Noblesse et Royautés : Pouvez-vous nous parler de la vie culturelle en Géorgie ?
Princesse Véronique Murat : Il y a une vraie vie culturelle en Géorgie principalement des spectacles. Ici, on va au spectacle en famille de la grand-mère au bébé. Ce qui ne se fait pas par exemple en France lorsque l’on va à l’opéra. Cela développe depuis le plus jeune âge un attrait musical. Nous avons de très grands chanteurs et chanteuses d’opéra (ci-dessus l’opéra de Tbilissi) en Géorgie. Nombreux sont ceux à avoir été débauchés par Covent Garden, la Scala ou le Bolchoï.
Noblesse et Royautés : Quel est l’endroit, la ville ou la région que vous préférez ?
Princesse Véronique Murat : Je dirais la Svanétie, c’est la haute montagne. C’est resté très authentique jusque dans l’habitat traditionnel. A l’époque, chaque maison disposait de sa tour de garde et c’est resté ainsi.
Un très bel endroit également est sans conteste l’église Tsalendjikha où l’on retrouve de superbes fresques byzantines du 15ème siècle. Il y a aussi la chapelle des princes Dadiani avec tous les princes et leur famille enterrés par siècles et avec des portraits. C’est presqu’une bande-dessinée de la Mingrélie !
Les marais d’Anaclia valent aussi le détour. C’est très sauvage. On y trouve des hérons gris, des aigrettes. Il y a une fort belle faune et flore.
Noblesse et Royautés : Quels sont les plats de la gastronomie géorgienne que vous préférez ? Le touriste de passage goûtera immanquablement aux fameux khatchapouri (petits chaussons fourrés de fromage), tabaka (poulet en tranches avec sauce tomates), le tchanakhi (mouton au four servi avec des aubergines et des pommes de terre), ou tchvitchtari (galette de maïs et fromage en accompagnement).
Prince Alain Murat : Les brochettes d’esturgeon et la sauce à la grenade ainsi que le fromage à la menthe.
Princesse Véronique Murat : Il y a bien sûr les grillades et brochettes. La viande n’est pas découpée comme en France. Ici on coupe tout et puis on fait longtemps bouillir.
Prince Alain Murat : La Mingrélie est le pays des herbes, des épices. Nous avons d’excellentes raies à la Mer Noire.
Princesse Véronique Murat : Lorsque l’impératrice Eugénie est venue en Mingrélie, le menu du dîner offert en son honneur comptait des moules, des huîtres et des crabes.
Prince Alain Murat : On trouve encore des petits crabes. Il y en a même qui s’aventurent jusque dans notre maison de Chkadouache ! Il y a aussi des écrevisses dans les rivières.
Noblesse et Royautés : Qu’en est-il du projet de recréer un vignoble ? Le vin de famille Oldjalèche, fut médaillé d’or à l’exposition universelle de Paris en 1900.
Prince Alain Murat : Oui comme déjà mentionné, le vin familial a été primé à l’exposition universelle de Paris en 1900. Nous espérons pouvoir relancer une production. Les vignes sont restées la propriété de l’église orthodoxe.
Princesse Véronique Murat : C’est notre prochain grand projet. Nous faisons pour le moment des essais à Chkadouache. Les goûts sont différents qu’en France. C’est plus sucré. Il y a du vin rouge qui est semi doux.
Prince Alain Murat : La Géorgie est à la même latitude que Naples. Nous avons tous les arbres fruitiers imaginables, nous avons des citrons, des kiwis,…
Noblesse et Royautés : Quels sont les projets que vous souhaiteriez encore développer ?
Princesse Véronique Murat : Nous souhaitons d’abord terminer le chantier de la maison à Chkadouache avant de nous lancer dans deux autres projets que sont l’exploitation viticole et une grotte qui se trouve sur notre terrain.
Il y aura aussi cet été une exposition de photos de famille grandeur nature avec les invités célèbres qui sont venus en visite depuis 1890 comme l’impératrice Eugénie, les Rothschild, les frères Nobel,…Nous avons lancé un appel aux dons pour développer le rayonnement de la France en Géorgie (cliquez ici).
Nous continuer à développer des visites de la Géorgie avec halte à Chkadouache. Les paysages sont à couper le souffle.
Voici tous les renseignements utiles si vous souhaitez vous rendre en visite en Géorgie et séjourner chez le prince Alain et la princesse Véronique Murat près de la Mer Noire.
Chambres d’hôtes à Chkadouache – Sur Facebook Château Chkadouache – Contact verozug@yahoo.fr
A Tbilissi – Chambre/appart Hôtel Bienvenue – Via booking.com
Pour soutenir l’école Prince Murat de Zougdidi et l’Association SOS enfants de Géorgie : chota.tchabashvili@yahoo.fr
Charles
2 juin 2019 @ 08:12
Merci Regine pour votre reportage chez le Prince et la Princesse Alain Murat qui était passionnant.
J’ai appris à mieux connaître des Princes sympathiques, courageux et entreprenants. Un beau témoignage, une belle leçon de vie.
Karabakh
2 juin 2019 @ 09:12
C’est peut-être un peu prétentieux de qualifier la jolie demeure de Chkadouache de « château » – mais nous ne sommes plus à cela près.
Le vignoble de Géorgie est un des plus anciens au monde, sinon le plus ancien selon certains historiens de la vigne et du vin. Une chose est certaine : 90% de nos cépages occidentaux puisent une origine dans les cépages caucasiens, soit comme unité de la même famille (indice de parenté notée IPa ⩾ 6), soit indirectement, comme cépage amélioré (IPa < 4) ; de mémoire, il n'existe ni cépages métissés (4 ⩽ IPa < 6), ni cépages caucasiens purs présents dans le vignoble occidental.
Les vins du Caucase sont plus sucrés et plus aromatiques que les vins d'Europe occidentale. Ils dégagent facilement des saveurs combinées d'agrumes et simples. C'est bon mais ça reste particulier, et je connais des gens qui n'aiment pas.
vep1963
2 juin 2019 @ 15:21
Vous êtes qui karabakh. Je lis vos commentaires et j ai l’impression que vous avez de choses à dire sur les géorgiens mais vous ne le dites
pas franchement
Karabakh
3 juin 2019 @ 09:32
Absolument pas.
Arrêtez de lire entre les lignes, ça donne des migraines et ça ressuscite les mauvais esprits. 😉
ABER
3 juin 2019 @ 10:02
Oui ce n’est pas un château à probablement parlé, plutôt une maison en bois, type chalet.
Karabakh
4 juin 2019 @ 15:27
Architecturalement parlant, c’est un pavillon – apparemment, il fut dédié aux activités de chasse des princes Dadiani. Viticolement, ce n’est rien car il n’y a pas de vignoble rattaché, puis la Géorgie ce n’est pas le Bordelais ; ce terme est associé aux propriétés viticoles de la région de Bordeaux. 😉
Pierre-Yves
2 juin 2019 @ 10:31
La princesse fait allusion aux artistes géorgiens; la renommée de la pianiste Katia Buniatishvili et de sa soeur Lisa, et celle de le mezzo soprano Anita Rachvelishvili, pour ne citer que quelques noms, est en effet devenue internationale.
Ce qui m’a le plus frappé dans ce récit, c’est le dynamisme et l’optimisme de la princesse. On sent que c’est elle la cheville ouvrière de cet ensemble de projets. On a même l’impression qu’après que son mari, le prince Alain, ait initié cette installation en Georgie, c’est elle qui a peu à peu pris les choses en main, elle et leur fille Mathilde, qui est désormais presque plus Géorgienne que Française.
Merci à vous Régine de nous avoir fait partager cette si intéressante rencontre.
Jean Pierre
2 juin 2019 @ 10:44
Les Murat ont eu l’élégance de ne pas évoquer l’action de la France en Géorgie il y a 10 ans. Quoique celle-ci m’avait semblé pertinente et réussie.
Anne-Cécile
4 juin 2019 @ 10:25
;)….
L’action de certains pendant une certaine période leur a valu certains problèmes, surtout pour certains de ces certains qui ont servi de fusibles histoire de ne pas éclabousser de plus hauts certains…dont nous payons et paierons sans doute encore longtemps les conséquences.
Consensus cependant de tous pour taire les dessous cette glorieuse décennie en Géorgie, peut-être que le souvenir honteux s’estompera plus vite, en nous raccrochant à des souvenirs plus favorables et médiatiques.
ambre
2 juin 2019 @ 10:47
Passionnant reportage, dans un pays qui l’est tout autant. Je viens de tout lire d’un coup. Merci beaucoup, Régine.
Les Murat doivent probablement tenir des journaux, qu’il faudrait publier, leur témoignage sur la vie en Géorgie pour des personnes comme eux, avec leurs actions et leurs engagements, est précieux.
Je me souviens très bien du reportage que PdV leur avait consacré sur la rénovation du pavillon de chasse, il y a peut-être 2 ans ?
C’était Gildas qui relatait l’aventure de cette rénovation, je me souviens de l’épisode des squatteurs et du bétail. Les photos du lieu étaient très belles…
Danielle
2 juin 2019 @ 13:00
Un reportage intéressant et de très beaux paysages, merci Régine.
Mary
2 juin 2019 @ 14:01
Reportage magnifique et dépaysant ! Merci Régine et merci aux princes Murat pour cette découverte !
Qui parmi nous seront les premiers à faire le voyage ?
Stéphanie
6 juin 2019 @ 15:46
Bonjour, nous y sommes allés, il y a maintenant 1 semaine et je peux vous dire que le dépaysement est total. Seul le prince était présent et c’est une personne très agréable qui aime vous expliquer l’histoire de sa famille et relater les péripéties de la rénovation de leur domaine.
Un second voyage est prévu afin de connaître un peu plus ce pays.
Claudia
2 juin 2019 @ 16:22
Eh bien c’est un vrai roman la vie de ce couple, je ne les connaissais pas du tout. Ce reportage à épisodes était vraiment très intéressant, merci Régine.
Alinéas
2 juin 2019 @ 16:48
Bonjour Karabakh, je viens de lire vos quelques lignes qui m’ont éclairée sur ce vignoble dont je ne connaissais pas l’existence… Je vous en remercie… Bonne fin d’après-midi !!!
Karabakh
3 juin 2019 @ 09:39
Avec plaisir. 🙂
Si le vent vous pousse en Géorgie, n’hésitez pas à découvrir « physiquement » ce vignoble et ses vins, ainsi que ses hommes. Quels que soient les goûts en œnologie, la rencontre est enrichissante.
Accessoirement, on trouve du vin géorgien, in extenso des vins du Caucase, en France. Les bonnes caves ont toujours cela en réserve.
Manelm
3 juin 2019 @ 00:32
Merci pour l’interview. C’est comme j’ai fais un voyage pour un pays que je ne connais pas.
bl-r
3 juin 2019 @ 18:01
Merci, Regine
Maria
4 juin 2019 @ 22:32
Grazie ancora per questa intervista ai principi !Hanno avuto e hanno un grande coraggio ,vogliono vivere nel paese che sentono loro e anche se molto difficile tirare avanti loro continuano a persistere ,lo trovo splendido ,è così che dovrebbero fare tutti i vari principi reali che per altro la maggior parte ha vita molto più facile col proprio paese ma tanti non ci vogliono VIVERE nel proprio PAESE e preferiscono far nascere e crescere i figli altrove!Auguro ai principi Murat e al loro operato in Mingrélie il meglio possibile
Charlotte
6 juin 2019 @ 07:25
Merci infiniment Régine, grâce à vous, j’ai pu échanger avec le prince Alain Murat qui se souvient très bien de Maman…
Nous irons certainement en Géorgie évoquer ces souvenirs, il m’y a invitée.
Menthe
18 juin 2019 @ 06:55
Je viens seulement ce jour de lire votre reportage, soyez en remerciée, c’était une excellente idée !