Le château de Pontchartrain dans les Yvelines vendu à un promoteur va bientôt abriter des logements.
Construit aux XVIIe et XVIIIe siècles, il était la maison des Phélypeaux comtes de Ponchartrain et de Maurepas, deux terres mitoyennes situées à 16 km à l’ouest de Versailles.
Les premières traces d’un manoir sur le secteur datent du XIVème siècle. En 1595, une description plus précise mentionne des bâtiments composés d’un grand corps de logis entouré de fossés à pont-levis, d’une grange, d’un colombier et d’un corps de logis pour le fermier. Au fil des années et des siècles, le château se transforme : par exemple, l’ancien logis du fermier et le corps principal sont reliés par une galerie des armes.
En 1609, Paul Phélypeaux (1569-1621) acquiert la seigneurie de Pontchartrain d’Antoine de Frontenac, gouverneur du château de Saint-Germain-en-Laye. Fils cadet du Blésois Louis Phélypeaux de la Vrillière, il fondait ainsi sa propre lignée, celle des Pontchartrain.
L’année suivante, en 1610, aboutissement d’une carrière éclair permise par le limogeage du personnel politique compromis avec la Ligue, il devint secrétaire d’Etat de la religion prétendue réformée des rois Henri IV puis Louis XIII et ainsi le premier des ministres de sa famille.
Cette fonction était évidemment stratégique dans le contexte de l’édit de Nantes (1598). Son frère ainé, Raymond Phélypeaux de la Vrillière (1560-1629), lui succéda comme secrétaire d’Etat de la R.P.R. en 1621 en raison de la minorité de son fils, Louis Ier Phélypeaux de Pontchartrain (1613-1685).
En 1689 Louis II Phélypeaux, Comte de Pontchartrain, avait succédé à Claude Le Peletier de Souzy dans les fonctions de Contrôleur général des finances, et, à ce titre, il a en charge les ponts et chaussées du Royaume. Dès ce moment il fait appel à frère Romain pour tous les travaux publics entrepris dans son fief de Pontchartrain : c’est le début d’une véritable amitié qui va lier le moine architecte au ministre : frère Romain s’occupe de tout, construction, irrigation, routes, arpentage.
A partir de 1689, les comptes détaillés du Domaine de Pontchartrain montrent les travaux menés par lui : démolitions, achat de briques, d’ardoises, de pierres ; au château les maçons, menuisiers, vitriers, se succèdent ; on trouve aussi la mention de peinture aux nouveaux appartements, à la galerie, frottage aux nouvelles chambre ; les écuries subissent également de grandes transformations.
Les façades du château de Pontchartrain font apparaître des panneaux de briques sertis dans un appareil de pierres blanches, caractéristique du style architectural Louis XIII.
André Le Nôtre, jardinier de Louis XIV, conçut ainsi pour le Chancelier du roi une extraordinaire perspective de 13 kilomètres de long, dépassant en longueur celle de Versailles…
Le roi Louis XIV offrit d’ailleurs à son ministre de nombreux arbres de sa pépinière de Marly, tandis que les jardiniers du domaine bénéficiaient des conseils de ceux de Versailles pour notamment « bien gouverner les orangers ».
Le domaine lui-même totalisait 7974 hectares , englobant notamment les forêts de Sainte-Apolline, de Villiers, de Beynes et de Maurepas ainsi que 11 grandes fermes seigneuriales, à comparer aux 8600 hectares du Grand Parc mitoyen du château de Versailles en 1685.
Ainsi, en 1695, La Bruyère pouvait s’émerveiller de l’œuvre accomplie par le chancelier : « Les beaux plants et les belles eaux que celles d’une maison que j’ai vue dans un vallon en deçà de la tour de Montfort ; la belle, la noble simplicité qui règne jusqu’à présent dans ses bâtiments ! Voudrait-on ne point s’ennuyer ! Il faut l’avouer nettement et sans détour : je suis fou de Pontchartrain. […] C’est une maladie, c’est une fureur » .
Le château accueillit par la suite les nombreux ministres que les Phélypeaux de Pontchartrain donnèrent à la France, notamment un chancelier de Louis XIV, plusieurs ministres de la Marine de Louis XV et un Premier Ministre de Louis XVI qui eut une responsabilité décisive dans la politique du royaume, notamment en recommandant le rappel des Parlements.
Pontchartrain s’exporta alors dans le Nouveau Monde : le plus grand lac de Louisiane porte, depuis le XVIIe siècle, ce nom illustre.
Transmis de 1609 à 1801 par succession dans la famille Phélypeaux, le domaine de Pontchartrain, mitoyen de celui de Versailles, est ainsi l’un des plus étroitement liés à l’histoire de France.
Le château est placé sous séquestre à la Révolution. Différents propriétaires se succèdent alors dont Claude Carvillon Destillières, en 1801,qui fit transformer les jardins à la française en parc à l’anglaise par Louis-Martin Berthault . Mais son hôtesse la plus célèbre fut, au XIXe siècle, la courtisane Thérèse Lachmann (1819-1884) – mieux connue sous le nom de la Païva –, à qui son époux, le comte von Donnersmarck, offrit le domaine.
Entre 1857 et 1877, elle le fit entièrement redécorer et réaménagea le parc, où elle aimait galoper vêtue en homme, au grand dam des paysans des environs !
En 1888, le comte vendit le domaine avec sa forêt de 1 200 hectares à l’industriel du guano et collectionneur Auguste Dreyfus (1827-1897), époux de la marquise de Villahermosa (1847-1924).
Celui-ci fit transformer et agrandir le château par l’architecte Émile Boeswillwald (1815-1896) et retracer un jardin à la française par Achille Duchêne (1866-1947).
En 1932, Don Luis Gonzalez de Andia y Dreyfus, Marquis de Villahermosa et son frère Don Eduardo Gonzalez de Andia y Dreyfus, Comte de Premio Real et leur sœur madame la comtesse de Lirot vendirent le domaine à la famille Lagasse, qui en 1940 fit percer le pavillon central d’un passage voûté débouchant sur un large escalier-perron reliant la cour d’honneur aux jardins.
La famille Lagasse, éleveur de bovins, chercha à vendre le domaine dès les années 1970-1980. Faute d’entretien, le domaine se dégrada considérablement. Il fut ainsi envisagé, dans les années 1980, de transformer le château en collège, en finançant les transformations nécessaires par la construction d’une partie de son parc classé. Un dossier d’expropriation fut mis sur pied mais n’aboutit jamais.
Le château de Pontchartrain (quintessence du patrimoine français) est classé Monument Historique depuis le 14 décembre 1979. De nombreux éléments remarquables sont classés et protégés comme sa grille d’entrée, ses façades et toitures, sa grande galerie, son salon à plan tréflé avec son décor dans l’aile basse gauche et son pavillon, son ancien parc et seront restaurés dans les règles de l’Art.
Le château fut édifié selon le plan français traditionnel « en U », comportant un corps de logis central « en fond de cour » encadré de deux ailes en retour, entouré de douves. Le corps de logis comporte une galerie, probablement construite entre 1598 et 1609, mettant en communication les deux ailes, disposition inhabituelle – où le corps central ne sert que de liaison. Les ailes se composent de trois pavillons réunis par des corps allongés. droite.
Il était, jusqu’à aujourd’hui, encore associé à un domaine de 500 hectares de terres et de bois. En 1992, l’Inspecteur général des monuments historiques Christian Prévost-Marcilhacy considérait que, « malgré les mutilations et leur état actuel d’abandon, le château et le parc de Pontchartrain constituent encore le plus bel ensemble en mains privées de l’Ouest parisien ».
La société Azurel, spécialisée dans la rénovation immobilière, a racheté le château et va le transformer en logements haut de gamme. La commune rachètera 60 hectares du parc clos de murs, qui sera par conséquent pour la première fois dissocié du monument.
La perspective créée en 1940 au travers du pavillon central sera semble-t-il rebouchée par le promoteur à la demande de la DRAC.
Le lotissement du château de Pontchartrain a été précédé par la dispersion de son entier contenu. Le fonds de maison fut dispersé par AuctionArt à Drouot le 18 novembre 2019, les œuvres les plus importantes chezSotheby’s à Paris le 19 novembre 2019. Certaines d’entre elles n’avaient probablement jamais quitté les murs de l’édifice.
Parmi les 20 lots Vendus par Sotheby’s deux grandes (144,5 x 205,5 cm) et superbes vues topographiques de Pierre-Denis Martin dit Le jeune ou « des Gobelins » (vers 1663 – 1742), surnom le distinguant de Jean-Baptiste Martin (1659-1735), dit « des batailles ». L’une montrait une Vue du château et du parc de Pontchartrain vers l’ouest , l’autre, la même perspective axiale vers l’Est .
Elles furent adjugées en un seul lot pour 212 500 euros (frais compris) sur une estimation de 100 000 à 150 000 euros. Témoignages d’une des compositions les plus abouties du jardinier de Louis XIV, ces toiles fourmillent de scènes de la vie quotidienne dans un grand domaine au début du XVIIIe siècle . Elles n’en reçurent pas moins une autorisation d’exportation du ministère de la Culture, alors que tous les critères d’un classement comme trésor national étaient réunis. D’autres œuvres étaient également intéressantes, au premier rang desquelles des témoignages de l’art statuaire.
On vendit également en bloc le reliquat des archives du domaine complément du fonds conservé aux archives nationales et aux archives départementales des Yvelines. Dans le même temps, un « vide grenier » – braderie était organisé sur place.
Le lotissement envisagé par la société « Azurel investissements immobiliers », acquéreur du domaine, a été autorisé par la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France. Depuis, le château et le projet de division ont été cédés au promoteur « Histoire et Patrimoine », une « marque du groupe ALTAREA COGEDIM spécialiste de la rénovation et de la réhabilitation urbaine (Malraux, Monument Historique, Déficit Foncier).
La livraison des appartements de luxe (presque tous vendus) est prévue pour 2023. (Merci à Guizmo)
🇨🇦 Mer Limpide 🌊
30 mars 2021 @ 01:44
C’est sur que je préférerais habiter dans un des logements de ce magnifique château.
Plus, que dans un appartement dans une grande ville exp Paris !
cerodo
30 mars 2021 @ 22:09
c’est mieux que d’habiter une HLM mais je ne peux guère m’offrir un autre logement, surtout pas dans ce château.
Francoise
30 mars 2021 @ 05:51
Bonne initiative mais pourvu que les terres ne soient pas transformées en casier à lapin
Robespierre
30 mars 2021 @ 06:42
Magnifique château et magnifique article.
Muscate-Valeska de Lisabé
30 mars 2021 @ 13:43
Il est splendide et je trouve excellente l’idée d’être châtelain en appartement de luxe tout confort.
Phil de Sarthe
30 mars 2021 @ 07:22
Merci Guizmo, mais c’est bien triste tout celà…
Lunaforever
5 avril 2021 @ 23:19
Comme vous. Je trouve que c’est triste.
Charlotte (de Brie)
30 mars 2021 @ 07:26
Merci infiniment Guizmo pour l’histoire de ce château francilien.
Il y a actuellement des choses plus graves, bien évidemment, mais j’éprouve de la tristesse en regardant les photos, en écoutant l’histoire de ce monument à penser que son histoire en tant que mémoire du passé s’arrête là.
Alors les éléments classés témoigneront encore de ce qu’il fut, et puisqu’il s’agit d’appartements haut de gamme, on peut imaginer que l’esprit des lieux sera préservé.
La commune achetant 60 ha a certainement une idée de leur destination, il serait intéressant de la connaître, j’espère que ce sera sinon en accord avec le passé du moins respectueux de ce qu’il a été…
Marnie
30 mars 2021 @ 07:45
Lamentable… l’intérieur de ce château va être massacré, tout ça sous les bons auspices de la DRAC, preuve supplémentaire, s’il en était encore besoin, que l’Etat est un bien mauvais protecteur du patrimoine.
La catastrophe avait déjà commencé avec la dispersion du contenu…
Jean Pierre
30 mars 2021 @ 17:36
Je trouve plutôt l’idée intéressante. La conservation passe parfois par la transformation et si celle-ci ne dénature pas le bâtiment c’est une bonne opération.
On va pas le remettre dans le jus du chancelier juste pour faire vintage.
Marnie
31 mars 2021 @ 13:31
Cher Jean-Pierre, comment voulez-vous ne pas dénaturer un château en le divisant en appartements ??? toute la distribution va disparaître et peut-être des décors sous le sacro-saint placoplâtre qui nivelle bien tout. Un édifice ce n’est pas juste une apparence extérieure, c’est une histoire, une distribution un décor intérieur qui font la substantifique moëlle d’un édifice, ça touche à l’art dans certains cas, à l’histoire sociale, à l’art de vivre. J’ai horreur du façadisme qui donne bonne conscience. Je pense pareil pour la poste du Louvre dont tous les ingénieux mécanisme de fonctionnement créés spécialement au XIXe siècle ont été détruits, ou la Samaritaine (partie sur Seine transformée en hôtel) alors qu’elle était un des temples pensés pour le commerce, ou tout bête immeuble haussmanien qu’on transforme en immeuble de bureau. Massacrer l’intérieur c’est tout aussi dommageable que massacrer l’extérieur.
Philibert
4 avril 2021 @ 20:56
Tout ça est juste, mais je pense que, parfois, il faut savoir choisir : détruire le tout ou ne détruire que l’intérieur.
Quand le choix à prendre se limite à ça, il me paraît évident, quand c’est possible, qu’il faut sauvegarder au moins l’extérieur.
Jean Pierre
30 mars 2021 @ 08:38
Guizmo m’a replongé dans Saint-Simon qui était très proche de la famille du chancelier et dont les bisbilles sont largement évoquées.
Ciboulette
30 mars 2021 @ 09:27
Qui en était le propriétaire ? Je n’aime pas beaucoup l’idée d’un promoteur et d’appartements de luxe . Pour quel genre d’occupants ?
Jackie
30 mars 2021 @ 13:08
Un F2, le seul qui reste : près de 500 000 euros.
Jackie
30 mars 2021 @ 13:11
https://vianova-groupe.fr/programmes-neufs/logements-neufs-ile-de-france/yvelines/jouars-pontchartrain-78760/chateau-de-pontchartrain
Bathilda
30 mars 2021 @ 10:30
On pourrait croire à un poisson d’avril, un peu en avance?
Leonor
30 mars 2021 @ 10:33
Un habitat collectif de luxe, c’est toujours un habitat collectif. Charges non comprises …
Non merci.
Jean Pierre
30 mars 2021 @ 17:34
Quelle est snob ;-)
cerodo
30 mars 2021 @ 22:13
donc mon logement HLM (aménagé avec goût me dit-on) me convient bien …
Karabakh
30 mars 2021 @ 10:54
Le perçage du pavillon central ne fut pas une réussite mais je crois que le coup de grâce viendra de ce projet de logements, soient-ils « haut de gamme ». Pauvre château qui fut très beau…
Louise.k
30 mars 2021 @ 11:34
Merci Guizmo, quel dommage de transformer en appartements, même de luxe, un si bel endroit chargé d’histoire…la vie suis son cours, parfois tortueux.
Loffy
30 mars 2021 @ 13:08
Merci Guizmo pour cet intéressant article sur le château de Pontchartrain. Malheureusement, une fois de plus, la DRAC manque à ses devoirs de protection du patrimoine. Le promoteur va certainement massacrer l’intérieur du château pour en faire des logements de luxe. Triste.
Martine
30 mars 2021 @ 13:11
Il y a longtemps que ce projet est organisé
Gérard
30 mars 2021 @ 14:16
Apparemment il n’y a que des appartements de type deux ou trois qui semblent presque tous vendus et d’après les photos rien ne rappelle à l’intérieur que nous sommes dans un château historique.
Trianon
30 mars 2021 @ 22:06
Oui, j’imagine les pièces qui seront saccagées dans le but de faire une cuisine intégrée ,les boiseries qui vont sauter , ..on pourra encore s’estimer heureux si les fenêtres sont refaites à l’identique en bois au lieu du pvc,,si on évite les volets roulants , l’ascenseur qui ruine la cage d’escalier et tout à l’avenant ..
Marnie
31 mars 2021 @ 13:35
Chère Trianon, je vous applaudis des 2 mains ! oui bien sûr que tous ces aménagements ne peuvent que massacrer l’existant, boiseries, moulures, espaces, distribution.
Plus généralement, les ravages du PVC et des volets roulants du même matériaux sont terribles en France, sur tout type d’habitat ancien, du plus modeste au plus prestigieux.
Trianon
1 avril 2021 @ 12:17
Ah ,Marine, je préfère sacrifier le confort d’une belle cuisine moderne, et garder mon dallage ancien,mes boiseries , et me casser les pieds à fermer les volets chaque soir plutôt que d’avoir ces saletés de trucs électriques .
Trianon
1 avril 2021 @ 12:17
Marnie,pardon..
Marnie
6 avril 2021 @ 14:17
Comme je vous comprends ! de mon côté j’aime bien ouvrir et fermer les volets, ça permet de prendre la température, de humer l’air du temps ;)
Trachier
30 mars 2021 @ 14:37
Comme l’on pouvait le craindre la « rénovation » n’est évidemment pas faite dans le respect de l’histoire, mis à part effectivement la perspective du pavillon central datant des années 40 qui a déjà été rebouché ; comme l’on peut le voir sur les vues 3d du lien que j’ai mis en bas la décoration des appartement est totalement contemporaine. Il aurait été possible, voire nécessaire, d’avoir un aménagement certes du goût actuel (c’est ce que les acquéreur veulent), mais qu’il rappelle au moins un minimum la grandeur passé de ce château de Louis XIV ; l’on passera évidemment sur les jardins jadis magnifiques qui ont totalement disparu !
https://www.medicis-patrimoine.com/programme-immobilier-neuf-jouars-pontchartrain-aux-portes-de-paris-78760-23334.html
Gérard
30 mars 2021 @ 18:58
Le promoteur se glorifie de l’héritage du XVIe siècle… il ne reste pas grand chose du château du XVIe siècle.
Corsica
31 mars 2021 @ 07:17
Trachier, merci pour le lien. Effectivement, il y a un monde entre l’histoire de ce château racontée par guizmo (que je remercie pour cet article) et les photos des futurs appartements qui pourraient se retrouver dans n’importe quel programme immobilier. Personnellement, je regretterais l’absence de traces du passé.
Karabakh
31 mars 2021 @ 14:21
C’est la mode du moment, de refaire du neuf dans le vieux. Nous nous retrouvons comme ici, avec des aménagements qui pourraient être ceux de n’importe quel appartement de qualité. Et alors, seul l’extérieur garde son cachet.
C’est un peu malheureux.
pimont
30 mars 2021 @ 15:01
Voila une idée bien originale que de choisir d’habiter en appartement en pleine campagne quand on a de l’argent, bonjour l’intimité et la vie privée,
» tiens, voila la voisine, elle rentre plus tard ce soir !… »
Quand au jardin privatif, bah, pour le prix, y’en a pas ! évidemment ! mais on peut toujours se grouper avec des voisins pour faire des légumes en commun, faire dans le populo en payant un prix d’or, pourquoi pas ?
Robespierre
30 mars 2021 @ 17:26
Vous m’avez fait rire, merci.
Karabakh
31 mars 2021 @ 14:25
C’est exactement cela.
A Abbeville, il existe un programme similaire, installé dans une vieille bâtisse. Les appartements sont dans le goût de ceux prévus à Pontchartrain, modernes mais classiques à mort. Et aucun jardin privatif, tout au plus un espace commun qu’il y aurait moyen (je dis bien moyen) de valoriser mais à condition que tout le monde suive. Une fois installés, les gens perdent leurs bonnes idées…
pimont
30 mars 2021 @ 17:11
Apparemment il y aurait quelques jardins privatifs au rez-de-chaussée avec vue plongeante des voisins du dessus, sympa la campagne de luxe, si vous n’avez plus de sel, ils se feront un plaisir de vous en balancer depuis leur fenêtre, pratique…
nck
30 mars 2021 @ 19:47
J’ai déjà vu un tel projet en Europe de l’est, les clients visés sont des personnes d’affaires qui ne sont là que quelques jours par mois ou en location à des touristes médicaux. Seule l’enveloppe extérieure les intéresse, les intérieurs ressemblent à des suites d’hôtels (haut de gamme, il faut bien justifier les prix). Ca va être un carnage …
Martine
30 mars 2021 @ 22:05
Piémont
Pontchartrain n est pas en pleine campagne, et le château est en ville
Karabakh
31 mars 2021 @ 14:31
Jouars-Pontchartrain (la ville concernée) n’est pas Paris ou même Versailles, très proche. Le château est situé à l’est de la commune, côté Mauldre, à l’entrée de la plaine de Montfort-l’Amaury, majoritairement rurale. Alors oui, c’est la ville mais aux portes de la campagne. 😉
Caroline
30 mars 2021 @ 23:30
Pourquoi pas habiter un grand appartement dans un château bien entretenu avec des caméras de surveillance 24 / 24 heures ?
Madeleine
31 mars 2021 @ 08:20
Le programme comprend quelques logements sociaux (5, je crois) qui ne seront pas aménagés dans le château mais dans des bâtiments annexes (écuries? communs?).
BEQUE
31 mars 2021 @ 09:07
A propos de la marquise de Villahermosa qui fut propriétaire du château, voici ce qu’écrivait Gabriel-Louis Pringué à son sujet : « La marquise de Villahermosa régnait au château de Pontchartrain. Ambassadrice secrète du Vatican au moment de la loi des congrégations, elle eut à cette époque un rôle diplomatique considérable (…) Descendante de conquistadores espagnols, gouverneurs du Pérou, elle avait le sens héréditaire du faste et s’y complaisait (…) L’harmonie de ses gestes, des mouvements de ses mains était unique (…) On avait la sensation de vivre à l’époque de Louis XIV tant tout s’accomplissait avec dignité et solennité (…) Chaque dimanche un Père Blanc venait de Paris pour célébrer la Sainte Messe dans la chapelle privée du château à midi (…) L’existence à Pontchartrain s’écoulait sur le mode de l’enchantement, au milieu de la superbe ordonnance des jardins et des avenues rectilignes parmi les eaux chantantes des cascades et des bassins. La table de la salle à manger était pendant les repas recouverte de grands paons d’or ouvragé qui contenaient des fruits magnifiques, des friandises parfumées à la rose et à la violette et le surtout se composait d’orchidées rares qui affectaient des formes de libellules. Elles parvenaient des serres du château, le jardinier les recevant directement des forêts du Brésil.
Robespierre
1 avril 2021 @ 13:41
Je suppose que le Père Blanc était invité à déjeuner après la messe. Moi, pour des repas pareils, je serais aussi venu de Paris. Même comme enfant de choeur.
BEQUE
1 avril 2021 @ 17:29
Certainement, Robespierre. J’ai abrégé le topo sur la marquise de Villahermosa mais l’ambiance était « royale », ce dont ne se douteront pas les nouveaux acquéreurs du château. J’ajoute donc quelques lignes : « Elle apparaissait en général vers midi dans le hall de Pontchartrain (…) Elle déclarait à un valet de pied qu’elle désirait se rendre dans son jardin potager (…) Quelques minutes après, stoppaient devant le perron ses grands chevaux noirs, traînant la souple victoria aux suspensions de cuir, avec sur le siège cocher et valet de pied en grande tenue (…) Le luxe dans lequel évoluait la marquise de Villahermosa était essentiellement espagnol et rappelait la vie madrilène des grands d’Espagne. Pour lui parler il était nécessaire de demander audience et de prévenir sa dame d’honneur. On était alors introduit dans un grand boudoir rempli de tableaux de Goya, de Rubens et de Velasquez, aux boiseries du XVIIIe siècle, finement sculptées.
Cosmo
31 mars 2021 @ 10:24
Au lieu de faire du post-moderne, ils auraient mieux fait de restaurer les appartements à l’ancienne, avec quelques sacrifices à la modernité pour cuisines et salle de bains. Mais cela coûte moins cher d’habiller une carcasse que de la restaurer à l’identique.
On peut dire que les murs sont sauvés mais l’esprit du château qui n’a pas eu la chance de trouver comme Dampierre un riche mécène.
Trianon
31 mars 2021 @ 11:45
Totalement de votre avis, quel gâchis !
aubert
31 mars 2021 @ 12:19
Est-ce à cause de sa taille que les nostalgiques du passé ne suggèrent pas de le mettre dans un musée comme cela se fait fréquemment sur ce site.
Gauthier
31 mars 2021 @ 13:39
Un véritable scandale patrimonial se joue à Pontchartrain, dans l’indifférence quasi générale… le château va être complètement démantelé.
Si Régine Salens le permet:
https://www.latribunedelart.com/chateau-de-pontchartrain-une-fiscalite-avantageuse-pour-le-demantelement-d-un-monument-1
Francois
1 avril 2021 @ 08:04
On conserve les murs , c’est déjà pas si mal !!
Mais n’est plus un chateau mais un immeuble .
les lieus après avoir été se transforment etc ;;;;
et puis s’oublient .
Maria
6 avril 2021 @ 23:01
Tempo fa qui su Noblesse E Royautès si è parlato della scomparsa di un signore,il nome non lo ricordo mi pare
fosse irlandese ,che negli anni aveva restaurato varie dimore storiche in Irlanda se ricordo bene ,creando un asdociazione?!.Sarebbe bello che di persone così c ‘ è né fossero tante e ovunque ma è difficile purtroppo,di associazioni ce né sono si, il Fai in Italia per esempio, ma non bastano purtroppo è così tanto ,tantissimo anzi, va perso😔! Traduco con google:Il y a quelque temps ici sur Noblesse Et Royautès on parlait de la disparition d’un gentleman, je ne me souviens plus du nom je crois
était irlandais, qui au fil des ans avait restauré plusieurs demeures historiques en Irlande si je me souviens bien, en créant une association?!. Ce serait bien s’il y avait autant de monde partout mais c’est difficile malheureusement, il y a des associations Do en Italie par exemple , mais malheureusement ce n’est pas assez, c’est tellement, vraiment beaucoup, c’est perdu😔!Ne traduis avec Google
Ella
3 novembre 2021 @ 16:08
Très intéressant et à méditer, tout cela.. Pour ceux qui chercheraient des disponibilités en RDC (au 11/2021, livraison prévue fin 2024) : https://vianova-groupe.fr/programmes-neufs/logements-neufs-ile-de-france/yvelines/jouars-pontchartrain-78760/aile-phelypeaux