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Situé à quelques mètres du palais Christian IX d’Amalienborg, dont il est adjacent, le palais jaune fut construit entre 1764 et 1767 par le marchand Bargum. On le nommait alors « la maison de Bargum« . L’architecte était le français Nicolas-Henri Jardin, qui privilégia le style néo-classique.

Installé au Danemark pendant 16 ans, il fut aussi l’architecte du palais de Bernstorff à Gentofte, le château de Marienlyst à Helsingor, la cour intérieure et la façade du palais Thott (actuelle ambassade de France), le parc du château de Fredensborg, les casernes de Copenhague…

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Cette maison est considérée comme le premier exemple de bâtiment néo-classique à Copenhague. Elle se trouve dans le quartier « Frederiksstaden », le quartier autour d’Amalienborg, qui était un quartier au ton Rococo (où se trouve le rococo Moltke palae, qui a déjà fait l’objet d’un article ici).

Les nouveaux immeubles devaient respecter plusieurs critères imposés par le danois Nicolai Eigtveg, l’architecte en chef du quartier, qui avait dessiné les 4 palais qui composent Amalienborg. 

Après la mort de Eigtved en 1754, les règles devinrent plus souples car les modes changeaient. Au début, l’immeuble était gris, mais il devint jaune vers les années 1850 et fut alors surnommé « le palais jaune« , « det Gule Palae ».

L’immeuble a appartenu à Bargum jusqu’en 1774, il était le siège de ses affaires, la compagnie danoise la Compagnie Guinée, qui faisait du commerce d’or, d’ivoire, de tabac, dont il a longuement eu le monopole.

En 1766, il étendit son activité dans le commerce d’esclaves entre les colonies danoises en Afrique, le fort de Christiansborg et le fort de Fredensborg en Guinée, et les Antilles danoises. Il avait obtenu de l’Etat danois une concession d’une durée de 20 ans dans la traite des noirs.

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En 1774, il fit faillite en raison d’une guerre en Guinée en 1770, de maladies mortelles d’esclaves pendant les transports, de naufrages…..

La demeure fut alors vendue aux enchères en 1775. En 1810, le roi Frederik VI acheta la maison pour y loger sa famille et amis qui venaient visiter la famille royale.

En 1837, le roi Frederik VII remit la maison à son neveu le prince Christian de Glücksburg, qui venait juste d’arriver d’Allemagne. A ce moment là, personne ne savait qu’il deviendrait Christian IX, 1er roi Glücksburg du Danemark.

Il fut choisi par Christian VIII comme héritier du trône du Danemark en 1847 car son seul fils, le futur Frederik VII, n’avait pas de descendance.

Par sa mère, Christian IX est arrière-petit-fils de Frederik V mais surtout il a épousé la princesse Louise de Hesse-Cassel, nièce du roi Christian VIII. Le choix de ce dernier est donc motivé par la reine Louise, plus proche « dans la lignée » que son mari.

Le palais jaune était leur résidence jusqu’en 1863 quand Christian IX devint roi et déménagea au palais Christian IX d’Amalienborg (palais Schack à l’époque).

Tous les enfants du couple sont nés dans le palais jaune, notamment la future tsarine de Russie, Dagmar du Danemark, excepté le dernier, Valdemar, né au château de Bernstorff.

Plus tard, en 1886, il devint la résidence du Prince Valdemar, 6ème et denier enfant du roi Christian IX et la reine Louise, marié à la princesse Marie d’Orléans (décédée en 1909).

Après la mort du prince Valdemar en 1939, le bâtiment revint à l’Etat qui le prêta au Ministre des affaires étrangères. Le palais fut rénové en 1983 et, depuis, il héberge les bureaux du Lord chambellan de la reine et les services de communication de la maison royale. A ce jour, le bâtiment est la propriété de l’Agence des palais et propriétés danoises. (Merci à Agnès pour ce reportage – sources : kongehuset.dk, wikipedia, divers….)