Du XVIe siècle à nos jours, voici l’évolution de la mode militaire au musée de l’armée à Paris . Dans la plupart des sociétés, la source du pouvoir politique est d’origine guerrière, et les deux fonctions demeurent étroitement imbriquées puisque la guerre reste pour les États un moyen de s’affirmer, de se maintenir ou de défendre leurs intérêts. Ci-dessus, un habit de tambour des Coldstream Guards vers 1890.
Chef de guerre, le souverain associe le pouvoir militaire aux attributs de la richesse, signifiant ainsi sa puissance à son peuple et au monde.
Pistolets de Louis Ferdinand, Dauphin de France, vers 1734
Des cadeaux diplomatiques, des armes ou armures ayant appartenu à des souverains témoignent de ce luxe militaire déployé par le pouvoir politique, fastes qui se sont conservés jusqu’à aujourd’hui avec les uniformes et les équipements des gardes régaliennes.
Plaque et ceinturon de la république de Venise au XVIIème siècle
À partir du règne de Louis XIV, l’organisation hiérarchique de l’armée est de plus en plus structurée et elle s’affirme comme un groupe social distinct de la société civile. Des traditions militaires se développent et se renforcent. Ces phénomènes suscitent l’apparition d’un ensemble de signes permettant à chacun d’afficher son rang au sein de corps en apparence uniformes.
Casque de garde du corps du Roi sous la Restauration
Une culture de la distinction, conditionnée par l’origine sociale, vient ainsi en renfort des codes visuels militaires mis en place.
Les modalités de la récompense évoluent elles aussi beaucoup sous le règne de Louis XIV. Autrefois réservées aux Grands du royaume, des gratifications sont progressivement accordées aux rangs inférieurs de la hiérarchie, aux « héros subalternes ».
Glaive et baudrier de commandement de Jean Lannes vers 1798
Les relations d’homme à homme favorisent l’échange de cadeaux. Ceux-ci s’offrent là encore comme un témoignage de respect, mais aussi comme le souvenir d’une expérience partagée ou le signe d’une communauté d’esprit, manifestations d’une fraternité qui se forge dans les épreuves.
Les modalités de la récompense évoluent elles aussi beaucoup sous le règne de Louis XIV. Autrefois réservées aux Grands du royaume, des gratifications sont progressivement accordées aux rangs inférieurs de la hiérarchie, aux « héros subalternes ».
Epée d’honneur offerte au commandant Marchand par le journal La patrie en 1899
L’apparition du modèle du soldat citoyen durant la Révolution renforce ce schéma pour aboutir à la création par Napoléon Bonaparte de la Légion d’honneur, accordée au simple grenadier comme au maréchal. Mais la remise symbolique d’un objet ne représente pas seulement un acte de reconnaissance de la valeur. Gratifier autrui peut également s’inscrire dans une démarche politique et sociale.
L’objet militaire peut ainsi constituer un présent accompagnant des relations diplomatiques, apparaître comme une marque de déférence pour un allié.
Les conditions du combat après l’apparition de l’arme automatique et de la poudre sans fumée poussent à transformer la tenue de combat qui, sur le long terme, se dissocie progressivement de la tenue de cérémonie. Mais cette évolution n’efface cependant pas les nécessités d’identification, d’intégration ou de singularisation, issues de volontés institutionnelles ou personnelles.
Ce dépouillement de la tenue donne lieu à une « inversion du prestige » dont l’uniforme est à la fois le signe et l’enjeu. Dès le XVIIIe siècle, quelques chefs militaires, comme Napoléon Ier lui-même, se distinguent par la modestie affectée de leur mise et cette simplicité est aussi l’image donnée par certains généraux alliés et par les soldats de la Libération.
Veste de saut modèle de 1947 de Roger Apert
Adaptée aux conditions de la vie citadine, la tenue de combat s’y répand et sert parfois de signe de reconnaissance à des tribus urbaines. De là, certains stylistes s’en inspirent et la font monter sur les podiums. Ci-dessous une création de la collection « Riot riot riot » de Raf Simons en 2001. (Merci à Guizmo)
Régine ⋅ Actualité 2020, Expositions, France, Mode 11 Comments
ciboulette
8 mai 2020 @ 10:56
Guizmo , vous êtes une mine de trouvailles ! Merci encore pour ces renseignements sur les uniformes .
Danielle
8 mai 2020 @ 13:51
J’aurais aimé voir cette exposition, malheureusement cela a été impossible ; merci Guizmo pour cet aperçu.
Leonor
8 mai 2020 @ 14:37
Excellente idée d’article, en ce jour du 8 mai ,où ce n’est pas la guerre que nous célébrons, mais la FIN de la guerre en Europe .
Enfin, à peu près, la fin… Disons, la fin officielle.
Néanmoins, de même que le Musée de l’Armée propose une exposition avec DES uniformes, nous n’allons pas être en reste.
Aujourd’hui, en hommage à tous ceux qui ont porté l’uniforme, la Musique du Jour, ce sera un festival de Musique Militaire. Un tattoo, quoi !
Pas exhaustif, évidemment, car le répertoire de musique militaire est immense. C’est un véritable patrimoine.
Pas international non plus, même si je le souhaiterais, car les combattants et les morts ont été innombrables, de tous côtés. Mais ce serait énorme. Pour cela, allez sur un Tattooo, à Saumur, à Bâle ou à Edimbourg. On y reviendra.
A tout Seigneur, tout honneur, la Marseillaise
( qui, entre parenthèses, devrait s’appeler la Strasbourgeoise, eh oui, puisque c’est dans ma bonne ville qu’elle a été composée, hé hé hé …).
https://www.youtube.com/watch?v=p3P_AwuBrfU
La Marche Lorraine ( en passant par la Lorraine)
https://www.youtube.com/watch?v=jbXZGutvh5k
Je dois dire que je ne connaissais pas cette version-texte-là, où il est question de jupon sous le drapeau,ou de drapeau sous le jupon,je ne sais pas !
Mais… c’est le choeur de l’armée française, alors forcément, hein…ce sont des latin lovers ,les gars !
Sambre et Meuse
https://www.youtube.com/watch?v=dvKVbvxKfdY
Dans les années ’90, apparemment, » Sambre et Meuse » était encore ( heureuse époque) au programme scolaire de 3e pour le Brevet des collèges, à charge pour le professeur de musique de l’enfourner dans la caboche des ados de tous poils. Un challenge .
Lors, il se trouva que mon cabochard à moi, par ailleurs plutôt potache, se leva, entonna , et chanta sans faillir Sambre et Meuse jusqu’au bout au grand ébahissement du prof’. Qui, lors de l’épreuve parentale trimestrielle de la rencontre parents-profs me dit, encore étonné mais hilare : : » C’est bien la première fois que j’ai entendu un ado me chanter Sambre et Meuse ! » .
La 2e D.B.
https://www.youtube.com/watch?v=Pf1oI6ZfN2c
Hommage. Hommage. Hommage.
» Jurez de ne déposer les armes que le jour où nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la Cathédrale de Strasbourg. »
Serment de Koufra ( Tchad), 2 mars 1941.
Les couleurs ont flotté sur la Cathédrale le 23 novembre 1944, montées sur la flèche par un gars de la 2e D.B.
Et mon Pôpa à moi, tambour – eh oui – a eu l’honneur et l’indicible émotion de jouer la « 2e D.B » lors de la revue de troupes qu’a passée le général Leclerc à Strasbourg, le 23 novembre 1947. Quatre jours avant la mort de Leclerc, le 27 novembre 1947.
Les baguettes de tambour sont devant moi .
La photo de cette revue aussi . Ornée d’un ruban bleu-blanc-rouge. Dûment encadrée par les soins mêmes de mon père . Renforcée et contrecollée à l’arrière du cadre avec les moyens du bord de l’époque , à savoir le journal local, les Dernières Nouvelles d’Alsace, édition bilingue.
L’Alsace, sa réalité historique et culturelle et ses complexités incompréhensibles au commun des mortels d’ailleurs, c’est ça. Une absolue fidélité, dans la multiplicité culturelle et à travers les tempêtes de l’Histoire. Ca reste une énigme,mais c’est comme ça. Comme toutes les histoires d’amour.
La Victoire,en chantant, nous ouvre la barrière , la Liberté guide nos pas ……
Le Chant du départ, hymne révolutionnaire
https://www.youtube.com/watch?v=feh7Anvwd_w
Vous n’aurez pas….
https://www.youtube.com/watch?v=NuWj4BzV-TY
Il arrive qu’on le chante,l’hymne, là, le nôtre, en famille, au cours d’un repas, sur un bon verre de Riesling !
» Vous avez pu germaniser la plaine, mais notre coeur,vous ne l’aurez jamais ».
Eh oui. C’est même le drame de l’Alsace. D’un amour à la Racine.Un drame qu’on a pendant des générations noyé dans la bouffe et le vin. Enfin, passons. C’est passé. Jusqu’au prochain tour.
Allobroges vaillants ! Pour les copains grimpeurs .
https://www.youtube.com/watch?v=TdtuYjEM__Q
Au rythme de la marche rapide des Chasseurs Alpins
Et là, au rythme archi-lent du pas des légionnaires,Le Diable marche avec nous . Quelles voix !
https://www.youtube.com/watch?v=Ndu7RaRvtEE
Plus gai, pour après la bataille…
L’ineffable Madelon, du cabaret Turlurou
Ah, les histoires de jupon !
https://www.youtube.com/watch?v=5aASoaP1hhs
Et puis, pour vous montrer que les choses ne sont jamais figées, attention, souriez :
Prise d’armes de l’armée suisse :
https://www.youtube.com/watch?v=iEKuYZKd30Y
Ben oui,on est en Suisse, il neige.
Mais allez bien jusqu’à la minute 0’50″… We will, we will rock you !
Et ce fabuleux medley de l’Armée française,le 14 juillet 2017 :
https://www.youtube.com/watch?v=iH2Ijg-WEL4
Faites pas la fine bouche,allez, c’est du Daft ¨Punk! :-))
Hommage
ciboulette
9 mai 2020 @ 14:59
Merci , Léonor , pour cette belle rétrospective !
La plus grande bataille de chars du front ouest a eu lieu à quelques kilomètres de chez moi , à Dompaire très exactement , les chars de la 2ème D.B.y ont sévèrement accroché des panzers allemands .
A l’entrée de Dompaire a été érigé un monument au Maréchal Leclerc , un char est là aussi , il change de temps en temps ( Champagne , Corse . . .)
Leonor
10 mai 2020 @ 13:01
Ah oui, Ciboulette, vous faites bien de le rappeler.
Dompaire, à l’ouest d’Epinal. 12-15 sept. ’44.
Les Sherman de Massu et Mijonnet contre les Panther de Manteuffel, 112e Panzerbrigade.
65 chars allemands hors de combat . C’était beaucoup plus qu’un accrochage. Ce n’était pas Koursk, mais quand même…En effet, Ciboulette.
Pourtant Manteuffel était un spécialiste du combat de blindés. Massu, non, qui était au départ de l’infanterie coloniale. Mais Massu s’était ensuite formé au combat , et avait la rage .
Ciboulette, si d’aventure les prochains temps vous passez près du Monument Leclerc par chez vous, veuillez si vous voulez bien vous y arrêter un instant en mon nom et au nom des miens, pour leur dire,à ces braves, notre reconnaissance pour ce que nous leur devons. Merci à vous.
ciboulette
11 mai 2020 @ 16:41
Dès que je pourrai ( bientôt ) , je le ferai , Léonor .
Gilan
10 mai 2020 @ 18:16
Engagez-vous, rengagez-vous, qu’il disait.
Voici plus dansant ! La Polka de la Marquise Haras du pin 2018 Trompe de chasse
https://www.youtube.com/watch?v=M4MRpZ42oDQ
Bonne écoute.
nck
8 mai 2020 @ 23:35
Merci à Miranda Guizmo Priestley pour cet exposé qui rappelle celui sur le bleu céruléen ^^
Mer déchaînéead
9 mai 2020 @ 12:36
Merci , aux dépositaires des ces informations.
C’est passionnants !
👏👍
Mer déchaînéead
9 mai 2020 @ 12:36
De ces
Mer dé
11 mai 2020 @ 22:40
@Leonor , désolée.
Elle à bien était écrite pour.le Rhin . Mais devait d’appeler « » le chant de guerre »
Seulement , ce sont les Marseillais, qui sont partis au’ nord de la France , pour les aider .Toujours en chantant la Marseillaise .
En honneur de ces bravent gars .
Elle à était nommé » la Marseillaise »
Ces paroles choque beaucoup les autres pays du monde entier , car ce serait le seul hytme qui contient de plus violentes paroles.
Pour Moi j’en suis fière, même si elle aurait été appelé autrement .🎶🎵
Ce n’est en rien une critique de ma parts , merci .