Il fut la propriété du comte Henry Greffulhe qui en avait hérité de son père le comte Charles. Le comte Henri épousa en 1878 la comtesse Elisabeth de Ricquet de Caraman Chimay (1860-1952).
Une union malheureuse dont naquit une fille unique Hélène en 1882.
La comtesse Greffulhe fut l’une des figures de son époque, recevant artistes et soutenant de nobles causes, toujours louée pour son élégance et son raffinement. Elle inspira d’ailleurs Proust pour son personnage de la duchesse de Guermantes.
Le comte Greffulhe organisait d’importantes chasses en son domaine de Bois-Boudran qui fait aujourd’hui partie d’un golf.
Paty
10 janvier 2023 @ 03:14
Ce n’est plus un golf depuis plus de 15 ans. Propriété de Mme Wang depuis 2013, 2014, il est aujourd’hui laissé à l’abandon ( manque de moyens). Des projets sont envisagés mais n’aboutissent jamais. Seule la bibliothèque demeure. Le reste du château est délabré.
Bambou
10 janvier 2023 @ 06:37
Très belle bâtisse. Dommage qu’il n’y ait pas de photo actuelle de ce joli château.
Cosmo
10 janvier 2023 @ 07:32
Union malheureuse en effet ! Non seulement la comtesse Greffulhe était honteusement trompée mais en plus, elle était insultée par son goujat de mari. Une des plus belles femmes de Paris, et des plus distinguées, était traitée par lui de sal..pe.
Jean Pierre
10 janvier 2023 @ 09:00
Durant le premier confinement j’ai lu la biographie de la comtesse Greffulhe écrite par Laure Hillerin.
Je recommande vivement la lecture de ce livre car l’auteure a eu accès, en particulier, aux fonds Greffulhe et n’est donc pas une simple compilation bibliographique comme c’est souvent le cas dans ce genre d’ouvrage.
Vie éblouissante et exceptionnelle, certes parfois triste, d’une aristocrate aujourd’hui oubliée au profit de son double imaginaire inventée par Proust.
Passiflore
10 janvier 2023 @ 09:04
Pringué écrit dans « Trente ans de dîners en ville » : « Les milliers d’hectares de forêts, de bois, et de terres qui entouraient le château de Boisbaudran, réunissaient pour les tirés, les meilleurs fusils autour des souverains et des potentats d’Europe qui étaient les hôtes du ménage Greffulhe, qui faisait venir par train spécial l’Opéra et ses ballets, la Comédie française, les grands artistes des autres théâtres, pour les réceptions qu’il offrait à ses invités de marque dont les plus assidus étaient le roi Edouard VII de Grande-Bretagne, le roi Don Carlos de Portugal et le roi Alphonse XIII d’Espagne. Les serres d’orchidées, d’oeillets géants, les qualités du chef, la somptuosité des fêtes qui s’y donnaient rendaient les séjours à Boisbaudran une sorte de paradis terrestre.
Passiflore
10 janvier 2023 @ 09:14
Pringué écrit aussi : « Une des personnalités les plus captivantes de mon époque fut sans contredit la comtesse Greffulhe, née princesse de Caraman-Chimay. Elle descendait, par son père, de Mme Tallien, son arrière-grand-père ayant épousé Theresia Cabarrus (…) Coiffée de ses chapeaux, aigrettes, tulles et plumes, elle traversa toute l’Europe de sa démarche de déesse, balançant sa taille souple, élancée, ses yeux de gazelle illuminant sa ravissante tête de Diane posée sur un col-de-cycle, enroulée de mousselines, et qu’emprisonnait un quadruple rang de perles d’un orient éblouissant. Hôtesse de toutes les cours impériales et royales, elle partait à la recherche d’artistes, de savants, de musique, de peintures, de découvertes archéologiques qu’elle ramenait à Paris. »
Ludovina
10 janvier 2023 @ 09:07
Hélène Greffulhe (1882-1958) et son époux Armand Antoine XII (1879-1962), duc de Gramont, prince de Bidache étaient les arrière-grands-parents de de l’actuel duc de Gramont, Antoine XV, né le 22/03/2008 : lors de sa naissance, sa mère Catherine Forget avait 52 ans et son père Antoine XIV (1951-2014) presque 57 ans.
Marie-Caroline de Bretagne
10 janvier 2023 @ 09:12
C’est l’occasion de rappeler l’excellente biographie d’Elisabeth Greffulhe par Laure Hellerin, « La comtesse Greffulhe – L’Ombre des Guermantes » parue aux éditions Flammarion en 2014.
Antoine1
10 janvier 2023 @ 11:21
Même pour les Greffulhe l’entretien d’un tel domaine était un gouffre. Dès 1920 la comtesse avait tiré la sonnette d’alarme. « Chaque année, on engloutit près de deux millions de capital. On va arriver à la gêne et à l’hypothèque si cela continue ». La vente aux halles d’une partie des produits de la chasse rapportait 140 000 F. On était loin du compte… Mais Henry Greffulhe ne voulait plus bouger de Bois-Boudran tout en continuant à entretenir à grands frais Mme de La Béraudière, sa maîtresse, à Paris. Mari calamiteux, le comte G. s’était en outre attiré le ressentiment de la population locale en rachetant toutes les fermes et propriétés à des lieux à la ronde afin d’agrandir son domaine de chasse et le porter à plus de 4000 hectares. Bois-Boudran devint ensuite propriété de leur fille Elaine, mariée au duc de Gramont. Mais l’érosion du franc et des fortunes ne leur permit pas d’y mener aussi grand train et la propriété morcelée dut être vendue.
Pierre-Yves
10 janvier 2023 @ 13:11
Les premières années de son mariage, Elisabeth s’est copieusement enquiquinée dans ce chateau briard, entre une belle-mère rigide comme pas permis sur les bonnes moeurs (faire de la musique était inconvenant) et un mari négligent qui ne s’intéressait qu’à la chasse.
Puis, après avoir rongé son frein et mis au monde sa fille unique, elle a décidé qu’elle ne mettrait plus qu’exceptionnellement les pieds à Boisboudran et qu’elle s’investirait dans la vie culturelle et mondaine du Paris de la Belle Epoque. La patronage de son cousin Robert de Montesquiou, sa beauté, son chic, sa curiosité et son ouverture d’esprit firent qu’elle en devint rapidement une des reines incontestées.
Bambou
11 janvier 2023 @ 07:34
Cette jeune femme a eu raison d’envoyer valser la belledoche et son fiston insupportable. Quid de leur fille ?
Antoine1
11 janvier 2023 @ 18:20
La comtesse Greffulhe ne s’est jamais séparée de son mari malgré les avanies qu’il lui faisait subir. Elle s’est résignée à contre-coeur à le partager. A sa mort, en 1932, elle l’a sincèrement pleuré bien que ce triste sire ait tenté par un testament loufoque de faire passer une grande part de sa succession (du moins ce qu’il restait) dans le giron de sa maîtresse. Les tribunaux saisis ont donné raison à la comtesse et à sa fille qui avaient contesté ce document.
Charlotte (de Brie)
10 janvier 2023 @ 13:17
La commune de Fontenailles fait partie de la Brie Nangissienne et du canton de Mormant.
Du temps du comte Greffulhe, qui était conseiller général du canton et surtout de la comtesse, les têtes couronnées d’Europe cotoyaient les présidents de la République pour des chasses au faisan. Enfin, des chasses au lâcher de faisans…
Aujourd’hui le golf de Fontenailles, 27 trous, organisé en 3×9, est magnifique mais a connu des déboires au début des années 2000, le gérant était parti avec la caisse et avant de trouver un repreneur, le domaine était resté en friche. Cela dit malgré son attrait, ce golf n’a pas le succès qu’il devrait avoir : trop de concurrents quand on se rapproche de la Francilienne et pas assez de joueurs autour de Provins et Nangis.
Pour l’anecdote ou la petite histoire, le domaine du Bois Boudran comportait de nombreuses fermes, étangs, bois etc l’une des fermes au lieu dit « Maison Rouge » existait depuis le XVIIè , c’était une grosse ferme, elle fut détruite en 1892 sur ordre du comte Greffulhe. Motif ? lors d’une chasse avec le roi des Belges, elle l’avait gêné pour « tirer sur une compagnie de perdreaux »….
Source : Mairie de Fontenaiilles.
Si vous voulez en savoir davantage sur celle qui fut l’une des égéries, voire l’égérie de Proust, vous pouvez lire l’excellent livre (enfin à mon avis) de Anne de Cossé-Brissac : » la comtesse Greffulhe » édité chez Perrin en 1991
marie francois
11 janvier 2023 @ 08:18
Le livre d’Anne de Cosse Brissac est beaucoup plus interessant que celui de Laure Hellerin qui brode sur le theme de la duchesse de Guermentes.
Val
12 janvier 2023 @ 11:18
Oui chère Charlotte et la Ferme se situait entre le hameau de Glatigny près deFontenailles et le carrefour qui.menait à la Chapelle Rablais juste à côté du château du Baron Hoettinger et quand j’étais petite je voyais la voiture du comte un très vieux modèle passer qui allait à la chasse . .
D’ailleurs ils avaient abattu une aile du château et avec les briques avaient reconstruit tout un quartier de petites maisons à Nangis autour du boulevard circulaire.
Marinella
10 janvier 2023 @ 13:55
La comtesse Greffulhe , en plus d’ être belle , était une femme remarquable par sa générosité et son intelligence
J’ ai appris en lisant sa biographie assez récente par Laure Hillerin qu’ elle avait financé , outre de nombreux artistes qu’ elle aidait par ses commandes et invitations , Marie Curie qui sans elle n’ aurait probablement pas pu poursuivre ses recherches sur le radium .
Je vous recommande ce livre très agréable à lire .
Passiflore
11 janvier 2023 @ 00:24
Marinella, je ne sais si la biographe de la comtesse Greffulhe a cité ses autres mécénats mais, à tout hasard…
André de Fouquières dans « Cinquante ans de panache » écrit : « Son nom figure en tête du comité de souscription formé pour monter, en 1893, le « Pelleas et Mélisande » de Maeterlinck (…) Amie d’Edouard Branly, la comtesse Greffulhe encouragea les travaux du savant et lui fit obtenir le prix Osiris. Elle patronna les Ballets Russes et elle resta la présidente des « Grandes Auditions Musicales ».
Par ailleurs, l’abbé Mugnier écrit dans son « Journal » (au Mercure de France), le 26 mars 1900 : « Hier soir, à 10 h, j’ai été à l’ambassade voir M. Siegfried Wagner qu’on fêtait à Paris. Revu là les Montebello, la comtesse Greffulhe à qui j’ai dit que la femme était un rêve parce qu’elle est née du sommeil de l’homme ».
Enfin, dans un de ses Carnets (éditions du Cerf), le Cardinal Baudrillart, recteur de l’Institut Catholique, note le 5 mars 1917 : « Je suis reçu pendant une heure et quart par la comtesse Greffulhe qui veut à tout prix que je me mêle de son hommage au cardinal Mercier et de son oeuvre « La Veillée des tombes ». Elle paraît fort intelligente et a, vue en pleine lumière, un charme et une physionomie qui expliquent son action. »
Hervé J. VOLTO
10 janvier 2023 @ 14:19
Le château de Bois-Boudran est un château français situé dans la commune de Fontenailles en Seine-et-Marne.
Le château fait partie aujourd’hui du golf de Fontenailles. Des chasses sont encore organisées dans une partie importante de l’ancien domaine (plaines, bois et marais)
https://michel-jouannet.com/index.php/hotel/bois-boudran
Hervé J. VOLTO
10 janvier 2023 @ 14:22
Le château de Bois-Boudran en image
https://michel-jouannet.com/index.php/hotel/bois-boudran#gallery-1
Hervé J. VOLTO
10 janvier 2023 @ 14:25
Le château de Bois-Boudran en image
Extérieur
https://michel-jouannet.com/index.php/hotel/bois-boudran#gallery-1
La bibliothèque
https://michel-jouannet.com/index.php/hotel/bois-boudran#gallery-2
Le grand salon
https://michel-jouannet.com/index.php/hotel/bois-boudran#gallery-3
Pour ceux qui pratiquent ce sport intelligent, au golf club de Fontenailles/Bois-Boudran, c’est moins cher que çà en aurait l’air !
Caroline
10 janvier 2023 @ 14:37
Quelle est la descendance de leur fille unique Hélène ?
Passiflore
10 janvier 2023 @ 16:47
Elaine Greffulhe (1882-1958), mariée le 12 novembre 1904 avec Armand, duc de Gramont (1879-1962) a eu 5 enfants :
– Antoine, marié, avec Odile Sublet d’Heudicourt de Lenoncourt dont descendance
– Henri, marié avec Élisabeth Meunier du Houssoy, dont descendance
– Jean, marié, avec Ghislaine Meunier du Houssoy dont descendance
– Charles sans descendance, semble-t-il
– Corisande mariée avec Jean-Louis de Maigret, dont descendance
Charlotte (de Brie)
10 janvier 2023 @ 20:51
Corisande a épousé le comte Jean-Louis de Maigret et ils ont eu un fils Armand-Ghislain de Maigret marié à Thérèse de Clermont-Tonnerre dont trois enfants : Alexis, Marguerite et Félicité.
Ils habitent Nangis non loin du château de Bois Baudran
Francois
10 janvier 2023 @ 17:03
Sur ina et je crois youtube on peut voir dans la vie
au temps de Marcel Proust deux ou trois salons
encore intacts . C’etait dans les années 70 .
La propriété appartenait encore aux Gramont certainement .
Salons cossus de bon ton le thème de la chasse une ambiance confortable de bon aloi .
Le chateau avait été détruit en partie .
C’est à dire une partie ajoutée par Le comte et la fameuse comtesse .
Grandes pièces de réception et pas mal de chambres .
Pour donner un éclat digne du train de vie des Grefhulle à ce moment là .
Les Gramont firent démolir ces ajouts immenses et couteux .
Je crois même qu’il y avait un théâtre à moins que ce ne fût à Paris .
La vie en ces lieux etait la chasse la chasse et encore !!!!
Beaucoup d’hôtes illustres vinrent ici .
C’etait le belle époque !!
La comtesse Grefhulle n’aima jamais trop ce chateau mais finit par s’y habituer.
Leaulietha
10 janvier 2023 @ 18:18
La Comtesse était l’arrière-petite-fille de Madame Tallien
Muscate-Valeska de Lisabé
10 janvier 2023 @ 23:18
Une très belle demeure dont j’aurais pû, dans une autre vie, faire mes délices et mon quatre heures .
Mais je n’en n’aurais fait ni une réserve de chasse, ni un golf…
Plutôt un parc animalier.
Pelikan du Danube
11 janvier 2023 @ 17:40
Le parc du château de Clères en Normandie créé par Jean Delacour ou celui du château de Branféré dans sa première version créée par Paul et Elena Jourde auraient pu vous plaire et à moi aussi !
Muscate-Valeska de Lisabé
12 janvier 2023 @ 19:41
Merci cher Pelikan !😘
particule
11 janvier 2023 @ 13:48
Je suis béate d’admiration devant la connaissance des arbres généalogiques de nos « pairs » en commentaire ! Philae à coté …. que dire ?
Pelikan du Danube
11 janvier 2023 @ 17:35
Magnifique suite de commentaires !
Mais d’où venait la fortune des Greffuhle ?
Francois
11 janvier 2023 @ 21:59
Ils étaient banquiers .
Passiflore
12 janvier 2023 @ 16:07
Henry Greffulhe (1848-1932), mari de la célèbre comtesse, avait pour père Charles (1814-1888), ancien Pair de France, banquier, pour grand-père Jean (1774-1820), né à Amsterdam, banquier, pour arrière-grand-père Louis (1741-1810), né à Genève, banquier. Celui-ci avait fait fortune à Amsterdam et, après la Révolution, était devenu le banquier des Orléans et de plusieurs aristocrates émigrés à Londres.
FAIDHERBE
1 mai 2024 @ 16:52
j’étais le directeur général de l’hôtel entre 1991 & 1993 . En ce temps là tout était nickel .