Patrick Weber, chroniqueur royal à RTL-TVI et Bel-RTL, auteur de différents ouvrages sur la monarchie belge, a publié un ouvrage intitulé « Albert II, le roi et l’homme » aux Editions Racine. Il est pour le moment en rupture de stock tellement l’engouement est grand depuis l’annonce de l’abdication du roi Albert II. Le livre se décline en 10 chapitres à savoir :
- Le plus belge des rois des Belges
- 1934-1940 : une enfance privée de maman
- 1940-1945 : Cinq années de guerre et une nouvelle famille
- 1945-1950 : Cinq années d’exil mais le bonheur d’être ensemble
- 1950-1959 : Fils et désormais frère de roi
- 1959-1965 : Albert & sa Dolce Paola
- 1965-1985 : Le temps de la passion et les orages
- 1985-1993 : l’ambassadeur de la Belgique
- 1993-2003 : le roi inattendu
- 2003-2013 : Albert Ii, le rempart de la Belgique
Noblesse et Royautés a posé quelques questions à Patrick Weber également auteur l’an dernier d’un ouvrage de photos sur la princesse Lilian. Ce livre compte de nombreuses photos en guise d’illustration.
Noblesse et Royautés : Lorsque vous avez entamé l’écriture de cet ouvrage, pensiez-vous à la possibilité d’une abdication du roi Albert II ?
Patrick Weber : Pour être honnête, oui. Mais je ne la souhaitais pas pour autant. Mon envie était surtout de rendre hommage au Roi à l’occasion de ses vingt ans de règne.
Noblesse et Royautés : Avez-vous découvert des facettes du roi qui vous étaient jusqu’alors inconnues ?
Patrick Weber : Oui, une forme d’autoprotection qui lui a été enseignée par les épreuves de la vie. Albert est un homme beaucoup plus fort qu’on le pense parfois. Sa vie révèle un caractère hors du commun.
Noblesse et Royautés : Albert II a-t-il été aussi marqué que son frère Baudouin par l’absence de la reine Astrid ?
Patrick Weber : Dans une moindre mesure… Mais je dirais qu’il a souvent été confronté à la problématique de l’absence tout au long de sa vie. Et la première rupture – la rupture fondatrice en quelque sorte – fut liée à la mort de sa maman.
Noblesse et Royautés : On ne l’évoque pas souvent mais les princes ont eu une enfance marquée par la guerre et la détention. Pouvez-vous nous en parler ?
Patrick Weber : Oui, Albert a connu à un très jeune âge la guerre, la détention, l’exil… Des mots qui peuvent paraître abstraits mais qui incarnaient une réalité sombre pour le jeune prince. Il n’a jamais oublié le souvenir d’une nuit atroce passée sous un bombardement lors de la déportation. Et pourtant, il a toujours trouvé la force de voir la vie du bon côté… même quand tout semblait perdu.
Noblesse et Royautés : Albert II alors prince de Liège a présidé de très nombreuses missions économiques aux quatre coins du monde. Des émissions comme « Place Royale » n’existaient pas à l’époque pour en faire un large écho mais il a été un excellent ambassadeur de la Belgique à l’étranger, pouvez-vous nous en parler ?
Patrick Weber : C’est vrai. C’est même un rôle qui a été inventé pour lui… et défini par lui ! Albert possède le don rare des rapports humains. Il sait écouter et vous donner le sentiment d’être important à ses yeux. Je crois d’ailleurs que c’est très profond et sincère chez lui. Le Roi n’est pas un bon acteur, c’est un homme vrai qui apprécie les contacts, notamment dans le monde des affaires. Ces missions ont été, sans qu’il le sache, un excellent apprentissage pour sa future (mais inattendue) fonction royale.
Noblesse et Royautés : Albert II et Paola ont été le centre d’attention des médias dans les années 60.Ils étaient parfois même pourchassés par les photographes lors de leurs séjours en Italie. Comment percez-vous le rapport du roi avec les médias au fil des ans ?
Patrick Weber : Je ferais une différence entre les réactions du roi et de la reine. Albert a toujours estimé qu’il fallait savoir cohabiter avec les médias, même quand ceux-ci mettaient en cause sa vie privée. Paola a plus mal supporté le comportement des journalistes et des photographes. Avec les temps, les choses se sont un peu apaisées.
Noblesse et Royautés : Le roi Albert était très lié à son frère le roi Baudouin. Il lui a succédé de manière inattendue à un âge où l’on prend sa retraite. Pensez-vous que ce fut un sacrifice pour lui ?
Patrick Weber : La succession fut une terrible épreuve. Personne n’a d’ailleurs oublié les tremblements du souverain lors de la prestation de serment qui avaient mal été interprétés. Les deux frères étaient très liés, d’autant plus qu’Albert a fait le choix de suivre Baudouin plutôt que son propre père, le Roi Léopold III. Il y a avait plus qu’un rapport de fraternité entre eux. Il était aussi question de respect et d’affection.
Noblesse et Royautés : Quels sont les moments qui vous ont personnellement marqué des 20 années de règne du roi Albert II ?
Patrick Weber : Il y en a tellement ! Je retiens deux images fortes : la célébration des dix ans de règne devant le palais de justice à Bruxelles. Et puis le voyage au Congo, sur les traces de son frère, cinquante ans plus tard. La foule était en liesse. Dans la rue, les Congolais m’ont répété à de nombreuses reprises « Albert n’est plus notre père mais il est encore notre oncle ! ». Sa popularité était palpable. Le roi possède l’art de se faire aimer… ce n’est pas si courant.
Noblesse et Royautés : Perceviez-vous ces derniers temps une lassitude, une fatigue chez le souverain ?
Patrick Weber : Oui… indéniablement. Je pense qu’il songeait depuis longtemps à se retirer un jour. Il s’en était d’ailleurs ouvert à Jean-Luc Dehaene dès son accession au trône. La dernière crise politique a été particulièrement éprouvante pour lui.
Noblesse et Royautés : A quels documents avez-vous eu accès pour l’écriture de votre ouvrage ?
Patrick Weber : J’ai principalement travaillé aux archives du palais. Mais j’y ai ajouté des documents de ma collection personnelle. Enfin, j’y ai ajouté des souvenirs de rencontres, de voyages…
Noblesse et Royautés : Léopold II était le roi bâtisseur, Albert I le roi Chevalier. Comment qualifieriez-vous Albert II ?
Patrick Weber : Albert II le belge. Il a été le plus belge de nos Rois.
« Albert II. L’homme et le roi », Patrick Weber, Editions Racine, 2013, 143 p.
agnes
9 juillet 2013 @ 07:24
Merci pour cet entretien intéressant. Les chapitres du livre donnent envie de le lire.
aggie
9 juillet 2013 @ 08:09
Merci Régine pour l’information concernant la sortie de ce livre et pour l’interview de l’auteur ; votre site est vraiment tres intéressant.
HRC
9 juillet 2013 @ 09:32
félicitations, Régine.
je ne suis pas belge, mais j’ai admiré le Roi pendant la crise, et auparant quand il a choisi de respecter l’opinion belge sur des questions de société.
Albert le Belge, quel compliment !
et sa vie privée passée, on ne devrait rien avoir à en faire à côté d’états de services de cette qualité ! il a contribué à établir le principe de la monarchie constitutionnelle, qui a le devoir de se suivre les problèmes du moment
Philibert
11 juillet 2013 @ 22:19
Albert II le Belge !
Personnellement, je ne comprends pas ce qu’il a de plus belge ou de moins belge que tous ses prédécesseurs depuis Léopold II.
Car enfin, Léopold II, Albert 1er, Léopold III, Baudouin et Albert II sont tous nés en Belgique, leurs mères étaient toutes des princesses étrangères et leurs épouses étaient ou sont toutes également des étrangères. De plus, les trois derniers ont tous vécus en exil pendant les deux guerres mondiales.
Est-ce d’avoir dirigé pendant trente ans les missions économiques belges à l’étranger qui permet à l’auteur de qualifier Albert II ainsi ? Si c’est le cas, je ne vois pas bien le rapport avec la belgitude…
Frnachement, le plus belge des rois est celui qui vient : sa mère la reine Paola est un quart belge, son épouse est belge et il est le seul à avoir eu une scolarité dans les deux langues nationales. De plus, il n’a jamais vécu en exil à l’étranger, lui !
Jeanne
9 juillet 2013 @ 11:39
Le Roi Belge c’est exactement ça! Un roi qui a incarné la Belgitude avec bonhomie et humanité. Travailler sérieusement sans se prendre au sérieux.
Coquelicot
9 juillet 2013 @ 11:57
Les 4 enfants de Mathilde et Philippe sont beaux , les miens aussi sont magnifiques .
mimi
9 juillet 2013 @ 16:39
oui les 4 enfants de Mathilde et Philippe sont beaux,
mieux que les enfants de Paola…qui était fort belle…
mais moins raisonnable que la future reine Mathilde, qui a su s’adapter à une cour austère, elle a trouvé le juste milieu, da
Philibert
9 juillet 2013 @ 12:08
Ce livre me paraît d’honnête facture, mais ne révolutionnera pas la connaissance que nous avons du roi Albert II.
Ceux qui ont déjà lu ce livre confirment-ils mon impression ?
Marquise
10 juillet 2013 @ 12:16
Je confirme mais pour ceux qui ne connaissent pas la vie du Roi, ce livre est bien fait et instructif!
Il met bien en lumière l’enfance du Roi qui ne fut en rien une partie de plaisir…ce qu’on oublie trop facilement derrière les ors du palais. Orphelin à un an, otage des nazis avec sa famille, exilé en Suisse, fils d’un Roi déchu par son peuple… un chemin semé de ronces pour un jeune-homme qui s’est construit dans l’adversité!
Thalie
9 juillet 2013 @ 13:16
Albert II le belge…C’est bien vrai.
Roland
9 juillet 2013 @ 18:55
http://www.belgium.be/fr/actualites/2013/news_horaire_definitif_ceremonies_abdication_roi_albertII_et_prestation_de_serment_roi_philippe.jsp?referer=tcm%3A116-227657-64#.Udw0sMlAJUY.facebook
corentine
9 juillet 2013 @ 23:26
merci beaucoup Régine pour cet interview et felicitations
Pivoine
10 juillet 2013 @ 02:23
Merci Régine pour la présentation de ces livres complétée avec l’interview de leurs auteurs. C’est vraiment de l’excellent travail. Bravo à vous.
Caroline
10 juillet 2013 @ 11:28
Merci Régine pour cet article d’actualité,intéressant pour les non-Belges!
Mélusine
10 juillet 2013 @ 17:33
Vous avez raison, Caroline. En outre, bonne idée que ces entretiens avec les auteurs d’ouvrages.
Jean I
10 juillet 2013 @ 12:32
Je l’ai vu en vitrine de la librairie Libris galerie Louise à Bruxelles ce samedi. Je vais y aller cet après-midi, peut-être y en a-t-il encore. J’apprécie beaucoup les livres de Patrick Weber. J’avais lu avec beaucoup d’intérêt celui consacré aux princesses de Belgique.
Anais
10 juillet 2013 @ 12:33
J’espère que la rupture de stock n’est que momentanée car j’aimerais beaucoup me le procurer en souvenir. Merci Régine pour cet entretien avec l’auteur. Je suis bien d’accord avec lui. Albert II le plus belge de tous nos rois.