Le domaine de Voisins à Louveciennes a été construit pendant le règne e Louis XIV entre 1650 et 1675. A sa création, il voit se succéder plusieurs grands noms de la Cour. Le premier est Salomon Rabouin, écuyer et conseiller du Roi.
A cette époque, le domaine n’est qu’un ensemble de terrains délimités par les installations de la machine Hydraulique, construite à la demande du Roi pour alimenter les bassins du Château de Versailles avec les eaux de la Seine.
Dès le lendemain de son achat en 1663, Rabouin cède la propriété à un secrétaire de la maison du Roi Louis 1erde Valentinois, Seigneur d’Ussé. Le domaine constituera la dot de son fils, le Chevalier Bernin d’Ussé en 1691, au moment de son mariage avec Mademoiselle de Vauban.
Il le revend en 1696 au marquis Louis Oger de Cavoye, grand maréchal et ami d’enfance de Louis XIV. Il aménage Voisins avec splendeur et agrandit le domaine.
Il se trouvait ainsi à deux pas de Versailles, de Marly et du Roi Soleil. On dit que ce dernier constituait avec lui les listes d’invités des séjours à Marly-le-Roi. Louis XIV fit d’ailleurs à plusieurs reprises le rare honneur de sa visite au château de Voisins.
Ces soins vont particulièrement à l’intérieur de la demeure : les murs des trois salons et des douze chambres du château (aujourd’hui, le château de Voisins n’en compte plus que 10) sont égayés d’étoffes étincelantes, de velours de couleurs variées ou encore de satin ; partout, des tapisseries, des miroirs et des estampes décorent les lieux.
En 1697, il obtient notamment la permission de posséder sa chapelle particulière avec sa cloche « la Cavoise », dans les dépendances du château.
Le domaine compte alors plusieurs bâtiments secondaires tels qu’une blanchisserie, une dépense, une remise pour les voitures et les carrosses, une salle à manger pour les postillons (conducteurs d’attelage), une écurie, une forge, un pigeonnier et une orangerie Racine y aurait également séjourné à la fin de sa vie.
À la mort de Cavoye, cinq mois après celle de son royal ami, la demeure fut habitée par la princesse de Conti, petite-fille de Louis XIV et de Madame de Montespan.
Elle revend le château en 1787 au banquier Laurent-Vincent Le Couteulx de la Noraye, dont l’épouse, Françoise-Charlotte, reçoit philosophes, écrivains, poètes et ingénieurs pour débattre sur les principes de la révolution.
Concordet, Choderlot de Laclos, Trudaine et Madame de Staël sont des habitués, tout comme le poète André Chénier. Sa sœur hérite et épouse le comte Hocquart de Turtot en 1818. Ils font reconstruire le château en 1820 après un incendie.
Leurs héritiers le revendent en 1857 à Charles Tavernier, marchand de soieries. Dans le parc, celui-ci fait bâtir un pavillon pour sa belle-mère. Puis le domaine passe à Guillaume Beer, banquier, qui y établit un orphelinat en 1880. Son épouse écrivain reçoit souvent Leconte de Lisle. De santé fragile, le poète y meurt en 1894.
Après la première guerre mondiale, Colette, Jean Cocteau, et la tragédienne Julia Bartet sont des habitués des lieux. Mais durant la Seconde guerre mondiale, les Allemands occupent le domaine, déportant les enfants juifs de l’orphelinat.
Puis en 1946, la banque BNP-Paribas en fit l’acquisition. Il sert aujourd’hui de centre de conférences à l’établissement bancaire. Son parc est doté de nombreux équipements sportifs et notamment d’un stade. Il a été classé Monument Historique en 1948. (merci à Guizmo)
Kayleen
11 mai 2021 @ 10:39
Très joli domaine qui me plairait bien, beau bâtiment pas trop grand
Ciboulette
11 mai 2021 @ 16:24
Merci , Guizmo , l’histoire intéressante d’un beau château .
Danielle
11 mai 2021 @ 14:47
Ce domaine est joli mais que de propriétaires a t il eus !!
Merci Guizmo.
Cosmo
11 mai 2021 @ 18:03
Beaucoup d’allure. Étrangement il semble plus de l’époque Louis XVI que Louis XIV.
Carolibri
11 mai 2021 @ 20:53
Layant beaucoup fréquenté je vous confirme que l’endroit est superbe, dans le bas du parc il y a un autre petit château, bellevue . À mi-chemin du stade et d’un style différent .
Carolibri
11 mai 2021 @ 20:54
L’ayant pardon…
Michelle
11 mai 2021 @ 23:14
A droite sur la derniere photo on apercoit des tipi (en anglais tepee) qui veut dire habitation selon les amérindiens du Dakota en Amérique du nord.
Karabakh
12 mai 2021 @ 15:59
Le père du Chevalier Bernin d’Ussé est Louis Bernin de Valentinay (~1627-1709 ; fils de Thomas), et non « de Valentinois ». Il épousa effectivement Mlle de Vauban.
Par ailleurs, les locaux de l’orphelinat étaient distincts des bâtiments du château. J’invite mes chers co-contributeurs à consulter l’article et la notice encyclopédique dont je met les liens ci-dessous, afin d’avoir de plus amples données sur ce lieu.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_de_Louveciennes
Karabakh
12 mai 2021 @ 15:59
http://www.ajpn.org/sauvetage-Sejour-de-Voisins-371.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_de_Louveciennes
HRC
16 mai 2021 @ 19:32
En zone sud, des personnes contactées souvent par des pasteurs du Chambon pour cacher des enfants juifs en groupe ont refusé la méthode avec bon sens. Ils les ont disséminés par petites fratries et de préférence dans des hameaux ou fermés isolées. Présentés comme des neveux fuyant la capitale. Plus discret et efficace.
HRC
16 mai 2021 @ 19:37
J’ajoute que les curés ont souvent accepté de les inscrire au catéchisme pour compléter le tableau. Si les grands enfants comprenaient les petits suivaient.