Le prince François d’Orléans, second fils du prince Michel de France et de Béatrice Pasquier de Franclieu, comte et comtesse d’Evreux, a épousé le 26 juillet dernier en la basilique Saint Jacques de Straubîng, Theresa von Einsiedel, fille de Curt Hildebrand von Einsiedel et de la comtesse Amélie de Wurtemberg, princesse d’Urach.
A cette occasion, le Comte de Paris a octroyé le titre de comte de Dreux au prince François. Le magazine Point de Vue – Histoire vient de rendre public les armes d’alliance du comte et de la comtesse de Dreux, dessinées par l’heraldiste Xavier d’Andeville, à la demande du Comte de Paris.
Les armes du prince François sont un écartelé aux 1 et 4 des armes de comte d’Evreux « d’azur à trois fleurs de lys d’or à la bande camponnée d’argent et de gueules » et aux 2 et 3 des armes de comte de Dreux « échiqueté d’or et d’azur à la bordure de gueules ». L’écartelé Evreux-Dreux affiche l’origine du prince François, second fils du comte d’Evreux.
Les armes de la princesse François sont celles de la Maison von Einsiedel, une ancienne famille noble allemande originaire de la région de Saxe, qui représentent un ermite sur fond d’or en robe et bonnet bleu portant dans la main droite un chapelet rouge et une hache d’acier et une houe bident sur l’épaule.(Photo Point de Vue – Histoire – Merci à Charles)
jul
17 février 2015 @ 06:18
Ahhhh pas la bordure de gueules encadrant les trois fleurs de lys
C’est déjà ça ! Passons sur les autres fantaisies orléanaises…(Evreux, Dreux ancien, qui sont assez bénignes).
J’exhorte Henri d’Orléans, il ne faut plus permettre à son neveu Charles Philippe d’Orléans de porter la bordure de gueules.
C’est encore la brisure distinctive portée par de nombreux descendants de Philippe V Roi d’Espagne.
Jamais un Roi n’a attribué une brisure avant l’extinction de la branche qui la portait.
Louis XV n’a pas permis à son petit-fils Louis Stanislas Xavier de se faire appeler Duc d’Anjou (quoiqu’il lui avait donné le fond du duché en apanage) et ne lui a pas donné la bordure de gueules simple mais une bordure dentelée. Il garda son nom de Provence.
Pourquoi : pour ne confondre les branches.
Les brisures sont les marques distinctives des branches issues des Fils de France.
Ce serait très sage de la part d’Henri d’Orléans.
Charles Philippe d’Orléans devrait reprendre le lambel d’argent ou, à la limite, trouver une adaptation des armes paternelles Evreux.
Hugo
17 février 2015 @ 09:08
Radotage rance et invention Jul !
Revenez sur terre.
jul
17 février 2015 @ 12:43
Montrez moi ce que j’invente Hugo et nous pourrons avoir un échange qui ne se limite pas, de votre part à des invectives : « radotage race et invention »
Exposez moi vos arguments.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:07
Non, si on parle héraldique il faut juste être précis pour ne pas se satisfaire de votre « n’importe quoi »
Ainsi dans la description (de Dame Régine?) on doit juste dire « ..de rendre public -publiques- il suffit de faire l’accord les armes etc.. et,
« à la bande camponnée d’argent » il faut lire « cramponnée » mais voilà..
Charles
18 février 2015 @ 09:49
Les armes de Comte d’Evreux portées par le prince Michel de France se décrivent ainsi « D’azur à trois fleurs de lis d’or à la bande componée d’argent et de gueules ».
Votre mise au point savante est erronée puisque le mot cramponnée n’a aucun sens ici.
FILOSIN
18 février 2015 @ 20:23
Vous avez parfaitement raison, merci.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:20
A votre réaction on voit que sauf « Plus belle la vie » le reste pour vous ça passe largement au-dessus de la Bonne Mère!..
Pourtant ça pourrait élever un peu le niveau de..la mer
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:21
Pour Jul
Pierre-Yves
17 février 2015 @ 09:44
Je suis impressionné de vos connaissances en héraldique.
Je confesse humblement que je ne parviens pas à me passionner pour ce sujet. Commet cela vous est-il venu ?
jul
17 février 2015 @ 13:00
Je n’ai que des connaissances de base Pierre-Yves. J’avais des châteaux légo et les boucliers de mes chevaliers m’ont fascinés, j’ai ensuite reçu un joli jeu de carte expliquant le vocabulaire et suis tombé sur un livre extraordinaire à la médiathèque de ma ville : les généalogies des dynastie européennes par Miroslav Marek. Sans parler du site héraldique européenne.
Kalistéa
17 février 2015 @ 19:20
Vous m’avez fait rire Pierre-Yves ! vou s devenez de plus en plus drôle.Je vous lis depuis peu avec beaucoup de plaisir.
Pierre-Yves
18 février 2015 @ 09:58
J’en suis charmé.
La mauvaise nouvelle, c’est que jusqu’à récemment, vous vous enquiquiniez en me lisant. Un peu dommage, bien sûr, mais tout de même pas grave car la simple idée que je progresse suffit à me mettre du baume au coeur !
mary 71
17 février 2015 @ 10:32
un peu compliqué pour qui n’est pas versé dans l’héraldique comme vous semblez l’être, Jul,!
N’y a-t’il pas moyen de simplifier la chose ?
jul
17 février 2015 @ 13:07
Bonjour Mary 71
retenez cette règle simple :
-le Roi de France (l’aîné des agnats de la Maison de France dite de Bourbon) portent les pleines armes de France, sans brisure (les trois fleurs de lys).
-le Roi donne à chaque fils de France (fils cadets du roi et du dauphin)
une brisure aux trois fleurs de lys pour distinguer la branche qu’ils vont former.
Ainsi le frère de Louis XIV (Philippe, Monsieur, Duc d’Orléans, ajouta un lambel d’argent)
le Grand roi donna encore la bordure rouge (de gueules) à son deuxième petit-fils (Philippe, le Duc d’Anjou, depuis Roi d’Espagne).
et ces bordures sont restées les marques distinctives de leurs descendants jusqu’à aujourd’hui. Elles permettent de situer qui est qui et de rattacher chaque prince ou princesse à sa généalogie. C’est très pratique.
Le problème est que le Comte de Paris (Orléans) a permis à son neveu (Orléans) d’utiliser la bordure de gueules…C’est la première fois qu’on voit pareille anomalie dans l’histoire héraldique capétienne.
J’espère qu’elle sera corrigée. Tout le monde a le droit de se tromper.
Gérard
18 février 2015 @ 21:22
La bordure de gueules pour les comtes puis ducs d’Anjou remonte à la deuxième maison capétienne d’Anjou qui a repris les armes des Valois.
jul
19 février 2015 @ 12:26
Tout à fait Gérard
même si les Fils de France ayant l’Anjou en apanage n’ont pas reçu forcément cette bordure du roi pour se distinguer
exemple : Henri, Duc d’Anjou (futur Henri III) : lambel de gueules.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:12
Bien sûr!
Comme on pourrait simplifier la physique quantique..
Tout ça pour ne pas faire l’effort de comprendre une science..il faudrait ramener le niveau à celui des individus mais alors les savants se sont crevés pour quoi?
Nous vivons une époque de « nivellement par la base » et tout le monde s’en contente: forcément, l’effort n’étant pas naturel..
Charles
17 février 2015 @ 10:43
Vous oubliez volontairement que le titre de Duc d’Anjou a été rendu à la couronne de France il y a déjà 300 ans par l’ancêtre de Don Luis Alfonso de Borbon, c’est pourquoi le Comte de Paris, actuel Chef de la Maison de France, a pu donner te très beau tître de Duc d’Anjou à son neveu le prince Charles-Philippe.
jul
17 février 2015 @ 12:42
Bonjour Charles
Je n’oublie rien, lisez mon commentaire attentivement : je parle du duché d’Anjou reçu par le Comte de Provence (frère de Louis XVI, futur Louis XVIII). Loin de moi l’idée de dire que l’Anjou a continué à être l’apanage de la descendance du Roi d’Espagne. C’est seulement aujourd’hui un titre d’attente pris par l’aîné des Bourbon, en SOUVENIR, du titre porté par son aïeul.
La question n’est pas le titre, mais de la brisure distinctive de la branche issue de Philippe V.
Charles
18 février 2015 @ 10:57
Cher Jul,
Pour votre gouverne,
Un titre ne se prend pas comme cela en souvenir d’un ancêtre, sinon ce serait l’anarchie totale.
Pour être régulier, un titre doit être conférer par le Chef de Maison.
Le Comte de Paris a décidé de conférer le très beau titre de Duc d’Anjou à son neveu Charles-Philippe avec les armoiries du duché d’Anjou.
Une fois la nouvelle publique, le roi d’Espagne avait félicité le fils ainé du Comte d’Evreux pour son nouveau titre de Duc d’Anjou et pour ses nouvelles armoiries. Il est donc inutile de vouloir faire croire ici que le prince Charles-Philippe porte les armoiries d’une autre branche d’une manière irrégulière, il porte les armoiries qui sont les siennes par décision du Chef de la Maison de France.
jul
18 février 2015 @ 16:16
Cher Charles
Où voyez-vous l’anarchie ?
La question n’est pas le titre. Je vous l’ai déjà écrit.
Mais si vous insistez, à réponse de sourd Charles, réponse de sourd Jul : Le Prince a pris le titre d’attente que son père et son grand-père avaient pris avant lui. Il n’a d’agrément à demander à personne, vu qu’il est l’aîné des Bourbons, héritier des rois de France. Comme Henri d’Orléans n’a demandé à personne la permission de prendre le titre d’attente de Comte de Paris.
Montrez moi les félicitations du Roi d’Espagne, je suis curieux de les voir.
Roch
17 février 2015 @ 11:27
Le roi d’Espagne ne trouve rien à dire ni même à redire au titre et aux armes Anjou portés par le prince Charles-Philippe, c’est l’essentiel n’est-ce-pas?
Il n’y a que vous pour vous étrangler en regardant la bordure de gueules entourant les 3 fleurs de lys du frère ainé du comte de Dreux !
jul
17 février 2015 @ 12:39
Ce n’est pas seulement le Roi d’Espagne qui est concerné, mais tous les Bourbons.
Jamais la même bordure n’a été attribuée à la descendance de deux fils de France différents, tant qu’une branche n’était pas éteinte.
Charles
18 février 2015 @ 11:00
Le roi d’Espagne comme tous les autres princes Capétiens reconnaissent la bordure de gueules entourant les trois fleurs de lys sur le blason du prince Charles-Philippe d’Orléans, Duc d’Anjou.
jul
18 février 2015 @ 16:16
Prouvez-le.
Gérard
19 février 2015 @ 16:43
Et puis d’ailleurs il a tellement de cousins, lointains descendants d’infants d’Espagne et d’épouses morganatiques qui portent ces armoiries-là !
Gérard
18 février 2015 @ 21:28
Philippe V n’était plus fils de France, il était roi d’Espagne.
jul
19 février 2015 @ 12:31
Et alors ?
Il a conservé les armes de France bordées de gueules au centre des armes de ses nouveaux Etats, pour montrer son appartenance à la Maison de Bourbon.
Lorsque les Bourbons ne régnaient pas en Espagne (après des Révolutions), c’était le seul blason qui leur restait. Idem pour les Bourbons qui ne sont pas aujourd’hui Infants d’Espagne.
exemple de l’Infante Isabelle, morte à Paris :
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0f/Posthumous_Coat_of_arms_of_Isabella,_Infanta_of_Spain_%281851%25E2%2580%25931931%29.svg/2000px-Posthumous_Coat_of_arms_of_Isabella,_Infanta_of_Spain_%281851%25E2%2580%25931931%29.svg.png&imgrefurl=http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Posthumous_Coat_of_arms_of_Isabella,_Infanta_of_Spain_%281851%25E2%2580%25931931%29.svg&h=3165&w=2000&tbnid=0KrNf9LD4TAvJM:&zoom=1&tbnh=97&tbnw=61&usg=__FMgJX0IAfh9dvcG8-wSh7xaMZM0=&docid=0d2DkYyIpap6bM&itg=1&sa=X&ei=CcnlVIqzAoKzUdfLgZgG&ved=0CCkQ9QEwAQ
oubien dans leur dernière demeure de l’Escorial
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.feelmadrid.com%2Fphoto249.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.feelmadrid.com%2Fphoto249.html&h=450&w=600&tbnid=uAi1rJmggngXfM%3A&zoom=1&docid=KOPMMTzvNqXvmM&ei=aMnlVI6iM4HoUIDigsAM&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=712&page=2&start=16&ndsp=25&ved=0CFMQrQMwEQ
Gérard
20 février 2015 @ 17:27
Oui bien sûr il a reçu l’autorisation de son grand-père de conserver ses armoiries pour lui et sa descendance en les mettant au centre des armes royales d’Espagne mais cela ne signifie pas que le roi de France allait désormais s’en priver pour sa descendance demeurée française.
jul
20 février 2015 @ 17:44
Et pourtant si Gérard.
C’est ce qui s’est passé dans les faits.
Le Prince Louis Stanislas Xavier, Comte de Provence et Duc d’Anjou n’a pas reçu la même bordure…
Ce n’est même pas une question d’autorisation. C’était un droit qu’il tenait de sa naissance. Il était de France et a donc conservé les armes de France bordées de gueules, distinction de sa branche.
Gérard
22 février 2015 @ 05:53
Louis Stanislas Xavier était titré comte de Provence dès sa naissance et n’eut ses autres titres qu’en vue de son mariage le 14 mai 1771. Un édit d’avril 1771 constitue l’apanage de Monsieur, comte de Provence, constitué du duché d’Anjou et des comtés du Maine, du Perche et de Sénonches à l’exception de la forêt du même nom. Il aura d’autres titres.
Mais le prince eut tout d’abord des armoiries écartelées de France et de Provence. Ces armoiries furent modifiées en 1770 sans doute car elles étaient peu orthodoxes, puisque Monsieur n’était pas le fils aîné du roi ou du dauphin et n’aurait pas dû porter sans brisure les armes royales. On les remplaça par les armes de France avec une bordure dentelée de gueules qui ne correspondaient pas aux armes d’Anjou dont le prince n’avait pas encore l’apanage. Monsieur conserva ces armes jusqu’à ce qu’il devienne de jure roi en 1795.
Le cas fut semblable pour le comte d’Artois qui porta un écartelé de France et d’Artois.
Elles furent transformées en : de France à la bordure crénelée de gueules, qui évoque les châteaux d’Artois.
Mayg
17 février 2015 @ 18:39
Le roi d’Espagne a bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des armes porter par Charles-Philippe d’Orléans.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:17
Bravo!
Mais là apparemment vous prêchez des mécréants ah ah ah !
Cosmo
17 février 2015 @ 13:25
Vous en savez des choses, Jul !
Parella
17 février 2015 @ 18:32
Pour éviter à la fois les prétentions discutables des uns et les mauvais usages de l’héraldique des autres, il y a longtemps que le CER propose, pour la branche d’Orléans de la maison de Bourbon, une solution à la fois simple, respectueuse des règles tant historiques qu’héraldiques et riche de possibilités : la conservation des armes légitimes d’Orléans (d’azur à trois fleurs de lis d’or, au lambel d’argent) et la déclinaison des différents rameaux de cette branche par l’utilisation de pièces, de partitions ou de meubles sur les pendants du lambel (comme cela se pratique très efficacement en Grande-Bretagne ou en Espagne).
jul
18 février 2015 @ 07:26
Exactement Parella et Merci !
Comme les Orléans issus des Valois le pratiquaient déjà au Moyen Age…
Gérard
18 février 2015 @ 21:32
Oui mais les Orléans sont depuis 130 ans la maison de France et votre bonne idée ne tient plus. Quand les Valois ou les Bourbons sont devenus la maison de France ils ont abandonné leurs anciennes armoiries.
jul
19 février 2015 @ 12:36
Attention Gérard, les Orléans font partie de la Maison de France, mais pas eux seuls. Tous les Bourbons sont de France.
Jamais un Comte de Paris (qui se prétend pourtant être Roi de droit) n’a commis l’erreur de redonner une brisure (la bordure de gueules)encore en vigueur dans la Maison, car la branche dont elle était la marque distinctive n’était pas encore éteinte.
Gérard
20 février 2015 @ 17:28
C’est la théorie de Pinoteau mais c’est contraire naturellement à tout le droit dynastique et aux dispositions adoptées entre la France Espagne notamment.
jul
20 février 2015 @ 17:46
Les Bourbons sont de France puisqu’ils arborent les trois fleurs de lys.
Gérard
21 février 2015 @ 20:02
Ne m’en veuillez pas mais cela me paraît un peu tautologique.
Hugo
17 février 2015 @ 09:10
Beau dessin des armoiries de la princesse François, comtesse de Dreux.
Gérard
17 février 2015 @ 09:10
Il n’y avait pas de raison de donner à François la brisure de son frère dont il n’est pas l’héritier présomptif.
Notons que les premières armes du comte de Provence étaient un écartelé de France et de Provence. Par ce titre et ces armes le roi voulait honorer la Provence qui s’en réjouit.
Gérard
17 février 2015 @ 10:06
Et pourquoi dites-vous Jul que les armoiries Évreux et Dreux sont des fantaisies ?
jul
17 février 2015 @ 12:46
Ce ne sont pas les armoiries Evreux et Dreux qui sont des fantaisies elles-mêmes, mais l’écartelé des deux qu’on n’a jamais vu.
Charles
18 février 2015 @ 11:02
Jul
L’écartelé est une façon intelligente de rappeler l’origine Evreux du jeune et sympathique Comte de Dreux.
jul
18 février 2015 @ 16:27
Oui c’est intelligent Charles :)
Gérard
18 février 2015 @ 21:35
Bien sûr l’heraldique n’a jamais été figée, elle respecte ses règles mais elle est inventive.
Anne-Cécile
17 février 2015 @ 10:42
Et cela leur sert à quoi dans la réalité à ce jeune couple?sur leurs invitations, faire-parts, leurs papiers sopalin, au-dessus de leur porte de leur appartement ou pavillon de banlieue?
Peut-être feront-ils tatouer sur leur peau leurs armes ? oh les coquins :)
Gérard
17 février 2015 @ 13:03
Les armoiries sont des accessoires du nom. Elles servent donc à identifier les personnes ou en tout cas les familles. C’est bien pourquoi elles sont nées dans les tournois, dans les guerres, mais aussi pour sceller les traités, les alliances. Aujourd’hui des millions de Français (et bien sûr de Belges, de Suisses, de Luxembourgeois, de Canadiens…) ont certainement des armoiries, d’origine noble ou non, et la plupart des évêques aujourd’hui notamment en France (après une période où ils s’en méfiaient) et bien entendu beaucoup de sociétés et autres personnes morales. Elles sont des objets de fierté même si on ne les utilise pas forcément sur le papier à en-tête ou sur des chevalières. Je me souviens, il y a quelques années, d’émeutes qui avaient eu lieu dans une ville d’une couronne métropolitaine avec des voitures brûlées et tout ce cortège. Un jeune homme qui était interrogé à la télévision et qui, me semble-t-il, était issu de l’immigration, disait alors en substance : mais qu’est-ce que c’est ? Nous sommes dans une ville, pas n’importe où, dans une ville qui un nom, qui a un blason, et il en éprouvait de la fierté et ne comprenait pas les agissements qui s’étaient produits. Aujourd’hui des petits villages même qui n’avaient jamais eu d’armoiries s’en créent, parfois à l’occasion de jumelages avec des communes anglaises, belges, allemandes, italiennes… qui ont toutes de beaux blasons.
Et puis si vous allez voir un match de foot ou de rugby vous verrez combien les supporters sont attachés à l’emblème de leur club, aux armoiries et au drapeau de leur ville. La France est le pays qui a créé l’héraldique et il est dommage que malgré de très grands artistes on ait négligé cette science et cet art pour des préjugés sociaux remontant à l’époque révolutionnaire. Les armoiries n’ont jamais été le privilège de la noblesse et c’est bien Louis XIV qui, pour des raisons fiscales, comptait les répandre dans la France entière, ce qui fut fait en partie. Mais bien sûr nul ne pourrait porter des armoiries déjà existantes, au moins dans un même pays ; nul ne pourrait porter, s’il n’est pas membre de la famille royale, des fleurs de lis d’or sur champ d’azur, ou, s’il n’est pas membre de la famille impériale, une aigle à l’antique d’or sur champ d’azur. Et en principe nul ne pourrait porter de couronne, laquelle en France n’appartient qu’aux personnes titrées, mais cela n’a jamais été vraiment respecté. Toutefois seuls les membres de la maison capétienne portent la couronne fleurdelisée.
Anne-Cécile
18 février 2015 @ 08:49
Je le sais Gérard. Mais cela reste un art tombé en désuétude, à l’exception visible des collectivités territoriales et ce qui s’y rattache. Je ne reproche pas au couple ou à ses proches d’en avoir fait commande mais souligne à quel point cela passe au-dessus de la tête de leurs contemporains.
Gérard
18 février 2015 @ 21:38
Oh Anne-Cécile il y a tant de choses qui passent par dessus la tête de nos contemporains comme la littérature, l’art, la philosophie ou les bonnes manières, autant tout abandonner et niveler par le bas.
Stella
18 février 2015 @ 11:37
Excellent commentaire , Gérard!
Vous avez subtilement décrit la relation que l’on peut avoir envers les armoiries et je dois dire que l’attachement que je porte aux miennes est très fort.
Les porter en chevalière m’est aussi évident que de porter mon alliance et aussi intime, d’ailleurs.
Camille Gilbert
18 février 2015 @ 20:57
Gérard, je n’avais jamais vu les choses sous cette perspective, mais vous m’avez convaincue.
Gérard
19 février 2015 @ 16:40
Alors, Camille, si ce n’est pas fait, courrez chez votre graveur.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:13
Un peu d’humour!
Joli!
Charles
17 février 2015 @ 10:58
C’est très judicieux de la part du Comte de Paris d’avoir écartelé les armes de Comte d’Evreux et celles de Comte de Dreux afin de rappeler l’origine du jeune prince François.
Très agréable tradition maintenue de la Maison de France de faire dessiner à l’occasion d’un mariage les armes d’alliance du jeune couple.
FILOSIN
17 février 2015 @ 13:15
Désolé de ne pas partager tout cette effervescence autour du ci-devant comte de paris..
Francine du Canada
17 février 2015 @ 14:55
Je trouve aussi que c’est une belle tradition à maintenir. Merci pour cet article Charles, FdC
Parella
17 février 2015 @ 20:12
1/Au nom de quoi cette attribution ? Et combien de conflits à naître ?
2/ Et malgré tout le respect que nous lui devons, il y a quelques raisons de douter des compétences héraldiques du comte de Paris…
Gérard
18 février 2015 @ 21:47
Ces armoiries sont conformes aux lois de l’heraldique et leur auteur est un excellent héraldiste.
Leur attribution ne me paraît pas devoir être un casus belli.
COLETTE C.
17 février 2015 @ 11:24
Intéressant à découvrir.
corentine
17 février 2015 @ 12:23
je ne suis pas une spécialiste en héraldique
j’aime bien la simplicité du blason de la princesse Teresa
Gérard
17 février 2015 @ 13:12
Oui et félicitations à Xavier d’Andeville. Je vois que la houe bident ou tranche est un outil pour le défrichement des terrains forts de l’Anjou et de la Bretagne, provinces qui ne me semblent pas être l’origine de la famille de la comtesse, mais comme son nom l’indique c’est une houe à deux dents.
tody
17 février 2015 @ 14:21
Les fleurs des lys sont aussi chez les bourbons deux siciles, bourbon parme et chez les armoires de la maison gran ducal de toscane heritage Lorraine. Ils sont tous descendents de Clovis!
Gérard
18 février 2015 @ 21:53
Les fleurs de lys des Toscane viennent de la concession du roi de France aux Médicis.
Laurent F
17 février 2015 @ 15:24
Je ne comprendrai jamais rien à cette science un peu obsolète de nos jours, un nom de famille ne suffit-il pas ?
jo de st vic
17 février 2015 @ 16:21
les fils du comte d Evreux ont contracté de tres belles alliances , mais que font ils ?
Matthias
17 février 2015 @ 16:37
Ce sont de magnifiques armoiries que le Comte de Dreux reçoit en ce jour. Mais, je trouve ça un peut bizarre que les armoiries soient octroyées après le titre. Généralement, le défunt Comte de Paris accordait les deux en mêmes temps.
Par ailleurs, les armoiries du Comte de Dreux (sans celle de la Comtesse) sont telles tenues par des anges comme il est de coutume dans la Maison de France ?
Charles
18 février 2015 @ 11:03
Les armoiries ont bien été octroyé en même temps que le titre de Comte de Dreux par le Chef de la Maison de France au jeune prince François.
Gérard
18 février 2015 @ 22:03
Au surplus souvent les titres étaient octroyés avant les armoiries contenues dans les lettres patentes et c’est toujours le cas à Londres, Madrid ou Bruxelles. Le défunt comte de Paris a autrefois conféré des titres en secret à deux de ses petits-fils avant de le faire savoir avec les armoiries au moment opportun (les fils du duc d’Orléans).
Gérard
22 février 2015 @ 05:55
Rien n’interdit au comte de Dreux d’ajouter les éléments extérieurs auxquels il a droit tels les anges, le heaume, le manteau…
Pierre-Yves
17 février 2015 @ 18:17
J’adore la manière docte dont vous discourez sur un sujet dont il ne me serait pas venu à l’esprit qu’il pût être d’une quelconque importance et qui nécessite un lexique pour en saisir la moindre notion.
Je ne sais pas si c’est vous ou si c’est moi, mais je sens comme un décalage …
Cosmo
18 février 2015 @ 09:14
Certains font leur miel de pas grand chose. Et comme vous je suis surpris de voir qu’un blason puisse donner lieu à tant d’explications. Ne dit-on pas ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…et donc n’a pas besoin de dictionnaire pour être compris.
J’appellerais cette science l’autisme nobiliaire.
Amicalement
Cosmo
Gérard
18 février 2015 @ 22:25
Cher Cosmo toute science a son vocabulaire et la science héraldique fut longtemps tenue en haute estime y compris dans l’Encyclopédie. Mais personne n’est obligé de s’y intéresser. Si l’on s’y intéresse on en apprend assez facilement les règles comme celles du football, du rugby, du golf, du bridge, des échecs, de la belote ou de la canasta, ou du droit ou de la cuisine, ou des voyages, de l’art ou de tant d’autres matières qui passionnent nos amis. N’est-ce pas ?
Bonne soirée mon Cher Ami.
Cosmo
19 février 2015 @ 09:35
Cher Gérard,
Vous avez parfaitement raison. Mais certains donnent à cette science une importance qu’elle n’a plus. Je comprends que l’on soit passionné mais il faut savoir raison garder et s’offusquer de lambel ou pas de lambel fait penser au duc de St Simon pour qui le monde tournait autour de ses talons rouges. Mais, pour être juste, sa mesquinerie nous a permis d’avoir des renseignement précieux sur Versailles et son esprit. Et il a élevé le genre des Mémoires au rang d’art littéraire majeur.
Amicalement
Cosmo
Gérard
19 février 2015 @ 16:38
De ce point de vue bien entendu je vous approuve totalement et il faut savoir raison garder, mais avouez que ces querelles picrocholines au milieu de tous les maux qui nous assaillent ou nous menacent ont effectivement un petit côté savoureux voire reposant. Comme l’on dit aujourd’hui, c’est déconnecté de la réalité. On pourrait comparer cela aussi à la danse sur le volcan des souverains de Naples à la Cour de France, à l’orchestre du Titanic s’évertuant à jouer malgré la déclinaison, même si j’en conviens cela a moins de panache.
« Ah ! grand Dieu, pourquoi nous disputons-nous ? Qu’est-ce que nous nous voulons, les uns aux autres, lorsque nous ne sommes pas sûrs de ne pas tomber dans une crevasse en sortant d’acheter cinq sous de tabac ! La métaphore tant
blaguée : danser sur un volcan, est la seule qui soit juste, et littéralement, pour définir la vie que nous menons (à fond de train) sur la terre ». Émile Bergerat, Les Soirées de Calibangrève, 1892.
N’est-ce pas l’un des charmes du site de la chère Régine que l’on puisse ainsi discourir du sexe des anges ou du nombril d’Adam ?
Et reconnaissons aussi qu’il est moins dangereux de dessiner des armoiries que des caricatures…
Avec toute mon amitié.
Anne
19 février 2015 @ 23:08
Je vous approuve Cosmo.
Certains propos deviennent comiques tant ils sont répétitifs et obsessionnels.
Il n’y a bien que Jul a l’heure actuelle pour évoquer avec tant d’insistance la brisure du duc d’Anjou….
Cosmo
20 février 2015 @ 17:05
Cher Gérard,
Vous savez combien j’apprécie les discussions sans fin et le panache de certaines situations.
Mais en l’occurrence, cet étalage de science a pour but non d’enseigner mais de dénigrer. Il s’agit de démontrer que le blason fait l’homme.
Parler armoiries pour vivre quelques instants en dehors du temps et de ses réalités, c’est très amusant. Parler des armoiries pour nous faire croire à une réalité, c’est autre chose.
Vous avez plus haut très bien défini le sens des armoiries, leur sens actuel et leurs limites.
Amicalement
Cosmo
Gérard
21 février 2015 @ 20:04
Vous avez raison de me ramener sur terre Cher Cosmo…
Claude-Patricia
17 février 2015 @ 18:54
A la réflexion, j’aimerai un avis, parce qu’à force de voir la guerre Orléans Bourbon sur ce site, quelque chose me vient à l’esprit : si l’une des deux maisons venait, par le plus grand des hasards à ceindre la couronne, j’ose espérer que la deuxième ne lui déclarera pas la guerre…parce que là, non, je quitte mon pays.
C’est pour cela que j’en appelle à une unité des branches de la Famille. Nous sommes en 2015, et avons de graves choses à débattre.
Kalistéa
17 février 2015 @ 19:26
Je me demande quel outil ou instrument de torture porte sur l’épaule ,le moine représenté sur les armoiries de la nouvelle « comtesse »: jul si à l’aise dans ce sujet , ou un autre pourrait-il nous en dire plus ?
Pour les moines de Monaco, on sait qu’il s’agit de déguisements…(belle mentalité!)
Gérard
19 février 2015 @ 04:46
C’est un instrument aratoire, une houe à deux dents. Les ermites sont relativement fréquents dans l’héraldique germanique comme ici dans les armes de l’ancienne famille de la princesse.
Hélène
17 février 2015 @ 22:13
Voici de très belles armoiries pour la charmante princesse Theresa, comtesse de Dreux
Anna
17 février 2015 @ 23:22
Magnifique dessin d’armoiries pour un couple princier bien sympathique.
Lady Chatturlante
18 février 2015 @ 09:53
C’est la première fois que je vois une robe de mariée bleue.
FILOSIN
18 février 2015 @ 20:29
Pourquoi? Elle doit être de quelle couleur selon vous?
Claude-Patricia
18 février 2015 @ 13:08
Je vais commencer à vous conter les belles histoires contenues dans « Mon album de Famille », de feu Monseigneur comte de Paris, textes du prince Michel de Grèce.
Partie 1 : Louis-Philippe, les dernières années. 1850/1860
Novembre 1848. Un journaliste parisien est appelé pour ses affaires à Londres. Des amis royalistes le chargent de lettres pour le roi Louis-Philippe, détrôné quelques mois plus tôt par la révolution de Février et depuis réfugié en Angleterre. Le journaliste prend les lettres, arrive à Londres et emprunte un tortillard de province pour Claremont, le château mis à la disposition du souverain exilé par la reine Victoria. En chemin, il se rend compte de l’embarrassante situation où il s’est mis. C’est bien joli de remettre des lettres à l’ancien roi, mais comment faire, comment sera-t-il reçu, comment même arriver au château?
Descendu dans la petite gare, il entend des cochers crier « Claremont, Claremont ». Il monte dans un de ces fiacres et bientôt arrive devant une grille imposante. Que dire? Que va-t-il se passer? Or comme par miracle, la grille s’ouvre sans même qu’il ait besoin de se présenter au concierge. Le fiacre traverse un vaste parc qui ne doit pas connaître une grande circulation car, au bruit des roues, boeufs et moutons lèvent la tête avec inquiétude. Il parvient devant un château néo-classique précédé d’un superbe péristyle à colonnades. personne ne se montre, personne n’accourt. L’homme monte les marches, pénètre dans un vestibule où il tombe sur un seul domestique, vêtu de la livrée bleu et rouge des Orléans, qui dort profondément dans un fauteuil.
gêné le journaliste le réveille, lui explique la raison de sa présence. Le valet de pied le prie d’attendre et disparaît. Le visiteur constate que le château n’a pas été occupé depuis bien longtemps : il y a peu de meubles, les bronzes sont ternis et l’humidité règne partout. Au bruit d’une porte qui s’ouvre, l’homme se retourne, s’attend à voir le domestique, c’est le roi louis-Philippe en personne. « Mais entrez donc, monsieur » Louis-Philippe l’introduit dans une bibliothèque et le prie de s’asseoir. » Avez-vous le temps, monsieur? » Ce personnage qui, quelques mois plus tôt était encore un des souverains les plus puissants d’Europe se soucie de savoir si lui, jeune journaliste, a du temps. « Tout le temps du monde, sire ». Et le vieux roi se met à raconter. Toute sa vie il s’est montré un causeur étincelant même si parfois un peu trop abondant. Devenu avec le temps un des seuls témoin vivant de l’époque pré-révolutionnaire, et surtout de la révolution, le seul à pouvoir décrire les grands ténors de cette époque terrifiante et fabuleuse qu’il a bien connue, il ne se prive jamais de raconter ses souvenirs.
Pendant qu’il discourt, le journaliste l’observe, ce septuagénaire, malgré les ans, malgré les épreuves, garde une surprenante allure juvénile. Le port est majestueux, l’oeil vif , et le toupet se remarque à peine dans la chevelure abondante et peut-être teinte. Les fameuses rouflaquettes accentuent la forme en poire du visage, que tant de caricatures ont rendue célèbre. L’ancien souverain affiche une simplicité, une courtoisie, un talent pour mettre à l’aise l’interlocuteur qui étonnent le journaliste. Cependant ce sont là qualités de grand seigneur, car sous l’affectation démocratique, Louis-Philippe reste prince jusqu’au bout des ongles.
En l’écoutant parler le journaliste se remémore la prodigieuse carrière de son vis à vis. Il est né sous Louis XV, Louis XVI lui sert de parrain. Il devient Jacobin et gagne ses galons dans l’armée révolutionnaire. Son père, Philippe-Egalité député d’extrême gauche ayant voté la mort du roi avant d’être lui-même guillotiné, il doit sous un faux nom s’exiler.
Sans un sou, le voilà forcé, pour vivre, de devenir professeur de mathématique dans un collège suisse. Bientôt chassé de ce refuge comme tant d’autres, que peut-il faire, sinon voyager? Il va jusqu’en Laponie, où il laisse un enfant à la fille d’un pasteur de village, se rend aux Etats-Unis qu’il visite longuement, fait un détour par Cuba, aboutit en Sicile et là épouse la princesse Marie-Amélie une des filles du roi Ferdinand Ier, la propre nièce de Marie-Antoinette. A la chute de napoléon en 1814, il revient en France, récupère son immense fortune, mais les Cent-jours l’obligent à s’exiler de nouveau. A la seconde Restauration, il se réinstalle…dans sa situation de cadet fortuné. Il fait des enfants l’un après l’autre à sa femme, s’occupe d’arrondir son pécule déjà considérable, agrandit ses collections. Bref, il paraît parfaitement paisible et dévoué aux rois de la branche aînée…et pourtant en 1830, lors de la révolution qui chasse Carles X et les bourbons, c’est lui qu’ont vient chercher pour le placer sur le trône encore chaud laissé par son cousin.
Dix-huit ans de règne, dix-huit ans de paix et d’une prospérité comme la France n’en a jamais connu. Sous son sceptre bienveillant, le pays devient une des grandes puissances économiques du monde et surtout le centre européen des arts et des lettres. Cependant la haine de la droite et la rancune des souverains contre l' »usurpateur » qui occupe le trône des Bourbons l’empêchent de consolider sa position face à la gauche. Une pichenette, quelques manifestations sans grande importance suffisent à le renverser et à mettre le feu aux poudres dans toute l’Europe.
Maintenant louis-Philippe bombarde le journaliste de questions. Que dit-on de lui? Ce ne sont pas tant les louanges que les critiques qu’il veut entendre. Eh bien elles sont unanimes à condamner son abdication précipitée, sa fuite, dirait-on. Il se défend comme un diable : c’était son retrait ou la guerre civile. S’il avait résisté, le sang des Français eût été répandu, ce qu’il voulait éviter à tout prix.
Sans que le journaliste ait besoin de le solliciter, il se fait son propre avocat avec une éloquence extraordinaire. Longuement il dresse l’apologie de son règne. Lorsqu’il était sur le trône, on lui répétait qu’il constituait la clef de voûte de a paix européenne « …Le jour où cette flatterie a rattrapé la vérité, le jour où mon trône s’écroulant, le feu révolutionnaire a tout à coup éclaté d’un bout à l’autre de l’Europe, -en Lombardie, en Sicile, à Rome, à Vienne, à Berlin, à Munich, en Hongrie- il ne s’est pas trouvé une voix, une seule, pour demander : cet homme que nous venons de condamner à l’exil, n’est-il donc pas pour quelque chose dans cette prospérité universelle qui a fait place à la ruine? Juste u moment où cet homme tombe, n’a t-il eu droit à aucun mot d’adieu, aucun regret, aucun souvenir, rien? »
Le journaliste reste stupéfait de ces confidences, de la confiance du vieux roi. Il ignore combien celui-ci a besoin d’un public, ce qu’il y a de plus difficile à trouver, et qu’il cherche désespérement. La reine Marie-Amélie, sa femme, se consacre à ses petits-enfants et à l’organisation de la maison, car la famille royale est partie de France sans pratiquement rien emporter. On manque de tout à Claremont : de personnel, de linge, d’argenterie et même de bois pour les cheminées. Quant aux fils et belles-filles du roi, qui l’ont rejoint après milles aventures, ils sont tous au fond de leur lit. En effet, les conduits du château inhabité depuis si longtemps se sont rouillés, l’eau souillée a provoqué des empoisonnements sérieux et même dangereux. Et puis les enfants du vieux roi n’ont pas tellement envie de l’entendre rabâcher le passé, ce qu’il a tendance à faire trop souvent à leur gré. Aussi, enchantés de le savoir en compagnie d’un interlocuteur enthousiaste, ils se gardent bien de sortir de chez eux, au point que le jeune journaliste a l’impression que le château archicomble est désert.
L’audience royale aurait pu durer indéfiniment si le même domestique n’était venu annoncer le ministre anglais, Lord John Russel. le vieux roi laisse donc partir son visiteur en lui faisant promettre de revenir.
Le journaliste revint et…ne reconnu pas Louis-Philippe. L’oeil avait perdu sa vivacité, le dos s’était voûté, la tête penchait et la démarche s’était faite hésitante. En moins de deux ans le roi était devenu un vieillard. Il lui fallu pourtant se ressaisir à l’occasion de la première communion de son petit-fils et héritier, le comte de Paris. L’événement lui tenait à coeur. Son fils aîné, le duc d’Orléans, la prunelle de ses yeux étant mort dans un accident stupide, c’tait sur l’enfant que l’affection et surtout les espoirs du vieillard s’étaient reportés. La cérémonie eut lieu dans la modeste chapelle catholique des français de Londres. A tous le roi parut plus en forme que jamais. L’effort prodigieux qu’il avait ^du faire pour donner le change ne dura guère. Quelques jours plus tard, il était au bord de la mort.
Comme il ne se rendait pas compte lui-même, ce fut sa femme qui se chargea de le préparer à l’échéance. Elle s’y prit le plus doucement du monde et lorsqu’elle se perdait dans des circonvolutions embarrassées, son mari, perspicace, l’interrompit : « c’est à dire qu’il me faut prendre congé… ».
Claude-Patricia
18 février 2015 @ 15:58
A cet instant, ces deux êtres si dissemblables qui, durant toute leur vie commune étaient restés étroitement unis, se sentirent plus proches que jamais l’un de l’autre.
La vieille reine pensait peut-être à la première fois où elle avait vu le jeune duc d’Orléans. L’invasion du royaume de Naples par les soldats de la Révolution, puis de napoléon en avaient chassés ses parents et elle. Réfugiée en Sicile, elle avait vu ce cousin éloigné y débarquer inopinément. Elle se souvenait sa mère pleurant jour et nuit après l’exécution de sa tante Marie-Antoinette, et tout aurait dû l’éloigner de ce fils de régicide qui avait milité dans les rangs de la Révolution.
Au contraire, elle s’en éprit instantanément. Lui-même ne fut pas insensible à la fille des souverains considérés comme les plus conservateurs d’Europe. Elle n’avait jamais été vraiment jolie, mais elle avait un noble maintien, un charme profond, une culture étendue, et surtout une forte personnalité cachée sous une grande aménité.
Le duc d’Orléans comprit qu’il trouverait en elle le havre de paix auquel il aspirait, lui qui, toute sa vie en avait été privé. « Monsieur, je devrais vous hair… » commença la mère de Marie-Amélie, la formidable reine Marie-Caroline, lorsqu’il était venu lui demander la main de sa fille. Et pourtant, elle la lui avait accordé.
Depuis le couple ne s’était pratiquement jamais quitté. la plus profonde affection, la plus étroite intimité les avaient unis pendant quarante et un ans. De tous les chefs de la maison d’Orléans qui, depuis le frère de Louis XIV se sont succédé jusqu’à nos jours, le couple formé par Louis-Philippe et Marie-Amélie demeure le seul qui ait connu un sincère et véritable bonheur conjugal, le seul à avoir évité liaisons, adultères et scandales.
Discrètement mais efficacement, Marie-Amélie aida Louis-Philippe durant les années difficiles de son règne. Sa tenue morale, ses vertus comme on disait à l’époque, la mirent à l’abris des critiques qui se déversèrent sur son mari et sa belle-famille. Alors qu’on chansonnait et vilipendait impitoyablement Louis-Philippe, personne ne se sentit jamais l’envie de s’attaquer à elle.
Le vieux roi accueillit la mort avec dignité et sérénité. Il s’éteignit doucement le matin du 26 août 1850.Sa compagne, qui avait caché son chagrin pour l’accompagner jusqu’au dernier moment, ne le montra pas davantage après le décès car désormais, c’était elle la clef de voûte de la famille.
La révolution de 1848, sans ruiner les Orléans, les avait mis en difficulté financière. De surcroît, en janvier 1852, le Prince Président Louis Napoléon Bonaparte confisqua par décret leur énorme fortune restée en France. « C’est le premier vol de l’aigle », persifla-t-on à juste titre.
Les Orléans se dispersèrent pour se caser où ils pouvaient. Marie-Amélie, restée à Claremont s’occupa des orphelins que la mort prématurée de ses filles-la reine Louise de Belgique et la duchesse Marie de Wurtemberg-laissaient seuls. Elle aurait voulu donner toute son attention aux deux garçons de son aîné adoré Ferdinand, et surtout au comte de paris devenu le successeur de Louis-Philippe, mais la mère des enfants, la duchesse d’Orléans, Hélène, en décida autrement. Elle les prit sous son aile et les emmena dans un trou perdu en Allemagne. Princesse allemande, elle avait été élevée en Saxe et elle tenait à ce que ses deux fils connaissent la même éducation. L’indignation des Orléans devant cette séquestration ne modifia en rien la détermination de cette femme méritante mais entêtée, terriblement germanique, qui, de plus craignait l’influence de ses beaux-frères sur ses enfants.
Le Duc de Nemours quitta Claremont, mais resta en Angleterre. Sa femme, Victoire de Saxe-Cobourg, cousine germaine de la reine Victoria, était considérée par la souveraine comme une véritable soeur, et cette auguste amitié valait bien qu’on l’entretînt par la proximité.
Le prince de Joinville était le marin de la famille et, comme tous les marins n’avait pas de port d’attache préféré. Ayant épousé une princesse du Brésil, (Françoise de Bragance) il aurait sûrement pu compter sur sa belle-famille, mais le Brésil où il s’était rendu à plusieurs reprises lui paraissait trop lointain et surtout il préférait le mouvement.
Par contre, le cadet de louis-Philippe, le duc de Montpensier, s’accrocha à sa belle-famille. Il avait épousé l’infante marie Louise Fernande, soeur unique d’Isabelle II reine d’Espagne, et celle-ci, en l’hébergeant dans ses royaumes, le traita en beau-frère chéri, le couvrant d’honneurs, le faisant général, infant, chevalier de la Toison d’Or.
Le duc d’Aumale présente un cas particulier. Il était immensément riche, ayant hérité de la fortune fabuleuse de son parrain, le vieux prince de Condé trouvé mort pendu à l’espagnolette de sa fenêtre. On voulu faire croire au suicide, démontré comme impossible. On parla de crime. Peut-être n’était-ce qu’en fait qu’un accident scabreux. Louis-Philippe étouffa l’affaire. Les neveux naturel du défunt lui firent un procès. le scandale fut énorme. Le roi fit le gros dos et garda l’argent pour son fils alors mineur.
Aumale, ayant conservé des biens considérables à l’étranger, vécut sur un train que personne dans sa parenté ne put égaler. Il racheta le gros manoir que son père louis-Philippe avait habité pendant les dernières années de son exil, Orléans House, à Twickenham, et il y donna libre cours à sa passion de collectionneur.
Ses agents lui signalaient tableaux, sculptures, manuscrits, meubles dans toute l’Europe. Chez Sotheby’s ou Christie’s, on le vit disputer des chez d’oeuvres à tous les grands collectionneurs. Il acheta en particulier après des tractations rocambolesques, le plus beau manuscrit existant Les très riches heures du duc de Berri. Il amassa des toiles françaises, anglaises, italiennes.
Au milieu de ses trésors, il recevait beaucoup-des Premiers Ministres tels Disraeli, des personnages illustres de passage à Londres, et toute la société britannique. Bien que marié à une princesse de Bourbon-Siciles, sa cousine germaine qu’il respectait profondément, il recevait aussi dans l’intimité, et plusieurs des pairesses qui paraient ses dîners passaient le reste de la nuit dans sa chambre à coucher…ainsi que quelques trop fameuses étrangères comme la comtesse de Castiglione, dont Napoléon III s’était lassé.
Aumale n’en oublia pas pourtant la politique c’est-à-dire la France. Le prince Napoléon, cousin de l’Empereur, ayant fait à la tribune de la Chambre une violentissime diatribe contre le règne de Louis-Philippe, le duc d’Aumale répliqua par une Lettre sur l’Histoire de France, qui par une négligence de la censure impériale se vit distribuée à des milliers d’exemplaires, avant d’être confisquée.
D’innombrables Français se réjouirent à la lecture de ce texte cinglant…mais juste qui se terminait par cette flèche du Parthe tirée sur l’imprudent Bonaparte : « c’est à vous et aux vôtres qu’on pourrait alors renvoyer les paroles de votre oncle au Directoire : qu’avez-vous fait de la France? »
Ces escarmouches peuvent occuper le temps, il n’en reste pas moins que pour les Orléans, dynastie détrônée appartenant au passé, l’avenir semble fermé
Francine du Canada
21 février 2015 @ 05:50
Merci Claude-Patricia; j’ai bien apprécié ces deux textes et j’attendrai la suite. Amitiés,
FdC
Kalistéa
19 février 2015 @ 17:51
Merci cher Gérard, je n’avais pas bien lu l’article.C’est avouer qu’on descend d’un « moine défricheur » ?MDR.
Cheveyre
19 février 2015 @ 18:02
pourrait-il y avoir + d’articles sur l’héraldisme ? même si je n’y connais rien, c’est toujours intéressant de s’instruire !!!
Stella
20 février 2015 @ 10:48
C’est extrêmement compliqué, l’héraldique ayant des codes différents selon les pays.
L’origine seule de l’héraldique était simple car, au moyen âge les couleurs et peu de symboles étaient utilisés. Tout se compliqua avec le temps et les différents usages qui en furent faits.
Il faudrait à Régine, faire appel à des spécialistes »académiciens de l’héraldique » pour nous expliquer sérieusement les méandres d’un art aussi pointu.
brigitte et christian
19 février 2015 @ 18:05
bonjour à tous
merci à Charles de nous faire découvrir les armes d’alliance du prince François comte de Dreux. Nous ne sommes pas spécialistes de la science l’héraldique, mais nous trouvons ce blason lisible par Dreux et Évreux qui marquent bien l’origine, et l’alliance avec Einsiedel.
amitiés du sud ouest sous le soleil
brigitte et christian
19 février 2015 @ 18:09
bonjour à tous
Jul, pouvez vous nous en dire plus sur le livre « la généalogie des dynasties européennes » par Miroslas Marek. Ouvrage que nous ne connaissons pas !!! merci
amitiés du sud ouest sous le soleil et bonne année chinoise à tous, année de la chèvre.
jul
20 février 2015 @ 05:54
Bonjour Brigitte et Christian
C’est un magnifique livre d’ailleurs préfacé par Otto de Habsbourg.
brigitte et christian
20 février 2015 @ 17:52
bonjour à tous
bonjour jul, merci pour la réponse mais pouvez vous nous en dire plus, éditeur par exemple. Une recherche sur google n’a rien donné !!!
amitiés du sud ouest sous le soleil, mais va-t-durer ?
Parella
20 février 2015 @ 09:56
Excellent héraldiste, sans doute. Mais un tantinet autodidacte en la matière et sans la culture historique que l’on connaît à d’autres. D’où le résultat obtenu dans cette histoire où Orléans a disparu au profit d’une combinaison pour le moins hasardeuse. On a déjà vu ça par exemple avec le duc de Chartres auquel ont été attribuées les armes suivantes: d’azur à une fleur de lys d’or surmontée d’un lambel de gueules ! Qui ne sont rien d’autre que celles de la Provence…
Sic transit gloria mundi.
Charles
20 février 2015 @ 17:56
Le prince Charles-Louis d’Orléans, Duc de Chartres porte, bien entendu, les armoiries correspondantes à son titre « D’azur à trois fleurs de Lys d’or surmontés d’un lambel de gueules ».
Gérard
20 février 2015 @ 17:35
C’est en effet une erreur souvent reproduite mais c’est une erreur. Les armes du duc de Chartres sont d’azur à trois fleurs de lys d’or surmontés d’un lambel de gueules.
Si Orléans a disparu dans les armes du comte de Dreux c’est évidemment parce que les Orléans sont devenus chefs de la maison de France et que désormais armoiries d’Orléans se retrouvent dans la nouvelle maison d’Orléans issue du prince Jacques.
Naucratis
22 février 2015 @ 12:35
Titres fantaisistes, armoiries fantaisistes, prétentions fantaisistes… Bref un article 100% Orléans !
Gérard
23 février 2015 @ 21:56
Ducs d’Anjou, de Bourbon, de Bourgogne, d’Aquitaine, de Bretagne, de Berry ne sont pas des titres fantaisistes, les armoiries n’en sont pas fantaisistes, mais les prétentions, les prétentions !!! Holà !!!