Voici un sujet sous la plume de Patrick Germain, consacré aux ordres de chevalerie de la Maison d’Autriche et leurs costumes.
Les ordres de chevalerie ne sauraient être distingués par leurs costumes. Valeur et courage sont plus appropriés pour les définir qu’élégance vestimentaire. Et pourtant, ils méritent d’être regardés et admirés par la richesse de leur ornementation. Ce petit article va, non en faire le tour, mais en donner un aperçu. Ils sont présentés en suivant la date de leur création.
1)L’ordre de la Toison d’Or
Parmi les ordre de chevalerie, l’Ordre de la Toison est un des ordres les plus prestigieux, lié à l’histoire de la Maison d’Autriche.
Première image, Philippe le Bon portant le collier de l’ordre de la Toison d’or d’après Rogier van der Weyden, vers 1450, musée des beaux-arts de Dijon.
Il a été fondé par Philippe le Bon (1387-1467), duc de Bourgogne, à Bruges, fleuron de ses états, le 10 janvier 1430. Il célébrait son mariage avec la princesse Isabelle d’Aviz (1397-1471), infante de Portugal.
Mélange de référence de mythe grec et biblique !
Collier de l’Ordre de la Toison d’Or encore de nos jours
Jason, héros grec, doit aller prendre la toison d’or du bélier merveilleux qu’il doit rapporter, talisman de puissance, voire d’immortalité et gage de fécondité. Gédéon, personnage biblique du Livre des Justes mit Dieu au défi de couvrir de rosée une toison de laine des plein désert, puis la toison couverte de rosée, Gédéon mit Dieu à nouveau au défi de sécher la toison, en couvrant le désert de rosée. Et c’est ce que Dieu fit. Symbole d’une alliance entre Dieu et les hommes.
L’Ordre de la Toison d’Or est donc placé sous le patronage de Jason et de Gédéon. Dieu seul donne puissance et gloire.
Charles Quint en hérita dans la succession de son père Philippe le Beau (1478-1506) venant aux droits de sa mère Marie de Bourgogne (1457-1482). Il en fit le plus prestigieux de tous les ordres de la Maison d’Autriche et en 1517 fixa le nombre de chevaliers à 51.
Charles Quint adolescent par Bernard van Orley vers 1516 – Musée municipal de Bourg-en-Bresse
Les statuts avaient fixé qu’en cas de défaut d’héritier mâle, la grande maîtrise de l’ordre passait à l’époux de l’héritière du dernier chef et souverain.
C’est ce qui se passa en 1477, lorsque Charles le Téméraire périt sous les murs de Nancy en ne laissant qu’une fille, Marie de Bourgogne. Ce fut l’époux de cette dernière, l’archiduc Maximilien, qui recueillit cette dignité. Il réunit dès 1478 un chapitre à Bruges et, en dépit de ses difficultés avec ses sujets bourguignons, il se révéla être un digne souverain de l’ordre. Pendant un siècle, les Habsbourg se comportèrent ainsi en héritiers des princes bourguignons, entretenant le lustre et le faste de l’ordre.
En 1700, à la mort de Charles II de Habsbourg, roi d’Espagne, la Toison d’Or fut divisé en deux ordres distincts, espagnol et autrichien.
Philippe V par Hyacinthe Rigaud, arborant la Toison d’Or en 1701, Palais de Versailles
Seule la Toison d’Or espagnole, désormais dans la Maison de Bourbon, subsiste de nos jours. Elle peut être acceptée et portée officiellement en France alors que la Toison d’Or autrichienne s’est éteinte officiellement à la fin de la monarchie austro-hongroise, en 1918 et si elle est acceptée par un Français, elle ne peut être portée. Elle continue donc d’exister en qualité de personne morale reconnue par l’Autriche.
Léopold Ier du St Empire par Benjamin Block -Kunsthistorisches Museum – Vienne
Costume de la Toison d’Or porté par l’empereur Ferdinand Ier en 1836
Aujourd’hui, la situation est la suivante : L’Ordre de la Toison d’or autrichien a conservé son côté chevaleresque. C’est une compagnie aristocratique et catholique. Il est reconnu personne morale par l’Autriche depuis 2000. Charles de Habsbourg-Lorraine, archiduc d’Autriche, prince royal de Hongrie et de Bohême, chef de la maison de Habsbourg-Lorraine, petit-fils du dernier empereur, en est actuellement grand maître.
L’Ordre de la Toison d’or espagnol est désormais une décoration de mérite, comme l’est la Légion d’Honneur, ouverte aux non-catholiques et aux roturiers, dont le roi d’Espagne Felipe VI en est le grand-maître aujourd’hui.
L’ordre autrichien compte aujourd’hui un peu moins de quarante chevaliers qui tous appartiennent à des familles aristocratiques ou princières. Outre Habsbourg-Lorraine on y trouve des Wittelsbach, Lobkowicz, Wurtemberg, Schwarzenberg, Limburg Stirum, Liechtenstein, Neipperg etc…
L’ordre espagnol compte environ vingt-cinq chevaliers, parmi lesquels l’ensemble des souverains européens et des figures internationales comme Javier Solana, ancien secrétaire général de l’OTAN et Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française.
Remise de la Toison d’Or au Président Sarkozy le 16 janvier 2012
La princesse des Asturies est le dernier membre nommé.
S.A.R. la princesse des Asturies dernière Toison d’Or
Albert II, Hans-Adam de Liechtenstein, sont des chefs d’État européens catholiques à la fois chevalier de l’ordre de la Toison d’or espagnol et chevalier de l’ordre de la Toison d’or autrichien. Le trend-duc de Luxembourg semble n’être que Toison d’Or espagnole.
2) Ordre militaire de Marie-Thérèse
Fondée le 18 juin 1757, jour de la bataille de Kolín, par l‘impératrice Marie-Thérèse, pour récompenser les actes particulièrement méritoires et valeureux des officiers devant l’ennemi servant ainsi leur monarque. Il a été spécifiquement donné pour «des actes militaires réussis ayant un impact essentiel sur une campagne qui ont été entrepris de la propre initiative [de l’officier] et qui auraient pu être omis par un honorable officier sans reproche». Cela a donné naissance à un mythe populaire selon lequel il a été décerné pour avoir (avec succès) agi contre un ordre explicite. Il est considéré comme la plus haute distinction pour un soldat des forces armées autrichiennes.
Première remise de l’ordre par Marie-Thérèse en 1758 par Martin van Meyrtens
À l’origine, l’ordre avait deux classes : la croix de chevalier et la grande croix. Le 15 octobre 1765, l’empereur Joseph II ajouta une croix de commandant et une étoile de poitrine à porter par les détenteurs de la Grand-Croix.
Grand Croix en diamants
L’ordre ne pouvait être attribué qu’à des officiers aux états militaires brillants, sans tenir compte de leur naissance, non ou non, ou de leur origine nationale au sein de l’empire.
Archiduc Charles d’Autriche-Teschen à la bataille d’Aspern (1812) arborant l’ordre de Marie-Thérèse par Johann Peter Krafft Musée d’histoire militaire de Vienne
Les récipiendaires de la Croix de Chevalier étaient automatiquement anoblis du titre de Ritter dans la noblesse autrichienne à vie et admis à la cour.
Sur requête supplémentaire, ils pourraient réclamer le titre héréditaire de Baron (Freiherr). Ils avaient également droit à une pension. Les veuves des bénéficiaires de l’ordre avaient droit à la moitié de la pension de leur conjoint pendant le reste de leur vie.
Photos de la remise de l’Ordre de Marie-Thérèse probablement aux derniers chevaliers, le 17 août 1918 par Charles Ier
L’ordre a cessé d’être décerné par l’empereur autrichien à la chute de la dynastie des Habsbourg en 1918, lorsque son dernier souverain, Charles Ier, a transféré ses pouvoirs concernant cet honneur au Chapitre de l’Ordre. Le Chapitre a ensuite traité les demandes jusqu’à sa dernière réunion en 1931, lorsqu’il a été décidé de ne pas octroyer d’autres sentences. L’adhésion à l’ordre a été décernée un total de 1241 fois.
3) Ordre de Saint-Etienne de Hongrie
Vient ensuite l’Ordre de Saint-Etienne de Hongrie. Il a été institué en 1764 para Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine, impératrice consort, archiduchesse d’Autriche, reine de Bohême et de Hongrie, en l’honneur d‘Etienne Ier roi de Hongrie (975-1038), fondateur du royaume de Hongrie.
Costume de l’Ordre de St Etienne en 1764
A l’origine il ne comportait que 20 Grands-croix, 30 Commandeurs et 50 Chevaliers, tous récompensés pour « leur vertu, leur mérite et leur noble naissance ». Les Grands-croix étaient appelés « Cousins » par l’empereur.
Costume de l’Ordre de St Etienne – détail
Marie-Thérèse arborant l’ordre de Saint-Etienne par Martin van Meytens
Aboli en 1918, il fut rétabli par le régent Horthy en 1938. Aboli à nouveau en 1946, il fut rétabli à nouveau en 2011 par le premier ministre, Viktor Órban.
Le grand maître de l’ordre est le président de la république. Il comprend aujourd’hui quatorze membres, tous membres de la société civile comme Tamás Vásáry, concertiste et chef d’orchestre, Éva Marton, soprano, Ernő Rubik, architecte et inventeur du cube Rubik etc…
Aucun aristocrate hongrois n’y figure. Alors qu’il fallait au moins quatre quartiers de noblesse à la création. Tous les grands noms de l’aristocratie austro-hongroise y figuraient au cours des siècles à côté de tous les souverains européens et membres de la Maison d’Autriche.
Les insignes de l’ordre pour les femmes en 2011
4) Ordre impérial de Léopold
L’ordre impérial autrichien de Léopold a été créé le 8 janvier 1808 par l’empereur d’Autriche François Ier, dernier empereur du Saint-Empire romain germanique.
Fondation de l’Ordre de Léopold en 1808 dans la salle des cérémonies de la Hofburg. Lithographie de Franz Wolf d’après un tableau de Johan Baptist Hœchle
Il doit son nom au père de François Ier, Léopold II. Les statuts de l’ordre ne prévoyaient que trois grades : Grand-Croix, Commandeur et Chevalier.
Pendant la guerre, comme les autres décorations austro-hongroises, des épées croisées furent instituées pour récompenser la bravoure face à l’ennemi. Un décret impérial du 1er février 1901 a ordonné qu’à l’avenir, le grade supérieur serait divisé en deux distinctions distinctes. Dès lors, il y avait quatre grades: Grand-Croix, Première Classe, Commandant, Chevalier.
Costume de l’Ordre de Léopold
Jusqu’au 18 juillet 1884, la passation de l’ordonnance autorisait également le récipiendaire, s’il n’était pas déjà de cette qualité, à être élevé aux nominations et grades de la noblesse suivants : le Grand Cordon devenait conseiller privé, le commandeur devenait baron et le chevalier, chevalier.
Parmi les récipiendaires français, il y eut, entre autres, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838), Pierre de Montesquiou-Fezensac (1764-1834), comte de l’Empire, Jean-Baptiste de Nompère de Champagny, (1756-1834) duc de Cadore, Bernard Pierre Magnan (1791-1865) maréchal de France etc…
Comme on peut le voir l’Autriche impériale n’hésitait à récompenser des serviteurs de la France impériale.
François Ier dans le costume de l’ordre de Léopold par Johann Baptist Hœchle
5) L’ordre de la Couronne de fer
L’ordre autrichien de la Couronne de fer est un « héritier » direct de l’ordre de la Couronne de fer créé par Napoléon Ier.
Costume de l’Ordre de la Couronne de Fer
La création du royaume Lombardo-Vénitien en 1815, au Congrès de Vienne, dont le trône fut attribué à l’empereur d’Autriche qui déclara que l’ordre créé par Napoléon Ier ferait partie des ordres de sa Maison.
Costume de l’Ordre de la Couronne de Fer – détail
L’ordre avait trois classes et, jusqu’en 1884, toutes les classes conféraient un ennoblissement héréditaire automatique; la troisième classe a conféré le rang de Ritter soit chevalier, avec un maximum de cinquante membres, la deuxième classe a conféré le rang de baron avec un maximum de trente, et la première classe a conféré le titre de conseiller privé, le style d’Excellence et le droit d’entrée à la cour, avec un maximum de vingt.
La nomination à la troisième ou deuxième classe de l’Ordre de la Couronne de fer est devenue l’une des principales voies d’anoblissement pour les familles bourgeoises autrichiennes et pour les fonctionnaires et officiers militaires. Le premier ordre était en pratique souvent attribué à des personnes déjà nobles. Il a également été décernée à des étrangers.
Hans Birch Dahlerup (1790-1872) un officier de marine danois
au service de l’empire d’Autriche, chevalier de Première Classe
En 1860, il fut établi une distinction dite « de Guerre » avec une couronne de laurier autour de l’insigne et en 1917, fut introduit une décoration pour récompenser les actes d’héroïsme contre l’ennemi : 2 épées croisées. Il disparut également en 1918.
6) Ordre des chevaliers teutoniques
Armes de l’ordre aujourd’hui
Il est impossible de raconter ici la longue et tumultueuse histoire des chevaliers teutoniques. Fondé lors de la Troisième croisade en 1190 à St Jean d’Acre par des pèlerins venus de Brême et de Lübeck pour soigner leurs compatriotes allemands, il fit reconnu comme ordre hospitalier en 1191 par le pape Clément III.
De simple communauté religieuse charitable venant en aide aux pèlerins chrétiens malades, entre septembre 1197 et février 1198 il fut reconnu comme ordre militaire (« c’est entre ces deux dates que l’hôpital des Allemands devint un ordre militaire »3) et obtint du pape la reconnaissance officielle le 19 février 1199.
Il est composé pour l’essentiel de chevaliers allemands ou Teutons.
Son expansion et son histoire sont trop complexes pour être racontés en peu de pages.
En 1525, Albert de Brandebourg, qui était alors grand maître, se déclara, pour la Réforme, se maria, sécularisa les biens de l’ordre, et se fit reconnaître comme duc héréditaire de Prusse, sous la suzeraineté de la Pologne.
Costume de l’Ordre des Chevaliers Teutoniques
L’ordre Teutonique se perpétua seulement en Allemagne où il fut réorganisé. Les domaines, dont l’administration demeura la principale occupation et la raison d’être des chevaliers, se répartissaient en 12 bailliages : Thuringe, Autriche, Hesse, Franconie, Coblence, Alsace, Botzen-sur-l’Adige, Utrecht, Alten-Biesen, Lorraine, Saxe, Westphalie; Utrecht se détacha en 1637; Coblentz et la Lorraine disparurent avec l’annexion française, mais en 1805, il demeurait 9 bailliages.
Le traité de Presbourg en 1805, donna à l’empereur d’Autriche le droit de désigner pour grand maître un prince de sa famille, lequel percevrait tous les revenus de l’ordre Teutonique. Il végéta ainsi dans l’obscurité jusqu’au début du XIXe siècle.
Le 24 avril 1809, au Traité de Ratisbonne, Napoléon décréta son abolition; les biens furent attribués aux princes sur les territoires desquels ils se trouvaient.
En 1834, l’empereur d’Autriche, François Ier, releva l’ordre Teutonique auquel il donna de nouveaux statuts le 28 juin 1840; le titre de grand maître et maître d’Allemagne est porté par un archiduc qui est grand-maître laïque de l’ordre. Aux XIXe siècle il y en eut cinq.
Archiduc Antoine Victor (1779-1835) Grand-Maître de l’Ordre Teutonique de 1804 à sa mort, frère de l’empereur François.
A cette époque, pour l’admission dans l’ordre, il faut professer la religion catholique et prouver seize quartiers de noblesse; on distingue les capitulaires, les chevaliers profès et les chevaliers honoraires; les profès font voeu de célibat et vivent sur les revenus de l’ordre.
Celui-ci entretient deux hôpitaux à Troppau et Frendenthal et équipe en cas de mobilisation 44 ambulances. L’insigne est une croix d’or émaillée de noir à liséré d’argent. Une nouvelle réorganisation de l’ordre Teutonique a eu lieu le 13 juillet 1865, avec 22 chevaliers profès et 30 honoraires; l’ordre a été encore étendu le 26 mars 1871.
L’effondrement de la monarchie des Habsbourg et de l’Empire qu’elle gouvernait en Autriche, dans le Tyrol italien, en Bohême et dans les Balkans a provoqué une crise bouleversante dans l’Ordre et changea la donne.
Alors que dans la nouvelle République d’Autriche, l’Ordre semblait avoir un espoir de survie, dans les autres anciennes parties des territoires des Habsbourg, la tendance était de considérer l’Ordre comme un Ordre chevaleresque honorifique de la Maison des Habsbourg.
Archiduc Eugène d’Autriche-Teschen (1864-1954), dernier Grand-Maître laïc de l’ordre
Cela acheva la transformation de ce qui restait dans l’Église catholique des chevaliers teutoniques en un ordre religieux catholique désormais renommé simplement “Deutscher Orden”.
Hitler tenta de récupérer l’image historique des chevaliers teutoniques, au passé de « conquérant des peuples slaves » utile dans une propagande nationaliste, anticommuniste , soulignant la supposée supériorité des races germaniques sur les races slaves. Mais les chevaliers ne se firent pas complices et Hitler tenta de détruire l’ordre. Mais les chevaliers vont continuer pendant la guerre à soigner tous les blessés sans distinction et aideront les Juifs en les cachant.
Bruno Platter Grand-Maître de l’Ordre Teutonique depuis 2000
Les chevaliers teutoniques sont aujourd’hui environ un millier, soit cent frères, pas forcément prêtres, mais liés par les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, deux cents sœurs, liées par les mêmes vœux et mille « familiers », ou « marians », laïques ou ecclésiastiques, qui cherchent à entériner les efforts de l’ordre pour promouvoir son entreprise et à réaliser ses idéaux, soigner et servir.
L’Ordre des Chevaliers Teutoniques et l’Ordre de la Toison d’Or sont les derniers survivants des ordres de la monarchie habsbourgeoise, dans le respect des règles de leur fondation. Le premier est au service des pauvres et le second au service de la gloire des puissants.
Costume de gala de l’empereur François-Joseph. Un résumé des ordres de sa Maison
Merci à Patrick Germain pour cet article et son iconographie.
Phil de Sarthe
23 mars 2021 @ 06:56
Superbe sujet au petit déjeuner 😋…merci Cosmo.
Rose
24 mars 2021 @ 00:33
Oui, superbe! Sujet très original sur N&R ( je ne me souviens pas avoir vu ce thème traité ainsi dans son ensemble) comme toujours très bien écrit et illustré.
Merci beaucoup Cosmo de ce temps que vous consacrez à nous instruire, à partager votre érudition, c’est précieux! Et bravo!
Belle journée
Rose
DEB
23 mars 2021 @ 07:33
Merci Patrick.
Le duc de Bourgogne était intelligent en créant la toison d’or en 1430, lui simple duc prouvait aux monarques français et anglais, qui avaient l’ordre de l’étoile depuis 1351 et l’ordre de la jarretière depuis 1348, qu’il pouvait les égaler.
Comme le dit Bart Van Loo dans « Les Téméraires » « Regardez-moi bien, je prends place à vos côtés, et même si je ne suis pas roi, l’éclat de mon mariage suffit à vous faire de l’ombre, moi qui peux choisir épouse en dehors de vos grandes maisons !»
En plus, il se tissait un réseau parmi ceux qu’il honorait.
Brigitte Anne
23 mars 2021 @ 17:35
DEB ah les » Téméraires » je suis en train de le lire ! Passionnant
DEB
24 mars 2021 @ 08:17
Oui c’est un bon conteur !
aubépine
23 mars 2021 @ 09:36
Il n’y aurait pas erreur sur le portrait ? celui-ci n’est pas un membre de la maison d’Autriche mais Philippe III duc de Bourgogne dit Philippe le Bon .
Cosmo
23 mars 2021 @ 13:18
Oui, mais il est un des ancêtres de la Maison d’Autriche.
Jean Pierre
23 mars 2021 @ 13:36
Les Habsbourg qu’ils soient d’Autriche ou d’Espagne sont les héritiers des grands ducs de Bourgogne pour toutes leurs possessions (Franche Comté, Flandre, Hainaut, Brabant, etc) sauf le duché de Bourgogne.
Karabakh
23 mars 2021 @ 16:34
Il faut lire : « Première image, Philippe le Bon portant le collier de l’ordre de la Toison d’or d’après Rogier van der Weyden, vers 1450, musée des beaux-arts de Dijon. »
Philippe III est le fondateur de cet ordre ; en outre, il est le père de Charles le Téméraire, donc le grand-père de Marie de Bourgogne, épouse de Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche puis roi puis empereur des Romains. Cet homme est donc bien non seulement l’origine même de l’ordre mais aussi l’ancêtre de la maison d’Autriche, via sa petite-fille.
Jean Pierre
23 mars 2021 @ 09:44
L’ordre de la Toison d’Or est intimement lié au monarque espagnol qui se veut duc de Bourgogne, comte de Flandres et archiduc d’Autriche, et je me demande qu’est devenue sa dévolution à la mort d’Alfonso XIII et ce pendant toute la période du franquisme.
Bambou
23 mars 2021 @ 12:34
Louis de Funès et son énorme collier de la Toison d’or dans la Folie des Grandeurs…..!
Pastelin
23 mars 2021 @ 14:17
@Jean-Pierre
Le Comte de Barcelone, chef de la maison royale, prétendant au trône se considérait de fait comme grand maître de l’Ordre. Les décorations et les ordres comme l’ordre de Charles III, sont considérés comme des ordres publics et aujourd’hui encore ils ne sont attribués qu’à la demande et donc qu’avec l’accord du gouvernement. L’ ordre Toison d’Or est lui vu comme un patrimoine familial, c’est à dire d’ordre privé , qui appartient à la maison des Bourbons d’Espagne dans la succession de la maison de Habsbourg et de Bourgogne. En clair, le roi attribue la Toison sans autorisation du gouvernement. Aujourd’hui l’ordre de la Toison d’Or n’est donc que très peu attribué pour ne pas soulever des contestations d’ordre politique.
Pastelin
23 mars 2021 @ 14:42
Après une petite et rapide recherche…
Le comte de Barcelone n’a attribué l’ordre de la Toison d’Or qu’avec une extrême parcimonie, soit deux fois : à Juan Carlos son fils en 1941(année de la mort d’Alphonse XIII), et au cousin germain de Juan-Carlos, l’infant Don Carlos de Bourbon des Deux Siciles, en 1964
Juan-Carlos l’a remis à 24 personnes. Felipe VI l’a remis à sa fille, la princesse des Asturies en 2018, et personne d’autre à priori….( pas le temps de creuser plus)
Jean Pierre
23 mars 2021 @ 20:27
Merci Pastelin. Je me demandais si entre le comte de Barcelone et le duc de Segovie il y avait eu une querelle sur ce sujet. Votre réponse est claire.
Lutz
23 mars 2021 @ 21:48
Et aussi au roi Baudoin des Belges, au roi Paul de Grece, au duc Robert de Parme et au roi Constantin de Grece
Hervé J. VOLTO
23 mars 2021 @ 09:49
Aujourd’hui, les deux branches historiques de l’Ordre de la Toison d’Or https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/01/02/les-grands-ordres-etrangers-lordre-de-la-toison-dor/ demeurent côte à côte, avec des caractères très différents :
1. L’ordre de la Toison d’or AUTRICHIEN a conservé son côté Chevaleresque. C’est une compagnie aristocratique et Catholique qui agit comme une archi-confrérie de pénitnants. Il est reconnu personne morale par le gouvernement Autrichien depuis l’An 2000. Charles de Habsbourg-Lorraine, le prétendant au trône d’Autriche (petit-fils du dernier empereur dont il porte le prénom), en est actuellement grand maître : il réunit l’Ordre une fois par ans pour des repas de bienfaisance.
2. L’ordre de la Toison d’or ESPAGNOL s’est ouvert depuis le XIX° siècle à des roturiers et depuis le XX° sicèle à… des non-Catholiques ! devenant ainsi une pretigieuse décoration de mérite : les remises de l’Ordre par Juan Carlos à l’Emperereur Hiro Hiro du Japon et au Roi Hassan II du Maroc ont fait scandale, sans entacher cependant le prestige de l’Ordre. Felipe VI en est grand maître aujourd’hui. La Toison d’Or hibérique est prisée dans toutes les chancelleries d’Europe et de nombreux diplomates et Chefs d’Etat se bousculent aux portes du Chapitre espagnol.
Le Roi Albert II des Belges fut l’un des rares Chefs d’État européens Catholiques à être A LA FOIS Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or ESPAGNOL et Chevalier de l’Ordre de la Toison d’Or AUTRICHIEN.
Karabakh
23 mars 2021 @ 16:37
Parfait. Vous n’oublierez pas de créditer l’auteur du texte que vous avez copié puis collé. Cela lui fera sûrement plaisir.
pascal
23 mars 2021 @ 10:01
C’est une excellente idée pour un sujet et il semble très bien traité comme on peut s’y attendre , j’attendrai donc d’avoir un moment de libre pour le découvrir comme il faut.
Gilles de Bise
23 mars 2021 @ 10:18
Valeur et courage sont plus appropriés pour les définir qu’élégance vestimentaire! Un grand merci, Patrick Germain, pour cet article fort documenté et bien explicite sur les origines de ces ordres chevaleresques. J’ai beaucoup apprécié votre conclusion: ”L’Ordre des Chevaliers Teutoniques et l’Ordre de la Toison d’Or sont les derniers survivants des ordres de la monarchie habsbourgeoise, dans le respect des règles de leur fondation. Le premier est au service des pauvres et le second au service de la gloire des puissants.” En effet, la Toison d’Or n’est décernée actuellement qu’aux puissants, et ce même sans actes remarqués de bravoure. J’ai vraiment de la peine à accepter que la princesse des Asturies, Leonor, l’ait reçu, de surcroît à son âge. En revanche, être fait chevalier dans l’Ordre des Chevaliers Teutoniques reste une réelle preuve de mérite.
aubert
23 mars 2021 @ 17:34
Pour quelle raison avez-vous de la peine à accepter que l’Infante Léonor l’ait reçue ?
Arielle
23 mars 2021 @ 10:18
Fabuleusement riche et intéressant. Grand merci.
Antoine
23 mars 2021 @ 10:21
Article très intéressant. J’apprends toujours beaucoup en lisant Patrick Germain. Merci. Je suis étonné qu’à notre époque on puisse trouver cent frères disposés à faire voeu de chasteté pour devenir chevalier teutonique. Ils ne doivent pas être de première jeunesse… Il est vrai que j’ai récemment entendu un jeune prêtre affirmer : « Contrairement aux moines, nous ne faisons pas voeu de chasteté, mais de célibat ». Ce qui effectivement n’est pas la même chose.
aubert
23 mars 2021 @ 17:31
C’est effectivement pas la même chose. Ce qui est gênant c’est que ça ouvre bien des portes pour ne pas dire des lits.
Celui qui a tenu ce propos se cherchait-il des excuses.
VieillesPierres
23 mars 2021 @ 10:51
Magnifique sujet. Merci infiniment.
Robespierre
23 mars 2021 @ 12:12
Cet article fouillé et si bien documenté a toute sa place sur ce site.
J’aime bcp les uniformes autrichiens. L’archiduc Antoine Victor ressemble tellement à son frère l’empereur !
Gérard
23 mars 2021 @ 12:25
Le grand-duc Henri de Luxembourg n’a que la Toison d’or espagnole tandis que son père avait les deux.
Les Capétiens d’une manière générale considèrent la Toison d’or espagnole comme la plus authentique.
Jean Pierre
23 mars 2021 @ 14:12
Avant le président Sarkozy, le seul français qui a reçu l’ordre était Alfonso duc de Cadix et d’Anjou (Poincaré ?).
Je suis d’humeur badine aujourd’hui.
Gérard
26 mars 2021 @ 13:56
Depuis le début du XIXe siècle ont été nommés chevaliers de la Toison d’or espagnole :
sous Charles IV Napoléon Ier, ses frères Joseph et Louis, ses beaux-frères Félix et Camille, le cardinal Fesch, Murat et Eugène de Beauharnais. Le roi Joseph nomma Jérôme.
Sous Ferdinand VII : le duc de Talleyrand, le duc d’Angoulême, le duc de Berry, le duc de Mouchy, Bernadotte de Suède, le duc de Bordeaux, Villèle, Chateaubriand, Paul duc de Noailles, le comte de La Ferronnays, ministre des Affaires étrangères.
Sous Isabelle II : Louis-Philippe, Auguste duc de Leuchtenberg, le duc d’Orléans, le duc de Sagan, le maréchal Soult, duc de Dalmatie.
Le gouvernement provisoire en 1843 nomma le duc de Nemours.
Isabelle II nomma Guizot, le duc d’Aumale, le duc de Montpensier, le prince de Joinville, Louis- Napoléon Bonaparte, président de la République, le prince impérial.
Amédée Ier nomma Adolphe Thiers.
Alphonse XII nomma Grévy.
La régente Marie-Christine nomma Félix Faure et Émile Loubet.
Le roi Alphonse XIII nomma Raymond Poincaré, Emmanuel d’Orléans duc de Vendôme et Juan Carlos Ier nomma Sarkozy.
Karabakh
23 mars 2021 @ 16:46
Il parait normal que des Capétiens (les grands-ducs) considèrent un ordre capétien (mené par le roi d’Espagne) comme le plus authentique. J’aurais été surpris que ce soit l’inverse.
Ceci étant dit, l’histoire et les règles de dévolution de la grande maîtrise de l’Ordre, éprouvent passablement cette authenticité. Nonobstant, cela avait un sens lors de la succession espagnole puis, ce sens a évolué pour servir une propagande assez peu louable ; mais de nos jours, chaque branche trace sa route en se fondant sur des valeurs individuelles et différentes, sans acrimonie mutuelle, et cela me semble bien ainsi.
Baboula
23 mars 2021 @ 12:43
Merci Cosmo pour ce très intéressant sujet .
Merci aussi Régine pour les articles du jour ,tous passionnants .
luigi
23 mars 2021 @ 13:20
Merci Patrick Germain, toujours aussi passionnants vos articles !
Ciboulette
23 mars 2021 @ 13:44
Merci , Cosmo , merci également à Régine .
Cosmo , vos articles et photos sont toujours très intéressants , et ici encore plus , puisque vous nous contez la fabuleuse histoire de ces grands ordres prestigieux , qui font rêver . . .les costumes n’étaient pas si banals que cela !
Leonor
23 mars 2021 @ 14:10
Formidable sujet.
Formidable iconographie .
Je n’ai pas encore pu voler le temps pour lire l’article , mais me réjouis de le faire ce soir.
Merci, Patrick Germain, de la peine que vous vous donnez, et du plaisir que vous nous donnez , à nous, lecteurs .
Karabakh
23 mars 2021 @ 16:46
Merci pour cette article, Patrick.
Karabakh
23 mars 2021 @ 16:47
Ah! Ma tablette ne m’avait pas joué son tour du jour.
CET article, bien sûr. :)
Brigitte Anne
23 mars 2021 @ 17:40
Toujours très intéressant les articles de Patrick Germain et également ceux de Guizmo . Merci de partager vos connaissances , nous en profitons sans modération .
Berthold
23 mars 2021 @ 19:39
Des usurpateurs!!!
Maudits tout ces mécréants de ce jour!
J.B. etc…
Xavier
23 mars 2021 @ 20:24
Bonsoir, Henri de Luxembourg est membre des deux ordres de la Toison. Il a été reçu en 2006 pour la Toison autrichienne et 2007 pour celle d’Espagne
Xavier
23 mars 2021 @ 20:30
Et petite question aux lectrices & lecteurs: savez-vous reconnaître une Toison autrichienne d’une espagnole ?…
Corsica
23 mars 2021 @ 22:51
Merci Patrick Germain pour cet article original qui m’a rendue moins ignare sur le sujet. Et comme toujours avec vous, l’iconographie est magnifique !
Michelle M
24 mars 2021 @ 03:22
Merci de consacrer temps et effort a nous renseigner sur un sujet qui, personnellement m’intriguait sur la raison de ces distinctions.
Cela fait longtemps que je lis vos textes et ils sont toujours agreables.