Le meurtre de Louis d’Orléans, à l’instigation de Jean sans Peur, le fils du duc de Bourgogne, suivi de celui du même Jean douze ans plus tard, en 1419, sont à l’origine d’un cycle de violence sans précédent, conséquence fatale du vide politique créé par la folie du Valois Charles VI.
Le royaume de France plonge à l’abîme, laissant le champ libre à l’invasion anglaise. De nouveaux et terribles outils, lèse-majesté et tyrannicide notamment, en sont comme banalisés.
Tout en retraçant les événements de manière exhaustive, le présent ouvrage, nourri aux meilleures sources, montre à quel point l’ensemble des situations régionales et internationales est affecté par cette guerre – que l’on songe au grand schisme d’Occident, à la guerre de Cent Ans ou aux séditions urbaines et paysannes – tant l’onde de choc est forte, tant elle bouscule la stabilité des alliances et des pouvoirs en place.
La société tout entière vacille sur ses bases, en même temps qu’on assiste à une prodigieuse effervescence culturelle, aussi bien dans les arts et les lettres que dans le droit et la philosophie politique. Une période éminemment troublée et foisonnante, d’où émergent des personnalités hors du commun, souvent féminines (Isabelle de Bavière, Christine de Pizan, Jeanne d’Arc, Yolande d’Aragon).
Joël Blanchard propose ici une approche mieux articulée d’une séquence historique souvent négligée et noircie, qui constitue pourtant une page essentielle de notre histoire, car de ce chaos surgira le renouveau de la vie politique et intellectuelle ».
« Armagnacs et Bourguignons. La fabrique de la guerre civile 1407-1435 », Joël Blanchard, Perrin, 2024, 448 p.
Framboiz 07
26 février 2024 @ 01:09
Lire « le bourgeois de Paris »! Souvenir de concours…
Passiflore
26 février 2024 @ 09:27
Thibault d’Armagnac qui avait accompagné Jeanne d’Arc avec quarante capitaines gascons témoignait à son procès : « Dans tous ces assauts elle fut si valeureuse et se comporta de telle sorte qu’il ne serait pas possible à homme quelconque d’avoir meilleure attitude dans le fait de la guerre. Tous les capitaines s’émerveillaient de sa vaillance et de son activité, et des peines et labeurs qu’elle supportait… Dans le fait de la guerre, pour conduire et disposer les troupes, pour ordonner la bataille et animer les soldats, elle se comportait comme si elle eût été le plus habile capitaine du monde, de tout temps formé à la guerre. »
A l’Ecole de guerre, on apprend que Jeanne d’Arc fut le premier chef de guerre à utiliser l’artillerie militaire (les canons) dans les villes. Nombre d’ officiers ont étudié son génie militaire : le lieutenant-Colonel Xavier Barthet, le général de Guibert, le capitaine René Pichené, le lieutenant-colonel de Lancesseur, le général Frédéric Canonge, le colonel de Liocourt, le général Antoine-Henri de Jomini, le capitaine d’artillerie Paul Marin etc… etc…
Brigitte Anne
26 février 2024 @ 10:08
Voilà encore un livre intéressant . Merci pour sa présentation !
Perlaine
26 février 2024 @ 10:46
Christine de Pisan que j’apprécie
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Les biens mondains et tous leurs accessoires
Chascun voit bien qu’ilz sont vains et fallibles,
Si sommes folz quant pour les transitoires
Choses, laissons les joyes infallibles
Que
Dieux donne aux innocens paisibles
Qui n’ont nul soing de tresor acquerir;
Mais pour prisier pou choses corruptibles
Avisons nous qu’il nous convient morir.
Qu’est il des grans, dont on lit es hystoires,
Qui porterent les fais griefz et penibles
Pour avoir loz, grans honneurs et vittoires?
Ne sont ilz mors et a noz yeulx visibles?
Ne veons nous, soient choses sensibles
Ou non, faillir toute riens? fault porrir;
Si n’ayons foy en choses impossibles,
Avisons nous qu’il nous convient morir.
Et pour les biens qui ne valent deux poires
Pour nous sauver, ains souvent sont nuisibles,
Ne perdons
Dieu, disans choses non voires,
Pour accomplir pechiez laiz et orribles
Et pour deliz vains, laiz et non loisibles;
Car
Dieu scet tout: on ne lui puet couvrir;
Pour eschiver ses vengences terribles
Avisons nous qu’il nous convient morir.
Princes et clers d’entendemens sensibles,
Ne vueillons pas par noz meffais perir,
A nous sauver soions tous entendibles,
Avisons nous qu’il nous convient morir.
Christine de Pisan
Lutèce
26 février 2024 @ 12:39
Yolande d’Aragon me fascine… Elle était tout simplement extraordinaire, et elle a certainement changé le destin du royaume de France !
Pascal Hervé
28 février 2024 @ 07:02
Comme certains ne se privent pas de l’écrire je suis inculte, j’étais aussi un enfant rêveur et dilettante et ce n’est que dernièrement que mes idées ce sont un peu précisées sur cette période. Et encore grâce à un roman policier !
Mais il me semble qu’on nous parlait de cette époque à l’école primaire, dans les année 70 nous n’avions pas la maturité pour l’aborder …
Réformer l’enseignement de l’Histoire était sans doute nécessaire mais je ne sais pas trop ce qu’on en a fait ? Il est vrai que sur cet enseignement pèse toujours de lourds contentieux idéologiques.
Et je crains aussi que des dérives pédagogiques issues de la théorie freudienne n’aient pesé lourd au moins au niveau de la conception.