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Vers 1744, Antoine-Samuel Bonnier commence la construction du château d’Alco et des jardins. Il est le fils d’Antoine Bonnier, riche marchand drapier de Montpellier. Trésorier royal, Antoine Bonnier acheta la charge de Président de la Cour des Comptes, Aides et Finances du Languedoc et prit le patronyme de Bonnier d’Alco.

Son frère Joseph Bonnier est le propriétaire du château de la Mosson. Il essaya en vain de le protéger, au moment de sa disgrâce qui entraîna la vente du domaine Bonnier de la Mosson et la dispersion de ses biens (voir article sur le domaine de la Mosson).

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L’architecture du château est de facture classique, sobre et épurée. Les façades en pierre de taille adoucissent la rigueur d’un plan rectangulaire massif. Les ornements en corniche et le saillant des encadrements leur donnent un aspect raffiné.

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Loin d’être aussi monumental que d’autres folies montpelliéraines, le château apparaît comme une petite résidence de campagne de l’époque Louis XV. Originellement, la cour d’honneur était annoncée par deux pavillons d’entrée et entourée de vastes communs destinés à l’exploitation viticole, aujourd’hui disparus.

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Les jardins s’échelonnent selon un axe symétrique, sur deux plans horizontaux reliés par un escalier à double volée, avec bassins et fontaines.

Édifié sur une colline, il dominait le vaste domaine agricole qui s’étendait à ses pieds jusqu’au milieu du XXe siècle. Il domine aujourd’hui un environnement urbanisé, où pavillons et immeubles ont remplacé les vignes.

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Le domaine resta longtemps propriété de la famille d’Alco. Après la mort d’Antoine-Samuel, en 1769, sa veuve prit la direction des affaires. Son fils Ange-Elisabeth Bonnier d’Alco (1750-1799), ouvert aux idées de la Révolution, devint un conventionnel important.

Plénipotentiaire de la République, il est assassiné à Rastadt. Son éloge funèbre est prononcé devant les Cinq-cent : «Bonnier commence et finit sa vie par un malheur. Il naît noble et meurt assassiné». Au XIXe siècle, le domaine fut plusieurs fois revendu, jusqu’à son acquisition, en 1910, par Maurice Chassant, professeur à l’École d’agriculture, puis par le Département de l’Hérault, en 1980. Il est aujourd’hui le siège du Conseil général.

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Les rares éléments concernant le château Levat indiquent qu’un de ses propriétaires, Jean-David Levat, fait élever l’édifice en 1763-1764 et lui donne son nom.

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Le bâtiment s’élève sur de larges terrasses auxquelles on accède par quatre marches. Il comprend un étage sur rez-de-jardin coiffé d’un toit de tuiles creuses à faible pente.

Dans sa longueur, il développe à chaque étage une enfilade de huit ouvertures, les trois situées au milieu du niveau inférieur étant des portes-fenêtres en plein cintre. La totalité de ce niveau présente un appareillage à refends, caractéristique du vocabulaire néoclassique.

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La décoration intérieure comporte des gypseries dans les salons. Les dessus de portes représentent des sujets tirés des Fables de La Fontaine.

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Bien que l’architecte soit inconnu, on ne peut s’empêcher de penser à Jean Antoine Giral qui est le maître d’œuvre du château de la Piscine édifié à la même époque (voir article à ce nom). On peut en effet admirer des éléments de décorations identiques: certaines fenêtres sont surmontées, dans les deux cas, de guirlandes de feuillages, détail unique dans les folies montpelliéraines.

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L’ordonnancement est représentatif des grandes compositions adoptées autour de Montpellier par les architectes des «folies» et les créateurs de jardins au XVIIIe siècle. La demeure domine un vaste parc qui ouvrait jadis sur le domaine agricole.

Le domaine est aujourd’hui la propriété de la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Hérault. En mai 2008, son président a annoncé la future vente du domaine, entraînant une controverse et l’abandon du projet. Ce dernier serait de nouveau à l’ordre du jour… (Merci à Francky pour ce reportage)