La maison Prunier installée place de la Madeleine, commence sa longue histoire sous la houlette d’Alfred Prunier. En 1872, fort de sa découverte gastronomique des huîtres et du vin, il ouvre à l’âge de 24 ans un restaurant rue d’Antin à Paris. Malgré le succès, il est contraint de déménager en raison des travaux entrepris dans la capitale par le baron Haussmann.
Avec son épouse Catherine, Alfred Prunier relance une maison Prunier rue Duphot mais la clientèle est seulement celle dite de « passage ». Catherine Prunier a l’idée d’inviter deux de ses anciens employeurs dont la princesse Catherine Dolgorouki qui fut la maîtresse du tsar Alexandre II avant de l’épouser en 1880. Charmée par le restaurant, la princesse y revient alors régulièrement en compagnie d’amis. La clientèle s’étoffe et on compte désormais des attitrés comme le prince Orloff ou Georges Clémenceau. C’est aussi l’époque où Paris se passionne pour la Russie, sous le charme des fêtes données par les grands-ducs en séjour dans la capitale.
Pour satisfaire cette nouvelle clientèle russe en villégiature, Alfred Prunier fait venir du caviar de Russie. Mais en 1898, il décède. Son fils Emile âgé de 21 ans reprend la tête de l’entreprise familiale et innove. Outre le caviar et les huîtres, il met à la carte du poisson frais après avoir vu comment on le conditionnait en Norvège. Il se lance ainsi dans la distribution haut de gamme de homards, langoustes, turbots, harengs ou haddocks. Il fournit les plus grands restaurants et hôtels de Paris et possède même ses propres bateaux de pêche pour achalander sa poissonnerie contigue au restaurant. Sa fille Simone prend ensuite la relève. Ce sera l’heure faste de la maison Prunier avec plus de 1000 couverts certains jours !
Un restaurant est ouvert à Londres puis en 1988 la maison Prunier est vendue au restaurateur Claude Vrinat. Pierre Bergé la rachètera en 2000. Aujourd’hui, la boutique Prunier propose toujours en partenariat avec la Caviar House des caviars frais mais aussi du saumon Balik et une fine sélection de crabe royal, de tarama et d’huîtres.
Le caviar dit Tradition est le plus vendu à la boutique Prunier. Pour 30 grammes, comptez 65 €.
Le caviar « héritage » est préparé selon les méthodes perses. Ce caviar se distingue par ses grains de grande taille et de couleur plus claire. En raison de sa rareté, il n’était pas pas toujours au menu du restaurant Prunier. Comptez 288 € pour 30 grammes.
Le caviar Prunier Saint James fut élaboré en 1932 à l’occasion de l’ouverture du restaurant Prunier à la rue Saint James à Londres. Sa préparation contient du borax et une fine teneur en sel. Le restaurant de Londres accueillit de nombreux chefs d’Etat dont des monarques
13 mai 2015 @ 08:02
c’est une belle histoire qui met l’eau à la bouche;
Le caviar, on aime ou on n’aime pas, personnellement je aime le caviar : un ami iranien nous en ramenait régulièrement d’Iran lorsque nous habitions dans les pays du golfe persique
Je vais faire mon Zeugma (en toute amitié-naute) : il fut un temps Air France servait dans son plateau repas de Noel de 1er classe, une boite de 15g accompagnée de son mini ouvre boite. Je ne prends plus Air France depuis des lustres, je ne sais pas si c’est toujours le cas.
13 mai 2015 @ 11:11
Un grand merci pour cet article intéressant!
Meme en plein shopping,j’ouvrirais un peu plus grand mes yeux si je serai de passage à la Madeleine!
14 mai 2015 @ 16:12
Ne tardez pas trop, Caroline, car les choses changent vite. Un Leroy Merlin devrait ouvrir place de La Madeleine, ce qui casse tout de même un peu le rêve.
14 mai 2015 @ 23:03
Oh la la, un Leroy Merlin … !!! C’est sûr que cela va casser l’ambiance .
13 mai 2015 @ 20:36
J’aime bien le caviar mais je ne suis pas une connaisseure; chaque fois que j’entends parler de caviar, je pense à Pierre Berger « On fait du luxe, pas du Canada Dry! » hahahahaha! Ces français, ils sont imbattables ;-))
Le Canada est un producteur de caviar qui se vend assez bien et les esturgeons se portent bien sur les grands fleuves (Fraser et Saint-Jean) ;-))) FdC
14 mai 2015 @ 11:21
Très bonne maison mais très chère…
14 mai 2015 @ 17:52
Vous me mettez l’eau à la bouche et me rappelez de bons souvenirs de Russie !
16 mai 2015 @ 09:33
Un ami, Iranien, voulait me rapporter une grosse boite de caviar. Les douaniers français la lui confisquèrent. L’ami n’était pas surpris, pcq il savait qu’on confisquait le caviar, qui était ensuite mangé par ces censeurs.
L’ami leur donna donc la boite, mais insista pour la remplir des cendres de cigarettes d’un cendrier qui se trouvait là. On n’osa l’en empêcher. Le caviar était vraiment foutu et immangeable.