« La reine Victoria a joué un rôle non négligeable dans l’origine des révolutions espagnole et russe, Si la reine Victoria n’avait pas transmis l’hémophilie, l’Histoire aurait vraisemblablement suivi un autre cours » déclarait le Professeur Haldane. Cette maladie du sang est aujourd’hui bien connue. Mais à l’époque….
Victoria d’Angleterre (1819-1901) fut porteuse de cette maladie. Parmi ces neufs enfants, un fils Léopold était hémophile et deux filles Alice et Béatrice étaient porteuses du mal hémophilique. Il est possible que l’aînée des filles, Victoria, impératrice d’Allemagne, fut aussi porteuse de cette maladie. Il n’a toutefois pas été clairement établi si les deux fils de la princesse Victoria et de l’empereur Frédéric III, Sigismond né en 1864 et décédé à l’âge de deux ans et Waldemar né en 1878 et décédé à l’âge de 11ans furent emportés par l’hémophilie qu’on aurait tenue secrète. Surtout en ce qui concerne Sigismond, la question se pose. Le petit prince est censé être décédé de méningite, mais n’était-ce pas plutôt une hémorragie des méninges comme pour son cousin Frédéric de Hesse ou son neveu Henri de Prusse ? Les sources d’information contiennent des lacunes.
D’où vient cet « héritage » hémophilique que la reine transmit à ses descendants ? Une mutation spontanée des gènes ? Le père de la reine Victoria, Edward de Hanovre, duc de Kent (1767-1820) n’était pas atteint par la maladie, l’héritage devrait donc venir de sa mère, la duchesse de Kent.
La duchesse de Kent, née princesse Victoria de Saxe Cobourg Saalfeld (1786-1861) avait eu deux enfants de son premier mariage avec le prince Emich de Leiningen : le prince Carl (1804-1856) et la princesse Feodora (1807-1872) épouse du prince Ernest de Hohenlohe-Langenburg. Le prince Carl était sain et aucun descendant de la princesse de Leiningen n’est hémophile. Il ne semble pas non plus que l’hémophilie soit apparue dans la descendance des frères et sœurs de la duchesse de Kent.
Fille du prince Franz Friedriech de Saxe Coubourg Saalfeld (1750-1806) et de la princesse Augusta Reuss 1757-1831), la princesse Victoria, duchesse de Kent, a quatre sœurs et quatre frères : Sophie, née en 1778, mariée au comte Emmanuel de Mensdorff-Pouilly ; Antonia (1779) mariée au duc Alexandre de Wurtemberg et future belle-mère de la princesse Marie d’Orléans ; Juliane (1781) mariée au grand duc Constantin de Russie ; Mariane (1788), décédée à l’âge de 6 ans; Ernest (1784), duc de Saxe-Cobourg-Gotha marié à la princesse Louise de Saxe et père du duc Ernest II et du prince Albert, époux de la reine Victoria ; Ferdinand (1785) marié à la princesse Antonia Kohary, père de 4 enfants et futur beau-père de la reine Maria II de Portugal, de la princesse Clémentine d’Orléans et de son frère le prince Louis d’Orléans, duc de Nemours ; Léopold (1790) futur roi des Belges et époux en secondes noces de la princesse Louise-Marie d’Orléans ; Franz né en 1792 et décédé à 22 jours.
En remontant d’une génération du côté de la famille de Reuss, la princesse Augusta, grand-mère de la reine Victoria, était la fille du prince Heinrich XXIV Reuss (1724-1779) et de la comtesse Karoline zu Erbach Schonberg (1727-1796). Elle avait un frère Heinrich (1761-1822) qui eut deux enfants : un fils Heinrich (1797), sans alliance et une fille Adelheid (1800) mariée à un ses cousins le prince Heinrich Reuss.
La princesse Augusta avait aussi trois sœurs : l’une Ernestine (1762) décédée à l’âge de 10 mois ; Sophie (1767) mariée au prince Emich de Leiningen et maman d’un petit Friedrich, décédé à l’âge de 7ans ; et Louise (1759) mariée au prince Heinrich XLIII Reuss, maman de cinq enfants dont aucun d’entre eux n’eut de descendance : deux fils moururent jeunes, une fille et un autre fils restèrent sans alliance, seule la dernière fille Franziska se maria avec un cousin Reuss mais resta sans descendance. Ces drames (enfants morts jeunes) et l’absence de descendants parmi les grandes tantes de la reine Victoria, était-ce dû à l’hémophilie ?
D’après les renseignements donnés par Laurence Housmann dans son livre « Victoria Regina », le frère de la duchesse de Kent, le duc Ernest Ier de Saxe Cobourg Gotha, eut un jour une hémorragie grave presque mortelle. De là, à dire qu’il était hémophile…
En fait, aucune preuve certaine, ne nous permet de dire que la maladie a existé chez les Reuss ou chez les Saxe Cobourg. Les médecins du siècle passé saignaient tout malade qui leur venait entre les mains et ainsi les hémophiles mouraient au berceau. Ce qui est certain en revanche, c’est que la reine Victoria était porteuse du gène de l’hémophilie et qu’elle l’a transmis à sa descendance.
Deux filles de la reine Victoria étaient porteuses du gène de l’hémophilie : Alice et Béatrice. La princesse Alice, Maud, Mary est née à Londres le 25 avril 1843 et est décédée en Allemagne le 14 décembre 1878. Elle est le troisième enfant et la seconde fille de la reine Victoria et du prince Albert. En juillet 1862, elle épouse le grand duc Louis de Hesse. Ils auront sept enfants : Victoria, Elisabeth, Irène, Ernest-Ludwig, Frédéric, Alix et Maria. Et l’hémophilie frappera douloureusement cette famille. La princesse aura la douleur de perdre son petit Frédéric, hémophile, qui s’éteindra dans ses bras mais ne vivra pas assez longtemps pour connaître la souffrance de ses filles, maman à leur tour.
La princesse Béatrice, Mary, Victoria, Feodora est née à Londres le 14 avril 1857. Elle est le dernier enfant de la reine Victoria et du prince Albert. Elle se marie en juillet 1885 avec le prince Henry de Battenberg. Ils auront quatre enfants Alexandre, Victoria-Eugénie, Léopold et Maurice. Seul le fils ainé Alexandre n’est pas hémophile. La princesse Béatrice très proche de sa mère s’éteindra en 1944.
Les petites-filles de la reine Victoria porteuses du gène de l’hémophilie : la princesse Irène de Hesse, la princesse Alix de Hesse (future tsarine Alexandra de Russie), la princesse Victoria Eugénie de Battenberg (future reine d’Espagne) et la princesse Alice de Grande-Bretagne.
La princesse Irène, Louise, Marie, Anne de Hesse née à Darmstadt le 11 juillet 1866, est décédée en 1953. Elle était la troisième fille du grand- duc Louis de Hesse et de la princesse Alice de Grande-Bretagne. Mariée en 1888 au prince Henri de Prusse, son cousin, elle sera mère de trois fils : Waldemar, Sigismund et Henri dont deux seront hémophiles. Henri, le plus jeune, né en 1900 mourut d’hémorragie dans ses bras, au cours d’un jeu. Il avait 4 ans.
La princesse Alix, Victoria, Helena, Louise, Beatrice de Hesse est née à Darmstadt le 6 juin 1872 et est décédée à Iekaterinbourg en juillet 1918. Epouse de Nicolas II, tsar de Russie, tout le monde connaît la triste histoire de celle qui est devenue l’impératrice Alexandra.
Extrait des souvenirs du docteur en médecine Serge Petrovitch Fedorov, chirurgien à Saint Petersbourg. « Le 8 septembre 1904, je fus appelé pour la première fois au château impérial de Tsarskoïe-Selo. C’était en fin d’après-midi vers 6 heures et l’aide de camp impérial qui m’attendait avec une voiture automobile (rare à l’époque) paraissait ému. De quoi s’agit-il ? demandai-je. De Son Altesse Impériale le tsarévitch.
Impossible d’obtenir d’autres explications. Nous nous mîmes en route. J’eus le temps de réfléchir pendant le trajet. C’était pour l’héritier du trône, un enfant d’à peine six semaines, qu’on requérait ma présence de façon si urgente. Alexeï Nicolaïvitch était né le 30 juillet. Arrivé à Tsarskoïe-Selo, je me vis face à un homme aux yeux sombres qui me tendit gravement la main. Je le reconnus avant qu’il se fût nommé à voix basse : « Docteur Korovine ». C’était le médecin attitré de la Cour.
-Il s’agit du petit tsarévitch, dit-il, je ne suis pas chirurgien mais généraliste, c’est pourquoi j’ai proposé de vous consulter.
-Merci, mais que se passe t-il ?
-Voilà, il s’agit d’une étrange hémorragie dans la région du nombril.
-Cela arrive souvent, dis-je, presque soulagé et pourtant dépité qu’on m’eût appelé pour une pareille bagatelle.
-Certainement, mais l’hémorragie se poursuit, la durée en est inhabituelle …
-Montrez moi le petit malade .
-Bien sur…mais laissez moi vous préparer. Vous trouverez auprès du lit, la tsarine qui est au comble de l’angoisse et de l’émotion . Il me faut vous prier de vous taire si vous découvrez un symptôme alarmant.
Il me précéda dans la chambre de l’étage supérieur.
Une femme était à genoux auprès du lit. Ses mains étaient jointes dans le geste de la prière. C’était la tsarine Alexandra. Elle releva lentement la tête sous la lourde couronne de ses cheveux d’un blond roux. Elle était vraiment belle. Ses ennemis ne pouvaient pas n’en pas convenir. La présentation se fit presque sans un mot. Elle ne s’écarta pas du lit et je dus examiner le tsarévitch du coté opposé à celui où elle se trouvait. Korovine avait défait le pansement et la petite plaie apparaissait. Il m’est difficile de décrire aujourd’hui ce que j’éprouvai. Je mentirais en affirmant que je reconnus dès l’abord toute la portée des effets qui pouvaient s’ensuivre. Je vis une toute petite plaie presque anodine à l’endroit où le cordon ombilical avait été coupé, mais dans cette plaie suintaient des gouttes de sang rose et frais. Je pensais d’abord que l’éloignement du pansement avait écorché la croûte, mais je ne trouvais aucune trace de croûte, aucun début de coagulation.
Je me redressai lentement et mon regard plongea dans celui de la tsarine emplis d’une détresse particulière.
-Quel est votre diagnostic, de quoi s’agit -il ? demanda t-elle très maîtresse d’elle-même, mais on percevait l’effort qu’il lui fallait faire pour parvenir à ce calme. Je sentis sur mon bras la main de Korovine.
Je me retrouvai seul avec Korovine, il s’affala dans un fauteuil.
-Nous sommes seuls, nous pouvons parler ouvertement.
-Il est trop tôt pour un diagnostique définitif, dis-je en matière d’échappatoire.
-Je le sais, mais comme moi, vous devez vous être fait une opinion…
-Je vous avoue mal connaître les origines de la tsarine.
Korovine ferma les yeux, puis dit lentement :
-Nous pensons la même chose et cela signifie une incommensurable catastrophe…
-En un mot, dis-je, il y a des hémophiles dans la famille de la tsarine.
-Nous nous tenons au chevet du tsarévitch que SA Majesté a enfin mis au monde après tant d’années et nous constatons que le tsarévitch saigne et que Sa Majesté lui a transmis la maladie de famille, que celui qui devra régner un jour sur notre pays, passera sa vie à fuir la mort…
-Attendons demain, dis-je.
-Elle me fait pitié, gémit-il, elle me fait pitié. Je crains que Sa Majesté sache, elle connaît l’histoire de sa famille… »
La princesse Victoria-Eugénie de Battenberg est née le 24 octobre 1887 à Balmoral, elle était la fille unique du prince Henry de Battenberg et de la princesse Béatrice de Grande Bretagne. C’est le 30 mai 1906 qu’elle épousa le roi Alfonso XIII d’Espagne. Ils auront sept enfants dont trois fils hémophiles.
Extrait du livre « Le sang des Rois » de Jurgen Thorwald. « Alfonso d’Espagne avait 19 ans. Au cours d’un voyage en Angleterre, le roi Edouard VII pensa présenter au jeune roi, trois princesses anglaises. Mais son regard tomba sur une jeune fille blonde tout juste âgée de 18 ans. Personne n’avait pensé à Londres qu’elle serait choisie comme prétendante. Elle s’appelait Victoria-Eugénie de Battenberg, On l’appelait simplement Ena. La reine Marie-Christine prit peur en entendant le nom de la jeune princesse.
-Alfonso, n’as-tu jamais entendu parler des Battenberg et de leur maladie ?
-Non, répondit le roi, Ena est belle et saine.
-Mais les Battenberg mettent au monde des enfants malades, deux des frères de la princesse que tu veux épouser sont malades. Ils ont la peau trop mince.
La reine Marie-Christine se trompait juste sur l’origine de la maladie qu’elle redoutait. Quand il était question de l’hémophilie, on parlait de « la maladie des Battenberg ». Cela masquait un mensonge. Par respect pour la reine Victoria, on se refusait en Angleterre à dire la vérité et on avait fait courir que l’hémophilie avait été importée dans la famille royale par les Battenberg allemands, C’était inexact. »
Extrait d’un article de l’Illustration écrit par Monsieur Coudurier de Chassaigne : «L’adolescence du roi Alfonso XIII avait été illuminée par un amour véritable, phénomène d’une insigne rareté sur les marches de tous les trônes. Le roi Edouard VII et la reine Alexandra avaient donné des fêtes en l’honneur du jeune roi d’Espagne. Dans la loge royale, il y a le prince et la princesse de Galles, le duc de Connaught, la princesse Béatrice, la princesse Louise, les jeunes princesses Margaret et Patricia de Connaught – »Patsy » comme l’appelle la famille royale ne ferait-elle pas une charmante reine d’Espagne ? Et derrière l’éblouissante blondeur et l’éclat nacré d’Ena de Battenberg à laquelle personne ne songe pour un mariage proche ou lointain. Les Battenberg sont un peu les parents pauvres de la Cour. Miracle de l’amour ! C’est l’enfant blonde, si jeune encore à laquelle personne ne prête attention qui attire et fixe le regard du roi Alfonso. »
La princesse Alice, Mary, Victoria, Augusta, Pauline de Saxe-Cobourg-Gotha est née le 25 février 1883 à Windsor. Elle est la fille du prince Léopold de Grande-Bretagne, duc d’Albany, et de la princesse Hélène de Waldeck et Pyrmont (sœur de la reine Emma des Pays Bas). Elle avait un an quand son père décéda à Cannes. A 4ans, elle assiste au Jubilé d’Or de sa grand-mère la reine Victoria le 21 juin 1887. C’est en février 1904 qu’elle épouse à Windsor le prince Alexandre de Teck, comte d’Athlone, le plus jeune frère de la reine Mary de Grande Bretagne. Ils auront trois enfants : May et deux fils hémophiles Rupprecht et Maurice. La princesse Alice a connu six souverains britanniques et passa sa vie au service de la Couronne. Elle est décédée en janvier 1981 à Kensington où elle résidait. Elle était la dernière petite-fille vivante de la reine Victoria.
Les princes hémophiles dans la descendance de la reine Victoria : le prince Léopold de Grande-Bretagne, le prince Frédéric de Hesse, le prince Léopold de Battenberg, le prince Maurice de Battenberg, le prince Waldemar de Prusse, le prince Henri de Prusse, le tsarévitch Alexis de Russie, le prince Alfonso d’Espagne, le prince Fernando d’Espagne, le prince Gonzalo d’Espagne, le prince Rupprecht de Teck et le prince Maurice de Teck.
Le prince Léopold, George de Saxe-Cobourg-Gotha, duc d’Albany est né à Buckingham le 7 avril 1853. Il est le huitième enfant et le quatrième fils de la reine Victoria et du prince Albert. Il fut le premier dans la descendance de la reine à être atteint d’hémophilie. Il passait à la Cour comme « le prince à la peau fragile comme du papier buvard ». Le journal de la reine Victoria contient de nombreuses allusions à sa disposition à des saignements inhabituels. En avril 1882, il se maria avec la princesse Hélène de Waldeck et Pyrmont (sœur de la reine Emma des Pays Bas). Deux ans plus tard, le 28 mars 1884, il mourait d’une hémorragie à Cannes. Il était père d’une petite fille Alice et son épouse était enceinte de leur second enfant Charles-Edouard (père de la princesse Sybilla de Suède).
Voici un extrait du journal de la reine Victoria : « Un nouveau coup terrible m’a frappée moi et les miens. Mon bien aimé Léopold si doué et si intelligent qui si souvent s’était remis de maladies terribles et de différentes attaques, nous a été enlevé. Il est trop atroce de perdre à nouveau un enfant chéri, de le savoir loin. J’attendais des nouvelles de la jambe du cher Léopold et reçus un télégramme de Cannes annonçant que le cher Léopold allait mal. Je fis appeler Horacio qui me dit qu’un autre télégramme était arrivé de Cannes et qu’à son grand chagrin, il devait m’annoncer que mon chéri Léopold était mort pendant son sommeil à 3h30 du matin de la rupture subite d’un anévrisme dans la tête. Je suis toute brisée. Comme je l’ai aimé et que de soucis je me suis fait pour lui. Et combien cette nouvelle atteindra la pauvre jeune femme si aimante qui depuis janvier ne peut guère quitter son sofa afin d’éviter un accident. Trop affreux. Il n’empêche que nous devons nous plier à la volonté de Dieu. La vie de ce pauvre enfant ne fut que soucis depuis la première heure. Que Dieu épargne dans sa grâce mes autres chers enfants »
Le prince Frederic, Wilhelm, August, Victor, Léopold, Louis de Hesse est né à Darmstadt le 7 octobre 1870 et y est décédé le 29 mai 1873. Il était le second fils et le cinquième enfant du grand duc Louis de Hesse et de la princesse Alice de Grande Bretagne.
Voici un extrait du livre de Jurgen Thorwald, « le sang des rois » : « Frédéric de Hesse était un joli petit garçon mais très fragile. Il avait déjà failli mourir d’hémorragie à la suite d’une blessure insignifiante. Le 29 mai 1873, la princesse Alice revenait d’un voyage en Italie. Elle était dans sa chambre à coucher, au premier étage du château et regardait ses fils Ernest-Louis et Frédéric jouer ensemble. Ernest-Louis faisait attention sachant à quel point son petit frère était fragile. Le malheur arriva malgré tout. Le petit prince courut vers la fenêtre ouverte et tomba, Alice n’entendit qu’un cri. Lorsqu’elle se précipita, elle vit le petit étendu sur la terrasse. Elle le tint dans ses bras, heure après heure pendant que les médecins restaient là impuissants. »
Le prince Léopold, Arthur, Louis de Battenberg est né à Windsor le 21 mai 1889. Il est le troisième enfant et le second fils du prince Henry de Battenberg et de la princesse Béatrice de Grande Bretagne. Elève des collèges Wellington puis Magdalena à Cambridge, il a servi dans le bataillon »Princess Beatrice » du Régiment de Hampshire et dans le »Royal Rifle Corps ».
Les récits sur lui contiennent toujours le même genre de phrases : sa santé est »délicate ». Ses études furent souvent interrompues en raison de son mauvais été de santé. Il était dispensé de tous les sports. Sa santé le força à renoncer à la carrière militaire et à s’abstenir pendant la guerre de service actif.
Extrait du livre « le Sang des Rois » : « En 1922, le prince Léopold de Battenberg eut une crise d’appendicite qui n’était plus fatale à aucun homme de constitution normale. Mais son médecin le Docteur Howitt se tenait impuissant à son chevet. L’opération qui aurait sauvé toute autre personne, pouvait signifier la mort certaine pour Léopold. L’intervention risquait de se solder par une hémorragie mortelle. Ce fut que lorsque l’appendicite perforé déclencha une fièvre violente que Léopold fut transporté dans un hôpital de Londres où une opération fut pratiquée draînant le pus pour soulager ses dernières heures. Il fut ramené pour mourir à Kensington Palace. Il décéda dans la nuit du 22 au 23 avril 1922.
Le prince Maurice, Victor, Donald de Battenberg est né à Balmoral le 3 octobre 1891, dernier enfant du prince Henry de Battenberg et de la princesse Beatrice de Grande Bretagne. Il était officier dans un régiment de King’s Royal Rifle.
Extrait du livre « le Sang des Rois » : « Le prince Maurice de Battenberg était officier, cadet à Sandhurst. Il savait parfaitement qu’à la guerre, la moindre blessure le tuerait, mais il ne voulut pas l’avouer et refusa d’en faire moins que les autres. Il fut blessé à Ypres en Belgique le 27 octobre 1914. Transporté à l’hôpital militaire, il perdit tout son sang. On ne put rien faire pour lui. »
Le prince Waldemar, Wilhelm, Ludwig, Friedrich, Victor, Heinrich de Prusse est né à Kiel dans le Schleswig-Holstein le 20 mars 1889. Il est le premier enfant du prince Henri de Prusse et de sa cousine la princesse Irène de Hesse. Le 19 août 1919, le prince Waldemar épouse la princesse Calixta zu Lippe Biesterfeld, le couple n’aura pas d’enfants. Le prince est décédé le 2 mai 1945 à Tutzing en Bavière.
Extrait des récits de la princesse Calixta de Prusse, princesse Waldemar de Prusse : « Le 14 avril 1945, nous avons quitté notre château de Kamenz en Basse-Silésie. Le 18 avril, nous étions à Saaz et continuions sur Prague. Nous fûmes stoppés. Nous étions dans la voiture désemparés et attendions. A cet instant, je vis mon mari se recroquevillait souvent et je sus que ses hémorragies stomacales avaient recommencé, sans doute en raison des secousses des mauvais chemins. Toute sa vie mon mari, a souffert d’hémorragies et particulièrement d’hémorragies stomacales très graves. Les transfusions seules peuvent le soulager, parfois il a fallu jusqu’à six transfusions pour arrêter une hémorragie. Finalement on nous permit de continuer. Mais en quittant Prague, je compris que l’état de mon mai s’aggravait. Nous arrivâmes jusqu’ici où la famille Trutz nous reçut. J’espère que vous avez un donneur, seules les transfusions réussissent. »
Mais cela se passait le 29 avril 1945 à Tutzing, sur le lac de Starnberg en Haute Bavière. Les Américains et les Allemands se battaient à proximité et l’armée allemande était au bout du rouleau. De nombreux jeunes soldats mourraient des suites des blessures de guerre. Alors trouver un donneur de sang, pour un vieux prince de Prusse fuyant de Silésie, cela semblait chose impossible. Le prince Waldemar de Prusse s’éteignit le 2 mai 1945.
Le prince Henri, Victor, Ludwig, Friedrich de Prusse naquit le 9 janvier 1900 à Kiel, troisième fils et dernier enfant du prince Henri de Prusse et de la princesse Irène de Hesse.
Extraits des récits de la princesse Calixta de Prusse : « Mon mari le prince Waldemar, comprit vers 13ans qu’il était hémophile et qu’il devait faire attention à chacun de ses mouvements. Son frère Sigismund était bien portant et le prince et la princesse Henri de Prusse espéraient que le petit prince Henri l’était également. C’était le 10 février 1904 au château de Kiel. Le prince Henri de Prusse revenait de Singapour où il avait commandé une escadre allemande. Les petits princes avaient mis les chaises les unes derrière les autres et jouaient au chemin de fer. Le prince Waldemar était assis à l’avant en tant que conducteur de la locomotive. Sigismund vint faire le contrôleur et le petit Henri était le passager. Mais Henri s’impatienta monta sur une chaise sur laquelle il ne devait que s’assoir, fit un faux mouvement et la chaise se renversa. Il tomba sur la tête et ne bougea plus. C’était une hémorragie cérébrale, c’était sans espoir. Le petit prince mourut au bout de seize jour, le 26 février 1904. »
Le tsarévitch Alexis Nicolaïvitch de Russie est né Peterhof le 12 août 1904, cinquième enfant et premier fils de l’empereur Nicolas II et de l’impératrice Alexandra, née princesse de Hesse. Il a été assassiné avec sa famille le 17 juillet 1918 à Iekaterinbourg. Sa courte vie n’a été qu’une longue vallée de larmes, l’hémophilie le clouant au lit la majorité du temps.
Extrait des souvenirs du docteur Serge Petrovitch Fedorov : « J’étais à nouveau à St Petersbourg en octobre 1907 et le 7 octobre s’annonça catastrophique. Un aide de camp vint me chercher avec mission urgente de me mener à Tsarskoïe Selo. Je fus dispensé des arrêts de contrôle et le commandant du palais m’escorta directement dans les appartements de la famille impériale. Le docteur Derevenko avait remplacé le docteur Korovine. Il me reçut dans la même pièce où Korovine m’avait accueilli en son temps.
-Sa Majesté la tsarine, dit-il, a désiré vous appeler en consultation. Inutile de vous dire de quel malade il s’agit.
-du tsarévitch, fis-je ?
-Oui, répondit-il. La situation est si malheureuse.
-Nous pouvons aller droit au but, l’interrompis-je, le tsarevitch souffre d’hémophilie. Votre prédécesseur le docteur Korovine s’est refusé à admettre ce franc diagnostic et j’ignore s’il a dit la vérité à Leurs Majestés.
-Il ne l’a pas fait et c’est là une des raisons de son éviction de la Cour. Sa Majesté désirant la lus grande discrétion sur la maladie de l’enfant, même à la Cour, la vie de celui-ci se poursuit dans le cercle le plus restreint. Sa Majesté la tsarine pourvoit à tout ce que requiert le tsarévitch et ne le quitte qu’exceptionnellement pendant ses jeux. Le tsarévitch jouait dans le sable, il a dû se redresser brusquement. Cela a provoqué un épanchement de sang dans la région lombaire accompagné de douleurs si violentes qu’il a perdu connaissance. L’épanchement de sang a progressé, la fièvre a commencé hier soir. Sa Majesté la tsarine n’a pas quitté le chevet du tsarévitch depuis deux jours, elle est désespérée. Je vous préviens pour que vous ne preniez pas peur….
L’aspect de la tsarine était en effet effrayant à l’instant où j’entrai dans la chambre. Ses vêtements étaient froissés. J’appris plus tard qu’elle avait passé la nuit allongée par terre à coté du lit de son fils à supplier Dieu de faire un miracle. Ses cheveux n’étaient pas soignés, ses yeux étaient cernés, la peau de son visage avait un reflet jaune blafard. Elle regardait droit devant elle, on pouvait croire qu’elle ne voyait pas.
Je saisis doucement une des mains de l’enfant, tâtai le pouls et pris sa température. Elle était alarmante. Derevenko avait raison de redouter une infection. L’infection pouvait être combattue par une opération chirurgicale, l’hémophilie excluait pareille méthode.
-Docteur Fedorov, me dit la tsarine de façon à peine perceptible, vous avez voyagé. De vous j’attends la vérité. Nous sommes saturés de beaux parleurs, d’intrigants, d’imposteurs. Dites moi la vérité, la science médicale a-t-elle trouvé une remède à la maladie du tsarévitch ?
-Majesté, la science grâce à un travail incessant a trouvé des palliatifs au mal, mais non la guérison.
Quand je me retirai, elle était assise comme pétrifiée près du lit du tsarévitch dont le sommeil s’accompagnait d’un léger râle .
Derevenko m’attira dans sa chambre,
-Votre avis ? me demanda t-il
-Je me range au vôtre, si Dieu n’accomplit pas un miracle la mort dans deux ou trois jours …. »
Alfonso, Pio, Cristino, Eduardo, Francisco, Carlos, Guillermo, Enrique, Eugenio, Fernando, Antonio, Venancio de Bourbon, prince des Asturies, est né le 10 mai 1907 à Madrid. Il est le premier enfant du roi Alfonso XIII et de la reine Victoria-Eugénie, née princesse de Battenberg.
Extrait du livre « le Sang des Rois » : « C’est le prince Louis-Ferdinand de Bavière, un des rare prince médecin qui confirma aux souverains espagnols qu’ Alfonso souffrait d’hémophilie. Le roi Alfonso XIII pensait qu’il fallait cacher cela par crainte des républicains. Le seule remède qui soulageait le prince, était des transfusions de sang, mais cela restait rare. Le roi semblait se désintéresser de son fils malade.,,,, Le jeune homme essayait de survivre dans un combat incessant avec la maladie,,, »
C’est en 1931, que le prince Alfonso tomba amoureux d’Edelmira Sampero Ocejo, alors que la jeune fille faisait des études à Lausanne et que lui rejoignait un sanatorium. Ils se marièrent le 21 juin 1933. Mais un mari toujours à l’hôpital ne semblait pas convenir à cette jeune femme énergique. Ils divorcèrent en 1937. Quelques semaines plus tard, le 3 juillet 1937, le prince Alfonso se maria avec Marta Rocafort, fille de dentiste. Mais quelques mois plus tard, ils se séparèrent et divorcèrent en janvier 1938 . Le 8 septembre 1938, le prince Alfonso perdait la vie à Miami des suites d’un accident de la route, les transfusions de sang n’avaient pas suffi.
Fernando de Bourbon est le quatrième enfant et le troisième fils du roi Alfonso et de la reine Victoria-Eugénie. L’enfant est né et décédé le 21 mai 1910, l’hémophilie est certainement en cause. Il est enterré dans la chapelle du monastère de l’Escurial.
Le prince Gonzalo, Manuel, Maria, Bernardo, Narciso, Alfonso, Mauricio de Bourbon est né le 24 octobre 1914 à Madrid. Il est le dernier enfant du roi Alfonso et de la reine d’Espagne. Extrait du livre « le sang des Rois » : « Le prince Gonzalo mourut sur le Worthersee en Autriche, dans un magnifique décor. L’après midi, le roi avait assisté à un tournoi de tennis avec le comte Khevenhuller, son détective privé et ses enfants Béatrice et Gonzalo. En fin d’après midi, les jeunes gens voulurent se porter au devant de leur sœur Cristina. Ils demandèrent au roi de pouvoir y aller en voiture et promettaient d’être de retour à 19h pour le dîner. Le roi le permît. Il leur prêta sa Horch noire. Béatrice reçut l’autorisation de prendre le volant. Elle était bonne conductrice. Le soir, à l’hôtel Werzer, lorsque les aiguilles de la pendule dépassèrent 19h, le roi commença à s’inquiéter. Sa fille n’était jamais inexacte. Il décida d’aller à leur rencontre accompagné de l’infante Christina et du comte Khevenhuller. Sur la route, ils aperçurent la Horch sur le bas coté gauche. L’aile droite était endommagée. L’infante Beatrice et un gendarme autrichien se tenaient à coté de la voiture. Gonzalo était à l’avant à coté du siège du conducteur, il était très pâle, mais rassura les siens ; il allait bien, ce n’était qu’un léger choc. L’infante Beatrice roulait de façon modéré lorsqu’un cycliste avait surgit sur le mauvais coté de la route. En tentant de l’éviter le coté droit de la voiture heurta une borne. Le roi ramena ses enfants. Mais vers 20h, l’infante Beatrice arriva seule dans le salon de l’hôtel pour dîner. L’infant Gonzalo s’excusait, il voulait se reposer un peu…sans doute l’émotion. Le roi fut saisit d’angoisse pendant le repas. Il se rendit dans la chambre de Gonzalo, ce dernier très pâle était étendu sur son lit. Le roi fit appeler un médecin. Un vieux médecin se présenta, il ignorait que Gonzalo était hémophile.
-Que se passe t-il, on dirait une grosse hémorragie interne qui persiste encore…
Le médecin venait par cette phrase de démolir l’édifice d’espoirs et d’illusions que le roi et sa famille avaient construits envers et contre tout. »
L’infant Gonzalo d’Espagne mourut le 12 août 1934. Il allait avoir 20 ans en octobre.
Le prince Rupert, Alexandre, George, August de Teck, vicomte de Trematon, est né le 24 août 1907 à Esher. Il est le fils du prince Alexandre de Teck, comte d’Athlone et de la princesse Alice de Grande Bretagne. A son sujet aussi, les rapports mentionnent toujours »santé délicate ». Le prince fut inscrit à Eton, puis a entrepris des études d’ingénieur. Aucune formation militaire.
Rupert se trouvait en avril 1928 avec deux camarades de Cambridge, Kenneth Madocks et John Steward-Clark au volant d’une voiture en route pour Cannes. Entre Paris et Lyon, il oublia qu’en France on conduisait à droite, il prit la gauche, essaya tardivement d’éviter la voiture d’un avocat qui venait à sa rencontre et fut projeté contre un arbre. Rupert et ses amis furent transportés à l’hôpital de Belleville sur Saône. Madocks y mourut d’une fracture du crâne, Steward-Clark s’en tira avec quelques blessures, Rupert, lui, ne put quitter l’hôpital en raison de saignements continus. Il avait d’importantes lésions internes.
En octobre 1927, il était rentré malade d’Afrique du Sud, où il avait rendu visite à ses parents, Son père le prince Alexandre de Teck avait été nommé gouverneur général d’Afrique du Sud en 1923.Le prince Rupert avait également contracté une blessure au genou en nageant, et cela avait été suivi de saignements prolongés.
Après son accident d’automobile, deux médecins les docteurs Howitt et Montange essayèrent pendant quinze jours de le garder en vie. Mais ils n’osèrent toutefois pas recourir au seul remède qui aurait pu réussir : la transfusion sanguine car ils avaient peur de provoquer de nouvelles hémorragies internes. Rupert de Teck mourut le 15 avril 1928….sur la route de Cannes, la ville où son grand-père, le prince Léopold était décédé de l’hémophilie lui aussi.
Le prince Maurice, Francis, George de Teck, dernier fils du prince Alexandre de Teck et de la princesse Alice de Grande Bretagne, naquit le 29 mars 1910 à Claremont House à Esher, il mourut le 14 septembre 1910 à Reinhardsbrunn en Allemagne dans des conditions qui font supposer qu’il était hémophile.
Reste la question des descendants des infantes Béatrice (née en 1909) et Maria-Christina d’Espagne (née en 1911).Pendant plusieurs années, les deux infantes reçurent de leur père le roi Alfonso XIII, l’interdiction stricte de se marier. La crainte était qu’elles rentrent dans l’histoire de la famille comme « porteuses ». Cette interdiction de se marier était la peur de la propagation de cette maladie. Des années passèrent avant qu’elle ne soit levée. Le veto du roi au mariage des princesses étant ignoré hors de la famille, de nombreuses rumeurs circulèrent au sujet de leurs fiançailles. On fiança l’infante Maria-Christina au prince Nicolas de Roumanie, puis au comte de Berganio, ensuite au prince Alfonso de Bourbon-Orléans, puis enfin à un prince de Liechtenstein, un fils du prince Johannes.
En 1935, Alfonso XIII leva cette interdiction. L’infante Beatrice épousa le prince Alexandre Torlonia. Elle eut quatre enfants dont deux fils qui n’étaient pas hémophiles. L’infante Maria-Christina hésita jusqu’en 1940 à se marier, la mort de ses deux frères Alfonso et Gonzalo l’avait profondément marquée. Elle voyagea pendant des années pour consulter des médecins spécialisés dans l’hémophilie ou prétendant l’être. Finalement, selon ses propres dires, un médecin anglais dont elle tut le nom, la convainquit qu’un lavage total du sang juste après la naissance pouvait amener la guérison. Elle épousa en juin 1940 le comte italien Enrico Marone-Cinzano. Ils eurent quatre filles. (Un tout grand merci à Corentine pour ses recherches et la rédaction de cet article – Sources : « Le sang des rois » de Jurgen Thorwald, Point de Vue & l’Illustration – Copyright photos : DR)
*gustave
26 juillet 2012 @ 05:45
Grand merci. C’est un sujet qui m’a toujours fasciné. Il ne semble pas que cette maladie perdure chez les royaux de notre génération.
Marie du Béarn
26 juillet 2012 @ 11:11
Merci Corentine pour vos passionnantes recherches.
Même si cette maladie avait perduré chez les descendants actuels de la reine Victoria, des traitements efficaces existent en hématologie sans guérison toutefois.
http://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Hemophilie-FRfrPub646.pdf
JE
26 juillet 2012 @ 06:47
Magnifique reportage. Mercis Corentine.
agnes
26 juillet 2012 @ 08:44
Merci Corentine et Régine pour cet article passionant.
OURS/Domi
26 juillet 2012 @ 08:48
Un immense merci.
Ce problème m’a toujours beaucoup intéressée.
Je pense que l’hémophilie peut surgir ou resurgir à n’importe quel moment.
Il y a déjà beaucoup trop de consanguinités dans les familles régnantes européennes …
OURS/Domi
26 juillet 2012 @ 08:49
consanguinitÉ !
agnes
26 juillet 2012 @ 08:53
avec 2 « n », c’est 2 fois mieux.
corentine
26 juillet 2012 @ 09:35
je tiens à remercier REGINE pour son travail concernant la recherche d’illustrations; j’étais un peu faible de ce coté là
vraiment Régine encore merci pour tout et surtout pour votre merveilleux site
Corentine
Anais
26 juillet 2012 @ 09:42
Corentine,
Un grand merci pour ce superbe article qui permet de faire des liens entre les différentes familles royales européennes.
Agnès de SM
26 juillet 2012 @ 09:53
Passionnant ! Cet article est très complet, et il va falloir le relire tranquillement ; merci be
Agnès de SM
26 juillet 2012 @ 09:53
parti trop vite. Je voulais dire, merci Corentine.
Catherine 1315
26 juillet 2012 @ 10:02
Reportage très documenté et particulièrement intéressant. L’on prétend que l’actuel Roi d’Espagne, Juan Carlos serait atteint d’hémophilie. Mais de nos jours,ce n’est plus grave comme ça l’a été aupararvant, avec les drames connus dans la descendance de la Reine Victoria.
Silvia
27 juillet 2012 @ 04:07
Si le roi Juan Carlos serait atteint de cette maladie, ses deux filles en seraient nécessairement porteuses, puisqu’elles auraient hérité le chromosome X de leur père (en tant qu’un autre X de leur mère). Les Infantes Elena et Cristina ont quatre enfants mâles dans leur descendence et aucun d’entre eux, qu’on sache, n’est atteint d’hémophilie. Donc c’est peu probable que le roi Juan Carlos soit souffrant.
Marina Minelli
26 juillet 2012 @ 10:09
avant même de terminer la lecture je dois vous remercier pour cette article MAGNIFIQUE! bravo à Corentine et à Régine.
Elo
26 juillet 2012 @ 10:16
Bonjour,
Merci pour cet article intéressant, j’ai moi-même récemment cherché des informations sur la famille Impériale de Russie et je suis tombée sur un article d’une revue médicale, qui expliquait comment ils avaient fait appel à des descendants de la reine Victoria notemment le Duc d’Eidembourg pour attesté que les corps retrouvés étaient ceux de la famille Impériale, et ont également fait des recherches sur les membres de la famille porteurs du gêne de l’hémophilie. Selon leurs conclusions il semblerait que les 3 filles ainées: Les Grandes Duchesses Olga,Tatiana et Maria ne soit pas porteuse, mais que la Grande Duchesse Anastasia était quand à elle porteuse du gêne de cette maladie.
Il est dommage que je ne me souvienne pas du nom de la revue en question, j’aurais mis le lien en copie.
Elo
26 juillet 2012 @ 10:49
Tout vient à point à qui sait attendre, voici le lien la revue est en anglais:
http://www.sciencemag.org/content/326/5954/817.abstract
et voici un lien en français qui reprend en partie les résultats présent via le lien précedent et avec un tableau synthétique sous forme d’arbre généalogique des descendants de la reine Victoria « sains » et « touchés » par cette maladie.
http://kystes.blog.lemonde.fr/2009/10/09/une-royale-anomalie-depissage/
Silvia
27 juillet 2012 @ 04:10
Merci pour le lien scientifique, Elo!
Elo
26 juillet 2012 @ 10:56
Oups en répondant je viens de me relire, le 1er message il faut lire « attester » et « ne soient pas porteuses » et le second « présents ».
Ne jamais oublier de se relire….
MoniqueDN
26 juillet 2012 @ 11:08
Très beau reportage où l’on apprend beaucoup sur cette terrible maladie que les mariages consanguins hélas favorisaient et aussi sur les conséquences qu’elle eut sur certaines familles régnantes. J’ai une question cependant. Le Prince John, dernier fils de George V et de la Reine Mary (née de Teck dont 2 frères furent hémophiles) était-il seulement épileptique ou également hémophile?
Si Régine le permet, voici un lien ci-dessous relatant sa courte vie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/John_du_Royaume-Uni
Marina Minelli
26 juillet 2012 @ 11:16
la question est, maintenant il y a encore des émophiles notamment dans la descendance de la princesse Alice d’Albany et de deux infantes d’Espagne?
Silvia
27 juillet 2012 @ 04:16
La plus grande possibilité c’est dans la descendance des deux infantes… mais pas des infantes Elena et Cristina, mais de leurs grandes-tantes Beatriz et María Cristina (surtout de la dernière).
http://en.wikipedia.org/wiki/Haemophilia_in_European_royalty
Rose
29 juillet 2012 @ 15:13
Le cas du petit Ferdinand, hémophile et descendant de Margarita de Grèce, le soeur du duc d’Edimbourg est intriguant.. cela signifie que des descendants de Victoria de Hesse sont atteints par ce drame alors qu’on les pensait épargnés… A travers les soeurs du duc d’Edimbourg, ce sont de nombreuses familles royales allemandes qui sont susceptibles d’être atteintes..
Heureusement, des tests ADN doivent permettre aux princesses de savoir si elles sont porteuses ou non..
jul
26 juillet 2012 @ 11:29
Très grand merci Corentine
Article épatant, passionnant que je vais lire et relire !
J’ai beaucoup apprécié les extraits de livres que vous avez inclus. J’aime beaucoup votre précision.
Silvia
27 juillet 2012 @ 04:18
Moi aussi, j’apprécie énormément la précision de Corentine. Merci!
Sophie
26 juillet 2012 @ 11:32
Cet article est très intéressant à plus d’un titre au niveau des généalogies, des ascendances et des liens entre les familles royales qui ont connu cette maladie, je pense ainsi à l’Espagne et à la Russie. Merci beaucoup à Corentine. J’ai beaucoup apprécié les extraits relatifs au docteur du tsarévitch. On comprend d’autant plus à l’angoisse qui était celle de l’impératrice Alexandra.
Tepi
26 juillet 2012 @ 11:38
Magnifique article , parfait. Merci Corentine et Regine.
Valentin D.
26 juillet 2012 @ 12:03
Reportage plus qu’intéressant et très érudit ! Merci Corentine
Caroline
26 juillet 2012 @ 12:10
Corentine,vraiment ‘chapeau’ pour votre recherche ‘professionnelle’ avec vos articles étonnants!
J’ai déja posé plusieurs fois des questions sur l’hémophilie chez la descendance de Victoria d’Angleterre dans ce site royal! Enfin,j’ai pu lire avec beaucoup d’intéret ce long article écrit avec un certain suspense!
Je ne crois pas que c’est une mutation spontanée des genes,mais une maladie congénitale!On n’a jamais vérifié chez la famille du père de Victoria,souvenez-vous que Victoria était mariée avec son cousin germain!
Y-a-t-il encore de nos jours des hémophiles dans le Gotha européen?Est-ce toujours tenu secret?
Saluons quand meme les mariages des royaux ou des nobles avec des roturiers[ères] pour la bonne santé de leurs enfants!
Pourceaugnac
26 juillet 2012 @ 16:03
Ne vous laissez pas endormir par l’idéologie égalitariste, Caroline.
Sur plus d’une centaine de mes cousins ou neveux, quatre vivent en CAT (centres d’Aide par le Travail : structures pour débiles légers). Ces malheureux sont tous issus d’une mésalliance.
hubert
27 juillet 2012 @ 01:04
mais pourceaugnac la consanguinité est un rééel problème.Qu e vient faire l’idéologie égalitariste là-dedans? et mésalliance à notre époque c’est quoi pour vous?
Caroline
27 juillet 2012 @ 12:24
Hubert,votre réaction est la mienne!
Aristophane
27 juillet 2012 @ 18:05
à Pourceaugnac
même remarque que celle d’Hubert et Caroline.
Merci de développer votre pensée sur les « mésalliances » et « idéologie égalitariste »?
Pourceaugnac
27 juillet 2012 @ 21:28
La consanguinité est un réel problème… à haute dose (le dernier Habsbourg d’Espagne est souvent le seul cité à ce sujet). Mais Louis XIV était assez consanguin. Et le jeune Aoste l’est bien plus que son cousin Emmanuel Philibert et en meilleure santé.
L’idéologie égalitariste prétend qu’il est bon et sain que toutes les populations se mêlent. Mon expérience familiale me permet d’en douter.
Mésalliance me semble avoir toujours le même sens aujourd’hui qu’autrefois. Avez vous une expérience différente ?
cecil
28 juillet 2012 @ 17:24
Que devons nous comprendre, précisément?
Que les gènes de votre famille sont irréprochables et que ceux, tarés, de vos cousins, ne peuvent venir que de la pièce rajoutée, de rang inférieur, qui leur tient lieu de père (ou de mère, puisque j’ignore s’ils sont les enfants de votre oncle ou de votre tante)?
pourceaugnac
29 juillet 2012 @ 13:13
Comprenez ce que vous voulez !
Je trouve simplement bien naïf de proclamer qu’il suffit de pratiquer l’exogamie pour être certain d’avoir des enfants en bonne santé.
Mayg
26 juillet 2012 @ 12:19
Merci à Corentine pour ce beau reportage.
Reste à savoir si l’hémophilie est encore présent parmi les descendants actuels de la reine victoria ?
Pierre-Yves
26 juillet 2012 @ 12:26
Corentine et Régine, votre association a produit un article fourni et passionnant.
Bravo et vives félicitations !
Jean Pierre
26 juillet 2012 @ 13:31
Reportage très complet. Bravo.
Agnesina
26 juillet 2012 @ 14:18
Il est peu probable que l’impératrice Victoria, fille ainée de la reine, ait été porteuse du gène de l’hémophilie. Elle abordait très librement le sujet de l’atrophie du bras de son ainé dans ses lettres à sa mère (correspondance qui a été publiée) et aurait probablement fait de même pour une éventuelle hémophilie si l’un de ses fils en avait souffert. Or cette maladie n’est jamais mentionnée à l’inverse de la méningite puis la diphtérie qui ont emportées les princes Sigismund et Waldemar. Par ailleurs, trois de ses filles ont eu une descendance (Grèce, Hesse-Kassel) parmi laquelle on ne retrouve, à ma connaissance, aucune trace d’hémophilie.
Certes le fils cadet de l’impératrice, le prince Heinrich, avait deux fils hémophiles mais il avait épousé sa cousine germaine Irène de Hesse dont la mère Alice était, elle, porteuse du gène. Cette dernière abordait également librement le sujet dans sa correspondance avec la reine Victoria. Le terme d’hémophilie n’apparait certes pas dans les lettres mais elle mentionne sans fausse pudeur les symptômes de son fils Friedrich-Wilhelm qu’elle compare à ceux de son frère cadet Léopold, lui-même atteint d’hémophilie.
Le seul des enfants de l’impératrice Victoria à souffrir d’une maladie diagnostiquée fut sa fille ainée Charlotte, atteinte de porphyrie. L’impératrice et sa mère la reine en souffraient probablement également mais sous une forme plus légère. A lire à ce sujet l’excellent ouvrage John CG Röhl The Purple Secret : Genes, Madness and the Royal Houses of Europe.
Jean I
26 juillet 2012 @ 14:57
Superbe article ! Merci Corentine pour celui-ci et la mise en perspective des différents protagonistes.
Actarus
26 juillet 2012 @ 15:05
C’est hémouphant. Mais qui est le roi Alfonso Croix Trois Bâtons ? Je ne connais que le roi ALPHONSE XIII. ;-)
Yannick
26 juillet 2012 @ 15:42
Wow, reportage très complet. Merci !
Maria Edite
26 juillet 2012 @ 15:44
MAGNIFIQUE!!!
COLETTE C.
26 juillet 2012 @ 17:03
Merci pour ce reportage très complet et passionnant. c’est une maladie terrible, espérons que nous n’en entendrons plus parler da
COLETTE C.
26 juillet 2012 @ 17:05
SUITE : dans les cours précédemment atteintes. J’ignorais que le roi Georges V avait eu ce dernier fils.
Marie de Bourgogne
26 juillet 2012 @ 17:43
A Corentine et à Régine
Merci. Sincèrement MERCI… Superbe article et superbes illustrations.
Juliette
26 juillet 2012 @ 18:01
J’adresse toutes mes félicitations à Corentine et à Régine pour cet article très complet, documenté et passionnant.
JAusten
26 juillet 2012 @ 19:01
Superbe Corentine !
Il y avait aussi une thèse disant que le vrai père de la reine victoria était le duc de Cumberland (roi de Hanovre par la suite) et que son hémophilie viendrait de là.
Thèse qui parait étrange car c’est une maladie qui se transmet par les femmes mais qui n’atteint que les hommes.
Andrei
26 juillet 2012 @ 19:16
Wow, reportage très complet. Merci ! Après avoir lu votre reportage je suis allé sur You Tube et j’ai trouvé:
Haemophilia and Porphyria – Royal diseases from Tainted Blood
http://www.youtube.com/watch?v=bmQwMllhCUM
shandila
26 juillet 2012 @ 20:29
Merci à Corentine et Régine pour ce sujet intéressant fort bien documenté. Cela nécessite sans doute un grand travail, mais j’ose dire : Encore !
Aristophane
26 juillet 2012 @ 23:22
Excellent reportage, bien documenté et très fourni !
Un grand merci à Corentine et Régine.
J’image sans peine la détresse et le chagrin de toutes ces mères qui ont transmis ce gene à ce qu’elles avaient de plus cher : leurs enfants.
Palatine
27 juillet 2012 @ 01:15
Votre dernière phrase m’a fait penser au passionnant roman de Ruth Rendell « the blood doctor » traduit en français par « crime par ascendant ».
je vous conseille ce livre.
Et je dis merci à Corentine et Regine pour cette rubrique qui mérite tous les compliments exprimés ci-dessus.
Aristophane
27 juillet 2012 @ 18:15
Merci Palatine
J’ajoute ce livre à ma liste d’achats pour les vacances.
l'Alsacienne
27 juillet 2012 @ 08:12
Merci aux auteurs de cet article.
Très intéressant, bien documenté. Quel travail de recherche.
Je me mets aussi à la place de ces mères qui ont transmis le gène et qui ont assisté, impuissantes, à la souffrance de leurs enfants.
Clémentine1
27 juillet 2012 @ 15:50
je joins ma voix aux concert de louanges bien mérité. Merci Corentine, merci Régine.
marie
7 janvier 2013 @ 08:20
Merci pour votre travail!
J’ai moi-même un fils atteint d’hémophilie sévère et je suis très heureuse de pouvoir lire et en apprendre d’avantage sur l’histoire et la maladie. C’est difficile à vivre au quotidien mais heureusement aujourd’hui nous avons des traitements pour prévenir les saignements. Mon garçon a maintenant 10 ans et il se porte à merveille.
Rousste
22 juin 2013 @ 17:50
Beaucoup disent que ce gène n’est plus présent dans la descendance actuelle de la reine Victoria, mais cette idée n’est peut-être pas vraie. On ne sait pas vraiment si dans les générations contemporaine se trouvent des hémophiles, probablement car cette maladie se soigne maintenant et aussi par « discrétion » royale, il est pourtant possible que ce gène reste en dormance à travers des lignées féminines. On peux relever le cas du jeune Ferdinand Soltmann, né en 2005, descendant de la reine Victoria… et hémophile. Il est descendant par deux lignées de la reine dont une quasi-féminine, à l’exception de son grand-père, Kraft Prince of Hohenlohe-Langenburg, qui semblait avoir des problèmes de coagulation, donc probablement hémophile. Si cette théorie est exacte, on peut s’attendre à ce que ce gène perdure encore.
lefebvre
29 janvier 2017 @ 15:09
Michelle
Je vous remercie pour toutes ces recherches et informations ! l’hémophilie est présente dans notre famille depuis longtemps, j’ai trois filles conductrices, trois petits-fils hémophiles, les progrès scientifiques permettent en effet aujourd’hui une espérance et une qualité de vie non négligeable ! mais pour les mamans cela représente néanmoins un souci et une vigilance de tous les instants surtout à certaines périodes de la vie (apprentissage de la marche, vie scolaire, etc…) . Oui c’est difficile de se dire que l’on a transmis ce gène à ses descendants mais il faut l’accepter et le gérer du mieux possible.
Anne
5 février 2017 @ 19:33
On oublie une chose : le père de Victoria était James de Rothschild. Et non pas la fille du prince Édouard Auguste de Kent et de Strathearn. Lui n’était pas hémophile.
https://s3.amazonaws.com/khudes/Twitter1.23.17.pdf
Et l’hémophilie est bien plus fréquente chez les personnes d’origine juive de l’Europe de l’Est, les Ashkénazes, 8 % d’entre elles étant porteuses de ce gène.
willy
27 février 2017 @ 15:58
La famille royale anglaise est maudite ! Il n’est pas étonnant que le prince William par exemple soit nommé aux British LGBT Awards :
http://madame.lefigaro.fr/celebrites/le-prince-william-nomme-pour-un-prix-lgbt-220217-129988
Il ne pourra plus jamais être à la tête de l’état et de l’église anglicane.
Ghislaine
6 novembre 2017 @ 01:58
Excellent reportage. Merci beaucoup
sylvie marquis
12 novembre 2017 @ 21:29
Mes deux frères et un de mes neveux étaient hémophiles. De type A sévère, ils ont tous les trois reçus du facteur 8 fait à partir de sang contaminés…mon frère aîné est décédé du sida en 1988 à l’âge de 46 ans. Mon dernier frère était séropositif, il est décédé en 1995 à l’âge de 42 ans d’une crise cardiaque suite au traitement par AZT. Mon neveu est décédé en1995 à l’âge de 22 ans du sida. Nous étions 4 filles dont seulement 1 n’était pas porteuse.
Corsica,
13 novembre 2017 @ 07:55
Merci Sylvie Marquis de rappeler cette horrible tragédie du sang contaminé qui a frappé de plein fouet votre famille.
Blagar
5 septembre 2019 @ 20:53
Merci pour cet article que j’ai lu il y a déjà plusieurs années…
Ma réaction est tardive mais j’ai longuement depuis recherché d’où étaient tirés les extraits des souvenirs du Professeur S.P. Fedorov, mais sans succès. Il n’a pas, à ma connaissance, laissé de mémoires, et les seules biographies à son sujet sont uniquement en langue russe que je n’ai malheureusement pas la chance de parler. Mais peut-être a-t-il été coté dans un autre ouvrage ?
Auriez-vous l’amabilité de me dire quelles sont vos sources concernant ce passage ?