Serguiev Possad, (80 km au nord de Moscou) est connue pour son monastère, ensemble architectural exceptionnel et lieu le plus sacré de l’orthodoxie russe. Et pourtant, cette ville abrite dans son Musée du Jouet un autre trésor, méconnu du grand public: un ensemble de jouets ayant appartenu aux enfants de la famille impériale, et à ceux de Nicolas II en particulier. Ci-dessus, le tsarévitch Alexis et son âne Vanka.
Les grandes-duchesses Olga et Tatiana jouant à la poupée
Après la révolution, les jouets des Grandes-Duchesses et du Tsarévitch furent saisis et distribués à des orphelinats. Quelques pièces, provenant de plusieurs Palais impériaux (Gatchina, Kremlin, Palais Alexandre à Tsarkoie Selo, Palais Anitchkov de Saint-Pétersbourg), échappèrent à la saisie et furent offerts au musée du jouet de Serguiev Possad.
A l’occasion du quadri centenaire de la dynastie Romanov, fêté en 2013, une exposition dédiée aux jouets des enfants de Nicolas II fut organisée. Devant l’engouement du public, elle fut prolongée jusqu’à devenir permanente.
Affiche de l’exposition. De gauche à droite : Olga, Alexis, Tatiana, Maria, Anastasia
Comme toutes les petites filles du monde, les 4 Grandes-Duchesses aimaient jouer avec leurs poupées. Elles en possédaient un grand nombre, poupées classiques, automates, et même une poupée tsarine.
Alexis pour sa part préféraient les soldats et les jouets touchant à l’armée en général. Les jouets étaient classés par thème selon les résidences où ils étaient rangés : par exemple au Palais de Livadia situé sur la côté de Crimée, les jouets du tsarévitch reprenaient le thème de la mer.
Comme il était d’usage dans la famille impériale russe, le tsarévitch reçut un cheval de bois pour son premier anniversaire.
Les enfants impériaux aimaient également leur tente d’indien, ainsi que les déguisements allant avec.
Les jeux éducatifs tenaient une part importante : écriture, calcul, histoire, musique,
Mis à part un livre illustré en langue allemande, les jouets sont tous en langue russe, et en grande partie de fabrication russe.
A l’exception notable de la « jeune fille au piano », poupée automate à tête de porcelaine provenant de la célèbre firme française Jumeau. Miraculeusement préservée de la tourmente révolutionnaire, cette collection fait aujourd’hui encore la fierté du musée du jouet de Serguiev Possad. (Merci à la Baronne Manno pour ce reportage)
Damien B.
14 novembre 2016 @ 07:41
Très intéressant reportage. En français on écrit « Serguiev Possad » me semble-t-il …
Voici d’ailleurs un lien vers une présentation exhaustive des collections :
https://fr.sputniknews.com/analyse/201108191022261163-musee-du-jouet-de-serguiev-possad/
Annmaule
14 novembre 2016 @ 09:09
Moins de jouets et plus de descendances ca m irait bien aussi.
En ces temps de commemorations de massacres( guerre de 14 18,attentats de paris…)
Souvenirs !!!!
clement
14 novembre 2016 @ 10:19
Pauvres jouets qui rappellent une bien triste tragédie !
Muscate-Valeska de Lisabé
14 novembre 2016 @ 14:25
C’est vrai, Clément. ..toujours tristes,les objets qui survivent aux gens sont porteurs d’une perceptible charge émotionelle.
Cosmo
14 novembre 2016 @ 10:34
Sujet totalement original et émouvant. Passionnant ! Merci chère baronne Manno.
Eos
14 novembre 2016 @ 10:41
Merci pour cet article très émouvant !
Danielle
14 novembre 2016 @ 10:46
Un musée intéressant, qui doit ravir petits et grands ; à Paris, il y a le musée des poupées, je conseille cette visite.
Anne-Cécile
14 novembre 2016 @ 11:03
J’ai visité cette exposition lorsqu’elle se trouvait à Moscou au Musée d’Histoire. Y figurait aussi un trône miniature pour le Tsarévitch . Le guide racontait que lors de sa restauration l’équipe de restaurateurs retrouva des enveloppes de graines de tournesol soigneusement dissimulées dans les plis du coussin d’assise.
L’enfant avait une passion comme beaucoup de Russes pour ces graines.
Eos
14 novembre 2016 @ 13:29
Anne-Cécile, vous nous apprenez un détail qui me met les larmes aux yeux. Merci de l’avoir partagé avec nous.
Baronne Manno
14 novembre 2016 @ 19:08
Merci Anne-Cécile pour cette anecdote émouvante.
Caroline
14 novembre 2016 @ 11:37
Quel plaisir visuel à la vue de ces jouets d’antan ! Les poupées étaient-elles fabriquées en porcelaine ?
Merci à la baronne Manno pour cette belle rétrospective ‘ enfantine’ !
Camille
14 novembre 2016 @ 13:23
J’ai toujours préféré les jouets »pour garçons », alors le bateau jouet sur l’une des photos (très bel objet) me parle mieux que les poupées (on m’en a offert plus jeune, mais vu que je détournais leur identité mes parents et ma famille ont préféré en rester aux voitures et autres) !
guizmo
14 novembre 2016 @ 13:30
Merci pour ce reportage original et très intéressant. En plus c’est très joli.
Francois
14 novembre 2016 @ 15:33
Que c’est émouvant mon Dieu
Quand on sait la tragédie
Muscate-Valeska de Lisabé
14 novembre 2016 @ 15:44
Je plains le petit âne Vianka qui n’est pas un jouet.
anchemen
14 novembre 2016 @ 19:07
Oui, certes, Muscate amie, un animal n’est pas un jouet.
Mais celui-ci a probablement été autrement mieux traité que nombre d’ânes au monde jadis et maintenant.
Un jour au Maghreb, en pleine rue, quelque part dans l’Atlas, j’ai vertement eng….. un homme qui maltraitait son âne, déjà salement mal en point, couvert de plaies , la peau à vif sous les charges. Et j’ai entrepris de soigner l’âne, comme je pouvais avec ce que j’avais sous la main dans ma pharmacie humains-véto de campagne.
Dans la colère, j’ai une voix de stentor, pas besoin de haut-parleur, et je me souviens lui avoir ce faisant balancé texto : » Lui aussi, ton âne, c’est une créature d’Allah ! Comme toi, comme moi ! » . La rue autour s’attroupait, et des têtes se sont mises à opiner ….
Franchement, je ne pense pas qu’aujourd’hui, je le referais . Quoique …. Mon mari lève les yeux au ciel…..
Leonor
15 novembre 2016 @ 09:32
Zuuuuut ! . Faute de frappe ==> une partie du texte qui saute dans la case » Votre nom » sans qu’on s’en aperçoive, par suite d’une faute de frappe..
TOUTES MES EXCUSES. Au lieu d’ « Anchemen », fragment de texte, il fallait lire LEONOR.
Muscate-Valeska de Lisabé
15 novembre 2016 @ 15:42
C’est tellement chou,un petit âne. ..
Les musulmans, dans leur religion, sont censés respecter les animaux, car le prophète Mahommet les aimait…il avait une chatte blanche,Muzza,pour qui il éprouvait une grande affection…le respect qu’on doit aux personnes animales est plus présent dans le Coran que dans la Bible.
Je vous félicite pour votre réaction,ma Mie Leonor.
J’aurais fait comme vous.
Leonor
15 novembre 2016 @ 20:35
Oui, Muscate ( je veux dire, par rapport au Coran). C’est probablement pour cette raison essentielle que les gens alentours opinaient du bonnet.
Mais ma réaction était plus viscérale que réfléchie, ce qui n’est pas intelligent. L’homme aurait pu réagir différemment. Mais après tout….
Baronne Manno
14 novembre 2016 @ 19:10
Rassurez-vous Muscate, personne ne considère l’âne comme un jouet. Seule la carriole entre dans cette catégorie !
Muscate-Valeska de Lisabé
15 novembre 2016 @ 15:43
Grand merci de me rassurer,Baronne Manno.
anchemen
14 novembre 2016 @ 19:18
Toujours à propos de nos amis les ânes, et pour ceux qui les aiment :
Il existe en Grande-Bretagne et en Irlande le » Donkey Sanctuary », une sorte de grand refuge avec terrains, qui recueille les ânes abandonnés, maltraités, en déshérence, etc.
J’ai récemment visité celui de Liscaroll en Irlande.
http://www.thedonkeysanctuary.ie/
Magique, merveilleux et … désespérant.
On peut les aider de diverses manières, la plus simple à distance étant évidemment d’envoyer un peu d’argent, ou d’acheter des petits objets dans leur Boutique.
On peut aussi » adopter » un âne, il faudrait plutôt dire » parrainer », en s’engageant à envoyer chaque année 20 € , pour un âne donné et désigné. En « échange », vous recevez des papiers, son CV avec photo, une gravure faite de lui, et des nouvelles chaque année.
On peut faire cela pour un enfant, par exemple : l’enfant reçoit le CV, la gravure, les nouvelles, devient l’un des » parrains » ou » marraines » de l’âne .
Quantité d’autres infos sur le site. Si quelqu’un voulait des traductions, je le ferais volontiers.
Corsica
15 novembre 2016 @ 18:18
Léonore, merci pour l’information et c’est vrai que c’est une trës bonne idée pour les petits enfants. J’adore les ânes et n’ai jamais oublié le Bianco de mon enfance.
Ghislaine
14 novembre 2016 @ 16:19
Très intéressant – J’ai visité Zagorsk par la force des choses avant 1990 , un 14 Juillet oùl’on avait « offert » un déplacement dans cette merveille (70 kms environ de Moscou) aux français en déplacement , craignant sans doute que nous ne donnions quelques idées révolutionnaires avec notre prise de la Bastille aux moscovites .
Je n’ai pas eu connaissance , à ce moment là , de ce musée .
Baronne Manno
14 novembre 2016 @ 19:17
En effet Ghislaine, ce musée est peu connu, éclipsé par l’aura du monastère voisin. Outre la collection des jouets impériaux, ce musée abrite également une section dédiée à l’Asie, avec un ensemble de poupées représentant des mariages de la famille impériale du Japon.
COLETTE C.
14 novembre 2016 @ 18:36
De très beaux jouets, et l’occasion de voir de jolies photos anciennes.
agnes
14 novembre 2016 @ 18:37
super article, qui donne envie d’aller voir ces jouets.
Pascal
14 novembre 2016 @ 19:10
Ce reportage est très émouvant .
Il montre que les enfants du couple impérial n’avaient pas des jouets très différents de ceux de la moyenne bourgeoisie .
Il me rappelle aussi que de nos jours de trop nombreux enfants sont privés de l’affection la plus élémentaire de la part de leurs « géniteurs » ainsi qu’une très triste actualité judiciaire vient nous le rappeler ce jour.
On lui reprochera ce qu’on voudra mais le Tsar Nicolas II était un père admirable et aimant (ainsi qu’un trop bon époux peut être…).
clement
14 novembre 2016 @ 19:13
Rassurez-vous Muscate, Alexis aimait beaucoup les animaux et les traitait avec douceur ;je l’avais constaté sur les vidéos de F Mitterrand ,auteur du superbe documentaire : les Aigles foudroyés ; on y voyait le tsarévitch jouant dans la neige avec son chien ( chien que les gardiens bolcheviques lui ont d’ailleurs retiré par la suite ) ,il était très gentil avec lui ; le plus émouvant de ce passage était le rire clair et joyeux de l’enfant qu’on entendait durant quelques secondes !
Muscate-Valeska de Lisabé
15 novembre 2016 @ 15:44
Je vous remercie de me dévoiler ces jolis faits,Clément.
Pascal
15 novembre 2016 @ 21:01
Je crois que c’était un épagneul et qu’il s’appelait Joy .
Il me semble que les grandes duchesses avaient aussi un petit bouledogue .
Tout cela de mémoire et sans certitude.
C’est cette série que j’ai vue et revue qui a fait naître en moi un grand intérêt et une grande sympathie pour les derniers Romanov.
Elle était il est vrai plutôt en leur faveur mais il le mérite !
Pascal
15 novembre 2016 @ 21:03
Hum hum « ils le méritent »
nozzari
14 novembre 2016 @ 22:03
Touchant.
Marie1
14 novembre 2016 @ 23:22
Très intéressant et émouvant reportage, merci
Ghislaine
15 novembre 2016 @ 15:14
Baronne Manno , j’en ai oublié de vous remercier pour ce reportage si émouvant , j’en profite pour ajouter que je suis sensible à vos commentaires sur les nôtres , rare délicatesse .
Muscate-Valeska de Lisabé
15 novembre 2016 @ 15:45
Je me joins à vous.
Corsica
15 novembre 2016 @ 18:18
Le tipi et le canoë indien sont criants de ressemblance.
clement
15 novembre 2016 @ 19:32
Les ânes sont doux et patients ,je ne suis pas sûre qu’ils soient têtus comme on le dit, s’ils refusent d’avancer c’est parce qu’ils sont méfiants ou inquiets .(propos recueillis chez un vétérinaire )
Pascal
16 novembre 2016 @ 11:19
Je signale bien que cela soit un peu hors sujet un article sur le blog du prince Michel de Grèce, comme toujours illustré de photos personnelles ou de famille ,qui montre une photo de la tsarine sur le fameux « balcon » du palais Alexandre , ce balcon qui tenait une place si importante dans la vie domestique de la famille impèriale et souvent mentionné dans le journal du tsar comme associé à des moments heureux .
En fait il semblerait qu’il s’agissait d’une terrasse (couverte?) plus que d’un simple balcon.
C’est dans un article consacré à une de ses aieules qui avait épousé un grand-duc mais je ne peux me connecter pour vous donner la référence exacte.
J’en profite encore pour remercier Mme Salens pour m’avoir fait connaître le blog du prince.