Aux années 1770-1780, à la limite des parcs Catherine et Alexandre, Catherine II fit ériger un ensemble d’édifices dans le style « chinois » fort en vogue à l’époque : le Village Chinois, le Grand et le Petit Caprice, plusieurs ponts.
Le Grand Caprice est un ouvrage unique de l’architecture des parcs et jardins. Le pont est rehaussé par un élégant kiosque au-dessus d’une arche de rocher, sa rotonde octogonale de style européen s’allie à une toiture incurvée à la chinoise. L’autre se situe à l’angle droit du canal de la Croix, surmonté d’un pavillon de style chinois érigé sur quatre arcs croisés
Le Grand Caprice – 1772-1774 – architecte Ilya Neïelov
Non loin de ce pont, Youri Velten créa le Pavillon Grinçant. Décoré de plusieurs girouettes qui « grinçaient » tournant au vent, il attire par son ornement typique de l’art chinois.
Le Pavillon Grinçant – 1778-1786 – architecte Yuri Velten
L’ensemble des « chinoiseries » se constitue également de ponts Chinois jetés aux années 1780.
Sculpture d’un Homme Chinois sur le Grand Pont Chinois
Outre le pont de la Croix, surmonté d’un pavillon de style chinois érigé sur quatre arcs croisés, il y a encore quatre ponts de Dragons, deux ponts chinois en fer forgé et le Grand Pont de Pierre,
Pont de la Croix – 1776-1779 – architecte Ilya Neïelov
Mais le style des « chinoiseries » à Tsarskoïé Selo s’incarna brillamment dans le village Chinois composé de dix maisonnettes aux toits en pagode.
Au 19è siècle, dans le village Chinois des appartements étaient aménagés pour les hôtes de la famille impériale. Chaque pavillon était meublé : il y avait un lit, une petite table, une commode pour le linge et les vêtements, une table à écrire avec tout le nécessaire ainsi qu’un samovar avec des services à thé et à café. Tous ces pavillons donnaient sur un petit jardin.
Le Village Chinois
La tour Blanche fut élevée, en 1827, par Menelaws pour les fils de Nicolas Ier -Alexandre, Constantin, Nicolas et Mikhaïl- qui s’exerçaient aux arts militaires dans le parc d’Alexandre.
La Tour Blanche – 1826 – architecte Adam Menelaws
Peinte en blanc, la tour était à plusieurs niveaux et se terminait par une plate-forme entourée d’un parapet crénelé : dans les niches de ses murs étaient placées des statues en fonte de chevaliers.
La tour était cernée par un fossé rempli d’eau et un rempart de terre. Les travaux de restauration architecturale, commencés dans les années 1990, permettent de redonner à ce monument son aspect historique. (Merci à Pistounette – Source : Livre sur les palais impériaux)
Benoît-Henri
25 octobre 2021 @ 08:18
Merci beaucoup Pistounette. Votre article nous rappelle combien l’art des jardins a été sensible à la chinoiserie. En y ajoutant la Tour blanche, d’esprit moyenâgeux, vous touchez du doigt une dimension importante de l’architecture occidentale : la juxtaposition de « fabriques » chinoises, turques mais aussi gréco-romaines ou hollandaises dans les grands jardins pittoresques du XVIIIe siècle préfigure une tendance majeure du siècle suivant : l’éclectisme.
Gatienne
25 octobre 2021 @ 23:05
C’est étonnant, ces monarques à fortes personnalités, fascinés par les chinoiseries !
George IV d’Angleterre, par exemple, a porté la chinoiserie et l’orientalisme à une échelle théâtrale, en utilisant des éléments de design chinois, indien et japonais dans son Royal Pavilion.
Bien sûr, il en avait une interprétation toute occidentale, car il n’était jamais allé dans ces endroits, mais son imagination ne connut aucune limite en la matière !
De même, Frédéric II de Prusse appréciait l’atmosphère intime de son pavillon chinois qu’il avait fait construire dans le parc de son palais de Sanssouci.
Ce bâtiment continue aujourd’hui de fasciner par sa forme inhabituelle et ses silhouettes, qui jouent des instruments, fument et boivent du thé.
Frédéric le Grand, dont la passion pour les chinoiseries lui venait de sa soeur Wilhelmine, voulait lui aussi être emmené dans un monde imaginaire, fait d’évasion exotique !
Caroline
25 octobre 2021 @ 10:23
Très beau !
Les ‘ chinoiseries ‘ se visitent partout dans le monde sauf en Afrique.
Danielle
25 octobre 2021 @ 11:02
Les photos du pont sont belles mais je n’apprécie pas ces chinoiseries.
Merci Pistounette.
Aldona
25 octobre 2021 @ 12:56
Merci Pistounette, beau reportage, j’aime la photo du pavillon Grinçant avec un peu de neige