Voici le livre d’Heures de François de Taxis qui fut maître des postes de l’empereur Maximilien. Il a été réalisé à Bruges entre 1516 et 1519.
De style dit « ganto-brugeois » avec jeux chromatiques, trompe-l’œil et effets de surprise dans les marges. Il peut être vu dans le Cabinet des livres du château de Chantilly jusqu’au 30 août 2021. Cliquez ici pour le feuilleter. (Source : château de Chantilly)
Cosmo
12 août 2021 @ 06:52
Il fut un temps où un postier pouvait devenir prince du St Empire…aujourd’hui, ils ont à peine droit à un merci. Tout change…
Pastelin
12 août 2021 @ 08:09
Très bel objet. On devine encore la réglure qui a aidé au bon positionnement des lettres.
Qui se faisait au millimètre….et insolite petit ratage à la ligne 6.
Beque
12 août 2021 @ 09:55
Ce livre d’Heures est magnifique et très émouvant, comme beaucoup de livres d’Heures. Francesco Tasso (francisé François de Tassis), est né à Cornello dei Tasso, en 1459 et mort à Bruxelles en 1517. Il établit des relais tous les 28 kilomètres, en moyenne. Ses messagers à cheval parcourent chacun une étape et doivent faire viser leur feuille de route par le courrier suivant qui y atteste avoir reçu la « boîte » contenant la correspondance. Par lettres patentes du 18 janvier 1506, Louis XII permet aux maîtres des postes de louer leurs chevaux et postillons au public pour « courir la poste », c’est-à-dire de se déplacer au galop de relais en relais. De plus, la famille de Taxis a le droit de porter tant le courrier gouvernemental, que le courrier privé dans tout le Saint-Empire romain germanique ainsi qu’en Espagne. Le 1er mai 1509, pendant la quatrième guerre d’Italie où la République de Venise défiait l’autorité papale, Maximilien Ier nomme François de Tassis dans la direction des postes pour les correspondances entre Vienne et Bruxelles car ce dernier est d’origine vénitienne. En 1512, il anoblit la famille qui s’appellera désormais Taxis et contrôle la totalité de la poste européenne à l’exception notable de la France. En 1516, François de Taxis est chargé, par Charles Quint de créer un service spécial dont bénéficiera François Ier. En contrepartie de cette faveur, le roi de France laissera libre passage au courrier de Charles Quint vers l’Espagne. Ainsi, alors que les souverains européens se déchiraient, les Taxis parcouraient librement l’Europe (source : Wilki).
Trianon
13 août 2021 @ 15:26
Merci Beque pour ces informations
Beque
14 août 2021 @ 08:45
Merci, Trianon.
Danielle
12 août 2021 @ 10:12
Les enluminures sont belles.
Beque
12 août 2021 @ 14:55
Pour élargir sur le sujet la Poste, cette fois en France, je me permets de parler de la création de la Poste par voie maritime au 18e siècle, en espérant ne pas me voir répondre « hors sujet ! ». Et quand bien même…
En 1783, Benjamin Dubois (1749-1797) achète (grâce à l’argent gagné par ses capitaines corsaires pendant la Guerre d’Indépendance des États-Unis) le domaine du Montmarin entre Dinard et Saint-Malo et en fait un port privé et un chantier de construction navale organisé comme un arsenal (il a 1.500 ouvriers). En 1788, il est anobli et prend le nom de Dubois de Montmarin et, en 1789, il obtient la concession de la ligne française de paquebots à voiles pour l’Amérique. Les paquebots doivent réaliser un aller-retour en 130 jours environ pour permettre au bâtiment de récupérer la/les malle(s)-poste, refaire son avitaillement et charger son fret éventuel. Pour l’ensemble du service postal, il sera rémunéré par l’État 6.000 livres par aller-retour de chaque paquebot, soit 36.000 livres par an sur la base de 6 rotations annuelles. Madame de Genlis a écrit de lui : « Cet homme singulier était très hospitalier et recevait à merveille les étrangers et tous ceux qui allaient le voir. »
La malouinière de Montmarin a été classée Monument historique, en 1965, et ses jardins « jardins remarquables » en 1995.
Ciboulette
12 août 2021 @ 19:02
Une oeuvre splendide !