L’Excelsior Hotel Regina ouvrit ses portes en 1897 après un chantier qui ne dura que 2 ans. Situé à la colline de Cimiez (Nice), il eut comme hôte de prestige la reine Victoria qui aimait alors séjourner dans la région.
La souveraine y passa des séjours successivement en 1897, 1898 et 1899. C’est de cet endroit qu’elle écrivit une lettre au prince Philippe de Belgique, comte de Flandre, frère du roi Léopold II (la reine Victoria et son oncle le roi Léopold I étaient très proches, les liens perdurèrent mais dans une moindre mesure avec ses enfants) pour prendre position comme parente et amie dans le projet de fiançailles du prince Albert (fils du comte de Flandre et futur roi Albert I) avec la princesse Isabelle d’Orléans, fille du comte de Paris. La reine Victoria prenant le parti du roi Léopold II, déconseille fermement cette union. Albert épousera finalement la duchesse Elisabeth en Bavière. (Source : « Philippe, comte de Flandre. Frère de Léopold II », Damien Bilteryst, Editions Racine, 2014, p 288)
Lors de la Première Guerre Mondiale, l’hôtel fut transformé en hôpital militaire. Ensuite, les vacanciers préférant les hôtels au bord de la plage, la situation du palace se compliqua jusqu’à la faillite et sa vente ainsi que tout son mobilier en 1935. Racheté par une compagnie immobilière, ses 400 chambres ont été transformées en appartements.
Pauline
27 janvier 2015 @ 07:10
Et tout le quartier situé autour qui s’est développé ensuite (par de nombreux Anglais) est de grande qualité.
Danielle
27 janvier 2015 @ 09:55
Très beau cadre avec jardin.
Jean Pierre
27 janvier 2015 @ 12:25
La reine Victoria écrivant à Leopold II depuis Cimiez, un porteur de plis suffisait : ne pas sait-il pas son temps à St Jean Cap Ferrat.
FILOSIN
22 avril 2015 @ 20:19
Cher Jean-Pierre
Alors là il fallait y arriver! Pour écrire « ne passait-il pas son temps »?
Il y a des morceaux d’anthologie vraiment sur ce blog..
Cosmo
27 janvier 2015 @ 13:25
C’est le plus bel immeuble de Nice. Le hall d’entrée est d’une taille exceptionnelle. Son jardin et sa piscine, un véritable enchantement. Vue mer garantie !
Une partie de l’hôtel était réservée à la reine Victoria, totalement séparée du reste. Les princesses, ses filles, venaient parfois dîner à l’hôtel car il leur arrivait d’en avoir plus qu’assez de la nourriture indienne dont leur mère se régalait.
Cosmo
27 janvier 2015 @ 13:25
Le peintre Matisse y eut aussi son dernier appartement.
Caroline
27 janvier 2015 @ 17:35
C’est une belle résidence de vacances avec une vue sur la mer!
MEYER
28 janvier 2015 @ 12:01
Malheureusement la « richesse » du patrimoine n’était pas l’intérêt premier il y a quelques décennies, c’est ainsi que nous avons perdus des joyaux architecturaux à Nice, notamment le Ruhl, à sa place une horreur a été construite : Le Méridien « verrue » de la Promenade des Anglais.
Heureusement, quelques années plus tard et non sans mal la façade du Palais de la Méditerranée a été conservée et restaurée.
Notre emblème, grâce à sa propriétaire Jeanne Ogier, reste l’hôtel Negresco, classé monument historique.
MEYER
28 janvier 2015 @ 12:02
perdu sans s
FILOSIN
22 avril 2015 @ 20:21
Je crois qu’elle se nomme AUGIER..mais elle n’est plus en mesure de vous contredire..
Gérard
29 janvier 2015 @ 16:51
Merci pour cet article.
La reine a séjourné à l’Excelsior Régina Palace du 12 mars 1897 au 28 avril et a payé 80 000 francs ce qui devrait représenter un peu plus de 300 000 €. Elle était également là du 13 mars 1898 au 28 avril 1898 et enfin du 12 mars au 2 mai 1899. Elle disposait de 70 pièces et le mobilier provenait des résidences royales. Il avait été aménagé une chapelle et un jardin d’hiver. Elle était accompagnée comme souvent par la princesse Béatrice qui était veuve.
La couronne sur le sommet de la coupole de l’aile ouest rappelle que cette partie de l’hôtel lui était réservée. Elle était d’ailleurs séparée par un mur plein du reste du bâtiment. Une entrée est réservée à cette aile, qui donne sur un vestibule avec un ascenseur et un grand escalier en marbre blanc. Cet hôtel est l’un des fleurons de ce que l’on a appelé sur la Côte d’Azur le style victorien.
En 1896, alors qu’elle séjournait encore au Grand Hôtel de Cimiez la reine avait rendu visite à la villa Les Terrasses au Cap d’Ail à l’impératrice douairière Maria Feodorovna de Russie. Chaque année en chemin de fer elle allait visiter l’impératrice Eugénie dans sa villa Cyrnos au Cap Martin et celle-ci rendait sa visite à son amie au Régina. Il faillit y avoir un incident un jour où la reine souhaita que le piquet d’honneur français qui avait été mis à sa disposition par le gouvernement rende à l’impératrice les honneurs. Elle reçut également au Régina l’empereur François-Joseph et l’impératrice Élisabeth, le roi Oscar II de Suède et la jeune reine Wilhelmine des Pays-Bas, comme, le 14 avril 1898, le président Félix Faure auquel elle offrit son portrait en pied qui après avoir été à l’Élysée puis à Versailles est retourné en dépôt à Nice au Musée Masséna dans l’ancienne villa des princes d’Essling. Ce portrait dû au peintre niçois Clément Roassal est une copie du portrait officiel de la reine en 1895 par Heinrich von Angeli, où l’éventail donne une touche intimiste mais où la reine porte sa petite couronne de diamants et la Jarretière avec les Ordres de famille, c’est l’un des portraits de la reine par ce peintre autrichien, elle est en noir, de profil, le visage de trois-quarts et la tête couverte d’un voile de dentelle blanc. Il est conservé dans les collections royales.
Comme le rappelle Cosmo Henri Matisse, l’autre grand personnage du Régina, est mort au Régina le 3 novembre 1954 dans l’appartement qu’il y avait acheté en 1938.
MEYER
30 janvier 2015 @ 08:26
Merci Gérard pour toutes ces précisions. PM
Gérard
31 janvier 2015 @ 11:06
Merci à vous Cher Meyer.
Gérard
29 janvier 2015 @ 16:52
Voir : Michael Nelson, Queen Victoria and the Discovery of the Riviera, New York, Tauris Parke Paperbacks, 2007. 204 + xiv pp, et Guy-Junien Moreau et Catherine Moreau, Le Régina – De la reine Victoria à nos jours, splendeurs et métamorphoses d’un palace Nice 1897-1997, Nice, Serre Éditeur, 1996. 95 pp.
AGNES ANQUETIN
3 mai 2019 @ 23:44
Est-il possible de savoir où, exactement, était Matisse au Regina ?