Le Louvre Abu Dhabi est un musée dont le chantier a débuté en 2010 dans la capitale des Emirats arabes unis et dont l’ouverture est prévue pour 2015. Il sera alors une composante d’un gigantesque district culturel en cours de constitution sur l’île de Saadiyat. Le bâtiment qui l’accueillera a été conçu par l’architecte Jean Novel.
Dans le cadre de la création d’un district culturel sur l’île de Saadiyat (« île du bonheur ») à Abu Dhabi, le gouvernement des Émirats arabes unis s’est tourné vers la France pour la réalisation et le développement d’un musée universel. Les deux pays ont signé en 2007 un accord qui organise cette opération de coopération culturelle sur 30 ans et prévoit que le musée portera le nom de Louvre Abu Dhabi.
Le futur Louvre Abu Dhabi sera le musée universel du monde arabe. Son nom même est le reflet d’une alliance sans précédent entre les Émirats arabes unis et la France, fruit d’une coopération culturelle parmi les plus avancées jamais instaurée entre deux pays souverains. Une initiative sans précédent qui a créé un lien solide et durable entre le musée du Louvre, musée parisien que l’on ne présente plus, et Abu Dhabi, force dynamique du monde contemporain. Une collaboration qui trouve son origine dans l’accord intergouvernemental signé par les Émirats arabes unis et la France en 2007. Confirmant sa nature universelle, le musée présentera des pièces majeures du monde de l’archéologie, des beaux-arts et des arts décoratifs. Des pièces de toutes les régions et périodes, y compris l’art contemporain, accompagnées d’un récit de l’histoire de l’art.
Projet novateur et ambitieux, le Louvre Abu Dhabi entend être un lieu de découverte, d’échange et d’éducation. Un musée également investi d’un important rôle social aux Émirats arabes unis et qui peut être considéré, à cet égard, comme un produit du siècle des Lumières. Ce mouvement européen du XVIIIe siècle qui a donné naissance au principe du musée encyclopédique et universel, abritant diverses collections d’œuvres d’art à des fins d’exposition publique et d’étude scientifique.
La collaboration culturelle entre les musées français (le Louvre, le domaine de Versailles, la Bibliothèque nationale de France, le musée Guimet, le musée d’Orsay, le centre Pompidou, la Réunion des musées nationaux et le musée du Quai Branly) et les Émirats arabes unis va engendrer un nouveau centre de gravité. Les musées français apporteront leur savoir-faire pour l’élaboration de la collection nationale et prêteront des œuvres pour les expositions permanentes lors des dix premières années. L’approche universelle convient bien à Abu Dhabi, ville à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, qui a joué un rôle essentiel à l’époque de la route de la Soie, lorsque la région était un trait d’union entre l’Europe et l’océan Indien, ouvrant aux échanges avec l’Asie et l’Afrique. Une région à la croisée des civilisations, rôle que le musée entend refléter.
Entre autres missions, le Louvre Abu Dhabi va s’efforcer de constituer une mémoire universelle partagée. Le dialogue entre œuvres d’art, sculptures et objets va permettre aux visiteurs de découvrir ces influences communes et ces liens historiques réciproques constatés entre différentes cultures, pour mieux comprendre l’histoire de l’humanité depuis le commencement des temps. Ceci dans l’optique d’éviter tout isolement des cultures et disciplines afin de proposer une histoire de l’art complète et d’offrir une alternative à cette vision du monde que les musées ont depuis toujours proposée. L’exposition « Naissance d’un musée » qui se déroule en ce moment au Musée du Louvre à Paris, présente d’ailleurs les 160 oeuvres les plus prestigieuses de la collection jusqu’au 28 juillet prochain.
Plus d’un an avant son ouverture, le projet se dévoile peu à peu, notamment la future architecture du lieu. L’élaboration du musée est innovante et futuriste. Une immense coupole en dentelle de 180 mètres de diamètre revêtira la bâtisse et laissera passer un jeu de lumière naturel, ses 64.000 mètres carrés « flotteront » sur l’eau et offriront un panorama unique sur le Golfe persique. La conception de cet incroyable édifice veut rappeler une ville blanche arabe, où les visiteurs pourront arpenter les ruelles consacrées aux oeuvres artistiques de toutes les époques. Les travaux ont débuté en 2010 mais demandent de grandes ressources matérielles et humaines : il faut dire que la construction du musée s’avère compliquée et tient de la prouesse technique puisque l’île de Saadiyat était un grand désert de sable.
D’ici 2020, le Louvre Abu Dhabi devrait se dresser avec quatre autres monuments culturels (ci-dessus le musée national), mais aussi des hôtels de luxe, des casinos et des marinas. (merci à Guizmo pour cet article)
Marnie
22 juillet 2014 @ 10:18
« L’approche universelle convient bien à Abu Dhabi, ville à mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, qui a joué un rôle essentiel à l’époque de la route de la Soie, lorsque la région était un trait d’union entre l’Europe et l’océan Indien, ouvrant aux échanges avec l’Asie et l’Afrique. Une région à la croisée des civilisations, rôle que le musée entend refléter. »
Hum… c’est peut-être un peu exagéré… avant les années 1970, la zone géographique des émirats était un désert et un simple lieu de transit des caravanes. La route de la soie passait au Proche-Orient et non par la péninsule arabique. Dans le secteur, il y avait la navigation par le golfe persique… mais de là à dire qu’Abu Dhabi a joué un rôle essentiel… ce n’était pas une ville d’ailleurs, il suffit de voir des photos du lieu dans les années 1950 !
DEB
22 juillet 2014 @ 11:27
Cela va rapporter gros aux musées prêteurs car je crois qu’il y en aura d’autres, en plus du Louvre.
Si ça peut aider la culture en France, soit mais je ne peux pas chasser de mon esprit la polémique de 2007 et le refus tranché de Madame Cachin, directrice honoraire des musées de France et de ses nombreux collègues, qui y voyait un appauvrissement du patrimoine muséal français.
Elle n’est plus là pour nous dire son sentiment actuel car la copie a peut être été revue entretemps et ce ne sont peut être plus les politiciens qui déterminent les œuvres à prêter mais peut être les vrais responsables des musées.
Claude-Patricia
22 juillet 2014 @ 16:09
La culture est aussi faite pour « circuler » que ce soit par des prêts ou dans les livres, sur internet…Tout moyen est bon. S’arrêter contempler une oeuvre, avec un support pédagogique, c’est très bien!!
Francine du Canada
22 juillet 2014 @ 15:51
Merci à Régine et à Guizmo pour ce reportage et ces magnifiques photos. Je trouve ce musée très beau. De plus, je suis favorable avec les échanges culturels… tant que ça demeure des prêts, je ne vois pas où est le problème. FdC
JAusten
22 juillet 2014 @ 17:58
Que vont ils y mettre dedans ?
Il n’empêche que s’il y a une troisième guerre en Irak ce musée est à un tir de skud sans même à avoir besoin de viser.
Francine du Canada
23 juillet 2014 @ 14:53
MDR JAusten. FdC
Caroline
22 juillet 2014 @ 21:46
Toujours la folie des grandeurs chez les nababs!
Nos musées français seront-ils ‘détronés’ par le Louvre Abu Dhabi?
Mélusine
23 juillet 2014 @ 16:38
Je ne crois pas, Caroline. Nos musées français regorgent d’oeuvres d’art, accumulées au fil du temps et leurs réserves sont énormes. Aucun émirat, aussi riche soit-il, ne peut rivaliser avec notre patrimoine culturel.
D’ailleurs, il s’agit plutôt d’une coopération à travers des échanges culturels, un dialogue entre civilisations différentes et pourtant liées entre elles. Nous assistons quand même à la réalisation d’un rêve fantastique ! :)
aubert
24 juillet 2014 @ 22:12
Espérons que le toit de ce musée ne se cassera pas la figure comme celui de l’opéra de Lyon du même Jean Nouvel.
Nous avons aussi un chef d’œuvre de monsieur Buren sur la place des Terreaux avec des jets d’eau qui ne fonctionnent pas car la dalle n’étant pas étanche l’eau se retrouve dans le parking souterrain…et la fontaine Bartholdi a été tournée de 90° sur un caprice de cet architecte.