L’Etat polonais a acquis le tableau « La Dame à l’hermine » de Léonard de Vinci. Il s’agit de l’aboutissement de négociations secrètes entre le ministère polonais de la culture et la fondation Czartoyski.Cette dernière gère une très importante collection de plus de 10.000 objets qui compte aussi « Le Paysage avec le bon Samaritain » de Rembrandt.
C’est la princesse Isabella Czartoyski qui mit en place cette collection en 1801 afin de la préserver.
La fondation Czartoryski est présidée par le prince Adam Karol Czartoryski. Jusqu’à ce jour, les œuvres étaient conservées au Musée National de Cracovie mais le ministère craignait qu’ils ne quittent le sol polonais au décès du prince âgé de 76 ans, et qui vit à l’étranger.
Le montant de la transaction financière n’a pas été dévoilé mais il serait très largement en dessous du prix du marché. On évoque 230 millions € pour le tout alors que le tableau est assuré pour 350 millions €.
Le conseil d’administration de la fondation qui a été tenu à l’écart par le prince de ces négociations avec le gouvernement, a démissionné suite à cet accord. (Merci à Anne)
Erato
30 décembre 2016 @ 09:56
Magnifique tableau à l’histoire mouvementée que je préfère à la plus fameuse et « irréelle » Joconde. La finesse de cette Dame est remarquable: un visage qui regarde vers l’extérieur, un sourire à peine esquissé, l’élégance du geste de la main, la noble sobriété de la parure…
Tout cela est séduisant et quelques soient les négociations, sa valeur reste celle d’une beauté et d’un talent qui méritent d’être protégés et partagés par le plus grand nombre.
Kalistéa
30 décembre 2016 @ 10:14
il n’est pas sûr du tout que ce tableau soit celui de leonard de Vinci.
Antoine
30 décembre 2016 @ 10:34
Je ne comprends pas tout. Soit le tableau était toujours propriété de la famille, soit il est inclus dans le patrimoine de la fondation, auquel cas le prince ne peut en disposer seul.
Ariane
30 décembre 2016 @ 10:36
Titre trompeur. Il s’agit juste d’un tableau. Par ailleurs vu le gap entre le prix d’achat et le prix pour lequel le tableau est assuré (le prix du marché), il y aura certainement contestation des héritiers qui plaideront l’affaiblissement des capacités intellectuelles du prince : d’ailleurs l’accord est-il seulement légal, le conseil de la fondation ayant été écarté alors que la fondation a été mise en place pour préserver la collection des héritiers
Berthold
30 décembre 2016 @ 23:57
Si ce tableau appartient à la fondation, le prince ne peut pas en disposer seul. (Sauf si il y a une clause téstamentaire sur ce tableau ou si il était en pret à la fondation ou si il lui appartient)
Mais dans ce cas Il y aurait, je pense, un conflis d’intéret marquant!
Et les héritiers, du moment qui le savent ben ils font ce qui veullent (Ils savent mieux que nous).
J.B.
Corsica
30 décembre 2016 @ 11:03
Autant la Joconde me laisse indifférente autant cette exceptionnelle Dame à l’hermine m’a toujours fascinée par la vie qui semble émaner de Cecilia Gallerani, maîtresse du duc de Milan. Elle me procure la même émotion que certains portraits d’homme d’Antonello de Messine. Je trouve toujours triste que l’on démantèle une collection.
Esquiline
30 décembre 2016 @ 15:16
Avis absolument partagé, Corsica.
Nos émotions ne sont pas toujours rationnellement inexplicables.
De Leornardo, j’aime les esquisses, les études et les modèles de génie civile ou même militaire, son fabuleux autoportrait et, de ses rares oeuvres picturales, ce tableau uniquement.
Avis absolument subjectif!
Parmi mes grands projets de l’année à venir, voir l’Annunciatta d’Antonello …
Quoiqu’il en soit, féicitations à la Pologne pour avoir trouvé les moyens financiers de conserver chez elle cet inestimable chef d’oeuvre.
Esquiline
30 décembre 2016 @ 15:19
Rationnelement explicables évidemment ..
Esquiline
30 décembre 2016 @ 15:19
Bon je ne me corrige plus!
Corsica
1 janvier 2017 @ 17:42
Esquiline, je partage totalement votre appréciation des œuvres de Léonard de Vinci ainsi que votre avis sur la subjectivité de l’émotion. Je vous souhaite vraiment de pouvoir rendre bientôt visite à cette merveilleuse Annunciata que j’ai moi-même découvert un 1er janvier dans le palais Abatellis de Palerme. Je la connaissais mais la voir en réalité a été un choc. On est bouleversé par ce que ce fond noir, ce voile bleu et cette beauté à la fois si pure et si présente nous laisse deviner. Pas d’ange Gabriel mais, pour moi, l’une des plus belles et émouvantes Annonciation.
J’adore les portraits de la Renaissance et j’ai un faible pour ceux d’Antonello de Messine, petits en format mais si vivants et si grands par l’intensité. J’ai notamment toujours été fascinée par le regard et le sourire moqueurs de son marin, connu aussi sous le nom d’Ignoto, et que nous avons pu admirer lors de notre séjour en Sicile, non pas au musée Mandralisca de Cefalu mais à Palerme dans une exposition de portraits à travers les siècles. Je n’ai vraiment pas été déçue.
J’en profite pour vous présenter mes vœux les plus amicaux pour 2017. J’espère que cette nouvelle année saura combler toutes vos curiosités aussi bien littéraires que picturales ou culinaires. Bref, je vous souhaite une année pleine de grandes et petites découvertes.
Esquiline
2 janvier 2017 @ 14:22
Merci Corsica pour les plus beaux voeux que j’ai reçus, et pas seulement cette année …
Je penserai à vous quand je serai, comme je l’espère, devant une de ces oeuvres qui me font rêver depuis des lustres.
Voir des reproductions, oui, mais pour l’émotion …
Le charme de l’Italie est que chaque ville est une capitale, Byron dixit je crois …
Charme mais aussi difficulté de s’y rendre quand l’âge avance et que l’on est demeurée seule.
Trêve de mélancolie.
Mes voeux les plus sincères.
Au grand plaisir de lire quotidiennement vos commentaires.
Muscate-Valeska de Lisabé
30 décembre 2016 @ 16:32
Comme vous,chère Corsica,la Joconde de Maître Léonard ne m’inspire pas…il en va tout autrement de celui-là.
Des femmes fascinantes,les Cécilia ;-))…
Corsica
1 janvier 2017 @ 17:50
Ma belle Muscate, Cécilia, le prénom de mon arrière grand mère, est devenu mon troisième prénom mais sous la forme de Cécile. Je ne sais si cela fait de moi une femme fascinante mais cela ne m’empêche pas de vous souhaiter une année 2017 aussi heureuse que celle qui vient de s’écouler. Amitiés.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 janvier 2017 @ 11:39
C’est une coïncidence troublante,chère Corsica,car ce beau prénom qui est aussi le mien est assez rare.Indémodable et féminin, je l’aime énormément.
Maman était infirmière,et à l’hôpital, elle fit connaissance avec une malade incurable prénommée Cécile,donnant naissance à une amitié.
Déjà Maman de trois filles(mes demi-soeurs) et veuve,elle n’avait pas encore rencontré mon père,mais elle promit à Cécile de donner son prénom si elle avait un jour un autre enfant-(elle-même n’y croyait pas)…
Je suis née six ans plus tard,et Papa étant slave,pour lui faire plaisir,les prénoms serbes finissant souvent en IA,on l’ajouta au bout de Cécile. ..
Cécile avait rendu son âme depuis longtemps déjà mais m’en avait donné un peu,en partant.
Meilleurs voeux à vous,Chère Corsica.
Corsica
2 janvier 2017 @ 17:26
Ma chère Muscate, c’est effectivement un prénom rare mais que comme vous, je trouve très beau et indémodable. C’est curieux mais chez nous deux, ce doux prénom renvoie à la maladie et la mort. Mon père ayant perdu son père alors qu’il était in utero et sa mère dans sa première année de vie, a été élevé par sa grand mère, une femme merveilleuse, pleine de douceur, d’amour et de générosité qu’il vénérait . Mais en premier prénom, mon père a tenu à ce que je porte celui de cette mère inconnue, morte si jeune mais toujours adorée. Cordialement.
Cosmo
30 décembre 2016 @ 17:54
Chère Corsica,
J’ai eu l’occasion de voir ce tableau deux fois, la première à Cracovie et la deuxième lors d’une exposition à Budapest. Il est plus petit en taille que la Joconde mais, à mes yeux, d’une beauté bien supérieure, et bien plus émouvant.
Bien amicalement
Cosmo
Corsica
1 janvier 2017 @ 17:45
Cher Cosmo,
Vous avez beaucoup de chance d’avoir pu l’admirer déjà deux fois. J’en profite pour vous dire, ainsi qu’à Kalistéa et Limaya , nos compatriotes îliennes, Pace e salute pour cette nouvelle année.
Amicalement
Corsica
Kalistéa
2 janvier 2017 @ 10:52
c’est bien aimable à vous chère Corsica.Moi de même je souhaite aux iliens (et même aux iliens « de France »)une superbe année de « paix et santé »!Et aux autres? eh, bien …tout autant , bien sûr!
Baboula
2 janvier 2017 @ 18:36
Les Czartoyski sont prêteurs car je l’ai vu à Londres.
Helka
30 décembre 2016 @ 19:10
Je partage votre avis. J’ai eu la chance de visiter le Musée National de Cracovie qui possède de très belles oeuvres (notamment des porcelaines de Saxe). La Dame à l’hermine est remarquablement mise en valeur. Il faut espérer que toutes ces merveilles restent bien en Pologne
Baboula
30 décembre 2016 @ 12:09
Incroyable que cette collection qui avait été confisquée en 1945 leur ai été restituée en 1991.Beaucoup d’œuvres manquent qui réapparaîtront peut être au hasard d’une vente.
Roselila
30 décembre 2016 @ 14:10
Pour l’avoir vu en vrai, cette peinture est très belle mais la main est trop grande et peu féminine.
Baboula
30 décembre 2016 @ 14:48
Oui et la belle odalisque du « bain turc » de Ingres a peut-être 1 ou 2 vertèbres en trop.
Cela ne l’empêche pas d’être belle et voluptueuse.La licence poétique existe ,la liberté picturale a dû vous faire souffrir depuis les cubistes
Muscate-Valeska de Lisabé
30 décembre 2016 @ 16:38
Une main très longue et très fine,blanche,aux doigts pointus et aux ongles en amandes,donc personnalité émotive,légère, rêveuse,contemplative et très féminine. Une main d’artiste,de femme du monde,aimant le luxe et les belles choses,détestant les contraintes…une main de musicienne,de poète,qui se laisse aimer et donne peu d’elle-même pour se garder à soi toute entière.
Kalistéa
30 décembre 2016 @ 18:06
oui , Roselila , cette main n’a pas été peinte par le maître et par bien d’autres détails on peut douter que ce portrait soit de sa main à lui ..Autant on ne peut douter que le sourire de ste Anne ait été peint par Léonard car il s’apparente fort à celui de la Joconde , autant celui-ci ne peut leur être comparé. Peut-être que le tableau est une copie réalisée dans l’atelier-même du maître.
Carole 007
1 janvier 2017 @ 13:26
Kalistéa, je pense aussi qu’il soit possible que ce tableau ait été réalisé par l’atelier du maître.
Ce n’est pas facile pour les experts de s’y retrouver, me semble-t-il, car s’il y a une analyse sur la toile et les pigments, et que ceux ci sortent bien du même atelier, il ne reste que la touche du maître…
Gérard
3 janvier 2017 @ 12:23
En l’espèce c’est une oeuvre sur bois. Compte tenu de la personnalité du modèle et du commanditaire et du fait que Léonard a peint peu de dames je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas une oeuvre de lui. Je n’ai pas vu de critique évoquant une oeuvre d’atelier.
Kalistéa
3 janvier 2017 @ 12:34
Carole , il y a à Madrid une « Joconde » tout aussi controversée.C’est semble-t-il une copie d’atelier de celle de paris .Les couleurs en sont plus vives car le tableau qui est en France(donné à François 1e par Léonard lui_même) a subi des avatars lors de son vol , et aurait même séjourné dans l’eau.Les habits de la Joconde de Madrid sont de teintes approchant ceux-ci ; du grenat et un certain bleu…
Gérard
30 décembre 2016 @ 20:11
La main a des doigts très fins mais elle paraît surdimensionnée parce qu’elle est désormais au premier plan et parce qu’elle tient le petit animal et l’on sait qu’il s’agit de la troisième version sur le même support de bois de la position de cette main qui au départ reposait sur le bras, l’hermine ou le furet ayant été rajouté sans doute à la demande du modèle. L’hermine pouvait symboliser le duc de Milan que la jeune femme tiendrait dans sa main.
Zeugma
30 décembre 2016 @ 20:34
Ce reportage me remet en mémoire une visite à Cracovie que je fis il y a de très nombreuses années déjà par une très froide semaine d’hiver.
(Les hôtels sont très bien chauffés l’hiver en Pologne, heureusement.)
Une ville magnifique ! (où il ne faut pas aller pour bien manger …)
C’est le musée Czartoryski que j’avais visité en premier.
Il n’y avait personne dans ce vieux palais triste et poussiéreux qui contenait des collections très intéressantes.
Le bâtiment a certainement été rénové depuis ma visite – du moins je l’espère- mais j’ai la nostalgie d’une époque où les musées étaient déserts. (Il n’y avait personne au Louvre le dimanche après-midi quand mon père m’y emmenait ….)
« La Dame à l’hermine » compte probablement parmi les portraits de femme les plus fascinants de la Renaissance.
Ce tableau donna naissance à de nombreuses interprétations comme on peut le lire sur internet.
Il est différent de « La Joconde » évoquée par une honorable correspondante :
« La Joconde » nous regarde alors que « La Dame à l’hermine » tourne les yeux dans le lointain. L’une pose devant un fond de paysage mystérieux alors que l’autre est sur un fond noir (qui était bleu à l’origine, parait-il). Léonard a utilisé sa fameuse technique du « sfumato » dans un cas mais beaucoup moins dans l’autre, à mon avis …..
Carole 007
1 janvier 2017 @ 13:36
Zeugma, permettez moi de vous dire que je lis toujours avec grand plaisir vos commentaires, non seulement parce que je les trouve intéressants, mais j’aime beaucoup les petits détails sur les hôtels et les tables que vous avez fréquentés.
Je me reconnais un peu car j’attache toujours beaucoup d’importance à l’intendance quand je voyage.
Bien à vous.
Carole
Zeugma
2 janvier 2017 @ 12:27
Vous êtes très indulgente pour mes petits commentaires.
Vous parlez d’intendance.
Je jette quelquefois un oeil sur un guide Baedeker d’avant la première guerre mondiale sur l’Italie .
A l’époque, les problèmes d’intendance étaient réels notamment ceux relatifs à l’hygiène.
Seuls les riches voyageaient et ils le faisaient avec leurs domestiques.
Et on ne se déplaçait pas à l’autre bout de la planète pour un oui ou pour un non.
Les touristes qui descendaient à « La Mamounia » – pour ne prendre que cet exemple – y restaient souvent un mois ou plus ; pas une petite semaine comme aujourd’hui.
De nos jours, presque partout dans le monde on peut dormir et faire sa toilette dans de bonnes conditions
Carole 007, je vous souhaite une bonne année 2017.
Carole 007
2 janvier 2017 @ 18:35
Je vous remercie Zeugma, bonne année à vous aussi.
Annmaule
31 décembre 2016 @ 08:44
Le visage est tres beau…la main ressemble a une main de gisant froide et crispee sans bonne proportion…l hermine non plus n est pas juste dans l expression…
CLAIRE
31 décembre 2016 @ 18:40
Oui tout à fait Annmaule : à une main de gisant…et cela parait vraiment disproportionné.
AnneLise
31 décembre 2016 @ 22:09
Je suis très heureuse, Zeugma, que vous fassiez référence à votre vécu !
Très bonne année à vous
Cordialement
AnneLise
Gérard
31 décembre 2016 @ 19:06
L’expression des hermines ?
Muscate-Valeska de Lisabé
1 janvier 2017 @ 18:33
Un petit air typiquement hermine!! ;-))
AnneLise
31 décembre 2016 @ 22:14
Pardonnez moi le commentaire s’adressait à Zeugma et non à vous Annmaule !
Gérard
2 janvier 2017 @ 17:17
Selon Pascal Cotte, Lumière sur la Dame à l’Hermine, Vinci Éditions, 2014, Léonard a peint la dame en trois périodes, dans la première il n’y a pas d’hermine, dans la deuxième il y a une petite hermine au naturel, dans la troisième l’hermine est héraldique ou allégorique, un peu plus grande que nature, avec une patte de lion, c’est ce que l’on voit d’après les images de laboratoire aux rayons X, selon la nouvelle technique d’analyse L.A.M. Léonard en fait faisait, effaçait, refaisait plusieurs fois sa composition avec des modifications profondes. On voit aussi que Léonard utilisait non seulement des pinceaux mais encore ses doigts pour le modelé du cou notamment et l’on relève ses empreintes digitales. Le vêtement et surtout le fond noir ne sont pas d’origine, le fond primitif était bleu gris.
On pensait précédemment que le tableau avait été repeint pour le fond et le visage au début du XIXe siècle mais il semble qu’on soit revenu de cette idée.
Gérard
2 janvier 2017 @ 18:24
La convention de vente et donation a été signée au château royal de Varsovie par le ministre de la culture Piotr Glinski et le prince Adam Karol Czartoryski président de la Fondation, elle porte sur la collection, les immeubles à Cracovie ayant appartenu à la Fondation, également sur les revendications concernant les pièces disparues et qui seraient retrouvées dans l’avenir et le montant de la transaction est 100 millions d’euros hors-taxes.
Jeudi dernier le Trésor public a transféré la propriété de l’ensemble au musée national de Cracovie.
La valeur globale réelle de la collection comprenant plusieurs dizaines de milliers d’objets dont La Dame à la l’hermine de Léonard de Vinci et Le Paysage avec le bon Samaritain de Rembrandt, pourrait dépasser 2 milliards d’euros. Seule la dame à l’hermine est assurée pour environ 350 millions d’euros.
La collection a été fondée en 1801 par la princesse Izabela Czartoryska pour réunir et préserver des œuvres d’art polonaises et européennes alors que la Pologne était démembrée et occupée par l’Autriche la Prusse et la Russie.
Depuis la chute du communisme, elle appartenait à la Fondation Czartoryski.
Le prince a déclaré : « Je ne fais que réaliser les objectifs fixés par mes ancêtres », ajoutant : « Dans la vie, on fait ce qu’on a envie de faire. J’avais envie de faire une donation et c’est mon choix » à propos du prix réduit de la transaction.
Le gouvernement polonais tenait évidemment à ce que la collection ne quitte pas la Pologne et il s’inquiétait, le prince n’y vit pas et il a 77 ans ce 2 janvier, ni ses héritiers. On se souvient que le prince qui n’a qu’une fille, est le fils de María de los Dolores de Borbón y Orleans et le cousin germain du roi Juan Carlos.
« Le Conseil n’a pas participé aux entretiens, n’a eu aucune influence sur la rédaction du contrat ni sur le sort de l’institution après son acquisition par le Trésor public, ni enfin sur le prix de vente qui, tel que je le connais par les médias, s’écarte énormément de la valeur réelle » de la collection, a regretté le président démissionnaire du Conseil de la Fondation le prince Marian Wolkowski-Wolski.
Les nouveaux membres du conseil d’administration sont le prince Jan Lubomirski-Lanckoronski et le prince Maciej Radziwill frère du ministre Konstanty Radziwill.
La Dame à l’hermine est considéré comme le premier portrait moderne, il propose un visage vivant pris au naturel, détournant le regard sur la gauche et non plus de de profil ou de face. L’amant de Cecilia Gallerani, le duc de Milan Ludovico Sforza, était chevalier de l’ordre de l’Hermine. Le tableau est sans doute demeuré propriété de Cecilia devenue signora Bergamini, jusqu’à sa mort en 1536. Mais on ignore son sort ultérieur jusqu’à ce qu’elle soit achetée en Italie vers 1800 par le prince Adam Jerzy Czartoryski.
Après de multiples périples durant les guerres mondiales, le tableau, volé par les nazis, fut retrouvé en Bavière dans la villa du sinistre Hans Frank, ancien gouverneur en Pologne occupée, et revint à Cracovie en 1946.
Baboula
2 janvier 2017 @ 18:41
Je connaissais quelques expertes en mode ,voici les critiques artistiques,excusez du peu : de Leonardo .Heureusement cela ne peut plus l’atteindre.
Muscate-Valeska de Lisabé
3 janvier 2017 @ 11:48
Je suis une amoureuse éternelle de Maître Leonard de Vinci,l’Absolu Génie.
Gérard
3 janvier 2017 @ 12:42
La collection comprend également 250 000 manuscrits et documents dont plusieurs ont appartenu aux rois de Pologne. Parmi les peintures également Renoir et Dürer. La Dame à l’hermine n’est pas présentée comme la plupart des œuvres de la Fondation au Musée national de Cracovie mais au Château royal du Wawel de Cracovie. Les statuts de la Fondation ont été modifiés puisqu’ils prévoyaient que la collection n’était pas transférable. Pendant les années de guerre ont disparu plusieurs œuvres notamment une pièce maîtresse de Raphaël, Portrait d’un jeune homme (1513-1514), peut-être un autoportrait, qui n’a jamais été retrouvé. Il avait été volé dès 1939 par les nazis et fut emporté lui aussi par Hans Frank en 1945 et n’a pas été retrouvé chez lui. Des fonctionnaires polonais ont souvent affirmé que ce tableau n’avait pas été détruit mais sa localisation est toujours inconnue. Il y a à peu près 800 œuvres de la collection actuellement perdues.
Carole 007
5 janvier 2017 @ 20:36
Merci Gérard pour toutes ces précisions fort intéressantes que j’ignorais.
Kalistéa
7 janvier 2017 @ 18:58
Merci Gérard ; vous voyez que ce tableau donne lieu à des remarques diverses et non dénuées de sens .La technique en est pour le moins étonnante.Pour ma part ,si je le trouve très beau , je suis tout de même déçue par ces yeux sombres sans expression.On ne peut pas comparer avec la Joconde qui sourit finement des yeux.
Le sourire de cette pourtant belle dame à l’hermine est à peine esquissé des lèvres elle est froide parce que ses yeux ne participent pas.
Gérard
1 février 2017 @ 19:59
Le prince Czartoryski en Espagne a expliqué à la journaliste Natividad Pulido du quotidien ABC qu’il a reçue sur sa terrasse entre Beyrouth et la Pologne en présence de son épouse la libanaise Josette Calil, qu’il n’avait pas eu d’autre choix que celui qui a été le sien le 29 décembre dernier, à savoir de laisser les biens de la Fondation des princes Czartoryski qui comprend plus de 86 000 œuvres d’art et objets de décoration dont la Dame à l’hermine de Léonard de Vinci, la bibliothèque de 250 000 livres et manuscrits dont celui de la Constitution polonaise, et les bâtiments dans lesquels ils sont conservés c’est-à-dire un palais, un monastère, un arsenal, l’ensemble évalué à 2 000 millions d’euros, pour 100 millions d’euros.
En 1991 le prince est revenu en Pologne. Le président Walesa a nommé ministre de la Culture Marek Rostworoski qui était directeur du Musée Czartoryski du temps du communisme. Il fut convenu que le prince mettrait tout cela, qui avait été confisqué à son père, à la disposition de la nation et que l’État paierait l’entretien de ces biens, parce qu’il ne récupérait pas tout ce qui avait été pris à sa famille.
Le prince a créé une fondation parce qu’il pensait que cela mettrait plus à l’abri la collection que s’il en demeurait le propriétaire, mais le gouvernement a mis beaucoup de bâtons dans les roues car il devait payer mais il entendait exercer un contrôle qui fut d’année en année plus difficile. Depuis 2011 le prince a demandé aux ministres de la Culture successifs les modernisations qui s’imposaient, il a commencé les travaux mais l’État n’a pas débloqué les fonds. Le prince a eu l’inquiétude qu’on lui dise si vous n’êtes pas en mesure d’intervenir, nous reprenons tout. Il avait dit si vous ne me donnez pas l’argent nécessaire pour les travaux indispensables je fermerai le musée et comme l’argent n’est pas venu il a fermé le musée. Un accord a néanmoins été trouvé avec les musées polonais pour que l’on puisse effectuer des prêts pour des expositions et les musées ont pris soin de l’entretien global et de la sécurité. Puis au deuxième semestre 2016 le ministre de la Culture a contacté le prince pour lui dire qu’il souhaitait acheter la collection. Le prince a dit d’accord.
Il explique qu’il est vieux et fatigué des combats, que sa fille Tamara Laura ne veut pas avoir à supporter cet héritage qui ne rapporte que des soucis et ne permet même pas de gagner un euro, qu’il a pris beaucoup de coups en 26 ans.
Il a pensé : « puisque on ne veut pas m’en donner ce que ça vaut je vais en faire le don à l’État en mon nom et au nom de mes ancêtres, des 13 princes qui m’ont précédé ». L’État a donné 100 millions finalement non pas en paiement comme on l’a cru mais à titre de compensation aux fins qu’une nouvelle fondation puisse entreprendre certaines actions sociales ou culturelles mais la fondation ancienne a été dissoute puisque la collection est maintenant la propriété de l’État.
Le prince ajoute que sa famille s’est toujours battue pour la nation sans être toujours bien rémunérée et qu’il lui paraît légitime que cet héritage continue de porter le nom de la famille, mais l’accord a provoqué des démissions et de l’inquiétude au sein de la Fondation laquelle comprenait la direction et le conseil d’administration composé de sept membres de la famille.
Mais ajoute-t-il le pouvoir polonais en l’état actuel des textes a le pouvoir de nationaliser tout ce qu’il estime historique dans le pays s’il estime qu’un bien est mal géré, en sorte qu’il pouvait tout confisquer comme cela était déjà arrivé au temps des nazis ou des communistes. Le gouvernement voulait que le texte soit signé en 2016 pour des raisons budgétaires et il a fallu tout régler en 16 jours sur place alors que tout aurait normalement dû prendre six mois. Si le prince n’avait pas accepté la somme l’État aurait confisqué. Le prince était las des combats judiciaires qui ont duré 20 ans à Bruxelles et qui lui ont coûté une fortune. La collection est indivisible et devra être conservée comme elle l’est actuellement dans le palais, le monastère et l’arsenal.
Le prince et son épouse se félicitent malgré ces difficultés de ce qui s’est passé car la collection restera et finalement le fait qu’il l’avait récupérée lui apparaît comme un miracle et lui assure la tranquillité d’esprit que cet héritage sera préservé pour les siècles des siècles au nom de la famille. Quand en 1991 il a récupéré ses biens et que le professeur Rostworoski lui a dit que le décret allait être signé il ne pouvait le croire, mais il ne pouvait aussi prendre en charge 130 salariés, c’était financièrement impossible.
Le prince évoque aussi l’occupation allemande de la Pologne en 1939 quand ses parents Agustyn et Dolores de Bourbon et Orléans ont été arrêté et placés dans un camp de concentration. Plus d’une fois ils ont craint d’être exécutés mais le grand-père maternel du prince Adán Carlos l’infant don Carlos de Bourbon avec l’aval du général Franco a demandé à l’ambassadeur d’Espagne à Berlin d’intervenir.
On les a transportés d’un camp ukrainien en Italie puis le prince Umberto de Savoie les a fait partir en bateau à Cadix. Le bateau a été torpillé mais pas coulé alors que sa mère était enceinte de lui. Ils sont arrivés en décembre 1939 et il est né en janvier à Séville. Ses grands-parents l’infant Carlos et l’infante Luisa sont allés les chercher.
Ses parents ont acheté une ferme à Dos Hermosas, mais son père est mort quand il n’avait que six ans et peu de temps après son jeune frère aussi est mort.
Le prince évoque aussi les détournements commis à cette période par les nazis puis les communistes, les tableaux transportés chez le gouverneur allemand en Pologne Hans Frank à Cracovie, ceux qui ont été envoyés à Hitler à Berlin pour le musée qu’il comptait construire à Linz.
Et puis les 840 œuvres perdues qui seront incluses dans la donation si elles sont retrouvées. En 26 ans le prince a récupéré quatre œuvres dont une tapisserie très importante, la Polonaise, chez Christies à Londres. Le prince a contacté le président Walesa qui a accepté de préempter. Il y a eu ensuite un litige qui a duré six ans et finalement la tapisserie est revenue. Il a également été récupéré grâce au musée de Los Angeles une tapisserie islamique, et on a également récupéré un reliquaire et un autre objet.
La journaliste demande au prince s’il se sent polonais et il répond qu’il a commencé à se sentir polonais dans les années 90. Quand il avait huit à dix ans il passait ses vacances avec le comte et la comtesse de Barcelone et leurs enfants à la villa Giralda à Estoril et un jour une cousine lui demanda « Tu es polonais ? » Et il répondit avec un accent très sévillan « à Dieu ne plaise ».
On l’interroge également sur ses relations avec son cousin le roi Juan Carlos et il répond : d’un point de vue public j’ai beaucoup de respect pour le travail incroyable qu’il a accompli pendant son règne. Je l’admire. Mais nous sommes aussi des cousins très chers même si je vois plus ses sœurs les infantes.