Derrière sa lourde porte, le plus souvent fermée, se cache une des plus ravissantes cours de Montpellier, au coeur d’une très belle demeure.
On y accède par un vestibule terminé par un arc surbaissé très large qui accentue la mise en scène de l’espace.
La cour, véritable patio méditerranéen, s’organise autour d’un très beau péristyle.
L’arc surbaissé séparant le vestibule d’entrée et la cour, accentuant l’impression d’espace et offrant au visiteur une belle luminosité alors que l’espace réservé à la cour est restreint
Cet hôtel fut aménagé dans la 2e moité du XVIIe siècle à l’emplacement d’une demeure plus ancienne remontant au Moyen-Age.
La famille de Bornier, en devint propriétaire en 1671, et c’est certainement à elle qu’on doit les travaux réalisés dans l’ancien hostal médiéval. La dernière des Bornier le transmit à sa petite-fille Françoise de Vilardy Quinson, épouse du baron de La Liquisse et du Causse de La Selle, Armand de Ginestous qui lui donna son nom.
Il n’a donc pas pas été, comme ce fut le cas pour beaucoup de ses voisins, édifié par un des nombreux membres de la Cour des Comptes Aides et Finance, ni d’une charge administrative.
La famille de Ginestous est une des plus anciennes famille de la noblesse Languedocienne remontant au XIIe siècle et qui a encore de la descendance.
Un de ses descendants, Fernand de Ginestous s’en sépara au profit de M. d’Hortolès en 1883 ce qui explique le nom parfois utilisé d’hôtel d’Hortolès…
La façade montre une grande sobriété avec de grandes fenêtres à l’Italienne et bandeau courant sur le pourtour de la cour en appui des fenêtres.
On peut remarquer la qualité de son ornementation à décor de denticules et de modillons.
Le péristyle est surmonté d’un entablement à décor classique, notamment avec sa frise composée de métopes et de triglyphes, supporté par deux colonnes doriques.
Contre les murs, deux tronçons de colonnes engagées, coupées et formant consoles avec coquilles permettent d’alléger la composition d’ensemble tout en reportant les forces sur les murs latéraux…
Le péristyle s’ouvre sur un exceptionnel escalier d’apparat dont les volées reposent sur des arcs rampants.
La rampe avec ses balustres au corps principal orné de feuilles d’acanthes est un chef d’oeuvre de la fin XVIIème siècle. Elle est surmontée dans chaque angles, de sphères de marbre rose donnant une touche de couleur et de grandeur au monument.
Au mur principal, « le retour de Mireval » peint par Marsal… Il nous reproduit le retour des époux Marie de Montpellier et Pierre II d’Aragon qui reviennent de Mireval, petite cité aux portes de Montpellier. Marie de Montpellier est la dernière descendante des Guilhem, seigneurs de Montpellier. Elle arrive ici avec son troisième époux sous les acclamations des Montpelliérains dont la cité apparaît à gauche du tableau.
Les portes sont surmontées de bustes féminins et frise en gypserie, certainement de la fin du XVIIe siècle tandis que la cage d’escalier est ceinte d’une guirlande de feuilles de lauriers.
L’ensemble donne à cet espace beaucoup de majesté, digne de la haute aristocratie languedocienne. (merci à Francky pour ce reportage – Photos : Francky)
Charlotte (de Brie)
4 octobre 2023 @ 08:18
Même constat que précédemment, ces visites méritent une relecture attentive.
Un nom m’a tout de même fait « tilt » si j’ose dire : » Ginestous » et la remarque : descendance.
Monique de Ginestous, pharmacienne diplômée de la Faculté de Montpellier, puis viticultrice en Limousin et Languedoc décédée il y a quelques années en faisait-elle partie ? Si oui, elle a des enfants dont un viticulteur encore en activité assurant donc ladite descendance.
Francky
4 octobre 2023 @ 12:38
Merci Charlotte
Vous m’avez fait peur… un quart de seconde….
A propos de la famille de Ginestous, je n’ai pas noté « sans descendance »…
J’ai écrit: « La famille de Ginestous est une des plus anciennes famille de la noblesse Languedocienne remontant au XIIe siècle et qui a encore de la descendance » !
Et pour rendre hommage à la grande dame qu’était Mme Monique de Ginestous, voici une copie de l’article de la Dépêche qui retraçait sa vie le 6 janvier 20219, au lendemain de son décès:
« Monique de Brignac, baronne de Ginestous, qui était née en 1923, a perdu son père, le colonel de Brignac, très tôt, des suites de la première guerre. Elle reçut une éducation qualifiée de rigide car sa maman était veuve, pour la deuxième fois, et à cause des privations de la guerre 39/45.Elle obtint son diplôme de pharmacienne à Montpellier, durant le deuxième conflit avec grande distinction. Elle obtint alors la médaille d’or de la faculté de Pharmacie de Montpellier, dans une époque où la majorité des étudiants étaient des hommes.
Adoptée par Georges de Brignac, son oncle, le jeune frère de son père Guillaume de Brignac. Elle devint, très jeune, vigneronne dans le Limouxin et reprit la Maison de Brignac, et son vignoble, dans l’Hérault.
Mariée à Pierre, baron de Ginestous, elle sut être à ses côtés, souvent effacée, mais passionnée, comme lui, de vins de qualité. Dans l’Hérault, elle reprit Maison et Vignobles de Brignac, seule. Mère accompli elle aura quatre enfants, et une maison rue Toulzane «table ouverte». Sous son impulsion, le vignoble fut rénové pour viser, et atteindre, toujours plus de qualité.
La première syrah du Languedoc fut plantée à Beaulieu. La commercialisation en bouteilles du Château Brignac, débutera rapidement, avec un fort chiffre d’affaires à l’exportation. Vdqs, puis Aoc, aujourd’hui Aop Languedoc et Grès de Montpellier, le vignoble de Brignac devint renommé, en rouge, puis rouge et rosé, aujourd’hui, rouge, rosé et blanc. De grandes cuvées furent souvent distinguées, Guide Hachette, Gilbert et Gaillard, Petit Futé, la presse locale et nationale et même aux États-Unis par le «pape avocat» toujours pourtant sévère mentionnera la qualité de ses vins. Associée avec son fils, en 1983 Georges Baron de Ginestous, les ventes de bouteilles explosent jusqu’à Hong Kong. Dans les dernières décennies, elle cédera les rennes de ses activités professionnelles pour se dévouer auprès de son mari malade. Il reste, cependant la mémoire de cuvées renommées : Lion d ‘Azur, Lion de Pourpre et récemment Lion d’Oc et Lion de Sinople, bientôt Lion d’Or. »
Charlotte (de Brie)
5 octobre 2023 @ 11:39
Francky, c’est moi qui me suis mal exprimée.
Vous avez bien parlé de descendance, c’est en voyant le nom « Ginestous » que la figure de Monique s’est imposée et je me suis posé la question : est-elle une descendante de cette famille ?
Pardonnez mon étourderie dans la formulation de ma question.
Bonne fin de semaine et encore merci.
Francky
5 octobre 2023 @ 10:38
Bonjour Charlotte
Ma réponse envoyé hier n’a apparemment pas été validée.
Je réitère donc ma réponse.
J’ai écrit: « La famille de Ginestous est une des plus anciennes famille de la noblesse Languedocienne remontant au XIIe siècle et qui a encore de la descendance ».
Donc, madame Monique de Ginestou dont vous parlez appartenait bien à cette famille.
Et pour rendre hommage à cette grande dame, je reproduis ici l’article de la Dépêche paru le 6 janvier 2019 au lendemain de son décès:
« Monique de Brignac, baronne de Ginestous, qui était née en 1923, a perdu son père, le colonel de Brignac, très tôt, des suites de la première guerre. Elle reçut une éducation qualifiée de rigide car sa maman était veuve, pour la deuxième fois, et à cause des privations de la guerre 39/45.Elle obtint son diplôme de pharmacienne à Montpellier, durant le deuxième conflit avec grande distinction. Elle obtint alors la médaille d’or de la faculté de Pharmacie de Montpellier, dans une époque où la majorité des étudiants étaient des hommes.
Adoptée par Georges de Brignac, son oncle, le jeune frère de son père Guillaume de Brignac. Elle devint, très jeune, vigneronne dans le Limouxin et reprit la Maison de Brignac, et son vignoble, dans l’Hérault.
Mariée à Pierre, baron de Ginestous, elle sut être à ses côtés, souvent effacée, mais passionnée, comme lui, de vins de qualité. Dans l’Hérault, elle reprit Maison et Vignobles de Brignac, seule. Mère accompli elle aura quatre enfants, et une maison rue Toulzane «table ouverte». Sous son impulsion, le vignoble fut rénové pour viser, et atteindre, toujours plus de qualité.
La première syrah du Languedoc fut plantée à Beaulieu. La commercialisation en bouteilles du Château Brignac, débutera rapidement, avec un fort chiffre d’affaires à l’exportation. Vdqs, puis Aoc, aujourd’hui Aop Languedoc et Grès de Montpellier, le vignoble de Brignac devint renommé, en rouge, puis rouge et rosé, aujourd’hui, rouge, rosé et blanc. De grandes cuvées furent souvent distinguées, Guide Hachette, Gilbert et Gaillard, Petit Futé, la presse locale et nationale et même aux États-Unis par le «pape avocat» toujours pourtant sévère mentionnera la qualité de ses vins. Associée avec son fils, en 1983 Georges Baron de Ginestous, les ventes de bouteilles explosent jusqu’à Hong Kong. Dans les dernières décennies, elle cédera les rennes de ses activités professionnelles pour se dévouer auprès de son mari malade. Il reste, cependant la mémoire de cuvées renommées : Lion d ‘Azur, Lion de Pourpre et récemment Lion d’Oc et Lion de Sinople, bientôt Lion d’Or. »
Roxane
4 octobre 2023 @ 10:00
Qu’est devenue cette demeure aujourd’hui ? Est-elle occupée par des particuliers, ou abrite-t-elle un musée ou une fondation quelconque ? Car on voit des oeuvres d’art contemporaines…
Francky
5 octobre 2023 @ 14:31
Cette demeure est privée mais s’ouvre une fois par an, lors du Festival des Architectures Vives au mois de juin. D’où ces installations contemporaines mais éphémères.
Passiflore
4 octobre 2023 @ 11:55
Bravo pour vos photos, Francky, et, bien sûr, pour les textes.
DEB
4 octobre 2023 @ 13:37
On sent la fraîcheur de ces patios.
Danielle
4 octobre 2023 @ 17:17
Encore des décorations modernes, je ne m’y habituerai jamais, dommage pour ces édifices.
Merci Francky.
Caroline
4 octobre 2023 @ 23:19
Trèrs beau reportage avec de jolies photos !
Will34
5 octobre 2023 @ 18:00
A la suite de la famille de Ginestous, cet hôtel a appartenu au docteur Hortoles, et à sa famille, sauf erreur de ma part.
Hervé J. VOLTO
7 octobre 2023 @ 15:38
A Nice, beaucoups de résidences sont d’anciens hôtels particuliers revendu et transformés en copropriétés : les quartiers de Cimiez et du Mont Boron regorgent de trésors caché.
Tenez, un seul exemple : le Chateau Azur à Nice !
https://www.cimiez-boulevard.fr/residences-nice-cimiez/chateau-dazur/