Le prince Friedrich de Solms-Baruth devant la Cour européenne des droits de l’homme pour réclamer la restitution du patrimoine familial qui selon lui a été pris sous la contrainte par les Nazis. Son grand-père paternel le prince Friedrich Hermn de Solms-Baruth avait participé à la tentative ratée d’attentat contre Hitler le 20 juillet 1944.
Arrêté le lendemain, il fut incarcéré pendant 9 mois à Berlin. Mis à l’isolement, questionné sans relâché et torturé, le prince a signé des documents transférant son patrimoine dont des châteaux, des domaines forestiers, une usine de porcelaine,… aux Nazis.
Le prince est décédé en 1951 à Windheok, aujourd’hui capitale de la Namibie. Il ne s’était jamais remis de ses conditions de détention.
Son petit-fils qui vit à Monaco, entend réclamer cette restitution, estimant qu’elle a été faite sous la contrainte totale.(Merci à Alberto)
Isa C
31 juillet 2019 @ 07:27
Étrange qu’il ait attendu tant d’années pour formuler sa réclamation…
Karabakh
31 juillet 2019 @ 16:29
Non. Cela fait suite à plusieurs décisions, parlementaires et juridiques, allant dans le sens d’une restitution des biens spoliés par le régime nazi. C’est une suite logique, tout à fait dans les temps. 😉
Bambou
31 juillet 2019 @ 08:08
Le petit-fils vit quand même à Monaco…
Gérard
4 août 2019 @ 18:09
Ce n’est pas parce qu’on vit à Monaco qu’on qu’on doit se faire voler.
Guyard
31 juillet 2019 @ 08:09
Pour mieux connaitre les ancêtres du prince : https://gothanjou.blog/2017/09/02/les-maisons-du-gotha-solms-baruth/
Robespierre
31 juillet 2019 @ 08:26
Oui,les Nazis avaient un tour de passe passe pour faire antidater des documents de transmission de patrimoine . Comme par hasard la vente avait toujours lieu quelques jours après l’arrestation d’un suspect. Je trouve qu’on devrait rendre justice à cette famille qui a été spoliée par un déni de justice à une époque nauséabonde. Ne pas accéder à sa demande serait scandaleux et il a bien fait de saisir une juridiction européenne.
Robespierre
31 juillet 2019 @ 12:28
pardon, je voulais « AVANT » l »arrestation du suspect
ambre
31 juillet 2019 @ 13:38
Je suis entièrement d’accord avec vous.
Et je pense que si ça n’a pas été fait avant, c’est probablement qu’il n’y avait pas unanimité avant dans la famille sur le parti de faire reconnaître cette propriété. Peut-être pour des questions d’argent, de vouloir mettre derrière soi un passé familial douloureux, d’intérêt, que sait-on encore. Le « retard » pris pour ça n’est pas surprenant. Il y a des familles où des générations sont en désaccord sur l’attitude à avoir quant à des faits ou des drames, des injustices qui se sont produits des décennies auparavant, et ce sont les générations plus récentes qui finissent par réclamer justice.
Oscar
31 juillet 2019 @ 14:19
Entièrement de votre avis. J’espère pour lui qu’il obtiendra gain de cause.
Corsica
31 juillet 2019 @ 08:35
Effectivement, cette « donation » n’a pas l’air d’avoir été spontanée mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour entamer des procédures ? À moins que celles-ci n’aient pas abouti devant les tribunaux allemands amenant à cet ultime recours devant la cour européenne.
Robespierre
31 juillet 2019 @ 12:28
ce n’est que recemment que le prince a trouvé les documents qui prouvaient ses dires.
Ludovina
31 juillet 2019 @ 09:09
Friedrich est le chef « fürst » de la maison zu Solms-Baruth, il est né le 27/11/1963 et il est célibataire.
Sa mère est la baronne Birgitta von Berchem-Königsfeld.
Il a un frère cadet Julian né le 06/08/1965, marié avec Livia Deuchler née le 28/01/1970 : le couple a un garçon Afonso (1997) et une fille Cosima (2002).
Sa grand-mère paternelle Adelheid von Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg avait 4 sœurs :
Viktoria, épouse de Carl Eduard I, herzog (duc) von Sachsen-Coburg-Gotha
Alexandra, épouse (1er mariage) August Wilhelm, prinz von Preussen, un des fils de l’empereur d’Allemagne Wilhelm II
Helena, épouse le prince Harald du Danemark, un des fils du roi Frederick VIII
Caroline, épouse un des beaux-frères d’Adelheid.
L’unique garçon de leur fratrie, prénommé Friedrich, fut le duc titulaire de leur maison, il était marié avec la princesse Maria Melita zu Hohenlohe-Langenburg.
Muscate-Valeska de Lisabé
31 juillet 2019 @ 09:22
Un visage fin,pointu,très à mon goût…il a de belles rides!😍
Baia
1 août 2019 @ 13:25
Pour ma part Muscate, ce genre de visage émacié me glace ! Brrrr …
mariejeanne
1 août 2019 @ 19:26
Je vous le laisse Muscate, je trouve qu’il ressemble à…Popeye !
Menthe
2 août 2019 @ 14:41
Pas faux 😄
Muscate-Valeska de Lisabé
2 août 2019 @ 16:46
Ahhh nooon,je le trouve beau,moi j’aime bien…il est fin…aristocratique…il n’y a qu’ainsi que je conçois LE blond😋.
Vous avez raison,Baia,la bonne définition est « émacié »…je dois avoir un côté infirmière,je ressens le besoin de le réchauffer👩🔬
Je suis contente de ne pas avoir à batailler contre vous,chères amies…je n’aurais pas été sûre de l’emporter !😉😘
marianne
31 juillet 2019 @ 10:28
Et les états successeurs du reich ont entériné ce vol sans problème ? C’est choquant !
Je souhaite qu’ il réussisse !
Karabakh
31 juillet 2019 @ 17:19
Ils ne les ont pas entériné mais, bien entendu, ils ne se sont pas pressés de revenir dessus. Il est admis aujourd’hui que la famille Solms-Baruth a été spoliée sous couvert d’une pseudo-donation, en raison de leur opposition au régime nazi (refus de rejoindre les rangs notamment) ; ici, c’est surtout la participation au complot contre Hitler qui motive cette spoliation déguisée.
Avant cela, les Solms-Baruth étaient très préservés du fait de leur proximité avec la famille impériale allemande. On sait que Hitler ne fut pas immédiatement hostile à la noblesse, que ce n’est qu’une fois qu’il a perçu l’influence populaire de ces anciens lignages et le risque d’opposition qu’il s’est mis en tête de s’agréer cette caste, coûte que coûte.
CatherineA
31 juillet 2019 @ 10:33
Quelqu’un sait il si dans la génération précédente un membre de sa famille a déjà réclamé la restitution de leurs biens ?
C’est étonnant d’avoir attendu 2019 pour faire-valoir ses droits
Leonor
31 juillet 2019 @ 10:45
Merci Alberto. Intéressant. Je ne connaissais pas ce nom , ni donc cette famille. J’ai donc un peu cherché.
Les biens de la famille se trouvent pour l’essentiel en Lusace, une région entre Berlin au Nord-Ouest et Dresde au sud, actuellement à cheval sur la frontière germano-polonaise. Une partie des biens a déjà été restituée, en 2013, d’après ce que j’ai pu lire. Mais de nouveaux documents ont été trouvés dans des archives, qui ont motivé l’actuel prince de Solms-Baruth à re-déclencher une procédure.
Par ailleurs :
Alberto, sans vouloir vous contredire – c’est juste une précision :
Friedrich III ( Frédéric) de Solms-Baruth , 1886-1951 n’était pas directement impliqué dans l’opération Walkyrie.
Sinon, de toute façon, il n’aurait pas survécu.
Mais il était au courant. Et surtout, il a été lui aussi un opposant au nazisme d’entrée. Il faisait partie du Kreisauer Kreis ( Cercle de Kreisau), qui était une organisation de résistance.
S’il n’a pas été exécuté après Walkyrie et les soupçons qui pesaient sur lui, c’est par manque de preuves – même si ,d’ ‘habitude, les nazis ne s’embarrassaient pas de telles considérations.
*********
Remarque : en cherchant ainsi sur le sujet, il m’est tombé sous les yeux que faisait aussi partie de ce Kreisauer Kreis HORST von EINSIEDEL . Donc, je suppose, quelqu’un de la famille de l’épouse du jeune François d’Orléans.
Peut-être Gérard, grâce à ses pouvoirs super-magiques pourra-t-il nous le situer plus précisément dans la généalogie de cette famille ?
Horst von Einsiedel est né en 1905 , mort en 1947.
Lui aussi a échappé aux exécutions post-Walkyrie, mais a été lourdement inquiété, puis est mort en 1947 dans des circonstances inconnues au camp de Sachsenhausen, alors devenu camp soviétique.
BL-R
31 juillet 2019 @ 11:59
Merci beaucoup Leonore
Karabakh
31 juillet 2019 @ 17:44
De mémoire, Horst von Einsiedel (1905 –1947) est le cousin germain de Joachim Hans von Einsiedel (1901 – 1989), grand-père de Theresa.
Jean Pierre
31 juillet 2019 @ 12:07
Dans ces histoires on ne connaît jamais la totalité des arguments avancés par le demandeur. S’il va devant la CEDH c’est que les juridictions fédérales ont déjà été saisies et l’ont débouté.
Karabakh
1 août 2019 @ 14:41
Elles se seraient plutôt fourvoyées en incompétence. 😉
Francois
31 juillet 2019 @ 13:20
Que de plus normal
Récupérer des biens spoliés
COLETTE C.
31 juillet 2019 @ 14:15
Espérons qu’il pourra récupérer ses biens.
Bambou
31 juillet 2019 @ 14:52
Un faux air de Mickaël Douglas,la fossette au menton en moins….
monique Liardet
31 juillet 2019 @ 16:50
le regard de cet homme me donne froid dans le dos
Silvia 2
31 juillet 2019 @ 17:25
Qu’il fasse reconnaître ses droits c’est normal. Tout le monde qui paie à le droit d’aller à la CEDH. En revanche son Grand père a attendu 1944 pour réagir ! il a suivi Hitler jusqu’à quasi la fin Sans commentaire pour ce prince.
Karabakh
1 août 2019 @ 14:44
Vous ne confondriez pas légèrement, ou mieux encore, ne seriez pas encore en proie à l’un de vos délires ? Renseignez-vous sur le grand-père de ce monsieur, vous devriez en sortir bouleversée dans vos certitudes quelques peu fantasmagoriques.
Leonor
2 août 2019 @ 17:59
Silvia, vous lisez l’Histoire à l’envers. Visiblement, vous n’y connaissez rien, ni n’êtes capable de chercher efficacement.
Monica
31 juillet 2019 @ 18:43
Viktoria et Karl Edouard etaient les parents de Sybille mère du roi Carl Gustav de Suède
Pastelin
1 août 2019 @ 08:35
Merci Leonor d’avoir par avance répondu à la question que je me posais sur l’entrée en opposition au régime nazi du prince Friedrich. Dès le début donc, il m’est important de la savoir.
Pastelin
1 août 2019 @ 08:40
Merci Leonor d’avoir répondu d’avance à la question que je me posais sur l’entrée en opposition au régime nazi du prince Friedrich, dès le début donc. Il m’est important de le savoir
Philibert
2 août 2019 @ 14:33
La capitale de la Namibie (anciennement « Sud-Ouest Africain Allemand ») est Windhoek, avec le O devant le E.
Gérard
8 août 2019 @ 14:24
Dans sa famille noble si ancienne et prolifique Horst Karl von Einsiedel était le deuxième fils d’un couple de médecins de Dresde, ville où il naquit le 7 juin 1905. Ses parents étaient le conseiller Gotthard von Einsiedel (1869-1928) et Henriette Hippe (1878-1950) et ils étaient d’une branche luthérienne et non titrée de la famille. Son père avait été immatriculé sous le numéro 487 le 28 novembre 1913 dans le Livre de la Noblesse royale saxonne.
Horst étudia le droit et les sciences politiques à l’Université de Wroclaw et après son apprentissage et son examen de stage, il étudia l’économie, et sous l’influence d’Adolf Leo qui était proche des socialistes religieux il devint un partisan du contrôle économique de l’État. De 1930 à 1932 il étudia à l’Université Harvard de Cambridge (États-Unis) dans le cadre d’un programme d’échanges, il y obtint un doctorat, et à son retour fut chef de l’Association des étudiants allemands concernés par ces programmes d’échanges mais il fut relevé de ses fonctions un an après par les nazis.
Il avait pris sa carte de membre du Parti social-démocrate en 1930 et avec Carl-Dietrich von Trotha il lutta contre le national-socialisme, il était en contact avec Arvid von Harnack et Harro Schulze-Boysen. Il s’inquiétait à l’époque pour sa mère qui était à demi juive et donc en danger, et pour son frère qui émigrait en Angleterre.
Horst était un homme brillant, il travailla dans l’administration depuis la fin de 1930, et en 1934 il travailla dans les offices ministériels de Berlin mais il fut contraint de se retirer de la fonction publique pour des motifs politiques. Et avec l’aide de Trotha et d’Otto Heinrich von der Gablentz qui fut l’un de ses plus proches collègues, il put entrer au Département de la chimie du Reich dont il fut chef du département de la planification.
Il était lié à Eugen Rosenstock-Huessy et au groupe d’étudiants réunis autour du sociologue. C’est là qu’il avait rencontré notamment Carl Dietrich von Trotha et retrouvé Helmuth James comte von Moltke qu’il avait connu dans sa jeunesse dans les camps de travail de Silésie (car en 1926 et 1927 il avait participé à ces premiers camps de travail volontaire en Allemagne) et qu’il avait revu au groupe de travail de Löwenberg dont l’objectif sociopolitique était le rapprochement et l’égalité entre les différentes couches de la société.
Avec Trotha il avait participé à la planification de ces camps créés par Rosenstock.
Ils étaient des adversaires du national-socialisme comme Arvid von Harnack et cette opposition leur fit rejoindre le groupe dit par la Gestapo la Chapelle rouge, ou l’Orchestre rouge (Die Rote Kapelle), puis Horst appartint au Cercle de Kreisau. Le nom de ce groupe de résistants allemands vient du château de Kreisau (Krzyżowa) de la famille von Moltke en Silésie mais le nom Cercle de Kreisau a été donné a posteriori par la Gestapo et n’a pas été utilisé par ses membres.
Avec Moltke et Peter comte Yorck von Wartenburg Horst s’intéressa aux questions fondamentales de la politique économique puis se tourna en 1942 de plus en plus vers la politique agricole.
Il participa aux deuxième et troisième conférences principales de Kreisau et avec Trotha orienta les débats sur la politique économique du district de Kreisau.
Depuis 1939 il appartenait au cercle de l’opposition de Moltke qu’il connaissait donc bien depuis l’époque de la Löwenberger Arbeitsgemeinschaft. Avec Trotha il dirigeait le groupe de travail sur les questions économiques au Cercle de Kreisau.
En même temps il a développé avec les syndicats clandestins car illégaux et les Églises chrétiennes un programme de politique économique pour l’après nazisme car sa conception politique reposait sur une vision chrétienne de la société.
Il échappa à la Gestapo après l’attentat du 20 juillet 1944, il fut recherché mais comme beaucoup de ses amis il ne fut pas trouvé, au demeurant la Gestapo n’apporta pas la preuve de sa participation à la tentative de coup d’État.
Il retrouva du travail en août 1945 à la planification industrielle de l’administration centrale allemande dans la zone d’occupation soviétique mais comme il avait des contacts avec Trotha et les autorités américaines pour les nouvelles réglementations économiques il fut arrêté en octobre 1945 par la police secrète soviétique, le NKVD, comme espion américain à Berlin et interné au camp de concentration de Sachsenhausen que les Soviétiques avaient rouvert sous le nom de camp spécial soviétique numéro 7 et l’on ne sait pas de quoi il est mort exactement le 25 février 1947.
Il semble être demeuré célibataire et il n’eut pas d’enfant.
Après la guerre il avait écrit : « La découverte du niveau de haine existant entre les hommes a été une triste expérience continue des vingt dernières années. La haine entre les peuples et les races, la haine entre les partis politiques et la haine entre les classes économiques ont encore et encore déformé l’image de l’homme. L’évaluation de l’être humain n’était pas fondée sur ses actions et son caractère, mais sur son appartenance à un groupe économique, politique ou ethnique. Cela a entraîné une distorsion des valeurs chrétiennes traditionnelles. L’amour du prochain, l’exigence chrétienne la plus importante, est devenu de moins en moins la norme du comportement humain. »
Les dernières phrases de son curriculum vitae étaient : « La sagesse de l’homme d’État est aussi importante, à l’instar des autres domaines, dans l’orientation de l’économie. […] Je pense que l’attitude des peuples face à cette question de gouvernance économique responsable est d’une importance capitale pour l’avenir pacifique du monde. »
Gérard
8 août 2019 @ 17:54
Le prince Friedrich III zu Solms-Baruth (1886-1951) appartenait lui aussi au cercle dit de Kreisau et il avait pris une part active dans l’attentat du 20 juillet 1944 en accueillant dans son château de Kasel à Golßen (Brandebourg) et dans la maison de son garde forestier des comploteurs mais c’était un chrétien et un humaniste, au demeurant atteint de fièvres récurrentes, qui ne pouvait pas être complice d’un tel régime et dont le père avait été commissaire impérial des soins infirmiers volontaires. Pendant la préparation de l’attentat le prince dormait avec deux pistolets Luger à ses côtés. Il parcourait à cheval les bois de son domaine pour organiser l’Opération Walkyrie comme on l’appelait. C’était il y a 75 ans. La chancelière Angela Merkel vient de rendre hommage à tous ces résistants. Mais le tribunal de Potsdam et la cour d’appel apparemment ont rejeté les demandes de la famille.
Après l’attentat du 20 juillet 1944 le prince fut arrêté et emprisonné et il aurait donc signé en prison en mars ou 1945 un pouvoir de disposition ou une procuration en faveur d’Himmler pour 17 300 hectares de terres mais l’issue de la guerre a permis sa libération plus rapidement que prévu. Il était de plus alors en mauvaise santé après plus de neuf mois de mauvais traitements et de tortures, et il mourut en 1951. Il paraissait a priori difficile de considérer que le prince prisonnier et menacé était libre de ses actes face à Himmler.
Le prince et sa famille avaient ensuite continué de vivre dans la zone d’occupation soviétique où lors d’une réunion du conseil municipal avec un général russe quelqu’un l’avertit qu’il était sur le point d’être arrêté et il quitta le bâtiment par la fenêtre des toilettes. Il voulait se rendre en Namibie alors la colonie allemande du Sud-Ouest africain, où ses propriétés n’avaient pas été affectées par la guerre ; il était accompagné de son chauffeur et de son valet de chambre. Sa famille et lui passèrent par le Danemark, pays du prince Harald, frère de Christian X, et qui avait épousé la princesse Helene de Schleswig-Holstein sa tante, puis ils se rendirent à Stockholm à l’invitation de la Maison de la Noblesse de Suède et là ils purent embarquer pour l’Afrique.
En 2006 son fils qui lui avait succédé à la tête de la famille, Friedrich IV (1926-2006) a reçu 3658 ha du ministère fédéral des Finances du fait du BVVG c’est-à-dire de l’administration de privatisation de terres agricoles et forestières autrefois détenues par l’État dans les États de Brandebourg, Mecklembourg, Poméranie orientale, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe. Mais apparemment il n’y a pas eu de transaction et ce n’était qu’un acompte concernant des biens qui relevaient d’une administration fédérale.
Les avocats du prince ont un nouveau document qui était jusqu’alors ignoré et qui avait été mal classé dans les archives de l’État. Des analyses chimiques et scientifiques de l’encre sont nécessaires apparemment aujourd’hui ainsi qu’il a été précisé fin juillet 2019. L’avocat du prince actuel, lord Goldsmith, précise que les tribunaux fédéraux ont confirmé la validité du document signé à Himmler, et que s’ils n’obtenaient pas satisfaction ils saisiront la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg ajoutant : « En rejetant le processus de dédommagement de 2014, le tribunal a nié le témoignage de l’historien sir Antony Beevor et d’autres experts, rejeté le rapport des services de renseignement britanniques décrivant la détention et la saisie comme une conséquence directe de l’attaque de 1944 ayant échoué […]. »
Les avocats ajoutent que l’on peut considérer que de 10 à 20 % des réclamations peuvent être considérées comme de nouvelles procédures potentielles de restitution c’est-à-dire qu’elles concernent des actes du gouvernement nazi qui ont eu lieu avant mai 1945 car les lois sur la restitution ne s’appliquent pas aux cas postérieurs à mai 1945. Les confiscations par les nazis ont généralement été annulées après 1989 mais le traité d’unification allemande stipule que les saisies effectuées au lendemain de la guerre ne sont pas affectées.
Après la mort du prince Friedrich IV Wilhelm en Afrique en 2006 ses fils ont vendu la ferme de Dabib et fin 2018 la land-rover du prince retrouvée en 2007 a été remise à neuf en Afrique du Sud.
Ce véhicule abandonné dans une ferme du désert, de la série 109 « IIA des années 1960, a été sauvé par l’un des exécuteurs testamentaires du prince, passionné de land-rover, l’avocat Claus Hinrichsen, qui l’a rachetée au nouveau propriétaire de la ferme.
La ferme Dabib près de Mariental était à l’origine de 49 582 hectares. Dans les années soixante, trois vastes parcelles en ont été vendues dont Anib de 10 000 ha. Anib a changé de mains à nouveau en 2004 lorsque l’entreprise de tourisme Gondwana Collection l’a acheté. Anib est devenu le parc Gondwana Kalahari, où les touristes profitent de leur séjour au Kalahari Anib Lodge .
Dabib avait été acheté en 1937 par Friedrich Hermann zu Solms-Baruth,
Le célèbre homme d’affaires germanophone Albert Voigts du Sud-Ouest africain lui avait conseillé cet achat. Peu après et sans l’accord du prince les nazis avaient établi un camp de prisonniers russes sur ses propriétés allemandes où il put voir que les prisonniers subissaient un traitement inhumain.
On peut penser que si le prince subit de mauvais traitements il ne fut cependant pas poursuivi publiquement en raison de ses liens familiaux avec les rois suédois et britanniques.
Le premier ministre sud-africain, Jan Smuts, est intervenu personnellement pour que la famille reçoive des visas, et le prince est arrivé par bateau à Walvis Bay en 1948 avec son fils Friedrich Wilhelm, âgé de 22 ans.
Quelques années plus tard, Dabib devint un élevage de moutons prospère, mais Friedrich Hermann mourut des suites d’une opération en 1951. Il a été enterré à son endroit préféré de la ferme, près d’un poste à bestiaux appelé poste de Solmscher. C’est cette partie de la ferme qui a été vendue dans les années soixante et est devenue Anib. Une lourde stèle surmontée d’une croix de bois marque le lieu de sépulture de Friedrich Hermann.
Son fils Friedrich Wilhelm poursuivit son activité agricole, se maria en 1963 et eut deux fils.