Le palais Cobourg de Vienne est aujourd’hui devenu le Palais Coburg Residenz et fait partie des Relais & Châteaux depuis 2005. Il fut la résidence des princes de Saxe-Cobourg.
C’est au Palais Cobourg que s’installent après leur mariage le prince Philippe de Saxe-Cobourg et son épouse la princesse Louise de Belgique. Le prince Philippe est le fils du prince August de Saxe-Cobourg et de la princesse Clémentine d’Orléans, fille du roi Louis-Philippe. Il a épousé en 1875 à Bruxelles la princesse Louise, fille aînée du roi Léopold II et de la reine Marie Henriette.
Le Palais Cobourg est aussi surnommé le « Fort asperge » en raison de toutes les colonnes blanches sur la façade. La princesse Louise n’appréciait pas du tout cette vaste demeure qui apparemment derrière une imposante façade, était une résidence dépourvue de luxe et de confort.
Dans la biographie de la princesse Dora de Saxe-Cobourg, fille du prince Philippe et de la princesse Louise (« La fortune de Dore. Une petite-fille de Léopold II chez les nazis. », Olivier Defrance & Joseph van Loon, Editions Racine, 2013, p.23), on cite l’avis de la princesse Cantacuzène, fille de l’ambassadeur des Etats-Unis à Vienne dans les années 1880 : « C’était immense, sombre, peu luxueux; au fond, c’était laid et e mauvais goût ».
Après la mort de son époux en 1881, la princesse Clémentine d’Orléans y conserve des appartements de même que son fils le prince Ferdinand qui deviendra quelques années plus tard prince puis roi de Bulgarie.
Le palais est situé à environ 500 mètres de la cathédrale Saint-Etienne.
Aujourd’hui, il est possible de séjourner ou de ce restaurant dans ce palace 5 étoiles de Vienne. Voici la description du site Relais & Châteaux : « Au coeur de Vienne, le Palais Coburg cultive une atmosphère exceptionnelle de plaisir et de confort. Le décor de chaque suite est dédié à l’une des familles du Gotha ayant marqué l’histoire de ce palais, qui depuis le XIXème siècle est l’un des lieux de réception les plus prestigieux de la capitale. La vue sur les toits de Vienne depuis le spa ajoute encore à la grande qualité de ses soins relaxants. La cuisine gastronomique et le restaurant Basteigarten, « oasis verte », font du Palais Coburg un lieu dédié aux délices culinaires, qu’accompagnent les 60 000 bouteilles que renferme la cave – l’une des plus grandes réserves au monde de Mouton Rothschild, Château Yquem et Pétrus. Les somptueuses salles, encore pleines du faste des bals, les élégants salons, et les voûtes blanches des anciennes casemates, sont des lieux privilégiés pour vos réceptions privées. »
Palais Cobourg Residenz – Coburgbastei 4 – 1010 Vienne
jul
16 janvier 2014 @ 07:50
Je n’avais jamais vu ce palais appartenant aux Saxe-Cobourg établis en Autriche.
S’il était laid du temps de ses propriétaires, aujourd’hui il est éclatant ! C’est une réussite !
Damien B.
16 janvier 2014 @ 18:42
Je suis bien d’accord avec vous Jul : la rénovation de ce palais est une réussite remarquable.
La princesse Louise de Belgique à son arrivée dans la demeure de son mari en 1875 a raconté ceci dans ses mémoires :
» J’eus froid en y entrant. Il a grand air de dehors. Il est lugubre à l’intérieur, surtout l’escalier. Je n’en ai aimé que le salon en point de Beauvais que firent, pour Marie-Antoinette, ses dames d’honneur.
Ma chambre m’épouvanta. Quoi ! C’était cela qu’on avait préparé pour y recevoir mes dix-sept ans ! Un étudiant de Bonn, où le Prince avait fait ses études, aurait pu s’y plaire, mais une jeune fille depuis peu jeune femme …
Qu’on imagine une pièce moyennement grande, meublée à mi-hauteur de la muraille de petites armoires en bois sombre, fermées de vitres à rideaux bleus derrière lesquels je n’ai jamais voulu regarder !
Certains meubles étaient des constructions gothiques. Au milieu de ce paradis, une immense vitrine pleine des souvenirs de voyage du Prince : oiseaux empaillés à long bec, armes, bronzes, ivoires, bouddhas, pagodes. J’en eus le cœur soulevé !
Avec cela pas de dégagements ou annexes nécessaires, sauf un étroit et sombre corridor utilisé par les gens de service. Pour arriver chez moi, il fallait traverser la chambre du Prince, précédée d’une espèce de salon rébarbatif. Toutes ces pièces se commandaient et n’avaient pas ombre de goût. De vieux meubles massifs garnis d’un reps centenaire. Voilà ce qui s’offrait à ma jeunesse. Tout était vieux, médiocre , morose. Peu ou pas de fleurs, rien de confortable, d’intime, d’avenant.
Quant à une salle de bains, pas d’ombre. Il y avait deux baignoires dans tout le palais, fort loin et de style archaïque. Et le reste ! N’en parlons pas ! »
Source : Princesse Louise de Belgique, Autour des trônes que j’ai vus tomber, Paris, 1921.
jul
17 janvier 2014 @ 13:47
Passionnant Damien ! Merci !
Ce mariage commençait mal !
Était-ce la mère du prince qui avait décoré la chambre ?
Damien B.
18 janvier 2014 @ 09:50
Jul, c’est le prince Philippe de Saxe-Cobourg qui avait décoré lui même ses appartements avec ses souvenirs de voyage quelque peu exotiques.
Sa mère, la princesse Clémentine, approuvait les choix esthétiques de son fils car elle soutenait aimer la vitrine aux oiseaux empaillés à long bec qui effrayait tant sa bru …
Corsica
17 janvier 2014 @ 20:01
Merci Damien B pour ce commentaire intéressant . On le savait déjà mais la vie de princesse n’a pas du être toujours très facile et certaines transplantations ont du faire grincer des dents …
Cosmo
19 janvier 2014 @ 19:56
Corsica,
Aucune des deux soeurs belges n’a été heureuse en Autriche. L’archiduchesse Stéphanie, après un long veuvage, trouva le bonheur auprès d’un aristocrate hongrois ,le comte, puis prince Lonyay. La princesse Louise eut une vie terrible auprès de son époux, qui la fit même interner. Elle finit par divorcer.
Cordialement
Cosmo
Danielle
16 janvier 2014 @ 11:14
Un séjour dans ce Relais et Châteaux doit être fort agréable.
COLETTE C.
16 janvier 2014 @ 11:30
Très beau palais, si je retourne à Vienne, j’irai le voir.
Le livre cité est très intéressant.
Alberto
17 janvier 2014 @ 10:14
Hélas, vous n´aurez pas bcp de choses à voir!
J´ai bravé une tempête de neige uniquement pour visiter le palais où la princesses Leopoldina du Brésil est morte et on ne m´a pas laissé visiter que le hall d´entrée.
Mais qnd la récepcioniste ne faisait pas attention j´ai pris l´ascenseur et j´ai pu voir un corridor et c´est tout….
JAY
16 janvier 2014 @ 11:46
ce palais fut t il vendu par la famille ou spolié par l Autriche ? a quelle epoque ?
Christian
19 janvier 2014 @ 14:30
Sa dernière propriétaire fut Aurélia de Saxe-Cobourg-Gotha. Il a été vendu par ses héritiers en 1970 à une importante enseigne hôtelière. C’est toujours un grand hôtel de charme, doublé d’un restaurant aux goûts modernes.
Gibbs
16 janvier 2014 @ 12:56
Une merveille.
Un séjour dans ce palais doit être un rêve.
Caroline
16 janvier 2014 @ 23:41
Merci beaucoup pour cet beau article touristique à Vienne en Autriche!