Le couvent Novodievitchi (des jeunes filles) est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Situé au Sud-Ouest de Moscou au bord d’un étang, c’était à la fois un couvent et une véritable place forte faisant partie intégrante de la défense de la ville.
Certaines religieuses étaient d’origine noble, issues de la famille du tsar ou des boyards. Il était de tradition d’y enfermer les femmes non-mariées, ou répudiées par leurs nobles maris. Leurs logements étaient bien plus luxueux que celui des religieuses d’origine modeste. Dans l’enceinte fortifiée, les religieuses cohabitaient avec les gardes qui logeaient dans des maisonnettes situées au pied des murailles.
Ce couvent de religieuses a été fondé en 1524 par le Grand Prince de Moscou Vassili III en mémoire du 10ème anniversaire de la victoire de la Russie sur les troupe lituano-polonaises et de la libération de la ville de Smolensk.
Il est de style baroque moscovite. Son aspect a peu changé depuis le 17ème siècle. En son centre, la cathédrale Notre-Dame de Smolensk aux cinq clochers date de 1525. Elle est dédiée à l’icône Notre-Dame de Smolensk. Au Temps des troubles, Boris Godounov fut proclamé tsar dans cette cathédrale en 1598.
Auparavant, sa soeur, Irène Godounov, épouse du tsar Fedor 1er, s’était retirée au couvent Novodievitchi après le décès de son mari, sous le nom d’Alexandra, jusqu’à sa mort en 1603. Elle avait le privilège cependant d’avoir son propre petit palais.
Le 18 juillet 1605, dans l’enceinte du couvent, le faux Dimitri fut reconnu par sa « mère », la tsarine Maria, dernière épouse d’Ivan IV, qui s’y était retirée de force. Elle put en sortir quelques années grâce à ce simulacre.
C’est dans ce couvent que Pierre le Grand fit enfermer sa première épouse, Eudoxie, après sa répudiation. Il y fit enfermer sa demi-soeur Sophie car elle avait comploté pour le renverser après avoir assuré la régence pendant 7 ans
Au cours de la campagne de Russie en 1812, Novodievitchi échappa à la destruction grâce à la sœur-trésorière qui réussit à désamorcer les explosifs placés par les troupes de Napoléon.
Après la révolution, le couvent a été transformé en « musée de l’émancipation de la femme » et en habitations.
Actuellement, il est affilié au Musée national d’histoire du Kremlin, et il a retrouvé sa fonction d’origine car plusieurs religieuses l’habitent depuis 1994. (Merci à Agnès pour ce reportage)
Patricia C
27 février 2015 @ 09:23
De ce couvent je ne connaissais que l’enferment de la première épouse de Pierre le Grand mais j’aimerais avoir plus de précision sur l’histoire de ce « faux Dimitri » et de la tsarine Maria. Au passage, bravo à la soeur- trésorière pour avoir éviter l’explosion de ce monument !et merci beaucoup encore à Agnès.
monica
28 février 2015 @ 16:14
Patricia, La dernière épouse Maria eut un fils Dimitri, mais son époux Yvan IV (le terrible) mourut et Maria et Dimitri furent enfermés. Dimitri mourut à 8 a. Un usurpateur, quelques années plus tard, se fit passer pour Dimitri, ce qui en mentant, permit la libération de Maria. Pas pour longtemps hélas.
Severina
27 février 2015 @ 09:23
Magnifique, Agnès, merci. En regardant vôtres photos je songe un voyage a Moscou.
gloria
27 février 2015 @ 10:25
Lorsque nous avons visité Moscou, le guide nous a dit que l’etang avait inspiré Tchaikovsky pour Le Lac des Cygnes. Cet endroit est trés beau, melancolique,. Merci pour ces reportages trés interessants, accompagnés de belles photos.Nostalgie.
Palatine
27 février 2015 @ 10:30
Toutes ces constructions sont plus belles les unes que les autres. De petits bijoux d’architecture. Quelle chance que ce soit resté debout. Je vais encore regarder les photos, c’st trop beau !
Quentin
27 février 2015 @ 11:45
Merci Agnès. Apparemment le superbe clocher est en pleine restauration. C’est dommage que nos amis ne puissent le voir. Il contribue bien à équilibrer l’ensemble des monuments du complexe. La cathédrale est très souvent fermée. Les fresques et l’iconostase sont pourtant parmi les plus belles de Russie.
agnes
27 février 2015 @ 14:31
elle n’ouvre que l’été, et encore cela dépend du taux d’humidité de l’extérieur.
Marie de Bourgogne
27 février 2015 @ 13:04
Merci Agnès. Je ne commente pas tout le temps mais je ne rate aucun de vos sujets.
Amicalement
Juliette d
27 février 2015 @ 15:45
On y enfermait à tour de bras, sinon à tour de clefs. De tous temps, les femmes ont eu la vie difficile. Je voudrais voir le musée de l’émancipation de la femme……..
Vous avez visité l’intérieur Agnès?
patricio
27 février 2015 @ 16:29
Merci Agnès, je suis toujours impatient de lire vos sujets
amitiés
patricio
flabemont8
27 février 2015 @ 18:20
Merci, Agnès , pour vos articles et photos remarquables .
Si mes souvenirs sont bons , il y a là un cimetière interdit d’accès sous l’ère soviétique ( mais j’y suis allée quand même) où sont inhumés des personnages très connus .
Corsica
27 février 2015 @ 20:55
Merci Agnès pour ce reportage encore une fois très intéressant . Les femmes, et les tsarines, bien souvent injustement répudiées, pouvaient parfois compter sur l’amour des gardes avec qui, par bonheur, elles cohabitaient . Ce fut le cas de la tsarine, première épouse de Pierre Le Grand qui, bien que vivant sous le nom de sœur Hélène, était consolée de ses malheurs par le capitaine Glebov . Lors de la purge qui suivit l’exécution du tsarévitch Alexis, il le paya de sa vie mais Pierre Le Grand, pas prêteur pour deux roubles, lui réserva une mort atroce et particulièrement lente, celle du pal .
Danielle
28 février 2015 @ 16:10
Quelle horreur d’être enfermée là !! je plains ces femmes même avec un beau cadre.
val
2 mars 2015 @ 08:32
Danielle,
J’aurais été rebelle et je me serais sauvée a la place de ces dames , mais vous savez enfermées dans cet endroit ou être mariée de force et ne jamais revoir son pays comme tant de reine a l’époque j’aurais préférée le couvent .