Le monastère de la Nouvelle Jérusalem se trouve à Istra, 55 kilomètres au Nord-Ouest de Moscou. En partie détruit par les allemands au cours de la seconde guerre mondiale, il a été retapé en 1950 et il bénéficie d’une restauration de fond depuis quelques années.
Le monastère fut fondé en 1656 par le patriarche Nikon (1605-1681).Le réformateur de l’église orthodoxe avait provoqué un schisme avec les vieux croyants sous le règne du tsar Alexis. Voulant revenir aux textes grecs originaux, il avait imposé le signe de croix avec trois doigts au lieu de deux, ainsi que la triple acclamation « Alléluia » au lieu de deux. Il avait aussi donné des directives sur les normes architecturales des églises et les représentations des icônes.
Le patriarche Nikon avait l’ambition de faire du nouveau monastère le centre de l’orthodoxie, et d’y créer la Jérusalem russe. Le monastère fut bâti sur une colline appelée Sion. La rivière Istra fut rebaptisée Jourdain. Les collines avoisinantes prirent les noms bibliques de Golgotha, de Béthanie et de mont Thabor.
La cathédrale de la Résurrection fut construite sur le modèle de celle du Saint Sépulcre en Palestine. Le moine Arseni Soukharov avait été envoyé en Terre Sainte pour collecter les dessins et plans de l’église. L’emplacement des chapelles est identique à celui de la basilique de Jérusalem, y compris celle de Saint-Jean-Baptiste, où se trouve la tombe de patriarche Nikon.
L’intérieur est de style russe avec une diversité d’ornements en majolique et de sculptures. Nikon vécut 7 ans dans ce monastère mais il voulait démontrer que « la Sainte église est plus puissante que le Royaume », ce qui explique en partie sa disgrâce et son exil dans le monastère Ferapontov au Nord de la Russie, sur ordre du tsar Alexis.
A la fin du dix-septième siècle, le monastère fut entouré d’un mur en briques à huit tours à la place de l’enceinte en bois. En 1698, les Streltsi (le corps des gardes du Tsar), profitant du voyage en Europe du tsar Pierre 1er, fomentèrent une rébellion pour placer la régente Sophie sur le trône. Une bataille eut lieu aux pieds de ce monastère.
Les impératrices Elisabeth I et Catherine II financèrent des restaurations du monastère. Après la révolution, il fut transformé en musée. Une communauté de moines s’y est installée en 1994. (Merci à Agnès pour ce reportage)
Elisabeth
26 mars 2015 @ 06:33
Que de jolies photos, Agnès suivis de textes tout aussi fluide à lire et le tout est un réel plaisir intellectuel.
En attendant je reste agréablement surprise de découvrir le patrimoine russe et de voir comment l’Histoire s’y attache.
Merci Régine et Agnès.
Elisabeth
Pierre-Yves
26 mars 2015 @ 09:19
Il faut un ciel intensément bleu pour que se détachent ces coupoles d’or.
Les reportages d’Agnès font penser que la Russie a choisi de prendre soin de son patrimoine et de consacrer des efforts à sa restauration. Outre ce qu’on apprend sur chaque monument, c’est ce que je retiens de plus frappant de ces reportages.
Quentin
26 mars 2015 @ 10:40
Un bien intéressant article Agnès.
Bien que le schisme des Vieux Croyants ne peut se résumer au nombre de doigts utilisés pour les signes de croix ou aux nombres d’alléluia. Encore qu’en Russie il ne faut s’étonner de rien. Vous avez du vous en rendre compte.
Caroline
26 mars 2015 @ 11:42
Agnès,vous etes notre guide virtuel hors pair avec vos photos toujours réussies à Moscou et son entourage!
Agnès,merci pour votre beau reportage avec des explications intéressantes!
patricio
26 mars 2015 @ 12:07
Merci Agnès pour tous vos reportages qui me permettent de visiter et de découvrir Moscou
amitiés
patricio
Marianne Amélie
26 mars 2015 @ 12:10
Ce monastère est magnifique , merci Agnès pour vos reportages sur la Russie et ses monuments, on apprend beaucoup avec vous.
Danielle
26 mars 2015 @ 14:38
Quelle lumière dans ces peintures, j’aime beaucoup ! les russes sont des champions dans ce domaine.
Les moines vivent dans un univers agréable.
HS : Patricio, toutes mes pensées vous accompagnent dans la tragédie aérienne qui a vu disparaître vos compatriotes ; la thèse du terrorisme ou du suicide est pire qu’un problème matériel. Amitiés.
patricio
26 mars 2015 @ 18:20
Merci beaucoup Danielle pour vos gentilles paroles.
2 des victimes habitaient la même ville que moi, nos sommes tous triste.
Amitiés
Patricio
Namaste
26 mars 2015 @ 20:32
C’est vraiment grandiose ! Merci pour ce reportage et ces photos aussi bien extérieures qu’intérieures.. ça a l’air d’être immense, et les peintures / dorures sont très belles.
Gérard
27 mars 2015 @ 19:39
Merci beaucoup Agnès.
domilys
27 mars 2015 @ 20:34
J’ai un réel plaisir à vous lire et de contempler un si beau reportage.
Merci Agnès.