Le jardin d’Eden tel est le nom de cette villa située au n°137 de la Fondamenta della Croce sur l’île de la Giudecca à Venise. C’est le paysagiste Sir Frederick Eden qui en 1884 acheta un terrain sur l’île de la Giudecca pour construire une villa et aménager un jardin à l’anglaise. Les hôtes de la villa sont notamment Henry James, Marcel Proust ou Rainer Maria Rilke.
Sa veuve revendit le Jardin d’Eden qui était alors le plus grand jardin privé de Venise à la princesse Aspasie de Grèce en 1927. Aspasie Manos fut l’épouse morganatique du roi Alexandre I de Grèce (1893-1920). Le mariage fut célébré en novembre 1919 et le roi s’éteignit des suites de la morsure de son singe le 25 octobre 1920. Aspasie était alors enceinte de 4 mois. Elle donna naissance à Athènes le 25 mars 1921 à la princesse Alexandra. Aspasie Manos ne devint princesse de Grèce qu’en 1922. Elle ne se remaria pas.
Leur fille unique Alexandra épousé à Londres le 20 mars 1944 le roi Pierre de Yougoslavie. Tous les deux étaient orphelins de père. De cette union est né le prince Alexandre de Serbie en 1945.
La ville fut détruite par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. La princesse Aspasie la fit reconstruire. Elle en fit alors sa résidence principale, accueillant toujours avec beaucoup d’affection son petit-fils Alexandre. A son décès en 1972, la villa fut héritée par sa fille la reine Alexandra de Yougoslavie qui la vendit en 1979.
La villa a ensuite eu comme propriétaire le peintre autrichien Hundertwasser qui l’a pour ainsi dire laissée à l’abandon. Elle appartiendrait aujourd’hui toujours à la Fondation Hundertwasser et est habitée par des tiers. (Pour Balti)
Menthe
10 août 2018 @ 06:22
Dommage, quand on s’appelle ‘Jardin d’ Eden’ d’être ainsi laissé à l’abandon ! cette belle villa mériterait un bon coup de rafraîchissement, de même pour son jardin !
liseluc
10 août 2018 @ 06:38
Beautifull maison et jardin
DEB
10 août 2018 @ 06:45
La façade fait pitié.
Carolus
10 août 2018 @ 21:24
Beaucoup de façades font « pitié » à Venise, comme vous dites…
C’est l’humidité permanente, et surtout le coût de restauration de celles qui donnent sur un rio.
Tout y est plus compliqué que dans une ville normale, et principalement si l’une des façades est dans l’eau.
Il y a tant de merveilles à admirer partout, architecture et œuvres d’art, qu’il n’est pas très difficile de faire l’impasse sur ce genre de « détail ».
milou
10 août 2018 @ 07:42
Je ne connaissais pas c’est splendide!
ml
Gibbs from N.C.I.S. 🐕
10 août 2018 @ 07:59
Venetianicio Zudeca.
J’ai lu que la villa avait été endommagée…
Merci si plus d’infos.
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjRyuru8uHcAhVRyxoKHX4XDGkQFjAEegQIBRAB&url=http%3A%2F%2Fvenetiamicio.blogspot.com%2F2012%2F02%2Fzudeca-le-jardin-deden.html&usg=AOvVaw1wtZ5uIQrYign6lHf89aXX
Pierre-Yves
10 août 2018 @ 08:14
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je ne retournerai sans doute jamais à Venise, où je suis allé trois fois dans le passé.
Je redoute trop de voir ce qu’est devenue cette ville ensorcelante, ce qu’elle a cédé aux gigantesques bateaux de croisières, aux échoppes tenues par des Chinois qui vendent cher des colifichets merdiques;
Je préfère rester sur les souvenirs que j’ai d’elle. Et regarder ces photos d’une demeure cachée, où flotte le souvenir d’une princesse des Balkans.
Menthe
10 août 2018 @ 11:35
D’accord avec vous, Pierre-Yves ! c’est le cas aussi d’autres beaux sites ayant perdu le charme qui nous plaisait tant ! la tendance actuelle étant à l’uniformité, dans notre station de ski préférée, l’hôtel à l’architecture chalet autrichien que nous fréquentons il y a 25 ans a été remplacé par un gros cube à toit plat, sans aucun style ! pourtant dire ‘c’ était mieux avant’ n’est de loin pas un leitmotiv pour moi, mais il faut reconnaître que certains beaux endroits perdent progressivement leur âme 😞
milou
10 août 2018 @ 12:01
De votre avis Pierre-Yves mais allez-y en octobre et novembre ou janvier …elle reste toujours aussi magique!
Il existe encore des quartiers peu touristique où il fait bon se promener et surtout manger typiquement italien loin des restaurants , peut-être mieux placés mais si attrappe-touristes!
Je ne me lasse pas de cette ville comme de tant d’autres en Italie!
ml
Baboula
10 août 2018 @ 13:03
Mêmes sentiments Pierre-Yves,et pourtant revoir une fois encore ce que l’on aime … ou bien y aller en hiver,c’est un charme différent. Le tourisme de masse massacre les sites et je me réjouis d’avoir mon âge et d’avoir voyagé avant . j’ai vu une vidéo où quatre jeunes hommes dans une gondole vers le Pont des Soupirs ont le regard sur leurs téléphones et ignorent ce petit rio de la Canonica . Je veux bien partager mais pas avec de tels ostrogoths .
Gatsby
10 août 2018 @ 18:41
Si, Pierre Yves Venise en hiver c’est toujours troublant.
Carolus
11 août 2018 @ 07:09
Mais non Pierre-Yves, vous n’allez pas lâcher l’affaire.
Ce que vous décrivez, bien réel, hélas… est facile à éviter, croyez-moi.
Gibbs
10 août 2018 @ 08:22
La villa et non la ville fut légèrement endommagée durant la seconde guerre.
Il n’a pas manqué de guerres à Venise.
clement
10 août 2018 @ 09:08
Quel dommage qu’une telle propriété ne soit pas mieux entretenue !
kalistéa
10 août 2018 @ 10:03
Les cheminées déparent l’ensemble de cette belle maison .
Carolus
11 août 2018 @ 07:26
Chère Kali, les cheminées de Venise ont une histoire.
J’ai pensé faire une carte postale dans ce sens fin juin, car depuis l’altana de mon appartement, j’avais une vue sur 3 modèles différents, avec en fond l’une des façades du Palazzo Fortuny.
Mais je me suis dit qu’un tel sujet n’allait pas faire long feu.
Voici un petit résumé pris au hasard, je n’ai pas le temps de faire mieux pour l’instant 🙂
https://www.campiello-venise.com/altane/cheminees-venise.htm
Baboula
11 août 2018 @ 10:52
Carolus,quand on a un sujet aussi original on le partage :-}} . Ça nous change des demoiselles aux faces de lune.
Mélusine
11 août 2018 @ 16:39
C’est vrai qu’elles sont belles, vos cheminées, Carolus. Etonnantes et grandioses.
Leonor
10 août 2018 @ 10:09
La Giudecca …. Merveille des merveilles, avec Torcello. L’un des endroits de Venise , où l’on a longtemps encore pu être tranquille.
Remarquez, il y en a bien d ‘autres, à Venise, des endroits où être tranquille. Il suffit de s’écarter un brin des flux touristiques. Bien que, bien sûr, on reste aussi des touristes. Juste un peu plus individualiste(s) que les autres.
Carolus
10 août 2018 @ 22:34
Leonor, aidez-moi à convaincre notre ami Pierre-Yves, qu’il est toujours possible de s’y sentir dans un monde à part, sans même aller sur les îles de la lagune.
Je maîtrise assez bien la nouvelle donne, ses nouveaux horaires, ses détours pour échapper aux hordes de touristes sans la moindre éducation qui « font » Venise sans mettre un pied dans un musée ou une des nombreuses églises où se côtoient les Véronèse, Titien, Tintoret, Bellini, en autres.
A quelques encablures des circuits, il reste encore (dernière vérification faite fin juin et prochaine début septembre) des petits commerçants qui sont là depuis des générations, des petits bars fréquentés par les habitants.
Les Chinois n’ont pas encore mis la main sur tout.
Dernier conseil, si je puis me permettre, louer des appartements (je ne parle pas des airbnb que je n’ai jamais testés) mais de ceux qui sont dans des agences officielles.
Je le pratique depuis plus d’une dizaine d’annees, après avoir séjourné pendant des décennies dans des hôtels depuis 1960 avec mon père.
Le dernier testé depuis deux ans à un magnifique jardin remplis de fleurs et bordé d’un rio avec « une porte d’eau ».
Les jardins sont asssez rares à Venise, et celui-ci est assez spectaculaire.
Mais j’en ai testé beaucoup d’autres, tous en parfait état.
J’y ai découvert le plaisir de faire les courses, et même de descendre le sac des ordures triées suivant les jours.
Selon les sestiere, les employés sonnent à votre porte pour les collecter.
Ils sont tous vénitiens ou de la proche région, vous attendent, vous sourient, vous disent bonjour, vous remercient et vous félicitent d’un « molto bene » si vous avez bien mis la bonne étiquette sur le sac.
Ce sont souvent des messieurs, car ils poussent des chariots assez lourds en fin de tournées, mais aussi régulièrement des dames de 20 à au moins 60 ans.
Sinon, vous faites quelques centaines de mètres pour les déposer sur le bateau prévu à cet effet dans un certain créneau horaire.
Le retour à Paris est de plus en plus difficile après ces séjours sur une autre planète.
Évidemment, quand on y va depuis plus de 50 ans, on ne se précipite pas sur la Piazza S. Marco.
Il faut y séjourner pendant de nombreuses semaines pour « en faire le tour », et encore, et ensuite, il est possible d’y vivre au rythme des Venitiens « résistants », qui sont de moins en moins nombreux.
J’ai fait un certain nombres d’infidélités à Venise depuis mon enfance, particulièrement dans les années 80 où il était moins pénible de prendre des longs courriers pour les États Unis, les Bahamas, Hong Kong etc…mais rien ne remplacera Venise pour moi.
J’y ai peut-être vécu dans une autre vie 🙂
Baboula admirative
11 août 2018 @ 10:54
Merci.
Pierre-Yves
11 août 2018 @ 11:10
Il faut que je vous dise quelque chose, Carolus, qui vous épargnera des efforts inutiles: je n’aime plus voyager.
Je l’ai fait, très régulièrement, pour mes loisirs et mon travail, pendant environ vingt-cinq ou trente ans, mais depuis quelques années, le goût m’en est complètement passé. Je n’arrive plus à m’imaginer faire le touriste. Je me suis mis à prendre cette activité en grippe. Désormais, je ne vais plus que dans les endroits où je sais que je serai bien. C’est peut-être ce qui s’appelle commencer à vieillir :))
milou
13 août 2018 @ 08:59
C’est très vrai ce que vous écrivez, Pierre- Yves…mais il existe encore des endroits ou des moments dans l’année où on peut les éviter…même si touristes nous sommes aussi…il y a la manière !
ml
Xavier
11 août 2018 @ 14:37
Quelle belle déclaration d’amour pour Venise!
Merci.
Gibbs from N.C.I.S. 🐕
12 août 2018 @ 09:27
Je rejoins celles et ceux qui pensent qu’il est encore possible d’aller à Venise.
Nous y allons hors saison.
Cette ville est tout simplement sublime.
Latina
10 août 2018 @ 10:32
Que dire? Les images parlent d’elles mêmes.
Merci pour ce moment d’évasion.
Pour les amateurs à relire ou lire » A garden in Venice » de Frederic Eden, un hymne d’amour à la Serenissime.
Leonor
10 août 2018 @ 10:34
Hundertwasser est mort en 2000, d’une crise cardiaque ( lors d’une croisière sur le Queen Elizabeth) . Il était supposé être le détenteur d’une grande fortune. Mais, à l’époque, il a été rendu officiel , par la Fondation Hundertwasser, qu’en fait, il n’y avait plus rien que des dettes, en raison, fut-il dit, de son train de vie.
Donc, sa fille, née d’une liaison , n’eut rien ( je résume).
Or, en 2013, tout bascula. Et là, ça se complique …
J’avais un peu suivi à l’époque, mais ne me souviens plus très bien. Surtout, j’ai zappé la suite et le résultat. Marre des problèmes de successions d’artistes. Bref.
Sauf si d’autres ici ont tout en tête tout de suite, laissez-moi le temps de reprendre la presse de l’époque, allemande et autrichienne ( Hw était autrichien, viennois de naissance).
Jean Pierre
10 août 2018 @ 12:14
Relire « Venises » de Paul Morand.
Son dernier livre, superbe.
Mais comme dit Pierre Yves n’y allez pas ou restez dans votre chambre d’hôtel.
Carolus
12 août 2018 @ 15:32
Mais non Jean-Pierre, louez un appartement, et vivez comme les vénitiens.
Ok, j’arrête de radoter :)
Dans un autre style que Paul Morand, celui publié par Gallimard en 1964 sous le nom de James Morris, (devenue Jan Morris) et sous le titre de Visa pour Venise est intéressant pour son ton très anglais.
Peut-être le connaissez-vous.
https://www.babelio.com/livres/Morris-Visa-pour-Venise/534223
clement
11 août 2018 @ 12:16
C’est triste de penser qu’Aspasie Manos (femme du roi Alexandre ) après le drame de la mort de son mari ,la naissance posthume de sa fille et le long ostracisme imposé par la famille royale de Grèce ait vécu là en solitaire malgré la beauté du lieu …..sa fille Alexandra vivra à peu près la même chose traînant sa solitude jusqu’à ce qu’elle vienne à Londres près de son fils pour y mourir !
Francois
11 août 2018 @ 13:35
Très émouvant de voir des photos de Venise
Ce charme inimitable et fragile pourrait bientôt
se conjuguer au passé car même si l’on arrive à résoudre
le problème de l’aqua alta
Bien d autres menaces pèsent sur cette féerique cité
L’afflux de touristes , l’entretien très compliqué des bâtiments etc
Et pourtant quel mystère cette ville
On y est submergé d’extase
Et dès que l’on quitte un peu le centre on est pris
d’un sentiment unique entre réalité passé et fiction
C’est absolument merveilleux
Carolus
12 août 2018 @ 15:35
Merci pour ce récit.
Je ne connaissais pas cette triste histoire.
Mihrişah melis
29 août 2018 @ 18:19
S’il vous plaît je voudrais une biographie sur l’époux d’aspasie Alexandre 1 de Grèce