Écrin de verdure portant à son apogée l’art de la perspective et de la symétrie, les jardins de Versailles illustrent l’ambition esthétique et politique de Louis XIV.
Conçus pour impressionner, ces jardins à la française s’étendent sur 830 hectares, répartis entre le petit et le grand parc, le grand canal et le domaine de Trianon. Voici ce qui attend le promeneur : 43 kilomètres d’allées ponctués entre autres de quelque 300 statues, 55 fontaines agrémentées de 620 jets d’eau et 700 topiaires taillées dans 67 formes différentes.
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le château de Versailles s’enorgueillit d’un des plus beaux jardins d’Europe et du monde. Nés de la volonté de Louis XIV, ces jardins à la française doivent éblouir les visiteurs.
Leur rôle, au-delà de l’agrément, est de symboliser la grandeur et le pouvoir absolu du monarque. Pour mener à bien cet incroyable projet, le Roi-Soleil fit appel à André Le Nôtre, à qui l’on doit notamment le jardin des Tuileries et les jardins de Vaux le Vicomte. Prolongement du château, les jardins des Versailles se font l’écho de la demeure royale : imposants et sophistiqués.
S’étendant autrefois sur quelques 8 000 hectares, le parc du château de Versailles était divisé entre territoire de chasse – la plus grande partie – et jardin d’agrément. C’est ce dernier qu’on appelle le jardin à la française et qui reste la référence des jardins de l’Europe du XVIIe siècle. Organisé autour d’un axe de perspective infini, il déploie sur 77 hectares d’élégantes allées bordées de statues de marbre, dont certaines débouchent sur de surprenants bosquets…
De la galerie des Glaces, l’allée centrale définit l’axe de perspective autour duquel s’ordonnent symétriquement parterres et bosquets. Longue de 330 mètres, cette allée de pelouse, nommée également « tapis vert », ouvre la voie vers le bassin d’Apollon et le Grand Canal, à l’horizon.
Après l’époque du Roi-Soleil, les jardins de Versailles ont été enrichis par des bosquets d’un genre nouveau qu’il ne faut pas manquer de découvrir : le style romantique est illustré par le séduisant bosquet des Bains d’Apollon, créé peu avant la Révolution.
Le XXIe siècle quant à lui a vu deux créations remarquables : des jeux d’eau extraordinaires qui fonctionnent en cadence avec la musique (massin du Miroir) et, dernier venu, le bosquet du Théâtre d’eau imaginé par L. Benech et JM Othoniel sur l’emplacement d’un bosquet disparu du XVIIe s
La forêt, traversée de larges allées rectilignes et de carrefour en étoile, aménagée pour la chasse à courre.
Des milliers d’arbres, de taille adulte, sont acheminés de la France entière à l’aide de moyens colossaux. Les jardiniers développent également les premières pépinières destinées à fournir chaque années les arbres propices au domaine : chênes, châtaigniers, érables, charmilles, buis…
Le doyen de ces arbres, un chêne, situé à proximité du Grand Trianon, a été étudié et daté comme sujet contemporain de Louis XIV. Il a été planté en 1668, mesure 36 mètres de haut et possède un tronc de plus de 5 mètres de circonférence !
Le domaine de Versailles est ainsi ponctué d’arbres extraordinaires qui sont les témoins de son histoire. Composé à l’origine essentiellement de tilleuls et de marronniers issus des forêts avoisinantes, le patrimoine arboré de Versailles s’est enrichi au fil des siècles d’espèces rares provenant de lointaines contrées : Tulipier et Genévrier de Virginie, Sophora du Japon, Catalpa de Chine.
18 500 arbres ont été irrémédiablement mutilés ou détruits dans la nuit du 25 au 26 décembre 1999. Des arbres plantés aux XVIIème et XVIIIème siècles ont été abattus, comme le Tulipier de Virginie planté sous Marie-Antoinette et le Pin de Corse, dernier témoin du séjour de Napoléon au Petit Trianon.
Si certains arbres historiques n’ont pas survécu à la tempête de 1999, plusieurs spécimens parmi les plus remarquables y ont échappé et méritent aujourd’hui d’être admirés, soignés et protégés. Les jardiniers de Versailles en ont ainsi recensé une trentaine.
Depuis l‘Orangerie de Versailles, au domaine de Trianon, en passant par les bosquets, ils constituent un patrimoine végétal s’inscrivant dans le prolongement de l’histoire architecturale du Château.
Cette catastrophe a paradoxalement engendré des effets positifs pour le parc : un extraordinaire élan de solidarité nationale et internationale a permis la régénération de plantations souvent trop vieilles et fatiguées et la reconstitution des jardins dans leur état XVIIIème siècle. de la fragilité des arbres et de la nécessité de prévenir leur renouvellement.
Par exemple, la Maison Rémy Martin, qui portent la même passion que le domaine de Versailles, pour les arbres, et tout particulièrement les chênes comme le Quercus Robur, matériau nécessaire et exclusif du vieillissement de ses eaux de vie.
Que ce soit par le biais de l’art de l’assemblage, de la tonnellerie, des métiers de la vigne, de la cristallerie, les savoir-faire d’excellence et leur transmission sont au cœur de leurs préoccupations. En s’engageant pour la première fois aux côtés du château de Versailles, la Maison Rémy Martin offre ainsi aux visiteurs une nouvelle promenade dans les jardins : celle des « Arbres Admirables ».
Élément fondamental des jardins à la française, l’eau est omniprésente dans les jardins de Versailles.
Bassins, jets, fontaines et cascades rythment la promenade. Pour acheminer le précieux liquide vers le château bâti sur d’anciens marécages, 50 ans de travaux et 30 000 hommes ont été nécessaires. Plusieurs milliers d’entre eux y ont laissé la vie.
De nos jours, le système hydraulique fonctionne par gravitation en circuit fermé. Ce qui explique que les jets les plus puissants sont localisés là où la pression est à son maximum, c’est-à-dire dans la partie basse des jardins de Versailles. Puis l’eau coule d’une fontaine à l’autre pour aboutir au Grand-Canal avant d’être renvoyée vers les réservoirs. C’est ainsi qu’aujourd’hui, comme au temps du Roi-Soleil, l’on peut profiter de splendides spectacles, au détour d’un bosquet, appelé « cabinet de verdure », lors des Grandes Eaux ou des Jardins Musicaux de Versailles, organisés chaque année à la belle saison.
L’accès aux jardins de Versailles est gratuit pour les piétons et les vélos. (merci à Guizmo)
Marie-Caroline
30 avril 2020 @ 08:05
J’ai eu la chance d’y aller plusieurs fois au mois d’août. Quels magnifiques jardins, je m’y promène des heures bien volontiers ! Merci pour ce reportage :-)
Pierre-Yves
30 avril 2020 @ 08:36
C’est le lieu superlatif, à tous égards: taille, conception, perspectives, richesse des essences et des variétés, ingéniosité des jeux d’eau, etc …Quand on s’y promène, on n’en voit pas les limites.
Merci à Guizmo pour ce reportage.
Ghislaine-Perrynn
30 avril 2020 @ 09:50
Sympathique reportage qui me replonge dans mes nombreuses promenades en ces lieux exceptionnels .
Alinéas
30 avril 2020 @ 13:49
Superbe reportage bien détaillé qui nous permet de rêver.. Quel magnifique travail de la part des jardiniers !
Gisèle T
30 avril 2020 @ 15:30
j’ai beaucoup aimé ces photos
Danielle
30 avril 2020 @ 16:08
Versailles est superbe en tous points, on ne s’en lasse pas.
ciboulette
30 avril 2020 @ 19:28
Merveilleux voyage dans le temps et dans l’espace ! J’aime mieux être chez le Roy que chez le Mikado . Pas chauvine , vous dis-je !