Suite et fin de l’histoire du Palais rose sous la plume de Patrick Germain. Si Robert de Montesquiou fut considéré comme un original, que dire de la marquise Casati (sur la photo) qui lui succéda au Palais Rose. Il faisait figure d’enfant de chœur à côté d’elle. Il faut dire qu’il était loin d’avoir sa fortune.
La marquise Casati avec sa fille
Née à Milan le 23 janvier 1881, fille d’un industriel milanais d’origine autrichienne, Luisa Amman, dispose d’une fortune considérable. Sa soeur et elle furent considérées comme les plus riches héritières d’Italie. En 1900, elle épouse le marquis Camillo Casati Stampa di Soncino, issu d’une famille de la noblesse lombarde remontant au XIe siècle.
Malgré la naissance d’une fille, Cristina, le mariage ne tient pas longtemps. Cristina épousera Francis Hastings, 16ème comte de Huntingdon, dont elle divorcera en 1943. Il existe encore des descendants.
Cristina Casati, comtesse de Huntingdon
La jeune marquise Casati n’est guère prédisposée au rôle d’épouse et de mère. En 1903, Luisa rencontre Gabriele D’Annunzio avec lequel elle entretiendra une longue liaison. Sa métamorphose commence. Elle donne dès lors libre cours à son caractère excentrique, menant une vie fastueuse et dispendieuse, arborant des tenues de plus en plus originales, inattendues, insensées même, devenant l’inspiratrice et la protectrice de nombreux artistes. Officiellement séparée de son mari en 1914 – le divorce, ne sera prononcé qu’en 1924 – Luisa obtient néanmoins le droit de conserver le titre et le nom sous lesquels elle a acquis sa notoriété.
Palazzo dei Leoni à Venise
Installée à Venise depuis 1910, Luisa quitte en 1924 son Palais sur le Grand Canal (l’actuel musée Peggy Guggenheim) pour s’installer au Vésinet, où elle avait été plusieurs fois l’invitée de Robert de Montesquiou. Raffolant des serpents – son boa ne la quitte pas – ,elle s’entoure aussi volontiers de panthères, voire de tigres. Elle fit d’ailleurs aménager une grande cage à reptiles chauffée dans le jardin d’hiver à l’ouest du grand salon.
La marquise et son boa
Luisa aménage dans l’Ermitage, le pavillon du palais Rose, un véritable musée à sa gloire, exposant les quelque cent trente peintures, sculptures, dessins et photographies que les plus grands artistes de l’époque lui ont consacré. Boldini, Augustus John, Van Dongen, Romaine Brooks et Zuloaga ont fait son portrait.
Boldini – Augustus John – Man Ray
Balla, Barjansky et Epstein l’ont sculptée. Man Ray, Beaton et de Meyer l’ont photographiée. Elle a fait danser Nijinski et Isadora Duncan dans ses salons. Elle a influencé des cinéastes et des écrivains tels que Vincente Minnelli, Tennessee Williams, Jack Kerouac et Maurice Druon. Elle fut le symbole de l’art futuriste. “Je veux être une oeuvre d’art vivante” était sa devise.
«Une morte entra. Sa taille souple se moulait dans un satin blanc qui l’enroulait comme un suaire à la longue traîne, un massif d’orchidées cachait sa poitrine. Ses cheveux étaient roux, son visage livide d’albâtre, veiné de vert, disparaissait, dévoré par deux yeux énormes dont un cerne noir atteignait presque la bouche teinte en rouge, si foncé qu’elle semblait une barre de sang coagulé. Elle portait un tout jeune léopard dans ses bras. C’était la marquise Casati» (Cité in Louis Chaumeil, Van Dongen, Pierre Cailler Editeur, Genève, 1957, p. 164.)
Vêtue de blanc en 1920
Inspirée par deux icônes féminines qu’elle admirait, Sarah Bernhard et la comtesse de Castiglione, elle a teint ses cheveux d’un rouge ardent, a fortement mis en valeur ses yeux avec du maquillage noir et a même utilisé des gouttes de belladone pour dilater les pupilles. Elle a gardé sa peau diaphane sous des couches de poudre. Elle a modifié le décor de ses maisons. Brocarts, tentures, dorures furent remplacés par une décoration futuriste en noir et blanc
Un soir, la marquise Casati fit le tour de Venise avec un léopard en laisse de diamants et une servante africaine portant une torche pour que tout le monde puisse la voir. Elle a transformé la Place Saint Marc en salle de bal, avec des “esclaves” habillés de rouge enchaînés les uns aux autres pour empêcher la foule d’entrer. En 1913, à l’ambassade de France à Rome, elle arriva vêtue d’or, flanquée de domestiques nus qui avaient été peints de la même couleur, avec un paon en laisse.
En 1922, Man Ray l’a représentée sur une photo «magique», avec des yeux doubles: une paire pour voir et une paire pour être vue. Et c’est le souvenir que l’on garde d’elle.
D’Annunzio disant d’elle qu’elle était «aussi insaisissable qu’une ombre dans le Hadès». Et Jean Cocteau de dire que son allure n’était pas dans la beauté ou la surprise mais dans le choc provoqué.
Marquise Casati, photo de Man Ray
Dans son numéro du 1er septembre 1927, Vogue (Paris) raconte une fête au palais Rose :
“Dans les jardins décorés et éclairés suivant la tradition vénitienne au XVIIIe siècle, la marquise Casati vient d’évoquer pour nous, avec une poésie infinie, le personnage étrange et magique de Cagliostro. Habillé d’or et d’argent, botté d’or, un masque d’or sur les yeux, la main droite posée sur sa longue épée, ce personnage fantastique, qu’il nous fut donné d’admirer dans cette soirée magique au Palais Rose, est évoqué par Drian.
Nous ne vîmes rien de plus évocateur et poétique à la fois que la fête Cagliostro donnée par la Marquise Casati dans son Palais Rose, au Vésinet.
La marquise en Cagliostro
C’était tout le faste des fêtes vénitiennes du XVIIIe siècle. La décoration des jardins, la livrée nombreuse, l’art savant des lumières, tout cela organisé et voulu, comme à la grande époque, nous valut une inoubliable soirée. Sous un arbre immense, Cagliostro (la Marquise Casati), en un merveilleux costume d’or et d’argent, entouré du Cardinal de Rohan et de la Camargo, saluait au passage les Ombres du Passé que le « Squelette » (Mister A. Stopfford) appelait du fond du jardin. Un jet de lumière les inondant au sortir de l’antre obscur nous permit de voir Cléopâtre, Diane de Poitiers, Béatrice d’Este, Lord Byron, etc. défiler en des costumes merveilleux.
La marquise Casati reçoit
Il y eut aussi un défilé en carrosse, de la Reine Marie-Antoinette (la Vicomtesse Jean de Segonzac) et du Comte d’Artois (Pierre Meyer), puis l’arrivée tardive du serpent que quatre Egyptiens apportèrent, roulé au fond d’un sarcophage, — mais quand, pour le souper, on rentra dans les salons, on put crier son admiration au serpent de jais noir qu’était la Duchesse de Gramont, née Ruspoli ; on put voir et féliciter le Doge Mocenigo, en habit (le Comte de Beaumont) promenant sa robe de Doge. La Comtesse Thérèse d’Hinnisdal fut une Diane de Poitiers un peu mystique, ce qui lui valut à nos yeux un attrait nouveau. Casanova (The honourable Mrs Reginald Fellowes) si mince et si frêle, nous présenta le grand conquérant presque enfant, mais qu’importe, puisqu’il était, en elle, idéal de grâce. Le Comte Gautier-Vignal fut un Hamlet impressionnant, Lady Colebrooke un Pierre Le Grand plein de force et de grandeur. La Marquise de Lubersac, très belle en Béatrice d’Este. Puis nous vîmes le Cardinal de Richelieu, Ninon de Lenclos, etc.
La reine de la nuit en 1922
Créer un personnage et le faire revivre à nos yeux n’est pas chose aisée, mais reconstituer une atmosphère de plusieurs siècles passés, vous donner la sensation que vous êtes, vous spectateur, un personnage qui rêve parce que vous voyez se mouvoir autour de vous les corps de ceux qui, depuis de longs jours, sont passés dans un autre royaume, voilà un art supérieur et que possède comme aucun autre de nos contemporains, la belle Marquise Casati dont l’intelligence égale la fantaisie.
Lequel d’entre nous a oublié la fête donnée par elle sur la place Saint-Marc, à Venise, il y a quelques années ? Pas davantage nous ne pourrons effacer de notre esprit la fête magique Cagliostro à laquelle nous avons été conviés cette année dans le merveilleux décor du Vésinet. Ce Palais Rose reste pour nous l’expression d’une âme comblée, qu’un désir constant d’harmonie rend indifférente au monde extérieur, pour ne s’orienter que vers les sphères plus hautes où l’être supérieur veut se réaliser.
La comtesse d’Hinnisdal
Lady Colebrooke, évoquant Pierre Le Grand, merveilleusement maquillée, donnait une impression de grandeur remarquable. La Comtesse Thérèse d’Hinnisdal, dans un admirable costume du grand artiste italien Caramba, évoquait Diane de Poitiers. On ne pouvait avoir plus de distinction et d’allure. La Marquise de Chabannes, née Béthune, en Cléopâtre, portait un costume seyant à merveille à son type : lamés d’or, broderies et bijoux admirables, le tout composé par Caramba.”
La marquise de Chabanne
Quand elle donnait des dîners, elle les éclairait parfois par les seules ampoules dont été constitué son collier.
Avec son style de vie extravagant, la marquise Casati a gaspillé son énorme fortune, ayant accumulé des dettes égales à 25 millions d’euros aujourd’hui. En 1932, ruinée, elle abandonne le Palais rose aux créanciers. L’extraordinaire collection est dispersée et le Palais hypothéqué puis vendu.
La marquise Casati non déguisée et presque au naturel
A Londres où elle s’est exilée, fuyant ses créanciers, elle se promenait en ville vêtue de robes de velours en lambeaux, de chapeaux voilés et de gants léopard. Les yeux maquillés au cirage à chaussures, le vrai étant trop cher. La marquise Casati est décédée en 1957, enterrée dans une cape léopard, avec le bien-aimé chien pékinois qu’elle avait embaumé à ses pieds. Son héritage se perpétue, à travers sa renommée et le travail d’artistes et de créateurs du monde entier, qui célèbrent cette icône féminine, héroïne audacieuse et irrévérencieuse.
Luisa Casati par Romaine Brooks
Luisa Casati en 1920 par Van Dongen
Comme elle l’aurait sûrement souhaité, l’héritage artistique et culturel important de Luisa Casati continue d’être reconnu à ce jour. Les œuvres d’art majeures et inspirées par elle continuent de fournir des pièces maîtresses provocantes pour des expositions importantes dans le monde entier. Le sens de la mode innovant de Casati est aujourd’hui d’une pertinence majeure, qui reste une ressource constante pour les grands designers débutants du monde entier. Il s’agit notamment de John Galliano, Karl Lagerfeld, Tom Ford, Alexander McQueen, Alberta Ferretti et Dries Van Noten.
Collection John Galliano pour Dior
La propriété est divisée en huit lots pour la vente. Le premier lot comprenant le palais Rose et l’Ermitage, est acquis par Olivié ( et non Olivier) Scrive-Masure en 1938. Avec sa famille, il tente de reconstituer la propriété telle que laissée par Montesquiou, faisant disparaître les traces du passage de la marquise Casati. Il rachète quatre lots supplémentaires.
En 1948, Olivié Scrive-Masure cède le Palais Rose à la Société Nouvelle du Palais Rose dont il est l’actionnaire majoritaire, et se réserve l’Ermitage.
Les Scrive sont une famille originaire de Lille, ayant fait fortune dans l’industrie textile, tout au long du XIXe siècle. Ils ont largement contribué à la prospérité de la région. La famille atteint un niveau de prestige qui les met au rang des plus grands noms de la finance et de l’industrie.
Ainsi ils reçurent dans leur hôtel particulier de Lille Charles X roi de France, Louis-Philippe, roi des Français, et la reine Marie-Amélie, les souverains belges, Léopold Ier et Louise. Napoléon III vint aussi. Mais leur cercle n’était pas que royal. Ils reçurent Victor Hugo, Chopin, Saint-Saëns, Massenet, Alfred Cortot et tant d’autres. Don Bosco, bien connu pour son activité caritative d’enseignement, vint aussi.
En achetant le Palais Rose, Olivié Scrive-Masure et son épouse s’inscrivaient dans la ligne de leur famille qui possédait déjà de nombreuses demeures, châteaux historiques et hôtels particuliers. Ils y installèrent un train de maison, qui, comme disent les membres actuels de sa famille en s’en souvenant, était digne de Downton Abbey.
Plaque commémorative du séjour du général de Gaulle
Le Palais Rose, après ses moments de folies et ses déboires connut une période de calme, interrompue toutefois le 11 mai 1940 par l’arrivée du colonel de Gaulle, qui s’y installa pour trois nuits recevant ainsi, à l’Ermitage, l’hospitalité des Scrive-Masure, du 12 au 15 mai. Il venait d’être nommé général de brigade à titre temporaire.
Il fait allusion à ce passage au Vésinet dans le premier chapitre du Tome 1 de ses Mémoires de Guerre. Il écrit : « ...Le 11 mai, je reçois l’ordre de prendre le commandement de la 4e Division cuirassée, qui, d’ailleurs, n’existe pas, mais dont les éléments, venus de points très éloignés, seront mis, peu à peu, à ma disposition. Du Vésinet, où est d’abord fixé mon poste, je suis appelé, le 15 mai, au Grand Quartier Général pour y recevoir ma mission ». Le commandement lui-même avait été installé à la Villa Beaulieu, voisine. C’était au lendemain de l’attaque allemande qui conduisit à la déroute de l’armée française, puis à l’armistice de la “clairière de Rethondes” et à l’appel du 18 juin 1940.
Charles de Gaulle
Sans vraiment entrer dans l’histoire de France, le Palais Rose reçut un de ses acteurs principaux au XXe siècle.
A la mort d’Olivier Scrive-Masure en 1955, sa veuve continua d’habiter l’Ermitage. En 1972, les héritiers vendent l’Ermitage à Mr Arnaud d’Aboville. En 1981, le Palais Rose, lui, est vendu par la Société Nouvelle du Palais Rose à Maurice Blumental et son épouse Geneviève Leroy, qui l’année suivante rachètent l’Ermitage reconstituant la propriété d’origine. Ils entreprirent d’importantes transformations tant sur les façades Nord, Ouest et Sud du bâtiment qu’à l’intérieur de celui-ci, confiées à l’architecte parisien Jean-Louis Cardin.
En 1988, après l’inscription du Palais Rose sur l’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, le 11 juillet 1986, ils procédèrent au réaménagement de la bibliothèque du comte de Montesquiou. La distribution originelle, que l’on connaît notamment grâce aux photographies Montesquiou et Scrive, fut entièrement remodelée. A la fin des années 1990 il a été acheté par la SCI Palais Rose qui a demandé une enquête à l’agence GRAHAL, spécialisée dans les études historiques et documentaires dans le cadre d’opérations de réhabilitation ou de restructuration d’un patrimoine immobilier en vue du classement comme monument historique.
Débute alors le chantier qui va durer six ans, durant lequel Emad Khashoggi à la tête de sa société, la COGEMAD, va entièrement rénover et agrandir le palais Rose, tout en conservant le niveau noble tel que répertorié dans l’inventaire supplémentaire.
Façade arrière aujourd’hui
Le niveau inférieur a été décaissé de 1,20m pour en augmenter la hauteur sous plafond d’origine, qui était de 2,10m seulement, pour pouvoir accueillir, non plus les services domestiques mais des appartements privés. Les ouvertures ont été agrandies. Il y a eu un décaissement supplémentaire pour l’ajout d’un niveau en sous-sol, éclairé par des puits de lumières. Ce niveau accueille aujourd’hui un espace de loisirs constitué d’une salle de sport, une salle de cinéma, une piscine, une salle de jeu et un garage.
La piscine
Les anciens décors ont été restaurés en faisant appel à des artisans spécialistes des Monuments Historiques, doreurs, sculpteurs, ébénistes, marbriers et tailleurs de pierre ont ainsi restauré l’ensemble des décors grâce à l’usage des techniques traditionnelles propres à chaque spécialité. Une nouvelle cage d’escalier monumentale de 25 mètres carrés servant de liaison entre les différents niveaux, a été créée. L’Ermitage a aussi été restauré. L’ensemble, bien entendu, bénéficie aujourd’hui de tout l’appareillage domotique le plus sophistiqué.
La galerie d’entrée
Emad Khashoggi appartient à une famille du Moyen-Orient ayant une riche histoire : un grand-père médecin personnel du roi d’Arabie, un oncle, sulfureux marchand d’armes, une tante ayant épousé puis divorcé d’un homme d’affaire égyptien et dont elle eu un fils, Dodi Al-Fayed, le dernier amour de la princesse Diana, dont Emad est le cousin germain.
La COGEMAD a construit ou restauré un certain nombre de demeures de grand luxe, à Paris ou à Cannes. Le palais Rose du Vésinet est sa plus belle réalisation, car la plus fidèle à l’esprit de son constructeur et à celui de son premier occupant, même si l’ameublement reflète moins de fantaisie.
Un salon
Autre salon
La salle à manger
Un détail d’ornementation
La demeure est aujourd’hui en vente pour la modique somme de 48 millions d’euros. Il n’est pas certain que le nom de ses prestigieux précédents propriétaires parlent aux nouveaux acquéreurs. Mais peu importe, à la différence de son parent de l’avenue Foch, il est encore debout et continuera à alimenter les rêves de grandeur de son propriétaire comme il a alimenté les rêves du comte Robert de Montesquiou, qui prirent fin quand ses amis, d’Annunzio, Rubistein, Debussy, Colette et bien d’autres, lassés d’aller si loin de Paris, refusèrent ses invitations (Un grand merci à Patrick Germain)
Une invitation de Robert de Montesquiou
et les folies animalières et carnavalesques, voire grotesques, de la marquise Casati.
La marquise et son léopard
La marquise en fontaine
Le classicisme retrouvé
Régine ⋅ Actualité 2020, Châteaux, France, Italie 38 Comments
Catherine A
14 mai 2020 @ 07:10
Patrick Germain , Votre travail est incroyablement documenté , riche en illustration , en détails, je vous remercie car j’ai beaucoup appris, grâce à vous et j’ ai un peu honte de l’avouer ,à 55ans je n’avais jamais entendu parler de la marquise Casati.
Mary
14 mai 2020 @ 08:13
Belle histoire…
Que va-t-il arriver à ce beau palais maintenant ?
Pierre-Yves
14 mai 2020 @ 08:25
Comme l’illustre votre récit, cher Parick, il y a la propriété d’une part, et ceux qui y vécurent de l’autre.
De la première, j’ignorais tout, à commencer par l’existence. Des seconds, je conniassais quelques figures, Robert de Montesquiou par exemple, mais avec celle qui lui succéda, cette marquise Casati, on atteint des sommets dans l’excentricité. On peut dire que cette femme avait vraiment un grain, qu’elle était, comme on dit aujourd’hui, sérieusement perchée.
Je suis content d’avoir, grâce à vous, découvert ce Palais Rose shocking niché au Vésinet, ville qui ne m’est pas du tout familière (je n’y connais personne et ne m’y rends jamais). Je suis content qu’il soit toujours debout, non remplacé par une construction quelconque (mais j’imagine que le site du Vésinet est protégé) et bien entretenu.
Merci à vous pour cet étonnant récit et la riche iconographie qui l’accompagne !
nanou
14 mai 2020 @ 18:33
oui c est residentiel 4 FLEURS ET 1 LIBELULE/et classé mondialement pour 1 oeuvre architecturale nommée WOOD COTTAGE EX-centrée du CENTRE VILLE et LE VESINET est jumelé avec quelques grandes villes DONT UNTERHACHING en Allemagne /OUTREMONT au Canada /OAKWOOD au ETATS-UNIS /WORCESTER en GB et bien d’autres encore c’est un coin avec quelques communes limitrophes HORS DU COMMUN ,même lorsqu’on traverse des périodes de sa vie Difficiles on a de la chance de trouver des endroits pour s’oxygéner sans barres HLM donc j ‘ai une pensée pour CEUX qui vivent dans ces barres HLM .. ayant été VESIGONDINE PENDANT 30 ANS mais le LUXE c ‘est un combat de tous les jours BREF je remercie les maires Messieurs JONEMANN/FOY /que j’ai les plus connus de 1972/2003 puis c’est une ville qui a été l’objet de tournages de séries à POLARS/OU ARSENE LUPIN avec DESCRIERE /JULIE LESCAUT/SECTION RECHERCHE /bref l ‘arnacoeur a été en partie tourné AU VESINET /bref elle a aussi une SERIE CONNUE « MAGUY » mais en réalité jamais de tournage ICI mais en STUDIOS sinon le n°2 du CNPF devenu MEDEF GUY BRANA a échappé à un ATTENTAT dans les années 80 par ACTION DIRECTE bref A VISITE 1 fois dans sa vie
Charlotte (de Brie)
16 mai 2020 @ 07:47
Ce que vous avez à nous conter concernant votre vie de Vésigondine est certainement très intéressant, mais le moins que l’on puisse dire est que c’est un peu confus.
Guizmo
14 mai 2020 @ 08:39
Merci beaucoup pour ce récit passionnant et vraiment très intéressant.
Sébastien
14 mai 2020 @ 08:44
Merci pour ce briilant exposé. Passionnant de bout en bout !
Guizmo
14 mai 2020 @ 08:52
https://youtu.be/A0ZYJTDaVHI
Teresa2424
14 mai 2020 @ 18:07
Gracias « Patrick Germain » leí el personaje marquesa Casati ,su cuadro en negro me encanta , tiene influencia actual;del palacio de las rosas muy BUEN aporte
Robespierre
14 mai 2020 @ 08:56
Quelle jolie façade ! C’est pour me consoler sans doute que le philosophe chinois Lao Tseu a dit « La proprieté de la façade d’une maison n’appartient pas à celui qui la possède, mais à celui qui la regarde ». Mais ça ne me console pas. Et de toute façon, je n’ai pas 48 millions à dépenser
Cette Casati a un regard de timbrée. Mais nous avons appris pas mal de choses aujourd’hui.
Et je finirai par une autre citation pour remercier Patrick Germain : : « La connaissance ne se justifie que si on la partage avec les autres » (Sénèque)
«
Catherine A
14 mai 2020 @ 22:19
Il avait raison Lao Tseu ! La maison de mes voisins d’en face est plus belle que la mienne , ils ont un joli jardin de ville , ils ont dépensé pas mal d’argent pour ça , c’est sympa pour moi qui ait une belle vue , moins pour eux , qui ont la vue sur mon logis plus modeste .
Robespierre
17 mai 2020 @ 20:40
Grâce à vous, j’ai mieux compris ce Chinois.
Manel
14 mai 2020 @ 08:56
Quel étrange personnage cette marquise… Sa vie est aussi impressionnante qu’elle fait peur….
Antoine
14 mai 2020 @ 10:19
J’ai lu que Montesquiou aurait légué le palais rose à son secrétaire. Sans moyen pour l’entretenir l’héritier l’aurait rapidement revendu à la marquise. Je présume que c’est vrai ?
Cosmo
14 mai 2020 @ 11:26
En fait le secrétaire du comte Robert de Montesquieu a été son légataire universel. Je ne sais pas si la succession était importante ou non mais il est probable que le légataire universel aurait vendu le Palais Rose de toutes façons. A la fin de sa vie Montesquiou s’en est désintéressé et le style de vie que cela impliqué ne devait pas être du goût de son héritier.
Jean Pierre
14 mai 2020 @ 10:46
Je ne connaissais pas ce personnage des années folles.
Toutes ces personnes qui vivent entourées d’artistes et de mondains se retrouvent bien seuls quand la déconfiture est venue. Pas d’aide.
Robespierre
14 mai 2020 @ 11:00
J’ai remarqué que les gens qui se lancent dans ces folles dépenses ont un grain.
HRC
14 mai 2020 @ 16:46
Oui mais, comme ce qu’elles font m’amuse, je les aime bien quoique je n’ai pas envie d’en faire autant.
Un grain oui, et alors….
Ce n’est ni trivial ni vulgaire.
luigi
14 mai 2020 @ 11:20
Vraiment passionnant, merci pour la découverte de cette marquise !
Laure2
14 mai 2020 @ 12:24
Excellent ! merci pour ce nouvel article .
Le plus sidérant est de penser qu’une enfant a pu grandir à l’ombre d’une mère comme la marquise .
Cosmo
14 mai 2020 @ 22:08
Je ne crois pas que Cristina Casati ait grandi près de sa mère. Elle avait un père et probablement des gouvernantes.
Laure2
15 mai 2020 @ 14:25
Sans doute .
Il y a un vieux roman pour enfant de Trilby qui s’appelle »D’un palais rose à une mansarde » aucun rapport avec le sujet du jour mais le titre m’est revenu en lisant votre texte .
Cosmo
17 mai 2020 @ 13:02
Je me souviens de ce titre et de ce livre.
ciboulette
14 mai 2020 @ 12:39
Merci à Patrick Germain d’avoir si bien raconté l’histoire de cet endroit magnifique , qui semble avoir retrouvé toute sa beauté classique .Car autant j’aime le comte de Montesquiou , autant je n’aime pas du tout les dégâts qu’a fait subir à cette belle demeure la marquise Casati , que je ne connaissais d’ailleurs pas !
Adélaïde de B.
14 mai 2020 @ 14:23
Secrets d’histoires…
Stéphane Bern à trouvé son maître!
Denis
14 mai 2020 @ 14:24
Personnage flamboyant du début du XXe siècle la marquise Casati a dilapidé sa fortune auprès de parasites qui ont exploité ses richesses et est décédée dans une affreuse détresse…
Sic transit gloria mundi…
HRC
14 mai 2020 @ 16:48
Ah, ça, c’est le revers de la médaille.
Karabakh
14 mai 2020 @ 15:06
Je connais un Casati… aussi inquiétant que cette marquise, dont il n’est pourtant pas le descendant, pas non plus l’apparenté (par alliance).
L'Européen
15 mai 2020 @ 07:50
Il y a eu en Italie un fait divers début des années 70. Un marquis Casati avait une femme très belle, qu’il encourageait à avoir des aventures, pour en être le voyeur. Malheureusement sa femme quadragénaire s’est amourachée d’un jeune homme de 25 ans et n’a plus voulu jouer le jeu. Le marquis a tué sa femme et l’amant . Je ne me rappelle pas si le marquis a été en prison ou s’est suicidé. Avez-vous entendu parler de cette histoire qui s’est passée à Milan ? Le nom Casati semble lourd à porter.
Karabakh
16 mai 2020 @ 16:17
Mon père m’en a vaguement parlé mais je vous avoue que je n’ai jamais creusé.
L'Européen
17 mai 2020 @ 12:02
Cette histoire fit beaucoup de bruit en Italie. Comme c’était étalé dans tous les magazines italiens vendus à l’étranger, j’en ai eu vent. Je vais regarder sur Wikipedia si on en parle, c’était une drôle d’histoire. Le marquis était vicelard et ça s’est mal terminé.
L'Européen
17 mai 2020 @ 12:18
j’ai trouvé le lien sur internet. Oui, le marquis Camilo Casati Stampa di Soncino s’est suicidé après avoir tué sa femme et l’amant auquel elle s’était attachée. Il y a des photos.
https://it.m.wikipedia.org/wiki/Delitto_Casati_Stampa
Il était très riche et avait fait un testament en faveur de sa femme (N°2). Il avait obtenu de la Sacra Rota une annulation de sa première épouse, une danseuse, en payant un milliard de lires (…). Le testament a été revendiqué par la famille de la marquise assassinée, mais on a pu prouver qu’elle était décédée avant son mari, ce qui est normal s’il s’est suicidé. La fille du premier lit put donc avoir son immense héritage.
Ceux qui comme vous lisent l’italien, feront les yeux ronds avec cet article. C’est très bien expliqué. Moi, j’avais oublié tous les détails.
Karabakh
19 mai 2020 @ 11:58
En effet, c’est une sacrée histoire.
Les Casati au sens large sont clairement frappadingues.
Corsica
14 mai 2020 @ 17:23
Merci Patrick pour ce superbe article à l’iconographie très riche. Quand je pense qu’il y a en a qui trouve que c’était bien mieux avant, que Marie Olympia de Grèce, sa mère et autres comparses britanniques devraient avoir honte de s’exhiber sur les réseaux sociaux au lieu d’aider les pauvres malheureux, je me dis que comparées à tous ces personnages flamboyants de la Belle Epoque ( qui n’était belle que pour certains), elles sont quasiment des saintes. Voir de telles fortunes dilapidées en futilités et excentricités de toutes sortes me met mal à l’aise d’autant que cette marquise ne semblait respecter personne, ni ses animaux sauvages, ni ses domestiques qu’elle n’hésitait pas à exhiber nus et dorés. Elle a beau avoir été une mécéne et la créatrice du smokey eyes au cirage 😱, il reste que sa vie me laisse une impression de malaise qui devrait être vite dissipée par quelques longueurs dans la nouvelle piscine de ce palais rose que je ne connaissais pas avant de vous lire.
Kalistéa,
15 mai 2020 @ 11:21
Je prends seulement connaissance de votre passionnant article cher Patrick. Je me suis tout simplement régalée car l’évocation du personnage haut en couleurs de cette marquise excentrique et un peu beaucoup « piquée » comme dit Robespierre , est pleine de vie étrange et passionnante. Je ne la connaissais pas et découvrir quelque chose est en soi intéressant.J’ai visité ce palais rose peu de temps après l’achat qu’en fit Kasoghi comme je l’ai dit sur une autre page et si les travaux d’aménagement et de transformations étaient achevés , il n’y avait pas encore d’ameublement . Mais cela faisait ressortir je pense la grandeu et la beauté intemporelle de l’endroit : Un chef d’oeuvre! Merci de tout ce que vous nous apportez cher ami .Belle lecture de découverte pour moi .
Charlotte (de Brie)
16 mai 2020 @ 08:01
Ayant terminé ce matin seulement la lecture de votre superbe description et du lieu et de ses différents occupants, je vous remercie infiniment pour ce voyage à travers le temps, en compagnie de personnages plus flamboyants les uns que les autres, la palme revenant incontestablement à la marquise…
Elle a dilapidé sa fortune, certes, mais est allée au bout de ses envies, en a fait profiter beaucoup y compris les « profiteurs » qui l’ont abandonnée vraisemblablement lors de sa ruine, allant peut-être même jusqu’à gloser sur sa « folie »…
Merci encore pour cet article comme d’habitude captivant et permettant la découverte de lieux et de personnages souvent méconnus voire inconnus.
Bon week-end
DEB
16 mai 2020 @ 14:11
Merci. C’était passionnant.
Juliette
21 mai 2020 @ 15:06
Fort intéressant, merci.
M.Kasoghi est aussi un cousin de Jamal Khashoggi , journaliste saoudien assassiné en 2018 au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en Turquie, et probablement démembré afin de dissimuler son corps.