Après son divorce en 1881, Lydie Aubernon de Nerville, nièce de Charles Laffitte, achète ce manoir du Coeur-Volant à Louveciennes où elle se plait à tenir salon avec ses amis écrivains, historiens, politiques, philosophes, dramaturges, et même un commandant.
Durant la seconde guerre mondiale, le sinistre Goering y commet quelques tortures dans les caves. En 1952, le comte de Paris achète le manoir et fait totalement rénover les bâtiments pour accueillir la famille de 11 enfants.
Après 1972, l’ambassadeur argentin Alvéar y réside avant de devenir président de son pays. Puis le manoir accueille l’actrice Danielle Darrieux. Le parc, la propriété et ses dépendances furent morcelés en 4 lots en 2003. (Merci à Guizmo)
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aubépine
9 mai 2021 @ 09:12
Je me souviens de l’époque du mariage d’Hélène de France elle était sur le petit balcon de bois que l’on voit d’ailleurs pour saluer les gens qui l’acclamaient de la rue !
Karabakh
9 mai 2021 @ 20:53
J’imagine bien la scène…
Les Orléans et la mesure, c’est tout un poème.
Beque
9 mai 2021 @ 09:15
Lydie Lemercier de Neuville dite Madame Aubernon (1825-1899) passait l’été avec sa mère au « Cœur volant. Elle acheta, en 1893, un petit hôtel style Louis XVI rue de Montchanin à Paris. Tant au « Cœur volant » que rue Montchanin elle tenait un salon.
Elle donnait chaque semaine des dîners de douze couverts dirigés avec autorité, la sonnette à la main. Chacun parlait à son tour et devait préparer pour la semaine suivante un sujet. Elle donnait des « diners intimes », des « dîners sérieux », dîners d’hommes [elle haïssait les jolies femmes], des « dîners pardonnés » à ceux qui avait abandonné son salon, des « dîners frivoles » où étaient invités femmes et hommes lettrés. On prenait le café à table pour éviter les interruptions et la soirée se prolongeait jusqu’à 23 h. C’est chez Mme Aubernon que Mme de Caillavet fit la connaissance d’Anatole France. On pouvait rencontrer chez elle Maupassant, Clemenceau, Paul Bourget, Eugène Labiche, Alexandre Dumas, Henri de Régnier, Robert de Flers, Barbey d’Aurevilly, Proust dont elle fut l’un des modèles pour Mme Verdurin … Il était venu au « Cœur volant » en 1895. Elle l’invita à Paris, en 1898. A sa question : « Monsieur d’Annunzio, que pensez-vous de l’amour ? » il répondit : « Madame, lisez mes livres et permettez-moi de déjeuner ».
Rue de Montchanin, il y eut de brillant représentations dont les acteurs étaient les habitués du salon : on y joua des pièces de Molière, de Dumas fils, d’Octave Feuillet, de Victorien Sardou, d’Ibsen. Des auteurs venaient lire leurs pièces chez Madame Aubernon, espérant être joués. C’est chez elle que Paul Deschanel se fit applaudir en interprétant des comédies d’avant-garde. 150 invités se pressaient à ces soirées. Lydie Aubernon mourut le 2 septembre 1899 d’un cancer de la langue dans sa propriété de Louveciennes. L’oraison funèbre d’Henri de Régnier fut aussi lapidaire que méchante : « Elle fut de ces femmes que tout le monde regrette et qui ne manquent à personne. »
Trianon
10 mai 2021 @ 12:21
Succulent à lire…merci beaucoup !
HRC
9 mai 2021 @ 09:20
Goering? Le maréchal obèse grand voleur d’œuvres d’art ?
Énorme machin, mais si bien placé proche de Paris. Le coût de la vie quotidienne d’une famille aussi large avec son train de vie explique à lui seul une partie du déclin financier de la famille.
Baboula
9 mai 2021 @ 11:10
Autrefois , à l’école communale il y avait des cours d’économie familiale pour apprendre aux futures mères de famille à gérer leur budget . Mais les mots économie domestique n’existaient alors . Certains les ont appris ,contraints et forcés .
Karabakh
10 mai 2021 @ 21:06
Aucun d’eux n’a jamais fréquenté les bancs de l’école communale. Dans les établissements qu’ils ont fréquenté, on apprenait à être servi et satisfait par des boniches, pas à gérer un foyer – c’était le boulot d’une des boniches, justement.
HRC
9 mai 2021 @ 10:43
J’ai relu les commentaires sur le même sujet en 2010.
Quel changement en 10 ans
Bambou
9 mai 2021 @ 11:17
Le Coeur Volant et la famille de France…
Les grandes heures du Point de Vue Images du Monde……!
Danielle
9 mai 2021 @ 11:41
Le Coeur Volant, la famille d’Orléans et les articles de Point de Vue, quels souvenirs !!
Merci Guizmo.
Actarus
9 mai 2021 @ 13:05
Avec le commandant, Dame Lydie tenait plutôt boudoir que salon ! ^^
Beque
10 mai 2021 @ 12:37
Actarus, vous parlez de d’Annunzio ou de quelqu’un d’autre ?
Actarus
11 mai 2021 @ 10:58
Je n’en sais rien, je n’étais pas né. ;-)
COLETTE C.
9 mai 2021 @ 13:36
Histoire chargée pour ce manoir.
pimont
9 mai 2021 @ 15:43
Oui, bon, c’est tout de même pas Chantilly…
Muscate-Valeska de Lisabé
9 mai 2021 @ 17:41
Je ne supporterait pas de vivre dans un lieu qui a été le théâtre de tortures.
Ça m’esquinterait.
Muscate-Valeska de Lisabé
9 mai 2021 @ 17:41
SupporteraiS…
Ciboulette
10 mai 2021 @ 14:29
Comme toi , Muscate !
Abricote
10 mai 2021 @ 11:46
Moi aussi Muscate, j’ai habité il y a très longtemps près d’un tel endroit, je ne supportais pas de passer devant, je faisais un détour.
¨Pour moi Louveciennes me rappelle ma jeunesse et la célèbre boîte de nuit où j’allais danser : le Pacha ! Quelqu’un s’en souvient-il ?
Trianon
10 mai 2021 @ 12:25
Oui, moi aussi.
Je me souviens d’une amie qui avait fait une soirée, quand j’étais jeune ,Maman voit le carton et l’adresse , et fait une drôle de tête .
Elle m’explique que c’était le QG de la Guestapo pendant la guerre , et que cette très bel hôtel particulier ( bah oui ils ne réquisitionnaient pas les bouges ..) était inhabité depuis .
Internet n’existait pas pour trouver de telles infos, l’agent immobilier s’était bien entendu gardé de le leur révéler , et les parents de mon amie, arrivant dans la région, on visité , aimé les lieux et acheté .
Ça m’aurait vraiment empêché de dormir d’habiter dans ces lieux( au sens littéral )
HRC
10 mai 2021 @ 15:01
Là, je suis bien d’accord avec vous.
Karabakh
10 mai 2021 @ 21:08
Les Orléans ne sont pas sensibles à ces choses-là, comme envers toutes autres mochetés de la Seconde Guerre mondiale. Dieu a pardonné. Amen.
Ciboulette
9 mai 2021 @ 18:28
Je ne savais pas que Danielle Darrieux avait habité ce manoir .
marie francois
9 mai 2021 @ 18:30
La parenthese Danielle Darrieux me parait un peu farfelu. Cette derniere avait déjà une propriété à la campagne aux environs de Paris , des les années 50, ou elle est d’ailleurs décédée.
Par contre, je suis surpris qu’il ne soit pas mentionné que la BNP en avait fait un centre de formation.
Abricote
10 mai 2021 @ 11:49
Tapez Danielle Darrieux au coeur volant et vous verrez qu’elle y a habité fin 40
Karabakh
12 mai 2021 @ 19:28
Oui, alors…
Le Cœur-Volant est d’abord un lieu-dit de Louveciennes, dans les hauteurs, en allant sur Marly. C’est un quartier résidentiel haut de gamme et le manoir éponyme s’appelle ainsi en raison de sa situation dans cet ancien hameau. Pour la même raison, il existe un Château de Voisins, situé un peu plus loin quand on redescend vers Bougival, et juste à côté du Château de Mme du Barry. Le Château de Voisins est l’actuel centre de conférences de la BNP.
Quant à Mme Darrieux, on trouve effectivement une photo d’elle et quelques récits la situant « dans sa villa de Coeur-Volant » ; indubitablement une villa possédée dans ce quartier de Louveciennes mais n’ayant absolument rien à voir avec le manoir qui fut habité par la famille d’Orléans.
Guizmo
10 mai 2021 @ 12:25
Bonjour Marie Françoise, je crois que vous confondez avec le Château de Voisins acquis en 1946 par la banque BNP-Paribas et qui sert aujourd’hui de centre de conférences à l’établissement bancaire
Karabakh
12 mai 2021 @ 19:29
Oui. Il y a beaucoup de confusions ici. 😉
Karabakh
10 mai 2021 @ 21:14
Bois-le-Roi est plus « aux alentours d’Évreux » et précisément sur la route entre cette Dreux et Mantes-la-Jolie. 95 km de Paris en somme.
Aucune trace de Danielle Darrieux au Cœur-Volant, en effet.
ViveLouyat
9 mai 2021 @ 23:35
C’est joli le cœur ailé au sommet du portail
Cosmo
10 mai 2021 @ 17:21
Rien que de savoir que des hommes et des femmes y avaient été torturés m’aurait empêché de l’acheter. Il existe tant de maisons heureuses en France, pourquoi avoir choisi celle-ci ?
Noëlle et Gaël
11 mai 2021 @ 11:12
On dit que les murs d’un immeuble où quelqu’un a souffert sont imprégnés de cette souffrance.
Je ne crois pas à tout, mais à cela oui. Quand on s’intéresse à un bien, on serait bien inspiré d’interroger le voisinage. Mais pas une seule personne, car si elle souhaitait acheter elle-même, elle pourrait ne pas être honnête.
Si le prix paraît bas, on devrait être d’autant plus vigilant. Car souvent on ignore tout de l’endroit où l’on achète. Donc on peut choisir, sans savoir…
Ghislaine LPB
11 mai 2021 @ 16:41
Vous devriez lire Michel de Grèce .
Noëlle et Gaël
11 mai 2021 @ 18:55
Merci pour ce renseignement, Ghislaine.