Jeanne-Antoinette Poisson naît en 1721. A vingt ans, elle épouse Charles-Guillaume Le Normant d’Étiolles. Le Roi Louis XV croise Madame le Normant d’Etiolles pour la première fois en mars 1745 dans la forêt de Sénart.
Ce jour-là elle est vêtue de rose et se promène dans un phaéton bleu. Introduite à la cour par relations, elle est remarquée par le roi Louis XV et devient sa maîtresse-en-titre, de 1745 à 1751. Elle est également la conseillère du monarque et reste influente comme favorite jusqu’à son décès.
En Occident, le rose est devenu tendance au XVIIIème lorsque les aristocrates (hommes et femmes) européens ont commencé à porter des teintes pastel ou poudrées. La couleur incarnait tout le luxe et l’opulence de leur classe sociale. Le rose en lingerie est devenu très courant entre le XVIIIème.
Madame de Pompadour a tellement aimé cette couleur que la manufacture de porcelaine de Sèvres (qui devint par ailleurs manufacture royale par l’intervention de Madame) nomme une nouvelle teinte « Le rose Pompadour« .
Philippe Xhrouet, liégeois, peintre sur porcelaine, entre à la Manufacture de Vincennes en 1750 et se distingue dans la peinture des bordures et des fleurs. Parmi les fleurs de l’été, beaucoup revêtent une jolie couleur rose lilas.
Créée en 1757 par Philippe Xhrouet, cette couleur est désignée dans les registres de la manufacture de Sèvres comme « un rose très frais et fort agréable ». En 1758, Louis XV, Madame de Pompadour et le Prince de Condé achètent les premières porcelaines de cette couleur. D’abord qualifiée de « lilas », la couleur est très vite désignée « rose Pompadour ».
A l’époque, la Marquise de Pompadour est, en tant que favorite, très influente à la cour. Férue d’arts et dotée d’un bon goût, elle fait et défait les modes. Le rose Pompadour devient à la mode
Le vase rocaille à rubans roses et fleurs – probablement un cadeau de Louis XV à son épouse Marie Leszczyńska – a rejoint, en 2018, les collections de Versailles. Il témoigne de cette mode des années 1760 pendant lesquelles la famille royale et Cour s’entichent de rose Pompadour.
Pour ceux qui peuvent se balader à Versailles, c’est aux couleurs du rose Pompadour que les parterres fleurissent, chaque année jusqu’en octobre ou novembre, dans le Jardin français de Trianon. (Merci à Guismo)
Desert Rose
2 août 2020 @ 03:07
Belle couleur qui donne vie à tout objet qui la porte.
Teddy
2 août 2020 @ 04:15
Elle était appelée maman putin par les filles de Louis XV
Muscate-Valeska de Lisabé
2 août 2020 @ 08:14
Ami de la Poésie,Teddy,bonjour!
Carolus
4 août 2020 @ 06:31
😂
Roxane
2 août 2020 @ 08:54
Super comme surnom… 😱
Pascal🍄
2 août 2020 @ 06:06
Bel article ,merci Guizmo.
Benoite
2 août 2020 @ 06:23
Je dirai presqu’en langage fleuriste, le rose cyclamen. Il est doux à voir, s’accorde bien avec le vert des feuilles. Si Mme la marquise de Pompadour le mit au monde, parce qu’il lui plaisait, c’était une bonne idée. Ses « avantages royaux » le lui ont permis, et elle lança la mode de cette couleur. Tous ont misé sur la tonalité en vogue. Il y a des couleurs qui ont une petite et belle histoire romantique.
Gatienne
3 août 2020 @ 12:10
Oui, le rose, c’est bien, tant qu’on n’en abuse pas comme Dame Barbara Hamilton Cartland !
Jean Pierre
3 août 2020 @ 14:09
« Voyez la vie en rose, mais n’en portez jamais » comme disait Karl L !
Robespierre
4 août 2020 @ 09:51
J’ignorais que Karl L. avait dit ça, mais je suis d’accord. Jamais trouvé élégante une dame vêtue de rose. Pour une petite fille, c’est OK, mais dans l’âge mûr, ça fait mauvais goût.
Carolus
5 août 2020 @ 08:18
Seulement pour les accessoires Robespierre.
Pas les vêtements, voyons 😋
kalistéa
8 août 2020 @ 21:39
C’était aussi la couleur de la « star décapitée » Jayne Mansfield , qui ne buvait que du champagne rosé et dont la maison en forme de coeur etait rose de la cave au toit…la piscine où la star évoluat nue , également .
Menthe
3 août 2020 @ 16:32
Oh oui alors ! C’est bien la couleur que j’aime le moins en tout, sauf pour les fleurs 😉
Baboula
2 août 2020 @ 07:42
Il va très bien avec le gris Pompadour.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 août 2020 @ 08:16
Le vase aux ruban me plaît infiniment.
Ça évite le kitsch en étant romantique et ravissant. Quelle main délicate pour réaliser patiemment un tel motif,si moderne,parvenu jusqu’à nous par la grâce des soins de conservation qui lui ont été apportés !
Danielle
2 août 2020 @ 09:38
Merci Guizmo sur l’histoire de cette couleur que j’apprécie.
Ce vase a la forme d’un maillot de bain mais l’épouse du roi l’a t elle apprécié ?
ciboulette
2 août 2020 @ 12:41
Merci , Guizmo , pour ce bel article .Je connais bien sûr Madame de Pompadour , mais j’ignorais qu’elle était à l’origine du rose en matière de mode .C’est une couleur douce sans être fade , et elle me plaît beaucoup ! Le vase rocaille est magnifique .
framboiz07
2 août 2020 @ 13:53
Rose Pompadour , bleu Nattier , vert Véronèse et maintenant noir Soulages ,on est passé du beau, du gai à la déprime !
Juliette
3 août 2020 @ 17:19
Ce n’est pas faux Framboiz. J’ai du mal avec Soulages, j’y vois surtout une certaine escroquerie artistique.
Carolus
4 août 2020 @ 06:33
Vous avez oublié le « bleu Klein » que je n’apprécie pas.
COLETTE C.
2 août 2020 @ 14:32
Délicats, ces roses !
PATRICIA
2 août 2020 @ 18:21
Bel article très frais et très agréable en cette journée où la grisaille est de mise
Merci Guizmo
Cecicela
2 août 2020 @ 18:44
Quelle est la fin de la dernière phrase du troisième paragraphe? Entre le XVIIIème et…quoi d’autre?
Cecicela
4 août 2020 @ 13:55
Ma question est pourtant simple; L’auteur de l’article pourrait il y répondre?!
chicarde
2 août 2020 @ 19:49
La couleur est, en effet, très douce; la robe est d’un luxe absolument incroyable et vraiment royal !!
Auberi
3 août 2020 @ 16:12
le rose flushia de Kenzo peut-être pour un sac estival, ou le rose poudré magnifique sur toutes, sinon le rose Barbara Cartland, horrible 👩🎤
Olivier d'Abington
4 août 2020 @ 06:05
On comprend mieux, après ces explications sur l’histoire de la couleur rose, la volonté farouche de la bourgeoisie XIXe siècle – post-révolution – de rendre cette couleur « persona non grata » des couleurs considérées alors comme « dignes et respectables »…
Les clichés sur les couleurs (notamment bleu/rose) perdurent jusqu’à nos jours…
Carolus
4 août 2020 @ 06:40
C’est un joli sujet, merci.
J’ai dans ma tête un « rose parfait », nom que je donne à la couleur d’une paire d’escarpins et d’un sac que m’a mère portait quand j’étais enfant.
C’était ce rose à peine plus soutenu peut-être…
EVA
4 août 2020 @ 17:09
Carolus, votre commentaire me fait aussi souvenir de ces baptêmes, communions, mariages, messes de Pâques où les dames fêtaient le printemps avec leurs escarpins et pochettes rose-glacé. C’était le comble du raffinement féminin à mes yeux de petite fille.
Plus tard en lisant la rencontre avec la Dame en Rose de Proust, je découvris le rose ambigu du luxe et de la luxure, de la promesse des plaisirs interdits, de l’élégance d’un monde secret et énigmatique, celui des artistes et des rideaux entrouverts du théâtre.
Pour ceux que cela intéresse, une étude sur la Dame en rose, en anglais : https://newprairiepress.org/cgi/viewcontent.cgi?article=1608&context=sttcl
En l’honneur de Proust, et parce-que, à sa lecture, le rose est devenu la couleur du mystère, et en glissant vers le mauve, le parme, la couleur liturgique, j’ai une pièce surnommée « The Pink Room », toute en tons fuchsia aux styles mélangés gitan, bohémien, ou trônent des objets fabuleux et ésotériques venus des 4 coins du monde.
Et pour celles qui ne portent pas de rose, essayez la combinaison-pantalon en fuchsia qui donne bonne mine, votre entourage en sera vitaminé.