Bien sûr on peut appeler croyants tous ceux qui croient dans ce qu’enseigne une religion mais le terme ici employé vise incontestablement les seuls musulmans et par ailleurs pour les musulmans pratiquants les croyants constituent une catégorie un peu supérieure aux musulmans ordinaires, est croyant celui qui croit tout ce que Dieu a enseigné notamment par le Prophète, mais encore qui pratique vraiment la religion musulmane.
En ce qui concerne le terme de commandeur des croyants c’était le titre que portaient les califes depuis Omar le deuxième calife mort en 644. Il n’y a plus de califat depuis le début du XXe siècle peu après la fin de l’Empire Ottoman et le terme a été abusivement employé par des chefs de groupes terroristes récemment. Aujourd’hui le terme de commandeur des croyants constitue le titre religieux des souverains marocains, sultans puis rois.
Cette autorité religieuse là appartint d’abord aux sultans almoravides, qui n’ont toutefois pas utilisé le terme de calife, et qui étaient une dynastie berbère sanhajienne, qui constitua du XIe au XIIe siècle une confédération de tribus puis un empire englobant la Mauritanie, le Maroc, l’ouest de Algérie ainsi qu’une partie de la péninsule ibérique (au sud et à l’est de l’Espagne, à Gibraltar et au Portugal actuels).
Ishaq ben Ali fut le 5e et dernier émir de la dynastie des Almoravides et il fut tué lors de la prise de Marrakech par les Almohades en 1147.
La Constitution marocaine du 29 juillet 2011 stipule en son article 41 :
« Le Roi, Amir Al Mouminine [Commandeur des Croyants], veille au respect de l’Islam.
Il est le Garant du libre exercice des cultes.
Il préside le Conseil supérieur des Ouléma, chargé de l’étude des questions qu’Il lui soumet.
Le Conseil est la seule instance habilitée à prononcer les consultations religieuses (Fatwas) devant être officiellement agréées, sur les questions dont il est saisi et ce, sur la base des principes, préceptes et desseins tolérants de l’Islam.
Les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement du Conseil sont fixées par dahir.
Le Roi exerce par dahir les prérogatives religieuses inhérentes à l’institution d’Imanat Al Mouminine qui Lui sont conférées de manière exclusive par le présent article. »
L’autorité religieuse des sultans marocains en tant que princes des croyants a été reconnue par des populations qui n’ont pas reconnu leur autorité politique au Maroc, et même au-delà des frontières du royaume, car le commandeur de Croyants est également reconnu plus au sud, parmi les tribus du Sahara, ce qui est l’un des arguments invoqués par le Maroc pour revendiquer la souveraineté sur le Sahara Occidental. De même le sultan puis roi du Maroc est reconnu comme commandeur des croyants par beaucoup de Mauritaniens sans qu’il y ait de connotation et de revendications territoriales.
Les Musulmans ne considèrent pas les Chrétiens et les Juifs comme des Croyants même si tous croient en un Dieu unique mais le prestige du commandeur des croyants permet des ponts entre le Christianisme et l’Islam comme on l’a bien vu surtout depuis Jean-Paul II et Hassan II.
La plupart des Chrétiens du Maroc vivent autour de Casablanca et de Rabat et sont essentiellement des expatriés catholiques ou protestants qui seraient en permanence environ 5000 pratiquants et périodiquement environ 25 000. Malgré le Code pénal marocain qui interdit le prosélytisme et de facto les conversions à d’autres religions qu’à l’Islam on estime qu’il y aurait entre 25 000 et 45 000 Chrétiens marocains d’origine berbère ou d’origine arabe qui seraient des convertis de l’Islam au Christianisme. Mais on donne parfois des chiffres très supérieurs allant jusqu’à plus de 150 000. Ces conversions sont surtout dues au Protestantisme et en particulier évangélique.
Selon l’article 220 du Code pénal « Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 100 à 500 dirhams. »
« Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats ».
Il y a par ailleurs trois églises orthodoxes au Maroc à Casablanca, soit une grecque à Casablanca et deux russes l’une à Rabat et l’autre à Casa.
En principe les Chrétiens du Maroc vivent dans une situation meilleure que les Chrétiens d’autres pays du monde arabe en particulier les chrétiens expatriés mais les Marocains convertis sont très mal vus et ne peuvent se réunir, il leur est particulièrement difficile d’aller à la messe dans les églises existantes en sorte qu’ils se rendent en général dans ce qu’ils appellent des églises de maison. C’est surtout le cas dans les campagnes, en ville il est un peu plus facile de pratiquer. Mais il est difficile d’imaginer pour ces Marocains convertis des cérémonies publiques pour les baptêmes, les mariages, les obsèques.
Les églises sont de fait destinées aux Chrétiens expatriés ou aux Chrétiens qui n’ont jamais quitté le Maroc et sont d’origine européenne.
Les Chrétiens marocains de souche voudraient pouvoir être considérés comme de bons Marocains et ce serait peut-être plus facile si les dernières restrictions contenues dans les dispositions pénales disparaissaient dans un pays qui est tout de même l’un des plus ouverts du monde arabe. Les Marocains se méfient surtout du prosélytisme évangélique.
Néanmoins on ne relève pas de violences contre les Chrétiens.
Les chrétiens sont également présents dans les Atlas. Les soeurs franciscaines sont toujours à Midelt, et elles y sont aimées et respectées. Les cisterciens de Tiberhine ( Algérie) ont rejoint Midelt.
Ici, un tableau de la présence de communautés religieuses chrétiennes catholiques au Maroc : http://www.dioceserabat.org/les-communaut%C3%A9s-religieuses-0
Le Christianisme s’est répandu au Maroc dès l’Antiquité romaine.
On sait également que beaucoup de Berbères du nord du Maroc ont continué à suivre les croyances juives ou chrétiennes après la conquête islamique du Maghreb ; la conversion à l’Islam dura jusqu’au Xème siècle. Il semble qu’on ne connaisse pas avec certitude les évêchés de la Tingitane d’époque romaine c’est-à-dire dans la province de Tingis (Tanger) mais au commencement du VIIIème siècle il y en avait quatre et à la fin du IXème siècle il en restait un.
Juliette d
15 novembre 2018 @ 01:50
Il faut en conclure que le roi sera au Maroc au moins 2 jours en 2019, soit les 30 et 31 mars prochain.
Annmaule
15 novembre 2018 @ 08:43
Majeste,ces jours la, il faudra garder les yeux bien ouverts..
Caroline
15 novembre 2018 @ 09:58
Existe-t-il une communaute chrétienne vivant paisiblement dans ces deux villes?
dadouna
15 novembre 2018 @ 17:03
Oui
JAY
15 novembre 2018 @ 10:48
Drôle d’initiative dans un pays ou les catholiques sont très surveillés et ou le prosélytisme pour la chrétienté est interdit !
Gérard St-Louis
15 novembre 2018 @ 13:31
Le roi du Maroc est le Commandeur de tous les croyants, ce qui inclus les catholiques.
Gérard
15 novembre 2018 @ 16:45
Bien sûr on peut appeler croyants tous ceux qui croient dans ce qu’enseigne une religion mais le terme ici employé vise incontestablement les seuls musulmans et par ailleurs pour les musulmans pratiquants les croyants constituent une catégorie un peu supérieure aux musulmans ordinaires, est croyant celui qui croit tout ce que Dieu a enseigné notamment par le Prophète, mais encore qui pratique vraiment la religion musulmane.
En ce qui concerne le terme de commandeur des croyants c’était le titre que portaient les califes depuis Omar le deuxième calife mort en 644. Il n’y a plus de califat depuis le début du XXe siècle peu après la fin de l’Empire Ottoman et le terme a été abusivement employé par des chefs de groupes terroristes récemment. Aujourd’hui le terme de commandeur des croyants constitue le titre religieux des souverains marocains, sultans puis rois.
Cette autorité religieuse là appartint d’abord aux sultans almoravides, qui n’ont toutefois pas utilisé le terme de calife, et qui étaient une dynastie berbère sanhajienne, qui constitua du XIe au XIIe siècle une confédération de tribus puis un empire englobant la Mauritanie, le Maroc, l’ouest de Algérie ainsi qu’une partie de la péninsule ibérique (au sud et à l’est de l’Espagne, à Gibraltar et au Portugal actuels).
Ishaq ben Ali fut le 5e et dernier émir de la dynastie des Almoravides et il fut tué lors de la prise de Marrakech par les Almohades en 1147.
La Constitution marocaine du 29 juillet 2011 stipule en son article 41 :
« Le Roi, Amir Al Mouminine [Commandeur des Croyants], veille au respect de l’Islam.
Il est le Garant du libre exercice des cultes.
Il préside le Conseil supérieur des Ouléma, chargé de l’étude des questions qu’Il lui soumet.
Le Conseil est la seule instance habilitée à prononcer les consultations religieuses (Fatwas) devant être officiellement agréées, sur les questions dont il est saisi et ce, sur la base des principes, préceptes et desseins tolérants de l’Islam.
Les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement du Conseil sont fixées par dahir.
Le Roi exerce par dahir les prérogatives religieuses inhérentes à l’institution d’Imanat Al Mouminine qui Lui sont conférées de manière exclusive par le présent article. »
L’autorité religieuse des sultans marocains en tant que princes des croyants a été reconnue par des populations qui n’ont pas reconnu leur autorité politique au Maroc, et même au-delà des frontières du royaume, car le commandeur de Croyants est également reconnu plus au sud, parmi les tribus du Sahara, ce qui est l’un des arguments invoqués par le Maroc pour revendiquer la souveraineté sur le Sahara Occidental. De même le sultan puis roi du Maroc est reconnu comme commandeur des croyants par beaucoup de Mauritaniens sans qu’il y ait de connotation et de revendications territoriales.
Les Musulmans ne considèrent pas les Chrétiens et les Juifs comme des Croyants même si tous croient en un Dieu unique mais le prestige du commandeur des croyants permet des ponts entre le Christianisme et l’Islam comme on l’a bien vu surtout depuis Jean-Paul II et Hassan II.
marianne
15 novembre 2018 @ 18:53
Vous rêvez ?
Karabakh
16 novembre 2018 @ 00:29
Non. Ce titre est propre à la religion musulmane, même si cela n’interdit pas le respect mutuel entre toutes les religions.
Gérard
15 novembre 2018 @ 18:38
Jean-Paul II avait effectué une visite remarquée dans le royaume en août 1985, suite à une visite de Hassan II à Rome en 1980.
Menthe
15 novembre 2018 @ 11:27
Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j’aime bien ce roi, peut-être parce qu’il dégage une certaine sympathie, contrairement à son père.
Baboula
15 novembre 2018 @ 14:53
Pas difficile un roi Hassan » peu commode »
NicoleC34
15 novembre 2018 @ 17:55
Qu’a t-il fait de sa femme !
particule
15 novembre 2018 @ 16:13
Très belle initiative politique . Et puis les mauvaises langues ne pourront pas dire que c’est pour arranger » l’annulation de son mariage »
Ces deux Chefs de croyants ont sûrement bien des sujets pertinents à aborder. Bravo donc au Roi du Maroc.
beji
15 novembre 2018 @ 18:15
A quand une visite du pape dans son pays?
Gérard
15 novembre 2018 @ 18:34
La plupart des Chrétiens du Maroc vivent autour de Casablanca et de Rabat et sont essentiellement des expatriés catholiques ou protestants qui seraient en permanence environ 5000 pratiquants et périodiquement environ 25 000. Malgré le Code pénal marocain qui interdit le prosélytisme et de facto les conversions à d’autres religions qu’à l’Islam on estime qu’il y aurait entre 25 000 et 45 000 Chrétiens marocains d’origine berbère ou d’origine arabe qui seraient des convertis de l’Islam au Christianisme. Mais on donne parfois des chiffres très supérieurs allant jusqu’à plus de 150 000. Ces conversions sont surtout dues au Protestantisme et en particulier évangélique.
Selon l’article 220 du Code pénal « Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 100 à 500 dirhams. »
« Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats ».
Il y a par ailleurs trois églises orthodoxes au Maroc à Casablanca, soit une grecque à Casablanca et deux russes l’une à Rabat et l’autre à Casa.
En principe les Chrétiens du Maroc vivent dans une situation meilleure que les Chrétiens d’autres pays du monde arabe en particulier les chrétiens expatriés mais les Marocains convertis sont très mal vus et ne peuvent se réunir, il leur est particulièrement difficile d’aller à la messe dans les églises existantes en sorte qu’ils se rendent en général dans ce qu’ils appellent des églises de maison. C’est surtout le cas dans les campagnes, en ville il est un peu plus facile de pratiquer. Mais il est difficile d’imaginer pour ces Marocains convertis des cérémonies publiques pour les baptêmes, les mariages, les obsèques.
Les églises sont de fait destinées aux Chrétiens expatriés ou aux Chrétiens qui n’ont jamais quitté le Maroc et sont d’origine européenne.
Les Chrétiens marocains de souche voudraient pouvoir être considérés comme de bons Marocains et ce serait peut-être plus facile si les dernières restrictions contenues dans les dispositions pénales disparaissaient dans un pays qui est tout de même l’un des plus ouverts du monde arabe. Les Marocains se méfient surtout du prosélytisme évangélique.
Néanmoins on ne relève pas de violences contre les Chrétiens.
Leonor
16 novembre 2018 @ 20:43
Les chrétiens sont également présents dans les Atlas. Les soeurs franciscaines sont toujours à Midelt, et elles y sont aimées et respectées. Les cisterciens de Tiberhine ( Algérie) ont rejoint Midelt.
Ici, un tableau de la présence de communautés religieuses chrétiennes catholiques au Maroc :
http://www.dioceserabat.org/les-communaut%C3%A9s-religieuses-0
Gérard
15 novembre 2018 @ 19:08
Le Christianisme s’est répandu au Maroc dès l’Antiquité romaine.
On sait également que beaucoup de Berbères du nord du Maroc ont continué à suivre les croyances juives ou chrétiennes après la conquête islamique du Maghreb ; la conversion à l’Islam dura jusqu’au Xème siècle. Il semble qu’on ne connaisse pas avec certitude les évêchés de la Tingitane d’époque romaine c’est-à-dire dans la province de Tingis (Tanger) mais au commencement du VIIIème siècle il y en avait quatre et à la fin du IXème siècle il en restait un.
Mary
15 novembre 2018 @ 19:27
Éperons que les services de sécurité du pape auront leur mot à dire…