Le château des Amerois était la résidence de campagne du comte et de la comtesse de Flandre, parents du roi Albert I. La Fondation Roi Baudouin édite cet ouvrage « Les vacances des Comtes de Flandre. Autour de la Chronique des Amerois » sous la plume de l’historien Olivier Defrance. On peut découvrir des aquarelles et de nombreux dessins réalisés par des membres de la famille royale et se plonger dans la vie quotidienne du frère du roi Léopold II et de sa famille. Vous y découvrirez aussi de petits textes remplis d’anecdotes intéressantes et amusantes sur leur vie familiale aux Amerois loin du tumulte de la capitale.
C’est en 1869 que le comte de Flandre achète cette vaste demeure située entre Bouillon et Florenville. Le château compte plus de 350 fenêtres ! Chaque année, c’est le même rituel. Le comte et la comtesse de Flandre prennent place à bord d’un train spécial avec leurs enfants et toute leur domesticité en direction des Amerois. On y chasse, on reçoit la visite des cousins venus d’Allemagne et surtout on y donne des dîners de qualité à l’inverse de l’austérité qui règne alors au château de Laeken chez le roi Léopold II.
Après le décès de la comtesse de Flandre, le château des Amerois subit la Première Guerre Mondiale mais est épargné. Ses trois enfants Henriette, Joséphine et Albert I le mettent en vente pour sortir d’indivision. La plus grande partie des objets et du mobilier sera dispersé par plusieurs ventes. Un marchand de bois de Liège le rachète pour pouvoir abattre et vendre les arbres du domaine. Il ne restera au final plus grand chose des 500 hectares de forêts.
La famille Solvay en devient ensuite propriétaire et lui a rendu son éclat du temps où Philippe et Marie de Belgique, comte et comtesse de France y séjournaient.
« Les vacances des comte de Flandre. Autour de la Chronique des Ameois », Olivier Defrane, Fonation Roi Baudouin, 2014, 100p., 5 €
Damien B.
27 octobre 2014 @ 08:01
Voilà un bel ouvrage qui allie érudition et plaisir des yeux. Cette chronique richement illustrée évoque les vacances heureuses que les Flandre s’offraient dans ce joyau des Ardennes belges.
Philippe comte de Flandre avait acheté cette propriété à la comtesse si nostalgique de son Allemagne natale et de ses paysages danubiens.
Aux Amerois on reçoit, on se balade, on peint, on joue aux charades, on caricature les visiteurs …
Trois générations de Princes belges y passent quelques semaines en été : le comte de Flandre, ses enfants (dont le futur roi Albert) et ses petits-enfants (parmi eux le futur roi Léopold III qui conservait un excellent souvenir de cette villégiature estivale).
Une atmosphère qu’Olivier Defrance restitue avec son talent habituel.
Francine du Canada
27 octobre 2014 @ 15:54
Merci pour la référence Damien B., sans compter que 5€ ce n’est pas la « mer à boire ». Amitiés, FdC
Damien B.
27 octobre 2014 @ 18:59
En effet Francine, le rapport « qualité-prix » – pour employer une expression commerciale – est nettement favorable au lecteur :)
La version originale de cette chronique est conservée au palais royal de Bruxelles. Il s’agit de scènes de vie quotidienne mêlant narration écrite et illustrations qui débute en été 1894.
Olivier Defrance a choisi avec intelligence les illustrations les plus représentatives de ce superbe album auxquelles il a ajouté des photographies rares des Flandre.
Parmi les illustrations, reproduites avec un soin extrême, il y a de magnifiques aquarelles de la princesse Henriette, des esquisses du prince Charles Antoine de Hohenzollern, ainsi que des caricatures très amusantes dont certaines peuvent être considérées comme des précurseurs de bande-dessinée.
J’ajoute que le château des Amerois, situé non loin de Florenville ne se visite pas et qu’il bénéficie d’un entretien respectueux de son histoire en étant géré de manière éco-responsable.
Amicalement,
Damien
Palatine
27 octobre 2014 @ 18:27
Damien, j’ai appris dans votre livre que la comtesse de Flandre filait dans sa famille en Allemagne dès qu’elle le pouvait. On dirait que ces Amerois c’était pour elle « a second best »
Damien B.
28 octobre 2014 @ 10:38
Exactement Palatine, votre expression est très juste.
La comtesse de Flandre ne se plaisait pas beaucoup à Bruxelles, synonyme pour elle d’obligations officielles et de la présence de son beau-frère le roi Léopold II. C’est pourquoi le comte de Flandre a acheté les Amerois un an et demi après leur mariage.
Cette propriété dominant la Semois entre Bouillon et Florenville permettait à Marie de s’évader de la capitale. L’étendue considérable des terres et l’isolement du domaine offraient la possibilité de vivre entre soi.
Marie peignait dans les environs, posant son chevalet ça et là, tout en fumant tranquillement une cigarette. Ce qui suscitait d’ailleurs quelques difficultés car il n’y avait alors pas de briquets comme nous les connaissons aujourd’hui. C’est Carola de Saxe, son amie, qui lui a offert un briquet fonctionnant en plein air !
Habituellement Marie demeurait aux Amerois du début juin à la mi-août, avant de se rendre à la Weinburg et à Sigmaringen où elle restait habituellement jusqu’à la Toussaint, toute à sa joie de séjourner auprès des siens.
Francine du Canada
28 octobre 2014 @ 16:58
Merci Damien B. pour les informations additionnelles; j’apprends beaucoup sur N&R grâce à vous, entre autres. FdC