Une première église construite au XIIIe siècle est complètement rasée en 1562 par les protestants durant les guerres de Religion.
Reconstruite en 1607 puis à nouveau détruite en 1621 par les armées du roi… ce sont les Dominicains qui ont bâti, au même emplacement, l’édifice actuel entre 1624 et 1627.
L’orientation est modifiée, l’autel étant tourné vers le nord-ouest. En 1655, les religieux construisent au-dessus du portail une tribune qui fait office de chœur, aujourd’hui disparue.
La nef à vaisseau unique est décorée de peintures au début du XXe siècle.
Au fond, au-dessus du maître-hôtel en marbre polychrome de 1741 et du tabernacle de 1837, se dresse un grand retable commandé en 1674 au maître menuisier André Coula et son beau-frère, le sculpteur Antoine Subreuille.
En partie basse, les deux petits bas-reliefs au-dessus des portes représentent l’Annonciation et la Visitation.
Entre les colonnes torses ornées de pampres, une statue de Saint-Dominique et une de Saint-Thomas d’Aquin encadrent un tableau de Saint-Mathieu.
L’orgue a été commandé en 1867 au célèbre facteur Aristide Cavaillé-Coli, et son buffet réalisé en 1868 par Maurin sur conseil de Cassan, architecte de la Ville. Mais, en attendant la restauration, il ne peut plus jouer !
Les Dominicains avaient affecté les dix chapelles à des personnalités qui pouvaient, moyennant finances, y aménager un tombeau de famille.
Ces chapelles latérales sont homogènes par les trois paires de retables réparties symétriquement de part et d’autre de la nef. Réalisés entre 1699 et 1714 par Antoine Subreuille puis par son fils, ils témoignent du savoir faire et de la maîtrise des sculpteurs sur bois montpelliérains de la fin du XVIIe siècle.
A l’origine, ils présentaient tous un tableau central entouré de deux colonnes torses. Les autels en marbre de ces chapelles sont du XIXe siècle.
Dans la chapelle de Saint-Antoine de Padoue, une niche abrite une statue de Saint-Antoine.
Sur le mur du fond, un grand tableau de Saint-Jean de la Croix en extase devant la Croix est attribué à Jean Ranc père, peintre de Montpellier.
Dans la chapelle dédiée à Joseph, le marchepied de l’autel est décoré d’un motif polychrome. Le tableau du retable, peint par Antoine Ranc en 1699, est directement inspiré de l’Apparition de l’ange à Saint-Joseph de Nicolas Mignard.
Dans la chapelle dédiée à la Très Sainte Vierge Marie, l’autel comporte des marbres polychromes en partie du XVIIIe siècle. Au centre du retable, une Vierge à l’Enfant est entourée de quatre bas-reliefs : les deux grands représentent l’Annonciation et la Nativité, les deux petits le Repos en Egypte et Le repas de la Sainte Famille.
On y trouve le monument funéraire de Thomas Marie de Bocaud, établi en 1788, et celui de son épouse enterrée en 1804. C’est cette dernière qui racheta l’église, qui avait été déclarée bien national à la Révolution, afin de la protéger.
Ses héritiers la donnèrent en jouissance à la Ville en 1829. A cette époque, l’architecte Joseph Boué remplace la rose et le portail de la façade principale par une sobre façade de style néoclassique (celle que l’on voit sur la photo, donnant rue Saint-Germain).
Statue de Sainte-Jeanne d’Arc – Vierge et Martyre, morte brûlée le 30 mai 1431. Elle a été canonisée le 30 mai 1920. (Merci à Pistounette pour ce sujet)
😀Pistounette
12 octobre 2022 @ 02:58
Je connais bien Montpellier pour y avoir vécu, et j’aime cette ville, où je reviens chaque année voir mes amis.
Après avoir lu sur N&R quelques reportages intéressants sur les « folies » autour de la cité (que je connais bien) et sur le Peyrou, j’ai profité du week-end des Journées du Patrimoine pour « écumer » des monuments dont j’ignorais quelques détails. Mes articles sont donc inspirés des visites guidées que j’ai eues et des nombreuses indications mises à disposition sur place. Les photos sont personnelles.
⁰Erato deux
12 octobre 2022 @ 07:41
Merci pour cette riche promenade artistique et historique.
Baboula
12 octobre 2022 @ 07:56
Ceci n’est pas une carte postale !
Gérard
12 octobre 2022 @ 10:18
Merci Pistounette. Lire Cavaillé-Coll pour le facteur d’orgue.
Une merveille.
neoclassique
12 octobre 2022 @ 10:34
Bravo pour cet article aussi parfaitement documenté qu’illustré.
J y suis d’autant plus sensible que ma famille possède un hôtel particulier du XVIIe situé à quelques mètres de cette remarquable église montpellieraine helas trop mal connue mais dont mes arrière grand père et grand père furent présidents du conseil de fabrique.
Êtes-vous montpellieraine pour connaître si bien les lieux?
😀Pistounette
12 octobre 2022 @ 21:31
Bonjour Néoclassique,
Vous ne commentez pas souvent, mais je vous connais pour avoir lu (qd je suis arrivée sur N&R en 2021) les remarquables reportages que vous aviez écrits sur de nombreux palais russes…
Je ne suis pas montpellieraine, mais mes parents y ont vécu 15 ans et moi 6 ans. J’apprécie beaucoup cette ville et j’y ai conservé d’excellents amis que je reviens visiter chaque année.
Comme je suis passionnée d’histoire, j’ai visité toutes les « folies » qui entourent cette ville, et j’en connais plusieurs propriétaires.
Merci de votre commentaire et bonne fin de semaine.
Beque
13 octobre 2022 @ 22:58
Neoclassique, merveilleux votre commentaire. Il me semble que, sous l’Ancien Régime, les membres du conseil de fabrique s’appelaient aussi des marguiliers ? Et que cette « corporation » de paroisse a été supprimée en 1905.
Hervé J. VOLTO
12 octobre 2022 @ 10:54
Très belle architecture néo-classique appelent à l’élévation des sentiments.
Moi ausi, j’aime trainer dans les églises d’époque…
Caroline
12 octobre 2022 @ 11:17
Merci à Pistounette pour ses très belles photos !
Je croyais que les Protestants vivaient en communauté dans le centre de la France et en Alsace- Lorraine.
berton
12 octobre 2022 @ 21:47
Et Nîmes est une ville bien protestante .
beji
12 octobre 2022 @ 12:42
Une des plus belles églises de Montpellier avec Sainte Eulalie,et les pénitents blancs .
JAusten
12 octobre 2022 @ 22:04
J’aime bien celle des Pénitents Bleus dans la rue des Étuves.
Pelikan du Danube
12 octobre 2022 @ 13:11
Sans vouloir faire de provocation superflue on voit bien que le fanatisme, l’intolérance etc. n’était pas dans un seul camp .
J’ai lu aussi que le but des protestants ou du moins de certains chefs de guerre parmi eux, était d’instaurer un royaume dont la religion d’État aurait été le protestantisme à la place du catholicisme romain ,comme souvent la politique s’en est mêlée .(voir ce qui s’est passé en Angleterre où les souverains légitimes ont été écartés du pouvoir )
Tout ça pour dire que l’Histoire ,quelles que soient les époques, n’est pas à raconter en noir et blanc .
Danielle
12 octobre 2022 @ 19:02
Les peintures des chapelles latérales et les sculptures sont belles mais je n’aime pas ces colonnes torsadées que j’ai déjà vues à st Paul de Vence dernièrement.
Merci Pistounette.
Guizmo
12 octobre 2022 @ 20:05
Merci beaucoup pistounette pour cette belle découverte.
JAusten
12 octobre 2022 @ 22:04
Merci Pistounette.
mousseline
13 octobre 2022 @ 09:09
merci Pistounette, pour ces superbes photos
Arielle
13 octobre 2022 @ 10:37
Magnifique et très intéressant reportage. Grand merci Pistounette.
Antoine
13 octobre 2022 @ 11:10
Merci beaucoup pour cet article !
Je vais à Montpellier quasiment chaque été ! C’est une belle ville même si je ne conçois pas du tout pouvoir y vivre.
Julise
13 octobre 2022 @ 14:00
Ce lieu n’est plus affecté au culte depuis sa déclaration comme bien national. Il servit de mausolée à la famille Bocaud, puis perdit tout usage religieux une fois mis à disposition de la ville de Montpellier. Aujourd’hui, cette ancienne église se visite les vendredis après-midi. L’extérieur est austère mais l’intérieur est magnifique.