Cinq châteaux se sont succédé en 2000 ans depuis l’antique castrum gallo-romain jusqu’au grand château construit par le duc d’Aumale. Aux XVI et XVII siècles, le château est la propriété de la famille de Montmorency qui fait élever le Petit Château actuel au milieu du XVIème siècle. Le connétable Anne de Montmorency le fait décorer par les meilleurs artistes de son temps. Ci-dessus la cour d’honneur et la statue du connétable Anne de Montmorency.

La mère du Grand Condé, Charlotte de Montmorency, hérite des lieux à l’extinction du dernier descendant du connétable. Le Grand Condé (1621-1686) se consacre à l’embellissement du château avec la fougue et la maîtrise qu’il apporte aux opérations militaires. Après 20 ans de travaux, il en sort une oeuvre splendide, dont une bonne partie subsiste encore aujourd’hui. Son arrière petit-fils, Louis-Henri de Bourbon, donne à Chantilly un très vif éclat. Il fait construire les Grandes écuries, chef d’oeuvre du XVIIIe siècle. Mais pendant la révolution, les étages du Grand Château sont rasés jusqu’à hauteur du rez-de-chaussée. Le Petit Château, ici sur la photo, échappe à la destruction.

A la mort du dernier des Condé, le duc de Bourbon, le château revient à son filleul le duc d’Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe. C’est lui qui fait édifier de 1875 à 1881, le Grand Château actuel, dans un style Renaissance.

     

Chef d’oeuvre de Jean Aubert, les Grandes Ecuries sont le plus noble monument de Chantilly hérité du XVIIIe siècle. Leur plus belle façade s’ouvre sur la pelouse. Du temps des princes de Condé, cet ensemble de bâtiments réunissait 240 chevaux, 500 chiens et un personnel de près de 100 palefreniers, cochers, piqueurs,… C’est devant les Grandes Ecuries que se dresse la statue équestre d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale.

Le Hameau aménagé dans le parc en 1775, a précédé celui de Trianon, plus célèbre. Sous l’influence de Jean-Jacques Rousseau, il était alors de bon ton pour les princes de rechercher le dépaysement dans des villages en miniature. On y trouve un moulin et quelques maisons à colombages. Toutes les fêtes données à Chantilly comportaient un souper dans ce joli coin de parc.

Le duc d’Aumale est le dernier prince à avoir habité Chantilly. Il meurt en 1897, léguant à l’Institut son domaine avec les magnifiques collections qui forment le musée Condé. L’escalier d’honneur donne accès aux appartements des Princes, dans le Petit Château et aux somptueuses collections rassemblées par le duc d’Aumale dans le Grand Château.

Le Grand Condé avait commandé sa propre galerie des batailles dont il ne devait pas voir l’achèvement. Elle comporte de nombreuses toiles faisant l’apologie des batailles de Louis XIV.

Le salon des singes est décoré d’un ensemble de « singeries » du début du XVIIIe siècle, chef d’oeuvre d’un peintre ornemaniste inconnu. Les scènes, pleines de finesse et d’humour, représentent les singes en train de jouer de différents instruments de musique.

 

Les salons XVIIIe. Les appartements du Grand Condé et de ses descendants ont été embellis au XVIIIe siècle de boiseries Régence et de rocaille.

Le Cabinet des Livres est un émerveillement tant par sa décoration que par la rareté des ouvrages qu’il contient. Parmi eux, les Très Riches Heures du duc de Berry enluminées par les frères de Limbourg, datent de XVe siècle.

Galerie de peinture et Rotonde du Grand Château. Moins soucieux de composer un musée éducatif que de réunir une belle collection, le duc d’Aumale groupait les oeuvres au hasard de ses acquisitions ou rassemblait dans une salle celles qu’il préférait. Les conservateurs ont respecté cette présentation. Suivant les termes du leg à l’Institut, celui-ci a l’obligation « de n’apporter aucun changement dans l’architecture extérieure et intérieure du château », et l’interdiction de prêter le sobjets conservés.

Les Trois Grâces de Raphaël et la Naissance de Vénus de Boticelli. (Un tout grand merci à Francky pour ses photos et ses recherches)