la fâcheuse tendance à la judiciarisation de tout préjudice, réel ou supposé n’aide pas .
Il serait intéressant de voir ce que devient le cèdre de Jussieu au jardin des plantes .
Au risque de choquer j’ajouterais que le changement climatique est un problème très sérieux mais pas une urgence , ce qui est urgent c’est de s’intéresser et préserver nos ressources en EAU .
Le changement climatique , appelons le même le réchauffement climatique, est un processus à mon avis multifactoriel à l’œuvre depuis plus longtemps que l’on ne pense et il n’est pas près de s’inverser voir même de s’arrêter, j’ajouterais hélas.
Ce ne sont pas quelques décennies ni même peut être un siècle qui inverseront les processus en action . Tout au plus peut on espérer ne pas aggraver la situation.
Et l’on voit bien que le problème de l’eau est beaucoup plus urgent car l’eau c’est la vie .
Et j’ajouterais que l’autre grande , extrême urgence , est d’arrêter de polluer les Océans.
Le rôle du CO2 n’est pas à négliger mais il est aussi un puissant argument politique pour des factions qui avancent masquées.
Nico
29 septembre 2020 @ 11:54
De l’avis d un ami jardinier bien placé, c est en effet l’architecture même du bâtiment qui est à l’origine de la perte de cet arbre remarquable : il n’aurait pas supporté la réverbération de la lumière sur cette façade miroir. En clair ce pauvre cèdre etait comme dans un veritable four.
Rageant…
Pascal
30 septembre 2020 @ 11:33
Oui très certainement , c’est aussi ce qu’a écrit HRC et je pense que vous avez tous les trois raisons.
C’est peut être encore un de ces exemples où le « concept » l’a emporté sur les règles de l’Art.
Muscate-Valeska de Lisabé
1 octobre 2020 @ 17:39
Révoltant. Ils auraient pu y penser AVANT.
Elisabeth-Louise
29 septembre 2020 @ 13:09
Pascal, je suis absolument d’accord avec tout ce qui est dit dans votre commentaire !
😷 MIKA 🌈
29 septembre 2020 @ 08:36
Une désolation, toujours, de voir abattre un arbre ….mais quand il faut.
Artistocrate
29 septembre 2020 @ 09:16
Je ne savais pas que le cèdre craint la chaleur, j’aurais imaginé le contraire. Heureusement, les écrits de Chateaubriand eux sont immortels!
Muscate-Valeska de Lisabé
29 septembre 2020 @ 16:36
Au Liban,ils supportent bien pire comme loooongues périodes de chaleur et se portent comme des…charmes…
Je pense que l’arbre dérangeait et qu’il a été sacrifié. J’en suis aussi dégoutée que peinée.
Karabakh
30 septembre 2020 @ 10:11
Au Liban, les cèdres ne sont pas partiellement enchâssés dans des bâtiments en verre. 😉
Muscate-Valeska de Lisabé
1 octobre 2020 @ 17:41
Tout à fait…je n’avais pas réalisé à quel point il était étouffé…à blanc😔.Une lente agonie sous la torture.
Horrible d’y penser.
Karabakh
29 septembre 2020 @ 18:17
Le cèdre possède un système racinaire très particulier, capable de s’enfoncer profondément dans le sol pour aller puiser l’eau ; si un obstacle vient à perturber ce processus, le cèdre est fragilisé et craint plus la chaleur, effectivement. Les cèdres ne captent que très peu l’eau de surface.
Léa 33
29 septembre 2020 @ 09:29
Bonjour
C’est toujours un « crève-coeur » d’abattre un tel arbre, il était majestueux. Dommage que la nature ne « parle » pas, cet arbre aurait eu bien des choses à nous raconter !
Muscate-Valeska de Lisabé
29 septembre 2020 @ 16:37
Il aurait aussi pu,le pauvre,plaider sa cause.
Il n’était pas mort.
Menthe
29 septembre 2020 @ 09:45
Quelle tristesse !
Certes le chantier, mais beaucoup d’arbres ont souffert de ce printemps particulièrement sec et des précédentes années de canicule.
Menthe
29 septembre 2020 @ 13:00
Sans oublier un facteur hyperimportant, la pénurie en neige des derniers hivers.
COLETTE C.
29 septembre 2020 @ 10:03
Toujours dommage d’abattre un arbre !
Vitabel
29 septembre 2020 @ 10:25
L’abattage d’un arbre me rend toujours triste…
Phil de Sarthe
30 septembre 2020 @ 10:57
Ça me rappelle Idéfix…😉
HRC
29 septembre 2020 @ 10:58
Jean Nouvel a entouré le cèdre de ce qui a fait effet de four autour de lui.
La végétalisation des villes comme Bordeaux ne se fera pas sans mal….
Marnie
29 septembre 2020 @ 13:22
Pour moi la végétalisation est une fausse bonne idée ou en tout cas une idée pseudo écolo. Pour ma part, je trouve bien qu’on crée un jardin/parc quand on démolit quelque chose, mais je suis contre cette idée de coller des arbres partout. Premièrement parce que ce ne sont pas quelques arbres qui feront baisser la température quand il fait 35/40e degrés dans les villes, c’est complètement illusoire. Ensuite parce que l’esthétique de villes comme Bordeaux ou Paris tient en grande partie à leur minéralité. Et puis, tout bêtement, cette idée de « végétaliser » les villes me semble absurde : soit on vit en ville soit on vit à la campagne ou dans une ville moyenne/petite proche de la campagne. Cet article en est la preuve : un arbre – hors parc – en milieu urbain n’est pas heureux et finit souvent mal !
HRC
30 septembre 2020 @ 08:51
Parlez de mineralité aux bars et restaurants de place sans ombre et sans arbres…
Je n’en suis pas, mais je vais déjeuner ailleurs, et même dîner parce que la chaleur reste longtemps.
On parle plus de d’îlots verts que d’arbres isolés, effectivement. Si on a la place….
ciboulette
30 septembre 2020 @ 15:42
Ayant la peau très claire et fragile , je ne me mets jamais en plein soleil .Il me faut de l’ombre , surtout pour manger !
Karabakh
30 septembre 2020 @ 10:19
La végétalisation urbaine est un grand mot, qui renferme bien des acceptions et surtout des théories. Il y a une nuance sérieuse entre le fait de planter des arbres dans l’espace urbain – pratique ancienne dont l’intérêt principal et démontré est de réguler naturellement la chaleur renvoyée par le béton – et l’émergence de bâtiments dits verts, ou encore la création de « fermes urbaines ». Dans ce dernier cas, c’est une aberration écologique, un délire d’écologiste bobo (rarement des écologues).
HRC
30 septembre 2020 @ 17:49
Planter des arbres me suffirait.
Karabakh
3 octobre 2020 @ 22:08
Oui, de même.
Au fond, les villes ont toujours été végétalisées et certains lieux ombragés de Paris ou même New-York sont encore dans les mémoires populaires, même si elles n’existent plus. En soi, c’est normal de planter du vert dans les villes. Il faut juste veiller à ne pas en faire un cheval de bataille politique et écologiste, complètement dénué de tout fondement scientifique… et écologique.
Jakob van Rijsel
30 septembre 2020 @ 15:53
Cent pour cent d’accord Marnie.
Karabakh
29 septembre 2020 @ 18:17
Effet de four, c’est bien décrit.
C’est exactement cela.
Phil de Sarthe
30 septembre 2020 @ 11:00
C’est tendance, mais un peu n’importe quoi… après la canicule de cet été, nombre de façades végétalisées font triste mine!
Le sort des végétaux n’est pas important au regard de la présence du projet dans le book de l’architecte.
Pierre-Yves
29 septembre 2020 @ 11:00
C’est évidemment très dommage, mais de nombreux arbres dans une partie des forêts françaises sont dans un triste état en raison, entre autres, des sécheresses successives.
Ce cédre, si agé qu’il fût, n’était pas, et de loin, le plus vieux de Paris. Le record appartient au robinier du squatre Viviani, dans le Vème, planté, dti-on, au début du XVIIème siècle.
Alix-Emérente
29 septembre 2020 @ 11:00
C’est toujours triste un arbre qui disparaît…
septentrion
29 septembre 2020 @ 11:12
Ce cèdre du Liban n’aura pas eu le temps d’avoir 200 ans.
Tristesse
cam
29 septembre 2020 @ 14:13
Triste histoire , Guizmo , pour une fois !
Silvia 2
29 septembre 2020 @ 11:47
Dans la nature le cèdre ne craint pas la chaleur certes, mais entouré de béton et de vitres il vit moins bien. La preuve en est.
Triste.
Elisabeth-Louise
29 septembre 2020 @ 13:11
Pourquoi mettre à l’étude la plantation d’un autre arbre ? pourquoi pas un cèdre, encore ? trop fragile sous nos climats ?
Marnie
29 septembre 2020 @ 13:27
Pour continuer à voir des arbres plantés par Châteaubriand, mieux vaut aller à l’extérieur de Paris dans ce petit poumon vert, adorable havre de paix qu’est la Vallée-aux-Loups ! Et en profiter pour visiter le magnifique arboretum qui la jouxte.
https://vallee-aux-loups.hauts-de-seine.fr/
pit
29 septembre 2020 @ 14:03
J’ai un magnifique cèdre de 80 ans dans mon jardin : suite à deux étés caniculaires il perd ses aiguilles et son écorce. M’étonnerait qu’il survive plus de 2 ans.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 octobre 2020 @ 19:19
Arrosez-le si vous pouvez l’été…passez l’eau du tuyau sur son tronc…j’ai sauvé de vieux arbres ainsi.
Danielle
29 septembre 2020 @ 14:13
Je suis toujours triste de voir abattre un arbre et quand la tronçonneuse agit, c’est encore pire.
Catherine
29 septembre 2020 @ 14:42
Il y a une glycine centenaire qui ombrage toute la terrasse d’un petit restaurant de la butte , elle est en train de crever depuis quelques mois à cause d’incompétents qui ont coulé du ciment sur une belle épaisseur autour de ses racines .
Teresa2424
29 septembre 2020 @ 18:02
Que gran tristeza!!!el bien que producen los árboles en los humanos!!! —que mal planificó el Arquitecto sólo vio « avance económico «
Karabakh
29 septembre 2020 @ 18:22
Le problème de ce cèdre, qui pourrait être celui des autres cèdres et de beaucoup d’autres arbres, c’est d’avoir été enserré dans cet écrin de verre qu’est la fondation, comme dans un four (pour reprendre les termes de HRC) ; Jean Nouvel piaillera ce qu’il veut, un cèdre ne peut survivre à cela, car il est sensible à la chaleur induite par l’enfermement ; et ce n’est pourtant pas faute d’avoir été mis en garde.
Triste illustration des limites de compétences de ces architectes bétonneurs, et plus largement du manque de concertation environnementale dans les projets urbains.
Menthe
30 septembre 2020 @ 13:24
Donc n’importe quel arbre aurait souffert.
On s’en rend bien compte, en période de canicule, les arrosages, aussi abondants soient-ils, ne peuvent juguler l’assèchement des feuilles et fleurs de nos plantes dû à la chaleur brûlante de l’air.
Alors, si en plus ils sont entourés de verre et miroirs !!
Karabakh
3 octobre 2020 @ 22:10
Oui, n’importe quel arbre aurait souffert. Certains auraient tenu plus longtemps mais à terme, tous encourent la mort dans ces conditions. Aucune vie ne résiste dans un four.
Marie de Cessy
29 septembre 2020 @ 18:39
Quelle tristesse que d’abattre un arbre !
😭
Martine
29 septembre 2020 @ 20:10
Ironie….l an dernier il y a eu une expo intitulée….. Nous les arbres
framboiz07
30 septembre 2020 @ 02:49
Pour les amis des cèdres ,à Hauterives , Drome, il y a un cèdre , qui date de Henri IV …Et le Palais du Facteur Cheval .
HRC
30 septembre 2020 @ 08:55
Certaines espèces souffrent, comme les marronniers, même les arbres de Judée, les bignones ne fleurissent pas ou en automne..
Esquiline
30 septembre 2020 @ 12:34
Mon chalet s’adosse à un arolle planté par mon père qui doit être centenaire.
Ses pives à pignons faisaient le bonheur des casse noix, des écureuils et même des enfants.
Depuis deux ou trois ans il dépérit, perd ses aiguille et ne donne plus de fleurs femelles, plus que quelques chatons mâles.
Or rien n’a changé dans son environnement immédiat. Durant sa vie il a connu des étés secs, des étés arrosés, des hivers doux, des hivers rigoureux, alors quelle est la cause de ce que je considère comme une agonie?
Comme je ne connais pas la réponse je m’abstiens de spéculer.
aubepine
30 septembre 2020 @ 17:53
Eh oui , en sacrifiant la nature , les animaux ,l’homme se fait du tort à lui-même car tout est lié en ce bas monde, nous sommes tous dans la même galère : faire du mal à une espèce risque d’anéantir tout , nous en ressentons déjà les dommages par la pollution , le réchauffement ,la disparition progressive de certains groupes d’animaux.
Chateaubriand disait déjà en son temps : « avant le passage de l’homme ,c’est la forêt vierge ,après lui ,c’est le désert ! »
Muscate-Valeska de Lisabé
1 octobre 2020 @ 17:42
👌👍
Pallas
2 octobre 2020 @ 13:06
Absolument; l’homme ne se rend même pas compte qu’il finira lui aussi par disparaître. Les intérêts immédiats sont privilégiés et peut importe si les animaux et la nature doivent être massacrés. D’où viendra la lueur d’espoir ?
Muscate-Valeska de Lisabé
4 octobre 2020 @ 10:15
D’esprits comme le vôtre,Pallas.
Pallas
14 octobre 2020 @ 19:57
Chère Muscate…❤️😘