Voici un sujet par Pistounette sur les plafonds du Palais royal de Turin. Ce plafond domine l’escalier du Palais royal.
Salle des Gardes Suisses : salle de transit et de réception. Durant le règne de Charles-Albert (1831-49) le plafond à caissons a été refait, avec une peinture au centre de Carlo Bellosio, représentant Amédée VI.
Salle des Valets : seconde antichambre menant à l’Appartement Royal, elle était d’abord dénommée Salle de la Vertu à cause du thème représenté par Amanzio Prelasca dans la toile centrale du plafond du 17è siècle, la Vertu couronnée par Pallas et tenant une chimère enchaînée par les pieds.
Salle des Pages, anciennement appelée Salle des Victoires en raison du sujet de la toile au milieu du plafond daté du 17è siècle. Giovanni Paolo et Giovanni Antonio Recchi y ont représenté la Victoire en train de distribuer palmes et couronnes et la Célébrité qui avec une trompette fait résonner les triomphes de guerre obtenus par les héros de la Maison de Savoie, avec la devise Habet victoria laudem
Salle du Trône. Le plafond en bois doré a été réalisé entre 1660 et 1662 par les artistes de la famille Botto, selon le dessin de Carlo Morello ; dans l’ovale central, œuvre du peintre flamand Jan Miel, est représentée La paix, entre les nuages, qui tient à ses pieds la fureur guerrière, avec Hercule endormi à terre, allégorie qui fait partie du programme rhétorique et iconographique projeté par l’homme de lettres Emanuele Tesauro avec le but de célébrer la dynastie de Savoie.
Salle des audiences privées : le décor original de cet endroit fut réalisé à l’occasion des noces entre Charles-Emmanuel II et Françoise d’Orléans-Savoie en 1663. A ce moment-là, la pièce fut nommée des Enigmes , en raison des toiles qui encore aujourd’hui décorent la frise, où on peut voir les monogrammes du couple accompagnés par la devise de la Maison de Savoie, FERT, et par des devises énigmatiques d’amour et de fidélité conjugale composées par l’homme de lettres Emanuele Tesauro.
Galerie Beaumont
Elle a remplacé la Grande Galleria, attenante au palais Royal, qui conservait à l’origine les collections de la dynastie de Savoie. A la suite de deux incendies au 17è siècle, Filippo Juvarra recommença la reconstruction en 1733, et conçut également l’ornementation en stuc. L’artiste Claudio Francesco Beaumont peignit au plafond les Histoires d’Enée (1738-1743).
Chambre à coucher du roi Charles-Albert : cette pièce était utilisée depuis le 17è siècle comme chambre à coucher de la Reine. La peinture du plafond – le Triomphe de la Lumière : l’Aube répandant des Fleurs et Apollon, Diane, Amour maternel et Amour endormi – a été exécutée par l’artiste de cour autrichien Daniel Seiter, avec des évocations féminines.
Galerie de Daniel : en 1684, le duc Victor-Amédée II fit prolonger cet endroit par l’architecte Carlo Emanuele Lanfranchi et remit la décoration de la voûte à l’autrichien Daniel Seiter, premier peintre de cour. Entre les cinq compartiments qui composent l’espace de la voûte, on peut distinguer au centre l’Apothéose du Héros, c’est-à-dire Victor-Amédée II, parmi les Divinités de l’Olympe ; aux côtés Apollon conduisant le char du Soleil et l’Aurore répandant des fleurs, aux extrémités, Héraclès montant à l’Olympe mené par l’Immortalité et Iris messagère de la Paix. Les deux dessus-de-porte aux bouts de la Galerie, Pandore et La Justice, furent peints par Nicolas Regnier .
Salle à manger : cette pièce était à l’origine occupée par une chambre à coucher et une toilette qui faisaient partie de l’Appartement d’Eté, commandé par le duc Victor- Amedée II à la fin du 17è siècle et ensuite rénové par Filippo Juvarra et Benedetto Alfieri. En 1837, ces deux pièces ont été réaménagées pour créer la nouvelle salle à manger commandée par Charles- Albert et dessinée par Pelagio Palagi.
Salle des médaillons : autrefois appelée Salle du Trône du roi Victor-Amédée II, et dénommée Salle des Grâces, à l’époque de Charles-Albert devint salle du trône de la reine Marie-Thérèse d’Habsbourg-Toscane. De la décoration du 16è siècle, on peut encore voir la voûte en bois entaillée et dorée, rehaussée par la toile centrale de Jan Miel, le Triomphe des Grâces, représentant Vénus Eunomia avec les Grâces, c’est-à-dire Vénus des lois efficaces.
Salle de bal : Charles-Albert disposa la réalisation de cette pièce, autrefois occupée par les salles dénommées Salle des Princesses et Salle de la Concorde. Entre 1835 et 1842, Pelagio Palagi projeta un ensemble décoratif dans le goût classique. Le plafond à caissons, enrichi de roses en papier mâché doré, montre au centre une toile de Palagi, qui représente l’Olympe, où les Heures dansent autour de l’allégorie du Temps, devant Apollon, les Muses et le Banquet des Dieux.
Agnese
30 mai 2022 @ 06:55
Merci Pistounette pour ce beau reportage du Palais Royal de Turin, ville de toute ma famille paternelle.
Peu de touristes s’arrêtent pour visiter et préfèrent soit le nord et ses lacs, soit le sud mais Turin a un riche patrimoine.
miloumilou
30 mai 2022 @ 06:58
Merci Pistounette… c’est en effet superbe!
Baboula
30 mai 2022 @ 07:51
C’est gentil ça nous évite des torticolis douloureux .Vous êtes vous couchée sur le dos pour prendre ces belles photos ?
Beque
30 mai 2022 @ 10:38
Le roi Charles-Albert de Sardaigne, né à Turin le 2 octobre 1798, est mort à Porto, le 28 juillet 1849. Son père étant exilé en France par Napoléon, il est mis en pension à Genève chez un disciple de Rousseau, puis au lycée de Bourges et, à Paris au collège Stanislas.
Après le Congrès de Vienne, il se retire dans les domaines de sa famille qui le reconnaît comme prince héritier de Sardaigne en l’absence de descendants légitimes de la branche aînée de la maison de Savoie.
En 1817, il épouse Marie-Thérèse de Toscane (dont il a trois enfants : Victor-Emmanuel (1820-1878) qui lui succèdera ; Ferdinand (1822-1855), duc de Gênes, et Marie-Christine, morte en bas âge.
En 1823, il participe à l’expédition d’Espagne (Trocadero). En 1829, Il est nommé vice-roi de Sardaigne et, en 1831, succède au roi de Sardaigne, Charles-Félix de Savoie, décédé sans postérité. Il encourage l’agriculture, développe l’industrie (manufactures de soie grège, de laine, de coton, de produits chimiques). En Savoie, en 1836, il fait réunir les bourgs de Conflans et de l’Hôpital en une seule cité, qui prend le nom d’Albertville en son honneur. En 1848, il inaugure la ligne de chemin de fer Turin-Moncalieri. Il baisse fortement les droits de douanes et encourage les sciences.
Après la révolution de 1848, il abolit la monarchie absolue et adhère à la cause de l’indépendance et de l’unité de l’Italie. Après l’échec de Novarre, il abdique, le 23 mars 1849, en faveur de son fils Victor-Emmanuel II. Il s’expatrie et meurt le 28 juillet 1849, à Porto, dans la Quinta da Macieirinha, devenu le Museo Romantico. Le dernier roi d’Italie, Umberto II, son descendant, a légué un certain nombre d’objets du souverain, en souvenir de l’accueil que lui et sa famille reçurent au Portugal après leur départ d’Italie en 1946. Depuis les jardins du Museo romantico, on a une jolie vue sur le Douro. Un restaurant a été installé à l’extérieur du musée.
De Charles-Albert, prince profondément religieux, on a pu dire : « Il s’est battu en héros, il vécut en moine et est mort en martyr ».
A du A
30 mai 2022 @ 11:10
Rebaptisé le palais de Torticolis…..
Danielle
30 mai 2022 @ 11:59
Ces peintures sont merveilleuses, merci Pistounette.
Guillaume
30 mai 2022 @ 12:34
Magnifique
Aldona
30 mai 2022 @ 13:00
Merci à Pistounette, quel merveilleux sujet, le plafond dominant l’escalier du palais Royal est de toute beauté, ainsi que la galerie Beaumont, j’aime la ville de Turin, j’aime tout en Italie !
Beque
30 mai 2022 @ 16:42
Aldona, j’imagine que vous connaissez bien les cafés de Turin ? Nous les avions testés, les uns après les autres. Le « Caffe Torino », célèbre pour son escalier et ses lustres, était trop petit et nous n’avions pu y entrer. Le « Café San Carlo » (le premier café d’Europe éclairé au gaz, en 1832) nous avait charmés avec son majestueux lustre en cristal et son petit salon en rotonde, où nous avions dégusté un délicieux « bicerin ». Le « Mulassano », magnifique aussi avec son plafond à caissons, mais trop petit. Nous avions fini par le « Baratti & Milano », également tapissé de miroirs, fondé en 1875 et fournisseur de la famille royale d’Italie (le bicerin y était moins bon que celui du « San Carlo »). Il y en a certainement d’autres. J’aime beaucoup Turin, si différente des autres villes italiennes, et l’Italie en général, et il n’y a pas que les cafés à voir à Turin !
Aldona
31 mai 2022 @ 12:35
Oui Beque, je connais ces cafés, ou je dégustais en été, des « gelato » à l’italienne.
Sigismond
30 mai 2022 @ 14:04
Si les Savoie s’étaient contentés de régner sur le royaume de Sardaigne depuis ce beau palais turinois, la péninsule se porterait mieux, les Bourbons seraient toujours à Naples et à Parme.
Ils n’ont pas sur se contenter de ces splendeurs, quel gâchis.
Sigismond
30 mai 2022 @ 14:05
Ils n’ont pas su (les Savoie !)
Guizmo
30 mai 2022 @ 16:35
Merci pistounette pour cette visite qui , en plus de nous montrer des œuvres magnifiques, a l’énorme avantage de nous épargner des douleurs aux cervicales.
Caroline
30 mai 2022 @ 23:38
Très intéressant et très beau !
Ces tableaux étaient- ils ‘ collés ‘ au plafond ?
Pistounette
31 mai 2022 @ 06:50
Caroline,
Oui, ces tableaux « sont » le plafond… comme (toute proportion gardée) le plafond de la Chapelle Sixtine par exemple.
Rassurez-vous tous… je n’ai pas eu besoin de séances de kiné pour soigner mon torticolis en rentrant à Juan ! Je reposais mes cervicales entre deux photos 😃😄
Beque
1 juin 2022 @ 09:37
Pistounette, puisque vous revenez d’Italie, pouvez-vous me dire ce qu’il en est question sanitaire : faut-il un test avant d’arriver et de repartir ? (si on vient en train ou en avion). On m’a dit qu’il fallait porter un masque « bec de canard ».
Je me pose la même question pour l’Angleterre, en particulier pour les test.
Pistounette
2 juin 2022 @ 06:55
Beque,
J’y étais il y a quinze jours, et rien ne m’a été demandé : déjà depuis le 1er mai, le PLF avait été supprimé. Je viens de vérifier sur le site de l’ambassade et voilà ce qu’il est indiqué :
« A compter du 1er juin 2022, le pass sanitaire n’est plus exigé pour entrer sur le territoire italien. Les autorités italiennes ne demandent donc plus de preuve de vaccination, de guérison ou de test ».
Beque
2 juin 2022 @ 08:26
Merci infiniment, Pistounette, mais je n’ose pas encore prendre l’avion pour l’Italie, et cela me manque. Dimanche dernier, dans une fête, je voyais le neveu d’une amie, qui a été muté à Rome et c’est lui qui m’a parlé des FFP2.
Baboula
1 juin 2022 @ 11:17
Oui Caroline, c’est peut-être du marouflage où on colle une toile sur un support . Ou une fresque peinte sur le plafond comme pour La Chapelle Sixtine . Google vous le dira .